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lundi, 13 janvier 2020

Maria Montessori en Inde

Il est possible que lors de pérégrinations indiennes, vous ayez remarqué l’abondance d’écoles Montessori. L’appellation « Montessori » fait vendre, presqu’autant que celle d’ « international ». Du coup, il y a pléthore de « international Montessori schools ». Elles n’ont souvent d’international que le nom – « international » signifiant que le langage utilisé par les enseignants est l’anglais mais dans la pratique ils passent vite à l’hindi ou à la langue régionale. Et pareil pour « Montessori ». Comme il n’existe pas de franchise, n’importe qui peut ouvrir une école Montessori, d’autant plus que je ne parle que de maternelle – il n’y aurait que 2-3 primaires Montessori en Inde, apparemment à Hyderabad et Bangalore.

Au-delà du titre dont ces écoles se targuent (j’ai lu quelque part 30% des 1 500 maternelles privées de Mumbai), peu d’entre elles respectent vraiment les principes de base d’un établissement Montessori, à savoir :

  • La mixité des âges : les enfants sont les professeurs et les adultes des guides, les petits s’enseignent les uns aux autres.
  • Un espace « vital » clé au succès d’une classe Montessori de 4,6 mètres carrés par enfant à l’intérieur et 7 à l’extérieur.
  • Pas de plages de cours (genre 30 minutes de coloriage, 30 minutes de lecture), les enfants sont libres d’aller à leur guise pendant les 2-3 heures d’apprentissage quotidiennes et font leurs « activités » chacun de leur côté ou à plusieurs.
  • D’ailleurs, chaque matériel didactique, créé scientifiquement, n’est présent qu’en un seul exemplaire, pour encourager la coopération.

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Une maternelle Montessori à Gurgaon

Si le concept Montessori est tellement répandu en Inde, c’est probablement parce que Maria Montessori y a séjourné pendant plusieurs années et que sa méthode a trouvé tôt une résonnance chez d’éminents personnage comme Gandhi (Maria Montessori s’oppose clairement au recours à tout type de violence avec les enfants) ou encore Rabindranath Tagore. Dès 1906, ce prix Nobel de littérature comparait dans The problem of education les écoles à des « usines » : le modèle européen qui était de fabriquer des élèves à la chaîne selon certains standards ne devait s’appliquer à l’Inde, où les enfants traditionnellement vivent plus libres, plus en communion avec la nature. « La discipline tue la sensibilité de l’esprit de l’enfant. » Si Tagore avait ses propres idées, nombre d’entre elles trouvèrent écho dans celles de Maria Montessori dont il incorpora certains concepts dans les écoles qu’il fonda.

Quant à cette dernière, première femme médecin en Italie, trois fois nommée pour le Prix Nobel de la paix (mais jamais reçu), elle a développé dans les années 1900 sa propre méthode pour aider les enfants mentalement déficients, méthode qu’elle a ensuite étendue à tous les enfants. Promouvant la paix et refusant d’encourager les enfants de ses écoles à s’enrôler dans les mouvements fascistes italien et espagnol, elle est partie en visite en Inde. À peu près au même moment (septembre 1939), l’Inde est entrée en guerre, et, en tant que ressortissante italienne, Maria Montessori, alors âgée de 69 ans, fut assignée à résidence (à Chennai) jusqu’en 1945. Malgré ce statut, elle fut autorisée à enseigner sa méthode; elle a d'ailleurs conduit 16 conférences de formation en Inde. La découverte plutôt pénible de la restriction de liberté et de la difficulté de communiquer dans une langue étrangère auraient grandement influencé sa pensée sur la pédagogie. Peut-être est-ce d’ailleurs une des raisons pour lesquelles elle n’a pas ouvert d’école Montessori en Inde : il devait lui manquer la « clé » qui rendrait sa méthode facilement duplicable. En effet, au-delà du développement comportemental de l’enfant, elle entend enseigner tôt la lecture, de manière spontanée et ludique. Or on ne lit pas l’anglais comme on lit l’italien par exemple – l’anglais compte par exemple 44 phonèmes ou sons uniques (pour un alphabet de 26 lettres), pour 37 dans la langue française. L'hindi a un alphabet plus fourni (55 lettres, 11 voyelles, 40 consonnes) mais pas de son bizarre en plus.

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dimanche, 18 mai 2014

Elections en Inde: le GRAND bouleversement

Même si je ne suis pas une grande fan (ou plutôt même si je suis une ignare finie) de politique, une petite note sur le sujet me semble s’imposer ! Un changement majeur s'est produit en Inde vendredi et cela aura probablement des conséquences pour beaucoup de pays !! 

J'avais écrit un peu à propos de la famille Gandhi, les descendants de Nehru, qui a gouverné le pays plus ou moins en continu depuis 1947 (soit en ayant des membres de la famille directement premiers ministres ou à la tête du parti au pouvoir, le Congrès) ; voir la saga. Pour cette campagne, les Gandhis ont voulu mettre sur le devant de la scène le fils, Rahul, connu pour sa bogossitude, son origine à moitié italienne (oui, sa mère, Sonia, est italienne et leader du Congrès depuis 1998) et son inexpérience en politique. Mais qu’est-ce qu’il est beau...  

A part ça, le Congrès vient de prendre une claque magistrale aux élections de 2014 (mais alors magistrale : c’est la première fois que leur opposant va gouverner avec une majorité de sièges au Parlement).  

Selon les médias, la population indienne en a eu marre des scandales de corruption qui ont éclaté ces dernières années et a eu envie de changements (presque 70 ans de Gandhi, ça use !). 

 

Et donc, le grand gagnant est… Narendra Modi ! Lui il est connu comme un nationaliste hindou (les Musulmans tremblent), un terroriste présumé (il a été jusqu'à ce jour interdit de visa par les Etats-Unis et l’Europe – je suppose que cela va changer) et un bon businessman (à en juger la situation économique de son Etat, le Gujarat). On peut également noter que dans son Etat l’alcool est interdit, et ce depuis l’époque Gandhi (le Mahatma cette fois), et pour avoir délaissé sa femme moins 24 heures après l’avoir épousée. 

 

 Que Dieu nous (les?) aide !!

 

Ce que je peux vous dire tout de suite, c’est qu’après qu’un an de folie la roupie revient à de meilleurs sentiments – ce qui est en fait une tendance normale en période d’élections. Pour la suite, il ne reste plus qu’à attendre !

 

 

dimanche, 26 mai 2013

A la rencontre des Gandhi

inde,premier ministre,politique,gandhi,nehru,dynastie,indira gandhi,sonia gandhi,rajiv gandhi,rahul gandhi,sanjay gandhi,le sari rose,javier moro,congress,bjp,électionsSi il y a un sujet auquel je ne comprends pas grand-chose, c’est bien la politique… Alors la politique indienne n'en parlons pas!

Et voilà-t-y pas que Javier Moro a réussi à le rendre passionnant dans son livre Le Sari Rose ! 

 

J’ai un peu paniqué au début, car le roman commence sur un ton ultra mielleux (voire sirupeux) pour raconter l’histoire d’amour de Rajiv Gandhi avec Sonia.  

 

Mais très vite il embraye sur l’histoire politique de l’Inde depuis l’Indépendance en s’axant sur la vie privée et politique de ses acteurs principaux (à savoir la famille Nehru-Gandhi). 

 

En gros, au commencement il y avait Nehru, membre du parti du Congrès et premier Premier Ministre de l’Inde indépendante jusqu’en 1964, date de sa mort (d’une crise cardiaque). Puis...

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