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lundi, 01 novembre 2021

Inde-en-livres!

Voici un super site pour des idées lecture sur l'Inde. Avec en plus une très belle personne pour l'animer... www.inde-en-livres.fr

Bonnes lectures (indiennes) !

Indes-en-livres.jpg

lundi, 20 septembre 2021

L'expatriation en Inde avec Indian Therapy

Dans le monde expatrié, il y a expat et expat.

  • Il y a ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas. Parmi les premiers, il y a les CEO, les stagiaires, les entrepreneurs, les profs de français, ceux qui font de l’humanitaire, des artistes. Parmi les seconds, il y a ceux qui s’en accommodent bien et les autres – il est difficile en Inde de travailler avec un visa d’époux.
  • Il y a les célibataires, les gens mariés avec des compatriotes, ceux en couple avec un étranger et ceux qui sont avec un local du pays.
  • Il y a les expatriés longue durée et ceux qui viennent d’arriver.

Et tout ce petit monde ne se mélange pas, ou très peu, peut-être une fois l’an, à l’Ambassade, pour le 14 Juillet – occasion qui est en train de disparaître, réductions budgétaires obligent. Mais même quand le champagne coule à flots (façon de parler, après une dizaine de bouteilles on passe au mousseux indien pour les raisons sus-évoquées) pour la finale de la coupe du monde du football, on ne se mélange pas.

Les expats longue durée snobent ceux qui sont fraîchement débarqués. Ceux mariés à des locaux – qui sont également souvent des expats longue durée – se sentent des problématiques supérieures à ceux qui viennent en famille : ce n’est pas (que) de la femme de ménage indienne dont on se plaint mais de la belle-mère indienne…

Quand je venais de débarquer à Pune à 23 ans, j’avais été invitée à ma première soirée d’expats. Assez vite, j’avais migré du groupe des femmes d’expat, mères de famille et plus âgées que moi à celui des hommes. Juste parce que ça m'évoquait plus de choses de parler de moules de portière de voiture que de cours de piscine. Je n’avais pas remarqué certains regards assassins, comme si j’allais leur voler leurs maris… Je n’ai jamais été réinvitée. Mais je m’en moquais, j’étais libre, je voyageais, je vivais la grande aventure avec un Indien.

Depuis 2006, je suis une femme, française et employée par des entreprises étrangères pour se développer le marché indien. Depuis 2014, je suis une épouse d’Indien et maman d’un petit franco-indien. Cela me fait quelques catégories mais pas vraiment d’appartenance. Ce n’est pas grave, j’ai l’habitude.

Un mercredi matin, à Gurgaon, j’accompagnais ma voisine autrichienne d’une soixantaine d’années et pas très à l’aise en anglais à un « café expat » à Gurgaon pour qu’elle rencontre d’autres germanophones. Je remarquai un siège vide à une table ronde de dix personnes et demandai à une Française de mes connaissances si je pouvais m’asseoir. Non pas ! Elle attendait sa copine, et accessoirement sa voisine de palier, et lui gardait la place au chaud. Comme au CP quoi...

Un autre jour, je me suis invitée chez une Italienne de notre résidence. J’ai ramené ma voisine française mariée à un Indien. Elles ont chacune fait suffisamment de cookies pour nourrir tout le voisinage alors je ne me suis pas senti coupable de venir les mains vides. Grossière erreur. Ce n'était pas seulement impoli ; cela voulait aussi dire que si je n'avais pas le temps de cuisiner, je n'aurais pas le temps de les rejoindre lors de leurs activités du matin ou de l'après-midi, au son du tango. Si tu travailles, les « poufs d’expats » comme Juliette Tissot les appelle te dégagent direct. Certes, je n'irai pas déniché des merveilles dans les boutiques d'antiquité le jeudi matin… Mais on ne peut pas être copines et boire un coup de temps en temps ? Non ? Bon d’accord…

Pandémie oblige, l’Italienne a fini par devenir une amie et j’ai glissé un pied dans son monde. Un monde de mojitos, de pool-parties, de brunch du dimanche dans les hôtels 5 étoiles, de potins à n’en plus finir sur qui couche avec qui – c’est incroyable comme il s’en passe des choses dans cette micro-société de femmes désœuvrées et de maris surmenés. Mais aussi un monde où on doit passer son temps à surveiller son époux (encore que l’Inde ne soit pas le pays le plus dangereux dans ce domaine, pas comme Madagascar que l'on surnomme apparemment le "cimetière des mariages"). Et où la femme d’expat peut se perdre, notamment quand on a dû quitter la vie active pour suivre un conjoint en Inde où trouver un emploi suffisamment rémunéré pour avoir un visa n'est pas chose aisée. Alors certes, elles ont une vie dorée, des domestiques en veux-tu en voilà, du temps mais elles ont aussi, plus ou moins assumé, un sentiment de culpabilité et d'inutilité : ma pote se sent tellement inutile qu’elle s’oblige à cuisiner, « sinon je sers à quoi moi ? ».

Tout ceci est magnifiquement dépeint dans Indian Therapy de Juliette Tissot (2015). Six ans que je me promets de le lire et que je procrastine. Et pourtant quel régal ! Je l’ai lu d’une traite. Au final, quelle que soit la catégorie d’expatrié à laquelle on appartient en Inde, ce pays vous chamboule dans tout ce que vous avez de plus profond et si je n’ai pas vécu les fêtes déguisées, tellement de situations et de questionnements ont trouvé une résonnance. Ce n’est pas un roman pour comprendre l’Inde. Le ton est un peu négatif, pas très gai, sans fard – la protagoniste est une expat en dépression, même si selon elle, sur un échantillon de 25 compatriotes, elle en a compté 15 qui étaient « épanouies et heureuses ». C’est surtout le cheminement d’une expatriation – un déracinement devrais-je dire – dans un pays qui, quoi qu’on en dise, nous fait remettre en question pratiquement toutes nos idées reçues.

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J’en retiendrai par exemple ce passage. L'auteure est alors confrontée aux fêtes d'anniversaire des enfants de riches Indiens urbains, qui sont de presque répétition des mariages à venir, avec éléphants etc. et elle se rappelle les gâteaux et décorations faits main par sa mère. « Dans cette vie indienne, ou peut-être dans ma vie tout court, tout simplement, je dois faire le deuil de mon enfance à moi. Accepter de faire vivre à mes enfants une vie différente de celle que j’ai vécue et ne pas juger si elle est mieux ou moins bien. »

Des livres que des futurs/ex/expatriés en Inde pourront également apprécier :

  • Holy Cow ! de Sarah MacDonald – 2002 : Au-delà des fous rires provoqués par les gaffes de l’auteur (que tout expatrié en Inde pourrait faire), nous apprenons beaucoup sur la spiritualité indienne en suivant la quête de soi (qui dure 2 ans) d’une Australienne en Inde.
  • Fous de l’Inde – Délires d’Occidentaux et Sentiment Océanique de Régis Airault – 2002 : Face à la recrudescence des « épisodes de folie » chez les Français qui visitaient l’Inde, l’ambassade de France avait, dans les années 80, remplacé son médecin généraliste par un psychiatre.
  • Delirious Delhi de Dave Prager – 2011 : Sympathique lecture d’un expatrié à Delhi.

Plus sur mes recommandations de livres « indiens » ici : lien.

jeudi, 10 octobre 2019

Inde: Livres

Je suis heureuse de partager quelques livres que j’ai lus sur l’Inde. N’hésitez pas à m’en faire découvrir d’autres !

Mes préférés sont les suivants :

  1. Are you experienced ? / Vacances Indiennes
  2. Holy Cow !
  3. Fous de l’Inde – Délires d’Occidentaux et Sentiment Océanique de Régis Airault
  4. Promenade avec les dieux de l’Inde
  5. Dans la peau d’un intouchable
  6. Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire
  7. L’équilibre du monde
  8. Loin de Chandigarh
  9. Sept mers et treize rivières
  10. Sister India
  11. La femme sacrée
  12. Une passion indienne
  13. Indian Summer: The Secret History of the End of an Empire
  14. Le sari rose
  15. Sous un ciel de marbre
  16. Un enfant de la balle

 Vivre / voyager en Inde :

  • Are you experienced ? / Vacances Indiennes de William Sutcliffe – 2003 : Une histoire de backpackers anglais en Inde.
  • Holy Cow ! de Sarah MacDonald – 2002 : Au-delà des fous rires provoqués par les gaffes de l’auteur (que tout expatrié en Inde pourrait faire), nous apprenons beaucoup sur la spiritualité indienne en suivant la quête de soi (qui dure 2 ans) d’une Australienne en Inde.
  • Delirious Delhi de Dave Prager – 2011 : Sympathique lecture d’un expatrié à Delhi.
  • Turtle Feet de Nikolia Grozni – 2008 : L’histoire d’un musicien qui devient moine en Inde.

 Découvrir l’Inde (religion, caste, culture etc.) :

  •  Fous de l’Inde – Délires d’Occidentaux et Sentiment Océanique de Régis Airault – 2002 : Face à la recrudescence des « épisodes de folie » chez les Français qui visitaient l’Inde, l’ambassade de France avait, dans les années 80, remplacé son médecin généraliste par un psychiatre.
  • Promenade avec les dieux de l’Inde de Catherine Clément – 2005 : Un chouette livre pour se familiariser avec la mythologie hindoue de manière presque ludique.

 Sur l’intouchabilité :

  •  Dans la peau d’un intouchable de Marc Boulet – 1994 : L’incroyable odyssée d’un Français qui se fait passer pour un mendiant intouchable.
  • Intouchable de Narenda Jadhav : L’odyssée d’une famille d’intouchables.
  • Sangati de Bama : Dans un quartier villageois du Tamil Nadu, les femmes intouchables sont les héroïnes obscures des événements quotidiens qui transforment l'Inde profonde.
  • Moi, Sampat Pal, chef de gang en sari rose de Sampat Pal Devi – 2008 : Rebellion chez les femmes intouchables maltraitées.

 Découvrir l’Inde avec des Indiens par petites touches :

  •  Bombay, Maximum City de Suketu Mehta – 2006: Un portrait haut en couleur de Mumbai du temps de la mafia
  • Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire de Vikas Swarup – 2006
  • L’odeur de l’Inde de Pier Paolo Pasolini – 1962 : Livre poétique où l’auteur raconte ce qu’il voit (et sent) lors de ses promenades nocturnes : « Les visions de l'extrême misère, les spectacles d'une étrange spiritualité sont pour lui comme autant d'étapes d'une descente au sein d'une humanité primitive, moins éloignée qu'on ne pourrait le croire du décor des Ragazzi ou d'Une vie violente. »
  • Nocturne indien de Antonio Tabucchi – 2004: C’est juste l’histoire d’un type qui en cherche un autre, en Inde.
  • Le Dieu des Petits Riens de Arundhati Roy – 1992 : Un incontournable pour ceux qui veulent découvrir le quotidien d’une famille du Kerala (Inde du Sud), pour une fois vu par une Indienne qui vit en Inde. En plus le roman est à moitié autobiographique.
  • Noces indiennes de Sharon Maas : Histoire romantique d’un jeune Anglais (fils de maître) et d’une jeune fille (fille de cuisinier) qui s’aiment mais que la vie sépare. 
  • L’équilibre du monde de Rohinton Mistry – 2003 : LE grand roman de l’Inde contemporaine
  • Loin de Chandigarh de Tarun Tejpal – 2005 : Un livre qui laisse une empreinte. "L'histoire, à la fin du XXe siècle, d'un jeune couple désargenté, mais passionnément amoureux. Obsédés l'un par l'autre, ils quittent la petite ville de Chandigarh pour la grande ville, New Delhi, dans laquelle le narrateur, qui rêve d'écrire un grand roman indien, travaille d'arrache-pied, ne s'interrompant que pour assouvir le désir qu'il a pour sa jeune épouse."
  • L’Inde secrète des villages de Maïna Kataki – 2003 : Livre de mon amie Nishtha, qui a vécu presque toute sa vie en Inde et a passé 20 ans dans un village.
  • Au couvent des Petites Fleurs de Indu Sundaresan – 2008 : Neuf nouvelles sur l’Inde où de nombreux thèmes sont abordés (inspirés de faits divers), mêlant tradition et actualités : le mariage arrangé, l’amour, le sati, la punition des unions interdites, les filles, la dot etc.
  • Neuf vies à la recherche du sacré dans l'Inde de William Dalrymple – 2010 : neuf existences, neuf destins religieux menacés par le récent et phénoménal développement économique du Sous-Continent.

 Romans d’Indiens de l’étranger vivant à l’étranger ou rentrant en Inde :

  •  French Lover de Sarah Turnbull – 2003 : Une Indienne épouse un Indien (mariage arrangé) qui vit en France…
  • Tall, Dark and Handsome de Nisha Minas : Une histoire d’amour entre une Anglaise d’origine indienne et un Anglais multimillionnaire.
  • La chambre des parfums de Inderjit Badhwar – 2004 : L’histoire poétique d’un Indien immigré aux Etats-Unis et déchiré entre les deux cultures.
  • Les arrangements de l’amour de Timeri N. Murari : Un Indien immigré aux Etats-Unis revient au pays à la trentaine à la recherche de ses racines et nous offre un roman, alliant suspense et humour et surtout évitant les clichés classiques.
  • Un Nouveau Monde de Amit Chaudhuri – 2007 : Jayolit, émigré aux Etats-Unis, professeur d’économie, mariage arrangé, un enfant, un divorce (qu’il vit très mal) et vacances à Calcutta chez ses parents.
  • Sept mers et treize rivières de Monica Ali – 2006 : Nazneen quitte le Bangladesh pour aller vivre en Angleterre, au côté de Chanu, l’homme qui a été choisi pour elle.

 Romans indiens :

  •  Five Point Someone de Chetan Bhagat : L’histoire de trois étudiants de l’IIT de Delhi (Indian Institute of Technology), la meilleure (et la plus dure) école en Inde.
  • Sister India de Peggy Pane : L’histoire de Natraja, une américaine obèse qui a tout quitté pour s’installer en Inde (à Varanasi), et tenir une guesthouse.
  • That Thing Called Love de Tuhin Sinha – 2006 : Une fresque amoureuse de l’Inde aujourd’hui, avec les mariages arrangés omniprésents, issus de traditions ancestrales, et les divorces, encore mal acceptés.
  • Trust Me de Rajashree : Un roman à la bollywood.

 Épopées historiques :

  •  La femme sacrée de Michel de Grèce : Le regard d’un historien sur le règne de Lakshmi, reine de Jansi, sous l’occupation anglaise.
  • Une passion indienne de Javier Moro – 2006 : L’histoire d'amour vraie du maharadjah de Kapurthala (Jagatjit Singh) et d'une espagnole (Anita Delgado) au début du siècle.
  • Le Rajah Bourbon de Michel de Grèce – 2007 : L’épopée fantastique de Jean, ou comment un orphelin se retrouve à fuir l’Italie, se fait enlever par des pirates, devient esclave dans l’armée d’Egypte, puis volontaire dans l’armée d’Ethiopie et enfin au service du Grand Moghol en Inde…
  • Mira et le Mahatma de Sudhir Kakar – 2006 : Une vision originale de Gandhi : celle d’une Anglaise, Madeline Slade, qui a quitté son pays pour l’ashram de son idole dont elle est devenue la disciple.
  • Indian Summer: The Secret History of the End of an Empire de Alex Von Tunzelmann – 2007 : une fresque historique de l'Indépendance de l'Inde
  • Le sari rose de Javier Moro – 2008 : La saga Gandhi, avec Sonia Maino, modeste étudiante italienne, rencontre Rajiv Gandhi, petit-fils de Nehru et fils d'Indira.

 Autres :

  •   Parias de Pascal Bruckner – 1997 : Un étranger qui vit depuis plus de 15 ans en Inde et qui pète un plomb en se lançant dans une grande opération de “nettoyage”. Il veut rendre service aux miséreux en les extirpant de leur vie pitoyable et la manière est radicale: la mort!
  • Le Vice-Consul / India Song de Marguerite Duras – 1966 : L’histoire entre une mendiante folle qui vient de Birmanie (si je me souviens bien), chassée de chez elle parce qu’elle était enceinte et un vice-consul pas bien non plus qui bute les lépreux pour leur rendre service mais qu’on n’ose pas faire interner. Leurs chemins se rejoignent à Calcutta, sans vraiment se croiser.
  • Les enfants de minuit de Salman Rushdie – 1981 : "Saleem Sinai est le héros de ce roman burlesque. Né à minuit, le 15 août 1947 à Bombay, jour de l'indépendance de l'Inde ; il se découvre des dons qui l'amènent à quelques aventures drôles mais également émouvantes. Mêlant onirisme et réalité, ce livre s'avère être un véritable pamphlet politique."
  • Sous un ciel de marbre de John Shors – 2004 : L’histoire romancée du Taj Mahal
  • Un enfant de la balle de John Irving (1994) : Des tribulations incroyables d’un docteur en Inde, avec des histoires de cirque etc.