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mardi, 22 avril 2014

Le mariage indien pour les nuls - 5. La vie avec la belle-famille

Le « mariage indien » (je devrais dire le mariage hindou pour être exacte) a déjà fait couler beaucoup d’encre, fait l’objet de beaucoup de films, occasionné nombreux voyages en Inde. Bref c’est une institution. Je m’efforce ici d’y comprendre quelque chose !!

Une fois toutes les cérémonies du mariage achevées, la femme va jusqu’au seuil de sa maison (dans laquelle se déroule traditionnellement le mariage) avec ses proches et balance une poignée de riz et de pièces par-dessus sa tête, symbolisant le « remboursement » de tout ce que ses parents ont fait pour elle ainsi que ses vœux de prospérité pour son ancien foyer. Similairement, la voiture dans laquelle elle s’assoit avec son mari est poussée par la famille et couverte d’argent pour éloigner le mauvais œil.

Après cela, elle devient membre de sa belle-famille à part entière : elle part vivre chez ses beaux-parents, elle est invitée à les appeler papa et maman (ce qui semble à peu près inconcevable à des Européens). Dans certaines communautés, elle change même de prénom pour en adopter  choisi par sa nouvelle famille, parfois même la version féminine du prénom de l’époux ! Histoire de bien être sûr qu’elle fait table rase du passé… Faut dire y a pas trop à oublier quand on sait que dans les villages (où vivent plus de 60% de la population), les filles sont mariées en moyenne à 16 ans.

La vie dans les joint families (familles élargies où plusieurs générations vivent sous le même toit et surtout (c’est le principe même) partagent nourriture, culte et propriété immobilière)) n’est pas toujours facile. C’est ainsi que ma pote (que j’interrogerai un jour), qui avait fait un très beau mariage, n’avait pas le droit de sortir non accompagnée après le coucher du soleil…

Il faut avouer que c’est bien pratique les joint families, moins de dépenses, des baby et papy-sitters à demeure etc, mais ça n’encourage pas franchement l’épanouissement personnel…

Le développement économique (avec par exemple la création de nouveaux jobs* qui font que les enfants ne reprennent pas l’activité paternelle et doivent être géographiquement mobiles, ou encore l’accès des femmes à l’éducation et à l’emploi) s’accompagne de changements socio-culturels, dont le déclin des joint families qui cèdent le terrain aux familles nucléaires (63% en ville et 59% à la campagne) (source).

Dans la joint family, la bru doit faire avec la belle-mère, saas, qui est une icône en Inde ; il vaut mieux ne pas trop en lire sur le sujet parce que ça fait juste peur ! La moitié des feuilletons tourne d’ailleurs autour de la tyrannie qu’elle exerce sur sa belle-fille, une espèce de revanche de ce qu’elle a elle-même subi de sa belle-mère et de tous les hommes de la famille ! (source)

De toute façon ça c’est si elles vivent ! Si leurs parents ne peuvent payer toute la dot promise, ça chauffe dans les chaumières… En 2012, plus de 8 000 femmes auraient été assassinées à cause de ça ; une technique prisée est l’arrosage à l’acide, ou encore un incendie accidentel dans la cuisine.

Et pour couronner le tout, même si la belle-fille et la belle-mère s’entendent bien, la première devra gérer les relations mère-fils, qui sont, en Inde, du même acabit que les mères juives ou italiennes. J’ai lu un jour que « les Indiennes ne pouvant épouser l’homme idéal, elles le font ». Bonjour les chevilles du gosse, Dieu sur terre ! Et bonjour la pression aussi !!

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