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vendredi, 14 décembre 2012

A la rencontre de la déesse à Calcutta

En route pour le paradis, j’ai décidé d’un petit stop en enfer, histoire d’en goûter la paix davantage !

Et à titre d’enfer, j’ai nommé… Calcutta !

 

Kolkata - Novembre 2012

 

Pourtant on ne dira pas que je n’y ai pas mis de la bonne volonté… J’y suis allée 3-4 fois en déplacement professionnel et à chaque fois je n’ai pas aimé. C’est surtout le bruit qui me dérange là-bas. Mais je me suis toujours dit que j’avais dû passer à côté de quelque chose… D’où une halte en tant que touriste…


Arrivée à l’aéroport qui date d’une autre décennie – on se retrouve à Mumbai d’il y a 6 ans, en pire.

Montée dans un taxi (jaune) qui date d’un autre siècle. C’est marrant au début le tissu du siège en loque et les ressorts cabossés. C’est moins marrant quand on se retrouve bloqué une demi-heure dans une procession !! Mon pote qui assiste à son premier défilé de camions chargés d’idoles au son des tambours nage en plein Walt Disney et en oublie l’inconfort de notre véhicule ! Faut avouer qu’ils ont fait fort ! La rue est décorée de part et d’autres de panneaux géants composés d’ampoules clignotantes qui offrent des motifs animaliers variables. Et puis ça gueule. Et puis ça bouchonne. C’est la teuf de Durga !

 

Nous n’avons demandé d’explications à personne sur cette Déesse et bien nous en a pris, c’est hyper compliqué ! Pour faire bref, et en espérant ne pas raconter de grosses conneries, y a l’énergie féminine du Divin, la Déesse-Mère. Quand les vilains démons menacent l’existence des Dieux, elle entre en action. Et comme il lui faut une forme humaine, c’est Durga qui raboule sa poire. Son job à elle c’est de casser la gueule aux méchants. C’est pour ça qu’elle monte un lion (en général) et qu’elle a plein de bras (8 ou 10)– pour tenir les armes que les autres Dieux lui ont données pour faire le sale boulot.

Et à chaque fois elle prend une forme différente, sinon ce serait trop facile. Il y a par exemple Kâlî et Sati et Parvati (les deux femmes de Shiva). Et puis il y a les 9 formes célébrées à tour de rôle pendant le festival de Navaratrî qui dure 9 jours. Par exemple, si mes informations sont bonnes, nous avons vu l’immersion de la Durga/Maha Gaurî (« une enfant de huit ans aux vêtements et bijoux blancs et purs [qui] n'a que quatre bras »). C’est quand même un gros coup de pot parce que Navratri est surtout célébré au Bengale (dont Kolkata est la capitale) et nous sommes arrivés en plein dedans par hasard !

Et puis en parlant de Kâli, nous sommes allés visiter son temple de Kâlighat. Comme beaucoup de temples hindous le bâtiment en lui-même est juste moche. En revanche la foule qui se presse pour jeter un œil sur le troisièmeœil (histoires d’œil…) de Kâli est incroyable. Y a même un type soulevé dans les airs et retenu par deux cordes glissées sous chaque aisselle pour repousser les gens.

Une fois que tu as pris ton bain de foule et jeté quelques pétales à la déesse, on t’emmène à l’autel des sacrifices. Tu te dis que t’as pas bien compris l’accent, il doit parler d’autre chose… Et puis tiens il amène une chevrette noire. Elle ressemble vraiment à celle à laquelle une famille faisait un gros câlin quelques minutes plus tôt. Et l’aspergeait d’eau bénite. Et lui écrasait des fleurs sur la tête. Non mais attends ils lui attrapent les pattes là. Mais pourquoi ils lui mettent la tête sur l’espèce de billot ?? Et lui là pourquoi il brandit un sabre ?? Oh ca y est, la chevrette est en deux morceaux. Et notre guide nous annonce que c’est notre jour de chance, comme on est en plein festival, on va pouvoir voir beaucoup de sacrifices !! Youplaboum !! Et encore on a échappé au sacrifice du buffle – tu dois prendre ta douche quand la jugulaire est coupée ! Je suis pas une chochotte hein, mais quand j’ai retiré une touffe de poils de chevrette d’entre mes doigts de pied, j’ai quand même pas trop kiffé…

Selon l’Encyclopædia Britannica, Kâli est une incarnation de Durga, un jour où cette dernière était en colère,venue buter un petit malin de démon : chaque fois qu’une goutte de son sang touche le sol, un autre démon en émerge. Mais Kâli est encore plus maligne, vlà-t-y pas qu’elle se met à lécher le sol !! Kolkata035.jpgComme ça elle est souvent représentée tirant une grande langue rouge… Le souci c’est que comme Durga était vraiment vénère le jour où Kâli a débarqué, Kâli est devenue instoppable. Elle s’est mis à casser du démon, ne s’arrêtant que pour enfiler un crâne à son collier en souvenir. Il a fallu que Shiva – le consort de Durga si on suit et donc un peu celui de Kâli aussi – s’allonge sur son chemin. Alors elle s’est arrêtée et s’est mise à danser sur son dos. Normal…

Sur ces entrefaites nous sommes allés déjeuner. Et si il y a bien un truc qui me ferait revenir à Calcutta c’est bien les « rolls » de poulet et d’œuf de Zeeshan. On a juste eu un peu de mal à retrouver l’endroit où mon collègue m’avait amenée parce que c’est un tout petit bouiboui. C’est un peu comme si tu dis à un chauffeur de taxi à Paris « amène-moi au Kebab« Paris Istanbul ». Mais on a trouvé parce que c’est rare que je lâche l’affaire.

Et puis en vrac nous avons visité (par hasard) un cimetière irlandais en friche – géant !! – et le Victoria Memorial – petit rappel que Calcutta fut la capitale de l’Empire britannique des Indes jusqu’en 1911.

Nous sommes passés devant le Centre des Missionnaires de la Charité fondé par Mère Teresa, histoire de. Mais nous n'avons pas osé entrer.

Nous avons pris le métro – contre toute attente, dans cette ville qui a une charrette de retard sur les autres grandes métropoles indiennes, il y a le métro !

Nous avons beaucoup beaucoup beaucoup marché pour arriver aux ghâts (les quais) de la Hooghly river, un défluent du Gange. Mais ça valait le coup parce qu’on a vu des immersions de déesses…

Nous avons mangé un biryani chez Amina, le fastfood du biryani à Kolkata –la spécialité locale étant d’y rajouter une patate et voilou !

Une superbe journée, bien remplie et bien variée, mais qui me confirme que ce n’est pas une ville où je me sens à l’aise. Ça grouille trop. C’est trop bruyant.

 

Commentaires

Ha! Je t'avais dit que tu verrais des sacrifices de poulets! Bon, tu as eu droit à la chèvre, c'est cadeau bonus!

Écrit par : Blogi | vendredi, 14 décembre 2012

Là aussi, ton histoire de chèvre, ça me la coupe!

Écrit par : Dadou Ronron | vendredi, 14 décembre 2012

Les commentaires sont fermés.