jeudi, 05 juin 2008
Un Indien dans la ville
3 semaines de posts qui risquent d’être un peu différents : la France (l’Europe) vue par un Indien !!
Au passage une photo sympa : la Tour Eiffel à… Pune ! Devant le mall Pune Central même. Pour le festival « The French Affair » organisé par l’Alliance Française à travers l’Inde pour promouvoir la France … Au programme : des mini-tour effeils, des mannequins en plastique avec des bérets, des dégustations de vin (indien ;) ) – avec le slogan en boucle « la France sans le vin c’est comme la mousson sans la pluie ! » etc. Initiative sympa !
23:53 Publié dans Histoires de Samouraï | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : inde, france | Imprimer | Facebook |
mercredi, 04 juin 2008
Cachemire, Pashmînâ, Soie
Samedi, j’allais acheter un pashmînâ pour une amie. Je n’avais qu’un critère : la coueur. Fuchsia (drôle d’orthographe pas vrai ?). Sauf que « fuchsia » c’est visiblement pas le même mot en anglais alors j’ai dû batailler. J’ai finalement opté pour un rose pétant, tout en bataillant avec la vendeuse pour avoir le droit d’échanger au bout d’un mois. L’argument de choc de la bonne femme « mais non vous le gardez, fuchsia ça va avec tout ». J’ai renoncé à lui expliquer que non, en Europe, rose fluo ça ne va pas avec tout…
Toutes ces histoires m’ont donné une idée de post : un petit cours sur les tissus indiens les plus connus (d’où ils viennent, comment reconnaître la qualité etc.) – cachemire, pashmînâ, soie.
La laine (Inde 7ème producteur mondial)
Matière : On désigne par « laine » les fibres du mouton ainsi que les fibres d'autres animaux (mais dans ce dernier cas on appelle toujours ces textiles par leur nom) dont la toison est composée de fibres kératiniques tels que la chèvre angora (à « laine mohair »), le lapin albinos ou lapin angora (à « angora »), la chèvre dite cachemire (à « cachemire), le chameau domestique, le yack etc.
Caractéristiques : La fibre absorbe l’humidité, isole contre la chaleur et le froid, résiste aux flammes tout en étant imperméable (elle est recouverte d’un liquide naturel qui la rend à l’épreuve de l’eau) ; elle prend jusqu’à 30% de son poids en humidité (2% pour les fibres synthétiques).
Principaux lieu de production en Inde : Etats du Rajasthan (10%), Punjab (40%), Jammu & Kashmir, Karnataka, Gujarat, Uttar Pradesh Uttaranchal, Andhra Pradesh, Maharashtra, et Haryana (27%).
Qualité : Test du feu : la laine ne brûle pas. Ou le test de l’électricité statique : la laine n’en produit pas.
Le cachemire
Matière : La laine de chèvre des hauts plateaux himalayens (Ladakh et Tibet) appelée « capra hircus » ou « Tchan-ra ».
Caractéristiques : En hiver, la chèvre, pour se protéger du vent glacial et froid (entre -30 et -40°C), se couvre d’un duvet serré de poils fins et souples qui vient doubler leur pelage d'été. Ce duvet, gris foncé, est tondu à la cisaille ou enlevé à la brosse au moment de la mue de printemps. Il sera ensuite blanchi au moyen d’une préparation de farine de riz puis teint de diverses couleurs, ensuite tissé, lavé, assemblé etc.
Chiffres : Une chèvre peut fournir de 100 à 150g de poils par an. Il faut 6 chèvres pour confectionner 1 pullover.
Petite histoire : On dit que Marco Polo a découvert au 13ème siècle, dans des grottes en Mongolie, des représentations de chèvres sauvages domestiquées par l'homme. Il est donc probable que, depuis des temps très reculés, des bergers élèvent ces chèvres qui donnent une laine particulièrement chaude. Une bénédiction dans des régions où l'hiver est très rude. Ce n'est qu'au 19ème siècle que l'Europe découvre, émerveillée, cette précieuse laine qui prendra le nom de cachemire.
Principaux lieux de production : Chine et Mongolie : 70 à 80% des chèvres sont élevées en Mongolie (province chinoise) qui fournit les trois quarts de la matière première distribuée dans le monde, le reste de la production venant essentiellement d'Iran et d'Afghanistan, mais le cachemire issu de ces 2 pays a moins bonne réputation. à Question : pourquoi « cachemire » ? Eh bien, uniquement parce que c’est au Cachemire (Inde) que le savoir faire en matière de filage et les machines qui permettent de tisser la laine ont été développés. Ainsi, le terme « cachemire » est devenu un nom générique pour la précieuse laine. (tsr.ch)
Qualité : Douceur ou bouloche ? Si le fil est peu serré à moelleux mais bouloche / Si le fil est très serré, très dense à moins de bouloche mais aussi moins de douceur.
Par ailleurs, le cachemire est souvent mélangé à de la laine dans des tissus et des tricots de première qualité. Test : le toucher !
Le pashmînâ (du persan, signifie « lainage »).
Matière : La laine de chèvre des hauts plateaux himalayens appelée « capra hircus » ou « Tchan-ra ».
Petite histoire : Autrefois, les montagnards népalais récupéraient dans les rares buissons ainsi que sur les rochers acérés des pentes himalayennes, des touffes de poils dont s'étaient débarrassées les petites chèvres sauvages appelées localement Changrya (« Tchan-ra »).
Chiffres : La fibre du pashmînâ a une épaisseur de moins de 15 micromètres (75 pour un cheveu humain). Une chèvre produit de 100 à 300g de pashmînâ par année (la fibre est prélevée sur le cou de l’animal, là où elle est la plus douce). Il faut 10 chèvres pour produire 1 châle de pashmînâ.
Principal lieu de production : en Inde : Srinagar (Etat du Cachemire) mais le principal pays producteur est la Chine.
Qualité : La qualité de la fibre varie selon la hauteur d’élevage de l’animal. Plus l’altitude d’élevage de l’animal est élevée plus la qualité de la fibre est grande. En effet à forte altitude la chèvre produira une laine de meilleure qualité afin de lutter contre le froid.
Il existe une imitation de pashmînâ, appelé pattû, composé d'une mélange de laine et de coton.
Il existe 3 qualités différentes : 70 % pashmînâ et 30 % soie, 50 % pashmînâ et 50 % soie, et 100 % pashmînâ (mélanger de la soie au pashmînâ lui donne une très jolie brillance, mais on perd un peu en douceur).
Qualité : Le test de l’anneau : un châle de bonne qualité doit glisser sans problème à travers un anneau, de la taille d’une bague à peu près. Autre test : le toucher !
à Différence entre cachemire et pashmînâ (chicfolie.com) :
Différence de poils : le pashmînâ est la variété dite noble du cachemire, car il provient exclusivement des poils du cou et du torse des chèvres (i.e. l’endroit où le duvet est plus fin et plus doux). / Différence de quantité de production : Pashmînâ et cachemire sont tous 2 rares, mais le pashmînâ est produit en plus petite quantité encore que le cachemire: une chèvre âgée de 5 ans ne donne environ que 50 grammes de laine pashmînâ et 150/180 grammes de laine cachemire! / Différence de douceur : Le cachemire et le pashmînâ sont tous 2 très doux... mais le cachemire est un peu plus laineux et légèrement moins doux que le pashmînâ. De plus, le pashmînâ est inusable et ne bouloche pas aux frottements et au lavage.
Pour avoir une idée du prix (pashmina-pashminas.co.uk) – à titre complètement indicatif:
La soie (Inde 2ème producteur mondial après la Chine )
Principaux lieu de production en Inde : Etats du Karnataka, Andhra Pradesh, Tamil Nadu, Jharkhand, Chhattisgarh, Orissa, Jammu & Kashmir et West Bengal.
Petite histoire : L'histoire de la soie commence selon la tradition chinoise au 17ème siècle av. J.-C. Elle se poursuit durant trois millénaires d’exclusivité pendant lesquels la Chine exporte ce tissu précieux sans jamais transmettre le secret de sa fabrication. La soie aurait ensuite quitté la Chine vers l'Inde dans la chevelure d’une princesse promise à un prince de Khotan. Cette dernière, refusant de se priver de l’étoffe qu'elle adorait, aurait enfreint l'interdiction impériale d’exportation de vers à soie.
Les illustrations BD sont tirées du « Secret volé » de Crozus.
Qualité (par Damien Pfirsch):
1. Examiner la trame : le fil de soie est un produit 100% naturel et présente donc des imperfections. Au contraire, un fil synthétique est parfaitement uniforme. Une pièce de soie authentique présentera donc souvent des petites irrégularités alors qu’une copie synthétique sera parfaitement lisse et uniforme au touché.
2. Le lustre : les véritables soies sont tissées avec des fils de deux couleurs : une couleur pour la chaîne (fils déposés dans la longueur de la pièce de tissu sur le métier à tisser) et une autre couleur pour la trame (le fil qui est passé dans la chaîne à l’aide d’une navette). Ainsi, lorsque vous placez une pièce de soie sous une source lumineuse et variez l’angle de la lumière, des reflets de différentes couleurs apparaissent. Un tissu synthétique brillera toujours avec des reflets blancs, quelle que soit l’angle avec lequel vous l’orientez sous la source de lumière.
3. Le test du feu ! Prenez un ou deux fils de soie et brûlez-les à l’aide d’une flamme. Leur combustion produit une cendre fine et une odeur similaire à celle d’un cheveu brûlé. De plus, dès que vous éteignez la flamme, la combustion s’arrête. Si par contre il s’agit d’un fil synthétique, la combustion dégage une fumée noir et ocre et continue après que vous arrêtez la flamme. Le test du feu est certainement le test le plus efficace, mais n’est pas toujours facile à pratiquer dans une boutique !
14:05 Publié dans IncredIble India | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : inde, tissus indiens, laine, cachemire, pashmînâ, soie, test du feu | Imprimer | Facebook |
mardi, 03 juin 2008
A vos parapluies! La pluie arrive!!
Alors voilà, elle a tapé, comme tous les ans, au Kerala (4 cm d’eau en une journée à Thiruvananthapuram – en certains endroits, jusqu’à 10 000 mm (1 mètre !) d’eau vont tomber (annuellement) et elle va remonter vers chez nous.
Photos de Sinhagad le 1er juin 2008
En général la mousson dure 3 mois, de juin à septembre. Voir la carte ci-dessous pour les dates par région.
La mousson, qui arrive de direction générale du sud-ouest, se divise en deux sections à cause de la topographie indienne. On a donc la mousson du sud-ouest de la mer d’Oman et celle du golfe du Bengale. L'air arrive d'abord sur la côte de l'État de Kerala dans le sud-ouest de l’Inde. La circulation se divise alors en deux : la première branche progresse vers le nord, le long de la pente Ouest de ces montagnes alors que la seconde passe du côté Est du plateau du Deccan et subit un effet de foehn, ce qui l’assèche et ne donne que des précipitations faibles et de répartition variable sur la péninsule du Deccan.
La durée et l’intensité des pluies, qui varient d’une année à l’autre, font l’objet d’importantes spéculations. Une faible mousson signifiera mauvaise récolte (dans un pays où l’agriculture représente 60% de l’emploi) et donc hausse des prix. Pas bon. En plus, cette année, c’est les élections. La mousson a intérêt à pas se louper ! Des pluies trop importantes en revanche, des inondations et c’est la catastrophe : plus de 1 000 morts à Mumbai en 2005…
Photo du National Geographic : un crapaud sauvant une souris pendant la mousson de 2005
10:14 Publié dans IncredIble India | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : inde, mousson, pluie | Imprimer | Facebook |