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lundi, 25 août 2008

La boulette

Ca fait la une des journaux depuis la semaine dernière (et surtout de mon cher Times of India) : 49 bébés cobayes sont décédés à l'AIIMS (All India Insititute of Medical Sciences), le plus grand hôpital d’Inde, situé à Delhi. Les décès de ces nourrissons sont survenus en l'espace de 2 ans et demi.

 

Depuis le 1er janvier 2006, 4 142 bébés (« gravement malades » mais sans que les affections dont ils souffraient aient été précisées) – dont 2 728 avaient moins d'un an – ont été admis à l'AIIMS pour y subir 42 tests. L'hôpital reconnaît que « 49 décès ont été enregistrés, soit un taux de mortalité de 1,18% parmi les patients répertoriés ».

En première page du TOI aujourd’hui : on aurait administré à ces bébés des médicaments pour adultes.

 

Sont mis en causes des laboratoires internationaux (les Suisses Roche et Novartis et le Japonais Sankyo Pharma), qui démentent: « nous n'avons mené aucun essai pédiatrique avec des produits de Roche en Inde », a démenti à l'AFP Claudia Schmitt, porte-parole du groupe jointe à Bâle. La délocalisation d'essais cliniques est pourtant une affaire en or en Inde. D'après la Fondation Uday, cet « outsourcing » de la recherche médicale a représenté 120 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2007, avec 25% de croissance par an. Le cabinet Ernst and Young évalue le marché indien à 2 milliards de dollars d'ici à 2010. Les coûts des essais – 40% à 60% moins chers qu'en Occident – n'expliquent pas à eux seuls l'engouement de l'industrie pharmaceutique pour le sous-continent. « C'est le marché indien d'un point vue strictement médical qui fait sens », se justifie Mme Schmitt. En clair, décrypte un expert du secteur, l'Inde est un terrain d'essai sans limite grâce à sa population diverse de 1,1 milliard d'habitants et ses bataillons de « patients aux pathologies, par exemple du cœur ou du foie, plus faciles à trouver qu'en Occident pour servir de cobayes ». Justement, l'association Uday soupçonne l'hôpital public AIIMS d'avoir convaincu des familles pauvres et analphabètes de faire subir à leurs enfants malades ces essais gratuits, puisqu'elles « ne pouvaient pas s'offrir des traitements dans le privé ».

 

Une boulette qui fait méditer...

 

Article (en français) de l'AFP: Article_AFP_49 bébés morts en Inde_240808.pdf