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mercredi, 08 mai 2013

Les cradingues en vadrouille dans la mangrove…

Voilà un angle intéressant pour raconter mon voyage aux Sundarbans ;) 

 Départ de Kolkata à 8h30 du matin pour 3 heures de route dans un van tout déglingos. Les cuisses collées au siège en simili cuir par la transpiration. On fait contre mauvaise fortune bon cœur et avale des litres d’eau.  

Arrivés à l’embarcadère nous embarquons sur une barque à moteur qu’un gars écope énergiquement. Il est midi, pas un pet d’ombre et la traversée n’en finit plus – c’est long une heure et demi par 40 degrés…

 

Nous débarquons enfin sur notre île, direction l’éco-village. Enfer et damnation, y a du réseau téléphonique !! Je ne me laisse pas abattre et éteins mon téléphone comme si de rien n’était : je suis en vacances !!

 

Sur notre gauche, une espèce de grosse mare d’eau marronnasse dans laquelle se prélasse un buffle. Et dans laquelle on nous propose d’aller se rafraîchir… Comme nous ne savons pas trop s’il s’agit d’une blague, nous commençons par aller déposer nos affaires dans la chambre. Et là, à ma grande surprise (et je dois même avouer soulagement, vu que j’avais opté pour l’option vacances roots sans électricité), il y a un ventilo – on ne va donc pas mourir de chaud !! 

 

Je rentre dans la salle de bain plongée dans le noir pour découvrir que...


... 1. En fait le fan c’est pour la déco, il n’y a en effet pas d’électricité et 2. L’eau qui sort des robinets pue et il y a un dépôt dans le seau. Nous en tirons donc la conclusion qui s’impose : l’eau de la douche vient de la « piscine » naturelle. Ni une ni deux nous enfilons nos maillots et courrons barboter dans la vase !! Et comme ça fait du bien !! 

Le ton est donné… Traitement spécial pour ma peau qui recevra à intervalles réguliers de la crème solaire, de l’eau boueuse et de l’anti-moustique… Le tout activement mélangé par la transpiration, parce que je sue comme une truie. Je sue tellement que malgré les trois litres d’eau enfilés chaque jour je fais à peine pipi !!

 

La nuit, je me réveille en suffocant. Pas d’air dans la moustiquaire… Pour un peu j’irais dormir dehors mais je n’ose pas traîner mon matelas dehors. Et puis y a des rats qui se baladent, je les ai vus faire leur ronde dans la cahute où nous dînons. Assis par terre sur des nattes, nous nous en donnons à cœur joie avec les mains. De même sur le bateau où l’opération de manger avec ses doigts présentent une difficulté supplémentaire (à celle de n’avoir pas d’eau claire pour se laver les mains), à savoir : avec le vent, on se retrouve vite avec du curry plein les jambes et des grains de riz dans les cheveux. Il faut savoir vivre dangereusement !

Deux jours d’affilée nous nous levons à 5h30 du matin pour aller passer la journée à sillonner les canaux du delta des Sundarbans dans l’espoir de voir un tigre. Comme nous sommes bien à l’est et que l’Inde n’a qu’un seul fuseau horaire, il fait grand soleil au lever. Et il fait presque frais ! Jusqu’à 6h où on a l’impression qu’il est déjà midi !! Ecrasée par la chaleur, mes journées sur le bateau se passent allongée sur les matelas, oscillant entre siestes profondes et siestes moins profondes. Quand un matelot me sort de la soute un oreiller avec de grosses traces blanches (sa sueur je présume, et probablement celle d’autres personnes aussi), j’ai trop sommeil pour réfléchir et y pose ma tête avec délectation. Chaque instant je repousse les limites de l’hygiène !

Voilà par exemple qu’on nous amène du chai. C’est marrant la tasse a un goût salé. Bon. Ils ont dû la laver dans l’eau marron de la rivière. Normal. Bois ton chai et tais-toi.

Nous descendons une fois ou deux de l’embarcation pour monter dans une tour d’observation et regarder les animaux qui viennent boire dans un bassin artificiel d’eau claire (de pluie). Sauf que les animaux sont pas fous et ne sortent pas à midi ! Pas plus que nous devrions sortir nous aussi ! Une petite balade de vingt minutes et je manque défaillir de déshydratation…

 

Le retour à Kolkata a quelque chose d’épique vu que notre barque de l’allée est en réparation...

 

Un quart d’heure de marche pour rejoindre l’embarcadère. Une traversée de dix minutes dans une barque surchargée d’Indiens, vélos, provisions etc. Quarante-cinq minutes sur une charrette tirée par un type qui pédale comme un beau diable alors que je transpire comme une vache rien qu’à le regarder. Parcours du combattant pour traverser le village où c’est jour de marché. Re-traversée sur une barcasse bondée. Puis van déglingos jusqu’à Kolkata. 

 

A ce stade j’ai mal à la tête, la peau limite brûlée et je suis couverte de boue et fatiguée… Alors quand on me fait passer une goyave lavée avec dieu sait quelle eau, je regarde comment le conducteur fait et mords dedans à pleines dents sous le regard effarée des touristes québécoises qui nous accompagnent !

 

Je débarque donc à l’aéroport dans un état de crasse avancée. Je rêve de shampooing, de savon pour l’hygiène intime (parce que l’eau parfumée à la bouse de buffle pour se laver ça va bien quelques jours…), de crème hydratante, d’un miroir et d’une pince à épiler, d’un déo qui serve à quelque chose… Mais il va falloir patienter… Pour l’instant je me contente de faire un usage peu conventionnel de la douchette des chiottes et me lave tant bien que mal dans les toilettes de l’aéroport ! Je revis… 

 

Bon Dieu comme j’ai eu chaud !! 

 

Comme j’ai rêvé d’un fresh lime soda sweet (pas facile quand y a pas d’électricité…) !!

 

J’aurais dû écouter les Bangladais qui refusaient de m’emmener en mai ou bien googler la météo – je viens de le faire et voilà ce que je lis (et confirme) : « En mai l’été arrive et la région devient une fournaise. Les journées sont très chaudes et si les nuits sont un peu plus fraîches, ça reste au-delà du confortable. Ce n’est peut-être pas la saison idéale pour le tourisme et les activités dans la jungle. Visiter les Sundarbans en mai exige un équipement spécial pour se protéger du soleil.* »

 

PS : Mon pote me dit de préciser que je dois être particulièrement sensible à la chaleur parce que lui n’a pas trouvé ça si accablant que ça…

 

* http://www.mustseeindia.com/Sundarbans-weather

Commentaires

Rhooo! Epique! J'aurais bien voulu être avec vous, tiens!

Écrit par : Blogi | mercredi, 08 mai 2013

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