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lundi, 21 octobre 2019

Trek en Uttarakhand: Deoriatal-Chopta-Tungnath

Sur un coup de tête, nous sommes partis trekker en famille : vendredi à 12 heures nous nous sommes décidés pour un départ à 15h ! Tout semblait facile : 5h de route Delhi-Rishikesh puis 7h pour faire Rishikesh-Sari, départ du trek. Les températures semblaient clémentes (14 degrés la nuit) et on nous promettait des mules si notre fils de presque 5 ans en avait marre de marcher.

Dans la réalité :

Gurgaon-Rishikesh (un vendredi aprèm) : 8 heures

Rishikesh-Sari (200 kms) : 11 heures sur une route (une route que dis-je, une piste) pleine de trous et de poussière, on n’est pas loin de l’enfer.

Sari-Deoriatal (3 kms) : 1,5 heures, petite marche pas désagréable pour se dégourdir les jambes après une longue journée en voiture. Le gouvernement d’Uttarakhand a interdit le camping sauvage car le paysage commençait à ressembler à une poubelle (c’est chiant mais il faut ce qu’il faut…) alors nous avons dormi dans un « camp » : rassemblement de tentes de camping, de tentes permanentes et de petites guesthouses. Le tout manque sérieusement de charme mais on est là pour trekker, pas pour chiller !! Les tentes sont équipées de duvets, les chambres de couvertures. Parce qu’il fait bien froid en cette mi octobre.

Deoriatal-Chopta (16 km) : une très belle marche avec vue sur les pics enneigés et à travers des paysages très variés. Pas de bicoques en route, pas de villages, le calme et la nature ! (C’est à dire si on ne compte pas les randonneurs qui passent avec leur téléphone en stéréo ou les emballages de bonbon et de biscuits – mais je suis tatillonne : c’est quand même relativement propre, je n’ai ramassé qu’un petit sac d’ordures, et puis nous n’avons croisé que deux groupes). Attention le chemin n’est que montées (3) et descentes (3), pas évident pour les genoux pour un premier jour de rando !

Les mules promises ne sont pas autorisées sur ce trajet, alors nous avons pris un porteur histoire de ne pas rester bloqués en pleine montagne. Parce que 16 kilomètres, c’est long pour un enfant de 5 ans et pour nos pauvres dos s’il faut porter ses 18 kilos. Mais notre petit samouraï a marché comme un chef – nous avons même dû le forcer à se reposer une heure dans le sac de rando porté par Vipin.

Le paysage est vraiment splendide mais j’ai eu le sentiment de ne pas pouvoir en profiter pleinement, il fallait toujours se presser. Si c’était à refaire, je partirais à 6h30 au lieu de 8h30 et je ferais des pauses plus longues.

L’arrivée se fait sur la route où nous attend la voiture – du coup pas besoin de porter un gros sac. Juste beaucoup d’eau et à manger, des pulls et des affaires pour une nuit.

Le soir, nous avons dormi en dur dans une guesthouse fonctionnelle mais pas sexy. Les tâches de pan craché par des indiens, les mégots de cigarette au sol, les draps qui doivent être lavés une fois par mois (nous sommes à la montagne, l’eau est rare et gelée), bref j’ai eu du mal à me mettre sous les couvertures, d’autant plus que je n’avais pas eu le temps d’acheter des draps de couchage ! (Je n’ai pas gambergé trop longtemps : Il faisait très froid, pas loin des zéros degrés !) A tout prendre, je préfère camper dans ma tente avec mon duvet – on est chochotte ou on ne l’est pas. (En-dessous de Chopta, à quelques kilomètres, il y a des camps qui ont l’air vraiment sympas et où on se poserait bien, ça vaut le coup de se renseigner à l’avance. Y a même des pods, des espèces de bulles transparentes !).

Chopta-Tungnath (6 kms) : Un trek pour aller voir un temple de Shiva (à 3680 mètres) ou tout simplement le panorama. Le chemin est très beau et les paysages splendides (entre grandes prairies et montagnes acérées). Après, on n’est pas tout seuls... Entre les mules qui portent les pèlerins et ceux qui passent en écoutant leur musique à fond, on se sent entouré ! La route est plutôt propre, malgré les efforts des touristes indiens qui jettent leurs bouteilles à droite à gauche, et il y a même des toilettes à deux endroits.

Après le temple, apparemment le plus haut temple de Shiva en Inde, si on ne compte pas la grotte d’Amarnath, il y a un pic, le Chandrashilla. Il paraît que la vue vaut les 30 minutes de marche. Comme les nuages s’accumulaient, que le vent nous gelait les os et que nous avions notre fils avec nous, nous nous sommes contentés des 3860 mètres...

Après une courte nuit et le lever de soleil derrière Nanda Devi (le plus haut sommet indien), nous sommes rentrés à Delhi. 17 heures de route... J’attendrai probablement que la route soit finie avant de repartir dans ce coin, parce que ça casse bien le dos !

La plupart des agences proposent une journée de repos ou de petites marches à Chopta entre les deux treks et si on se choisit un camp agréable, c’est sans doute une bonne idée. Parce que le tout m’a laissé un goût de dépêche-toi ! Et je me serais préparée un peu mieux : pour le froid et le couchage. Mais sinon ça a été un superbe moment en famille et je suis fière comme un coq de mon petit samouraï qui a grimpé comme une chèvre sans se plaindre une seule fois et qui a adoré dormir en tente (dommage que le camping sauvage ne soit plus autorisé).

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Le lac de Deoriatal

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Uttarakhand

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Les prairies de Chopta

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A Tungnath (3680 mt), un toit du monde

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Lever de soleil sur Nanda Devi

lundi, 28 novembre 2016

Trekking au Népal en aout – Chapitre 3, Où trekker au Népal en août ?

Aussitôt dit aussitôt fait ! Je contactai quelques agences, pour connaître la faisabilité d’un trek en août, avec deux  bébés de 20 mois et une femme enceinte (je passais sous silence la mamie avec les genoux pétés, faut pas trop en rajouter). Deux me recommandèrent le Annapurna Panorama (Poon Hill) trek avec dans les plus : basse altitude (3 000 mètres), court (oui parce que pour ajouter aux contraintes nous n’avions qu’une semaine) et « assez facile », avec en prime des nuitées en guest-house et pas en tente. Parfait non ?? Mon père ne l’entendit pourtant pas trop de cette oreille, très inquiet de la pluie en cette saison. Heureusement il trouva le blog d’un quidam qui disait que c’était tout à fait possible !  J’achetai les billets d’avion illico.

Mon amie décida de se passer de l’avis de la gynéco mais nous regardâmes un peu ce que d’autres trekkeuses avaient à dire sur le sujet sur les forums et à peu près tout au Népal posait problème pour une femme enceinte : l’altitude, l’hygiène, l’accès aux soins, les soubresauts sur les routes. Or nous avions un petit trip de 7-8 heures pour arriver à Pokhara. Si l’agence me soutint mordicus que ce n’était pas un problème, on me la fait pas, je vis quand même en Inde et à part une autoroute au Gujarat, y a pas de route qui soit pas pénible, sans trous ni animaux ni tracteurs à contre-sens ! Alors je vois pas bien comment le Népal peut faire mieux. Sans porter de jugement.

Avec deux bébés super actifs et un autre à l’état larvaire, les sept heures de bus en transport public je les sentais pas. Sans oublier que je l’ai déjà fait ce trajet en bus au Népal et que si j’ai dormi tout le trajet, mon ancien boss, qui vivait depuis 15 ans en Inde, a eu la peur de sa vie sur ces routes de montagne népalaises.

J’envisageai donc l’avion ! Un peu à reculons parce que j’avais déjà pris la foudre au-dessus de Katmandou, et les turbulences dans un coucou en période de mousson, merci bien ! Surtout qu’une amie me mit immédiatement en garde : « renseigne-toi bien, les avions ont tendance à s’écraser au Népal ». Et en effet, depuis deux crashs sévères en début d’année, les agences françaises au Népal ne proposent plus de vols domestiques.

Au final, ce qui m’inquiétait le plus avec l’option Népal, c’était donc les turbulences d’avion et les nausées de ma copine – ma grossesse ayant été sans pitié, trekker du salon à la chambre se révélant souvent au-delà de mes forces les premiers mois ! Pour l’hygiène, j’avais pris mon parti de me dire que vivant en Inde, elle était un peu aguerrie. On peut aussi voir le verre à moitié plein et se dire qu’après tout les Népalaises himalayennes font bien des bébés elles aussi. Sauf que bon, la Népalaise himalayenne enceinte de quelques semaines et qui a jamais quitté ses montagnes, tu la plonges dans la folie routière de Gurgaon, c’est la fausse couche garantie (ou presque), voire même la crise cardiaque !

Et puis là-dessus, une grosse pluie, éboulements et glissements de terrain au Népal font la une des journaux. Et je jetai l’éponge… A ce stade, je déléguai à mon mari. Parce que bon. Trop c’est trop !

lundi, 21 novembre 2016

Trekking au Népal en aout – Chapitre 2, Où trekker en Inde en août ?

Restait plus qu’à trouver l’endroit où baptiser notre sac… Et là… Pas facile. Parce qu’en août, il pleut en Inde. Pas tout le temps mais assez pour rendre une randonnée un peu pénible.

Je connais notamment deux coins secs et superbes : le Ladakh et la Spiti Valley. Mais j’avais déjà exploré les lieux (en août, et en toute sécheresse) mais l’altitude me faisait un peu peur avec mon petit. Ma mère avait par exemple eu un sal mal d’altitude dans la Spiti Valley.

J’explorai ensuite l’Himachal Pradesh, avec des options autour de Manali (moins haut et moins loin que la Spiti Valley) mais les 15 heures de bus pour s’y rendre m’ont arrêtée net. A la grande surprise de l’organisateur local qui voyait pas le problème – et très franchement je sais pas comment les Indiens font pour se taper des trajets pareils avec des enfants…

Je partis ensuite sur la piste de l’Uttarakhand où j’avais fait un très beau (et mouillé) séjour en août dans la région de Kumaon. Mais posée dans un chouette hôtel, la pluie sonnait plus romantique que sous tente. Pourtant de nombreux treks dans cette région ne se font QUE pendant la mousson, la plupart étant des pèlerinages. Faut croire que c’est donc possible. Une grosse pluie mit fin à mes considérations, quand j’entendis parler de nouveaux glissements de terrain – fallait voir la débâcle en 2013, avec la disparition de quelques 5 700 personnes suite à trop de pluie.

Je finis donc par m’orienter sur le Cachemire et achetai les billets d’avion avant que qui que ce soit ne vienne me décourager : je la connais la réputation de Cachemire mais si on se base là-dessus on ne fait plus rien ! Immédiatement ma prof de Pilates (Kashmiri) me mit d’ailleurs en garde : c’est de la folie d’y aller un 15 août (jour de l’Indépendance de l’Inde) quand les insurgés qui veulent faire sécession profitent de la fonte des neiges estivales pour aller mettre un peu le bordel dans la capitale. Bon ben tant pis, les billets étaient pris, on verrait bien ! Et là, PAN !, à peine quelques jours plus tard, un insurgé se fait buter, le conflit reprend de plus belle, 350 personnes sont blessées, le couvre-feu est mis en place. Pas de panique. Il me reste un mois avant le départ, ça va bien se calmer.

Et puis pour en rajouter une petite couche, quelques jours plus tard, j’apprenais qu’une fille de notre groupe était enceinte ! Là ça commençait à faire beaucoup pour bibi… Elle demanda conseil à sa gynéco qui réagit sans ambiguïté : « Faire un trek au Cachemire en août ? Mais pourquoi ?? Tu vas pas aller au Cachemire maintenant non ? Moi je suis du Cachemire et je te le dis cash, c’est niet en ce moment ! ». Elle lui demanda donc de faire abstraction de la destination et de lui dire si elle pouvait faire un trek… Et elle était pas chaude chaude : ce qui l’angoissait c‘était l’exercice physique, quand on recommande d’y aller mollo pendant le premier trimestre. « Pourquoi tu veux te fatiguer ? » Elle renonça à lui expliquer ! Parce que c’est vrai, au fond, quand on y pense, pourquoi se fatiguer ??

Et voilà, nous étions à trois semaines du départ, sans début de programme. Ça continuait de péter au Cachemire, à tel point que les compagnies aériennes et agences touristiques remboursaient les billets d’avion à 100%. Et pour tout dire je commençais à me demander si tout ça n’était pas un signe du destin, genre allez donc vous reposer au bord de la mer dans un resort pépère… Je trainais donc sur la toile, des îles Andamans à Koh Sa Mui, quand je tombais sur un site avec en bas à gauche un encart Népal. Mais c’est bien sûr !! Le Népal !!