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lundi, 25 octobre 2021

L'Inde française, les Français indiens et le métissage franco-indien

J'ai écrit un article sur l'histoire des Français indiens et le métissage franco-indien. Tout est !

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lundi, 18 octobre 2021

L'Inde aux J.O. - 3. Le niveau sportif des handicapés

Dans mon précédent post, j’essayais de comprendre pourquoi les Indiens sont nuls en sport. Cependant, c’est une grosse généralité de dire que les Indiens sont nuls en sport.

D’abord, au football, les Indiens se sont un temps (oublié) illustrés. Face à la France, au premier tour des Jeux olympiques de Londres en 1948, ils ont perdu 2-1 un match que la plupart des sportifs ont joué pieds nus. Ils ont gagné les Jeux d’Asie en 1951 et 1962 et sont allés jusqu’aux demi-finales des Jeux olympiques de 1956 avant de disparaître de la scène à la fin des années 60. Ils ont aussi fait leur trou au badminton, face aux géants chinois et indonésiens : en 2018, les sept derniers du top 17 des joueurs mondiaux sont indiens selon New Vision Badminton.

Ensuite ils ont toute une série de sports locaux et ancestraux. Et traditionnellement, l’exercice physique était valorisé :

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Enfin, ils performent bien aux Jeux olympiques spéciaux (où les athlètes ont un handicap mental) et les Jeux paralympiques (où les athlètes ont un handicap physique) :

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Participation et performance de l’Inde aux Jeux olympiques / Jeux olympiques spéciaux / Jeux paralympiques depuis 2015

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Voici quelques conclusions que nous pouvons tirer des données ci-dessus :

  • La représentation de l’Inde est près de 4 fois supérieure pour les Jeux spéciaux par rapport au J.O.
  • La représentation de l’Inde a triplé en 2020 par rapport à 2016 pour les Jeux paralympiques, pour surpasser la représentation aux J.O.
  • La performance indienne aux Jeux paralympiques a été multipliée par 4,5 entre les 2 dernières éditions, tandis que la performance aux J.O. a été multipliée par 2,2 (comme pour les Jeux olympiques spéciaux)

Par ailleurs, le javelot semble un sport où les Indiens excellent : médaille d’or aux Jeux olympiques 2020, d’argent et de bronze aux Jeux paralympiques 2020.

Va comprendre comment les Indiens handicapés, qui souffrent de stigmates terribles en Inde – des amis parents d’un enfant autiste ont dû quitter leur Inde natale pour l’Europe pour lui trouver des soins appropriés – et qu’on ne voit jamais, deviennent des stars du sport. Mais si ça peut faire avancer les choses pour eux, ne cherchons pas à comprendre !

lundi, 11 octobre 2021

L'Inde aux J.O. - 2. Le niveau sportif

Pourquoi les Indiens ne s'illustrent pas en sport ?

Voici le constat d’Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo dans Poor Economics, rethinking poverty and the ways to end it (2011) : « L’Inde, un pays d’un milliard d’habitants, a remporté en moyenne 0,92 médaille par Jeux Olympiques, au cours des 22 derniers Jeux Olympiques, ce qui la place juste en dessous de Trinité-et-Tobago à 0,93. Pour mettre ces chiffres en perspective, la Chine a remporté 386 médailles en 8 Jeux soit en moyenne de 48,3 par Jeux [Pour mémoire, la Chine a remporté sa première (en fait ses 15 premières) médaille d’or en 1984. Et on dit l’Inde 15 ans derrière sa rivale en termes de développement.

[...] Et 79 pays ont une moyenne meilleure que l’Inde. Pourtant, l’Inde compte 10 fois plus d’habitants que tous ces pays sauf 6. »

Mais pourquoi ?? Est-ce à cause de la pauvreté ? « Bien sûr, l’Inde est pauvre, mais pas aussi pauvre qu’autrefois, et pas aussi pauvre que le Cameroun, l’Éthiopie, le Ghana, Haïti, le Kenya, le Mozambique, le Nigéria, la Tanzanie et l’Ouganda, dont chacun, par habitant, a plus de 10 fois le nombre de médailles de l’Inde. En effet, aucun pays qui compte moins de médailles par Jeux olympiques que l’Inde n’a même un dixième de sa taille, à deux exceptions notables près : le Pakistan et le Bangladesh. »

Est-ce à cause de l’obsession pour le cricket ? (Le hockey étant le sport national indien.) « Si on se dit que tous les talents sportifs de l’Inde (soit un quart de la population mondiale) sont absorbés par le cricket, alors les résultats ne sont pas vraiment impressionnants. Le sport reste dominé par l’Australie, l’Angleterre et même les minuscules Antilles. [Les Indiens ont gagné la coupe du monde de cricket en 1983 et 2011, et ont été demi-finalistes 4 fois.] »

Pour les auteurs, il existe une corrélation entre la malnutrition infantile et l’échec olympique. D’après l’Enquête nationale sur la santé de la famille (NFHS)-4 (2015-2016), 35,7 % des enfants indiens de moins de cinq ans souffrent d’insuffisance pondérale, 38,4 % de rachitisme (insuffisance de calcification des os et des cartilages et elle est due à une carence en vitamine D et en calcium) et 21 % et de cachexie (état d’affaiblissement et d’amaigrissement extrêmes s’accompagnant de fonte du tissu adipeux et des muscles, notamment lors d'une dénutrition ou de la phase terminale de certaines maladies).

La presse parle beaucoup du fait que les infrastructures sportives et subventions manquent et que les parents n’encouragent pas leurs rejetons dans cette voie parce qu’il n’y a pas suffisamment à gagner.

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Et peut-être aussi qu’après avoir passé des générations à suer eau et sang pour tirer leur épingle du jeu et bouffer à leur faim, ils n’ont pas envie de courir après une balle pour s’amuser ? Question de priorités…

Surtout, personne ne se dit qu’il fait trop chaud ?? D’expérience, je peux affirmer que c’est difficile de faire du jogging en Inde : à peine débarquée, j’ai chaussé mes baskets et suis partie à l’attaque des champs derrière mon immeuble de Pune. Je n’avais pas fait cent mètres qu’un paysan m’est tombé dessus et m’a indiqué, avec force gestes grandiloquents, de faire demi-tour. J’en ai conclu que les serpents étaient un danger. À Delhi, j’ai retenté la course à pied mais là j’ai eu peur pour mes poumons à cause de la pollution. À Mumbai, rebelote, baskets aux pieds je suis partie au parc du coin. Pas de bol, ces lieux publics sont fermés entre 11 et 17 heures (personne n’aurait l’idée saugrenue d’aller se balader  quand le soleil est haut dans le ciel). En courant autour du parc, je me suis pris le pied dans une racine et explosé la tronche par terre. J’ai mis mes chaussures au placard fissa. J’ai alors cherché à jouer au badminton mais peine perdue, les salles manquent cruellement à cause du problème d’espace. Si vous n’êtes pas membre d’un « club », que nenni. La seule salle indépendante de mon quartier me proposait de venir entre 18 et 19 heures et d’attendre mon tour avec tous les autres joueurs.

À suivre...