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mardi, 28 août 2007

Week-end à Mahabaleshwar

Ce week-end j’ai traîné Shiv à Mahabaleshwar (vous pouvez vous entraînez, ça prend un moment avant d’arriver à le prononcer correctement…), petite ville dans les montagnes du Maharashtra. A 120 km de Pune, il nous a fallu quand même 5 heures de bus pour y arriver, tout ça en étant parti à 6h du mat’. Après s’être demandé ce qu’on faisait là, avec aucune idée de quel hôtel choisir ni de quoi visiter, Shiv a fini par prendre les choses en main et nous emmener dans un hôtel qui tombait limite en ruine. Mais les chambres étaient correctes, juste un brin humide, le téléphone et la télé en panne et pas d’eau chaude. Mais bon… Le mieux c’est le soir, quand le hall se transforme en boîte (3 néons et un DJ) pour les 2-3 familles maharashtriennes en week-end dans le coin. Des grosses mamas en sari qui se lâchent, leurs maris tout aussi gros, les gamins, c’est la folie ! Un spectacle depuis la salle de restaurant je vous jure… On a bien rigolé ! Les principes du Club Med sont franchement internationaux !

Attendez, j’ai sauté une étape. Avant le dîner, nous sommes allés visiter un fort. C’est pas que ça enchantait Shiv mais il fallait bien faire quelque chose, et profiter un peu de l’air pur de Mahabaleshwar, « beau plateau vert abondant caressant au milieu des gammes de montagne de Sahyadri (1372m) ». C’était aussi la capitale d’été pour la présidence de Bombay au temps de l’empire.

On commence par oublier les temples, c’est pas le truc de Shiv qui préfère les églises (à tout prendre). Pas pour des questions de religion mais il trouve les temples sales et bruyants ! Et nous voilà partis pour le fort Pratapgad (voir les photos). Pas mal de marches, mais le jeu en valait la chandelle : arrivés tout en haut, sur les remparts, le brouillard (apparemment fameux dans la région) s’est brusquement levé et nous avons pu voir la luxuriante jungle de la vallée… Nous avons donc passé une ou deux heures à batifoler dans le fort, à respirer et écouter le silence (ça se remarque les endroits où y a pas beaucoup de gens ici).

Ensuite, il a fallu s’arrêter pour m’acheter des chips (une alternative sympa à la bouffe indienne) et, du coup, nous nous sommes arrêtés dans un « jardin » - en fait un terrain avec un tout petit peu de verdure et des tables (et, en contre-bas, des plantations de fraises, spécialité de la région, généreuse en confiture). La surprise c’est quand Shiv m’a apporté mon brownie : sizzler brownie, apporté sur une plaque chauffante avec 2 boules de glace dessus et du coulis de chocolat en quantités… abondantes. De quoi récupérer de la marche !

Enfin voilà, un bon bol d’air et c’est reparti !

lundi, 20 août 2007

L'Inde dans toute sa monstruositié

Question : pendant mes 3 semaines en France, c’est moi qui ai changé ou c’est l’Inde qui a changé ?? Non pasque je me souviens, pendant mon séjour, tout le monde me lançait : « tiens Emilie ! ça va ? tout se passe bien en Inde ? Pas trop dur la misère ? » Et moi: "Ben non, ça va". Il suffit de se dire que si eux (les Indiens) vivent avec (les millions de gens qui dorment sur les trottoirs, les gamins avec des moignons de bras - mutilations généralement infligées en leur âme et conscience par des gangs pour apitoyer les gens et récolter plus de thunes - et les pieds orientés dans le sens contraire de la marche (si si j’ai vu) etc etc), pourquoi pas moi ? Peut-être que c’est ce qu’on appelle la politique de l’autruche. Quoi que ce soit ça simplifie la vie…

Parce que là j’en chie pas mal (pardonnez l’expression, c’est une référence à mon dernier post). Claque sur claque. Une mère mendiante qui me tend sous le nez son gamin de 3 ans. Jusque là tout va bien. Sauf qu’il était à l’agonie. Ou pas loin. Il n’avait que la peau sur les os au point que sa peau était transparente (plus blanche que blanche). Un squelette à l’agonie. Ca m'a rappelé les foetus de lama desséché que les Péruviens enterrent sous la maison pour porter bonheur.

Je me remettais à peine de cette vision quand j’ai croisé un cadavre. Un type sur le bord de la route, le nez dans la boue. Même pas foutu de crever comme il faut : une jambe qui dépasse et tout le trafic est perturbé. Heureusement, pas au point que quelqu’un s’arrête, les rickshaws peuvent tranquillement contourner. Ouf on est rassuré. De toute façon, inutile de faire une crise de nerf à cause de ça, mieux vaut adopter la philosophie indienne : « ne sois pas aussi sentimentale, il a dû boire et il est tombé ». Moralité : regarde où tu mets les pieds en Inde et surtout ne te casse jamais la gueule...

Blague à part, je me découvre sensible à la misère humaine, et complètement démunie. Inutile de chercher à comprendre pourquoi, comment, c’est comme ça, question de karma. Pas facile facile….

Ironie: ce jour-là, en rentrant j’ai branché Nostalgie (merci à celui qui a inventé la radio et à celui qui a inventé Internet et aux radios en ligne, mon MP3 m'a lâché et je serais au fond du gouffre sans musique), et notre ami Dutronc a lâché son « on ira tous au paradis ». C’est vrai dis maman ???

jeudi, 02 août 2007

Ca arrive encore...

Un matin, je rentrais tranquillement d’Ozone, le supermarché du coin (denrée rare par ici, le supermarché). Dans mes sacs, des pâtes Barilla, de la sauce tomate (Barilla aussi, valeur sûre), des Frosties de Kellog’s, du Nesquik et autres douceurs de chez nous. Quand tout à coup, l’Indienne qui marche devant moi, soulève son sari bleu, s’accroupit à 10 centimètres de moi, sur le bord du chemin, face au mur, et se met à pisser. En toute simplicité.

La première réflexion qui s’impose à mon esprit futile : mais elle a pas de culotte ?

Et la seconde : qu’est-ce que j’ai lu déjà dans Bombay Maximum City ? Ah oui, « il y a, à Bombay, 2 millions de personnes ne disposant pas de toilettes (soit presque 10% de la population de la ville). Tous les matins, elles se traînent le long des voies de chemin de fer, un gobelet d’eau à la main, à la recherche d’une place vacante. Pour les femmes, en particulier, c’est une chose affreuse, dégradante, que de devoir se mettre en quête d’un coin tranquille pour se soulager ou se laver lorsqu’elles ont leurs règles. »

Troisième réflexion (d’un esprit bientôt en surchauffe) : et ces gamins que j’ai vu, courant, cul nu, chercher un endroit pour déféquer alors qu’ils sont déjà en train de se faire dessus parce qu’ils ont la diarrhée ?

Dernière et ultime réflexion: quand on pense qu'à Paris on peut payer jusqu'à 475€ d'amende si on ramasse pas la crotte de son chien...

Tout ça me laisse perplexe.

Bon, pendant que j'en suis à mes histoires scatologiques, je vais raconter une anecdote un peu moins déprimante. Il y a quelques mois de ça, j’étais en voiture quand il a fallu stopper derrière une vache. Et là, une queue se lève, une grosse m… est posée, juste sous notre nez, créant déjà un bouchon. « My God » sort tout seul, ça s’impose. Du coup je me suis demandé si l’allumé qui a décrété un beau matin que les brahmanes ne devaient pas manger de bœuf (règle qui s’est ensuite étendue à toutes les castes hindoues) avait vécu une expérience similaire et déclaré la vache sacrée… Holly cow !