Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 11 juin 2024

Les vacances en campervan pour les nuls – Roadtrip en Italie – Jour 10 (Matera)

La matinée est consacrée à la route pour Matera, à quelques trois heures de notre camp. Nous ne trouvons pas d’endroit où vider nos toilettes – l’Italie n’est décidément pas un pays pensé pour les vans. Mon Indien préféré essaye de détendre l’atmosphère, comparant l’odeur à celle des toilettes d’un train indien. Comme je m’énerve progressivement, prête à vider notre caisse complètement bio dans la nature, il me répète sa comparaison pour la troisième fois. Et là, je m’insurge, je ne paye pas cent balles par jour pour vivre l’expérience du train indien de troisième classe ! Finalement, une aire d’autoroute nous permet de faire le vide pour la modique somme de 7€.

Arrivés à Matera, nous commençons par nous garer. Puis par trouver à manger. Etant donné que c’est mon dernier repas au restaurant en Italie, je voudrais bien me poser dans un endroit sympa et me régaler d’une lasagne, voire d’un tiramisu… Nous ne trouvons pas le bon resto, et mon Indien préféré insiste pour que je mange la lasagne toute prête d’un genre de sandwicherie. J’avale avec peine la moitié de la ration infâme, puis nous enchaînons avec un autre restaurant pour un burger pour notre fils. Je n’ai pas de place pour une autre lasagne, et la tension monte.

Heureusement, déambuler entre les sassi, ces grottes qui abritaient des gens très pauvres jusqu’en 1950 et ont été réhabilitées en endroits bobo, est très bucolique. Nous visitons une église troglodyte auquel notre manque d’amateurisme en art nous rend opaque, beaucoup plus qu’à la glace que nous nous offrons ensuite !

Italie,van,roadtrip,pouilles,campanie,naples,napoli,herculaneum,vesuve,vesuvio,puglia,apulia,holidays,miranda,molise,campervan,vacances

Matera

Nous achetons quelques produits locaux puis décidons de ne pas dormir à Matera, mais de faire un peu de route. Demain, nous rendons le van, et nous sommes à quatre heures de route de Rome. Reste la question du couchage… Je trouve un spot « nature » à 20h30, et mon Indien préféré décide de continuer. J’en dégote un autre qui, d’après Google Maps, ne nous fait faire un détour que de vingt minutes, et promet une « vue superbe », dans un « village féérique ». Park4night recommande de ne pas suivre Google Maps, et de surtout, surtout, ne pas quitter la route asphaltée. Le temps que je me concentre sur la question, nous sommes sortis de la route principale, roulons sur une route goudronnée, et mon Indien préféré prend un virage un peu serré. Nous entendons le bruit des graviers puis le van se met à reculer au lieu d’avancer. Quand je sors, je réalise que la roue avant droite ne touche plus le sol et que le cul du van est à deux mètres d’un à-pic, vaguement protégé par une barrière.

Rapidement, deux voitures s’arrêtent, devant et derrière nous. Leurs conducteurs essayent de nous aider mais finissent par appeler les pompiers. Les voilà qui arrivent, deux camions plein, pas déterrés par l’heure. En quelques minutes, à vingt, ils pèsent tellement sur le van que la roue touche le sol, et que notre véhicule reprend sa route. J’en ai les jambes qui tremblent dans la nuit noire et froide. Pour un peu, j’irais chercher le Limoncello dans le frigo du camion… Ces deux villageois et ces pompiers si bonhommes – et ravis de croiser un Indien peut-être pour la première fois – me réconcilient à vie avec les Italiens, même s’ils continuent de me faire un peu peur.

Italie,van,roadtrip,pouilles,campanie,naples,napoli,herculaneum,vesuve,vesuvio,puglia,apulia,holidays,miranda,molise,campervan,vacances

Une heure après notre « accrochage », nous arrivons au parking municipal gratuit de Miranda, en Molise, guidé par l’un de nos sauveurs. Malgré l’heure tardive – il est 23h – nous cuisinons ce qui reste dans le frigo, et finissons le-dit Limoncello. Les valises attendront le lendemain...

Avant de fermer les yeux, je regarde le trajet restant, une quarantaine de minutes selon nos estimations. Je me décompose en découvrant la proposition de Google Maps, et mon Indien préféré, soudain alarmé, me sort : « Me dis pas qu’il reste trois heures ! » 2h47… pas loin… ou 2h si nous prenons l’autoroute. Je me collerais une baffe !

lundi, 10 juin 2024

Les vacances en campervan pour les nuls – Roadtrip en Italie – Jours 8 et 9 (Pouilles & oliviers)

Après moultes hésitations, nous décidons de rester, et bougeons même les véhicules en U avec les deux autres familles ; avec les tables au milieu, on se croirait à Woodstock. Mon Indien préféré cuisine indien pour le déjeuner pour tout le monde, puis nous partons à la plage, avant que la nuit tombe, et possiblement, la pluie.

Italie,van,roadtrip,pouilles,campanie,naples,napoli,herculaneum,vesuve,vesuvio,puglia,apulia,holidays,miranda,molise,campervan,vacances

Le camp à Frigole

Le propriétaire d’un immense banc de sable vide raboule, nous sommes prêts à nous faire éjecter, mais il nous remercie au contraire : ça lui fait plaisir de voir enfin des gens profiter de l’endroit ! Nous rentrons sous une pluie bien drue, et c’est l’occasion pour nous de dérouler l’auvent du van. Cet aperçu de vie de vanniste sous l’eau et l’humidité ne m’enthousiasme pas des masses ! Heureusement, les voisins sortent le vin, et nous nous réchauffons…

La soirée restera gravée dans les esprits. Tout le monde s’entasse dans une cahute à cause de la pluie, et danse au son du groupe mené par l’accordéon. Je me glisse derrière le bar pour ne pas me faire écraser et finis par servir le vin. Mon Indien préféré me remplace rapidement, hyper à l’aise dans son rôle d’hôte, vantant son « roseto » à tout le monde – sa version du « rosato », le rosé italien.

 

 

Avec nos hôtes et nos nouveaux amis, nous faisons un déjeuner communautaire, avec des pâtes, du riz cantonnais et un reste de dal. Puis vient l’heure pour nous de partir. J’abrège les adieux, je ne veux pas que tout le monde me voit pleurer. C’est comme un arrachement. Nous aurions pu peut-être rester ici toute la vie ?

Je serais bien allée passer les deux dernières nuits dans un « homestay » repéré au nord de Matera, la dernière ville que nous visiterons. A la place, nous faisons la route à travers les Pouilles jusqu’à Santa Maria de Leuca, la pointe du talon italien ; nous passons peut-être trop vite, mais les paysages, certes jolis, ne sont pas renversants, et tous les oliviers centenaires morts crèvent un peu le cœur (depuis 2013, la Xylella fastidiosa, après s’en être pris aux vignobles californiens à la fin du 19ème siècle puis aux agrumes brésiliens depuis la fin des années 1980, ravage le Salento, la pointe sud des Pouilles. Cette bactérie, qui tue les oliviers en les asséchant, a déjà détruit près de vingt millions d'arbres et remonte vers le nord de la région. Source).

Italie,van,roadtrip,pouilles,campanie,naples,napoli,herculaneum,vesuve,vesuvio,puglia,apulia,holidays,miranda,molise,campervan,vacances

Oliviers morts dans le Salento

Italie,van,roadtrip,pouilles,campanie,naples,napoli,herculaneum,vesuve,vesuvio,puglia,apulia,holidays,miranda,molise,campervan,vacances

Santa Maria Di Leuca, la pointe du talon de l'Italie

Nous passons la nuit sur le bord de route, vue sur la mer, avec trois autres vans, et une moto qui passe et repasse en faisant rugir son moteur. Après le dîner, nous traversons la ville déserte pour manger une glace.

dimanche, 09 juin 2024

Les vacances en campervan pour les nuls – Roadtrip en Italie – Jours 6 et 7 (Pouilles)

Nous décidons de visiter le village d’Ostuni. Nous cherchons à nous garer au pied des remparts. Le premier parking nous annonce 15€ et nous faisons demi-tour. Cinquante mètres plus loin, un autre est gratuit hors-saison et nous pourrions même y dormir ! Le village est très joli, avec ses micro-ruelles blanches, et nous déambulons joyeusement. La spécialité locale, un « pucci » au poulpe, me ravit, mais la déclinaison de ce sandwich au fromage et au jambon n’est pas du goût de mes hommes…

IMG_2630.JPG

Otsuni

Nous cherchons ensuite à nous rendre à la plage de Torre Pozzella, ce qui se révèle une sacrée paire de manche : Google Maps indique un point sur la route nationale, Google annonce qu’il faut se garer et prendre un petit train car la plage est dans une réserve naturelle, mais après quelques tours et demi-tours, nous trouvons un parking fermé et quelques voitures garées à côté. Un panneau indique que la marche et la baignade sont autorisées. Cinquante mètres plus loin, un autre panneau annonce que la marche est interdite pour cause d’instabilité de la falaise. Nous piétinons un moment sur place, hésitant à enfreindre la loi, jusqu’à ce qu’un homme passe, revenant tranquillement de la plage, quand même pas évidente d’accès. Les garçons se baignent dans la mer adriatique et nous laissons notre fils jouer dans le sable pendant que je lis, savourant ce moment de paix, même si l’heure tourne un peu trop vite et que nous avions pris la résolution de toujours nous garer avant la nuit, surtout quand nous allons chez l’habitant, après nos déboires au Portugal (ici, jour 3).

IMG_2670.JPG

IMG_2672.JPG

Torre Pozzella

En fin d’après-midi, nous arrivons chez Karin et Julio, le seul « homestay » de la région, avec des commentaires élogieux, du type « Nous sommes venus pour une nuit, et nous sommes là depuis une semaine. » Rien n’aurait pu m’empêcher d’aller garer mon van là-bas, ni de participer à la « soirée pizza » du jeudi soir… Et voilà comment une pinède entre des remparts, à quinze minutes à pied du village de Frigole, dans la région de Lecce, nous apporta notre vraie tranche de vacances lors de nos pérégrinations italiennes.

IMG_2687.JPG

Frigole

Au milieu des délicieuses pizza à la joue de porc (guanciale), des voisins enthousiastes, de trois familles françaises de vannistes, mon fils se fait des copains, mon Indien préféré prend une guitare, et je trouve un semblant de paix…

 

Le lendemain, je passe ma journée à lire, n’osant pas trop me mêler aux autres vannistes qui semblent sympathiser à toute vitesse ! Le soir, les femmes font des crêpes, et, à défaut de les aider aux fourneaux, je me colle à la vaisselle… Resterons-nous une nuit de plus ? Ça collerait bien dans notre planning, mais le lendemain, la propriétaire des lieux fête son anniversaire et nous ne voudrions pas nous incruster, ni souffrir trop du bruit.