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jeudi, 16 avril 2020

Vis ma vie d’expat confinée à Gurgaon - Le Covid vu par une Française en Inde - 16.04

  • Nombre de cas en France : 106 206 (17 167 morts)
    • Jour de confinement : 29
  • Nombre de cas en Inde : 12 380 (414 morts) 
    • Jour de confinement à Gurgaon : 24 / National : 22

Avertissement : Aujourd’hui je te parle de ma réalité. Ce n’est pas celle de beaucoup d’Indiens, c’est juste la mienne. Rien de bien folichon, tu vas voir…

Une routine s’est vite mise en place. D’abord, j’ai découvert que, hors contraintes et radio-réveils, j’ai besoin de 9 heures de sommeil par nuit. Dès que je me lève, je fais les lits, une activité en général réservée à la femme de ménage. À ce titre, j’ai lu hier le post d’une expatriée en Inde qui expliquait qu’ayant été élevée aux États-Unis, elle n’a jamais eu recours aux services d’une maid en Inde et toujours tout fait elle-même. Cette réaction de fausse modestie qui se veut noble - je fais tout moi-même, et je n'exploite personne pour des tâches que je juge ingrate - dénote en fait une incapacité à s'adapter au mode de vie local. D’abord parce qu’employer des gens, ça crée de l’emploi, un emploi digne. Ensuite parce qu’en Inde (en tout cas en ville), les conditions sont différentes qu’ailleurs et que si tu nettoies pas tous les jours (grand max tous les deux jours), tu laisses des traces de doigt partout tellement il y a de poussière. Certes une mauvaise maid est pire que pas de maid du tout. Je devais passer l’aspirateur derrière la mienne à Pune, parce qu’elle utilisait un balai qui germait et laissait des graines partout. Et elle m’a dégommé toutes mes fringues. Mais une bonne maid, quel soulagement. Surtout si tu travailles.

En parlant de ménage, je m’y suis mise avec enthousiasme ! Ma mission c’est l’aspirateur, 2-3 fois par semaine. J’y vais avec entrain pendant que mon fils fait la poussière avec un chiffon. J’ai d’ailleurs dû y mettre trop d’entrain parce que mon aspi a cramé au bout de 3 semaines. Drame de mon confinement. Et retour au balai indien qui disperse la poussière, laisse des branchages et casse le dos (mais qui est eco-friendly et fonctionne sans électricité, pratique quand les coupures sont courantes (attention, jeu de mots !). J’ai vite délégué à la nounou. Sauf que comme le karma travaille à grande échelle, l’été est arrivé tout d’un coup et mon chat (à poils longs, une hérésie en Inde) semble avoir décidé de muer et laisse ses poils partout. Beaucoup de poils. C’est une galère à ramasser au balai. Tout comme les cadavres de moustiques que j’assomme sitôt après avoir fait les lits. J’ai compté ce matin : 47 cadavres. C’est jouissif de les éclater avec un vieux slip – du coup j’en ai plus pour faire des masques – mais je regrette un peu qu’Amazon ne m’ait pas apporté mes raquettes électriques avant d’arrêter de livrer. C’est un autre niveau de kif la raquette ! Ceci-étant dit, je me demande d’où viennent ces insectes, sachant que tout est fermé. La nuit, il y en a des dizaines posées sur notre tente-moustiquaire, qui attendent le moment où un bras s’étale sur le bord du lit et elles (parce que ce sont les femelles moustiques qui sucent du sang) se jettent dessus à travers la moustiquaire. L’OMS fait état de 405 000 morts par an de malaria (pour 228 millions de cas) dans le monde, et de 100 à 400 millions de cas de dengue, qui, soignée (au paracétamol) a un taux de mortalité de 1% ce qui fait quand même au moins 1 million de morts.

Une fois les lits faits et les moustiques écrasés, place à un 15-20 minutes de yoga/pilates, un enchaînement maison quotidien et un challenge personnel 2020, commencé le 1er janvier et tenu à ce jour. Même mon fils me laisse faire avant de solliciter mon attention. Après le petit déjeuner, je monte travailler. Depuis février 2019, je bosse de chez moi et n’ai donc pas souffert d’un choc avec le confinement. Les déplacements, nombreux, ont cessé et je ne m’en plains pas, je commençais à tirer sur la corde. Le travail a ralenti mais des projets sont toujours en cours, certains plus qu’avant malgré les difficultés liées à l’impossibilité de se déplacer. Je n’ai plus de papier pour mon imprimante, alors je recycle des impressions. Et mon fils est passé à la craie qu’heureusement nous avons en stock.

À 15h30, Samourai Junior a désormais un cours de français en ligne avec ses grands-parents ou ses oncles, et ça le décoince à toute vitesse. Il comprend 80% de la langue de Molière mais refusait jusqu’à présent de la parler. Il a adopté l’anglais comme langue maternelle – qui n’est ni celle de sa mère ni celle de son père, mais celle dans laquelle nous parlons à la maison. Bien ou pas bien, c’est comme ça, c’est lui qui a choisi. Au début du confinement, je lui collais son iPad une heure par jour pour avoir un peu la paix mais il m’a rapidement demandé de lui interdire de regarder, sauf le dimanche pendant la séance film familiale. C’est exceptionnel évidemment, tant de sagesse à cet âge, mais du coup faut l’occuper. Étant en maternelle et Montessori – donc pas de cours séquencés mais des "activités" que les petits font à leur guise – il n’a pas de classe en ligne, ce qui me va tout à fait. Ses copains de la résidence ont des cours, eux. Mais début mai, les grandes vacances vont commencer. Un peu de lecture, d’écriture, de maths, le tout à l’initiative de son père. J’ai honte mais il pourrait rester analphabète que ça ne me ferait pas lui faire la leçon. Moi je lui fais peindre des œufs pour Pâques, fabriquer des bougies pour Diwali, bricoler des arcs et des flèches et des stands pour son iPad (pour la leçon de français), coudre des peluches et cuisiner cookies et gâteaux (en français). Et je lui fais faire des puzzles et du sudoku. Accessoirement, il aide à presser le jus le matin, faire des baguettes, à arroser les tomates et à nourrir le chat.

Autant te dire que la grosse majorité de sa journée consiste à jouer avec sa nounou, qui, dieu merci, a une âme d’enfant et peut jouer à papa-maman-bébé pendant des heures. Et qui surtout vit chez nous. Du coup, avec le confinement, ça nous rapproche encore un peu plus. Elle prend notamment beaucoup plus ses repas avec nous – nous le lui avons proposé dès le début mais sache que c’est tout à fait inconcevable pour un Indien « moyen » de prendre ses repas avec sa maid. Déjà qu’avec sa femme c’est limite… La semaine dernière, je regardais les voisines (deux sœurs) et leur mère discuter à côté de l’aire de jeux, et s’extasier sur la présence d’un oiseau, comme si c’était la première fois qu’elles en voyaient un ! Et voilà que ma nounou arrive et me dit « dis donc, le bidon est de sortie ». Un peu choquée de sa familiarité, j’ai cru qu’elle me signifiait que j’avais grossi – je l’aurais pas très bien vécu non plus si ma mère m’avait dit ça comme ça. Mais heureusement j’ai pensé à lui demander et elle faisait en fait référence à mes copines. Qui, selon elle, passent leur temps à se goinfrer et à épuiser leurs femmes de ménage, d’autant plus depuis le début du confinement.

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Jusqu’à récemment, vers 17h, je sortais avec mon fils dans la résidence : petit tour de vélo pour livrer le pain de mon Indien préféré ou pour aller jusqu’au terrain de badminton et jouer un peu. Mais depuis une semaine, les règles se sont durcies et il est interdit aux enfants de moins de 10 ans de sortir, même masqués. Ça n’a pas l’air de déranger Samourai Junior plus que ça, les enfants ont une capacité d’adaptation incroyable. Des fois, je sors (toujours dans la résidence) marcher un peu mais si j’attends la fraîche (techniquement on n’a pas le droit d’aller prendre l’air avec 18 heures), je me transforme en chair à moustiques.

Douche, dîner, jeu de société en famille, histoire du soir, petite série ou séance de lecture pour les adultes et la journée est pliée. On ne la voit pas vraiment passer. J’ai un peu merdé sur la notion confinement-marathon et me suis payée un petit confinement-sprint les 10 premiers jours : rangement des placards, puzzles, albums photos etc. Mais même sans ça, je n’ai pas encore le temps de m’ennuyer. On dit merci qui ?? Merci les moustiques !

Mon Indien préféré vit sa vie, avec ses cours de capoeira quotidien en ligne, son activité de pains au levain, le jardin. Et surtout il gère l’approvisionnement. Une fois par semaine il va au supermarché – on peut commander mais ils sont débordés et, quand ils livrent, il faut attendre 7 jours ! Pour le reste (fruits et légumes), il commande 2-3 fois par semaine à son gars habituel. Notre petite supérette (vraiment petite) a fermé dès le début, les propriétaires ayant chopé les chocottes. Notre lait est livré 4 fois par semaine comme avant. La bonbonne de gaz est également remplacée sans problème. Apparemment, on peut aussi se faire réparer les clims, avec une appli qui s’appelle Urban Clap ; pour le nettoyage, nous nous y sommes collés nous-mêmes. (Le réparateur de clim, même s’il n’en est pas conscient, figure en pôle position des professions dont on ne peut pas se passer en Inde, surtout dans le Nord quand on dépasse les 45 degrés.) Il faut savoir qu’en Inde, en tout cas dans les grandes villes, le système de livraison de proximité à toujours été hyper développé, et n’est pas considéré comme un luxe. Et depuis une décennie, avec Amazon et compagnie, ça s’est organisé à l’échelle nationale et même si ces derniers ne livrent plus ce qui n’est pas « essentiel » le réseau est en place et utilisé pour d’autres essentiels, comme les médicaments.

Ce que je n’ai pas noté dans notre routine, c’est tout ce qui est lié à l’infection pulmonaire que je me suis payée, comme tout le monde à la maisoni. C’est pas le comble de choper un truc pareil, et faramineux en plus, pendant une épidémie de corona ? Quand la maladie est arrivée aux sinus de mon fils, en pleine nuit, il a eu droit à un traitement de choc : inhalations de vapeur, gargarisme, gouttes dans le nez et paracétamol. En 2 jours, le truc qui traînait depuis 2 semaines a été réglé. Ma nounou et mon mari ont pris le taureau par les cornes et même régime mais sans doliprane et avec des concoctions de gingembre, citron, miel, poivre noir, ail. Pas de banane, ni de yaourt, ni de fruits secs (noix de cajou etc.), ni de chilli (mais de toute façon nous n’en utilisons pas, je suis une petite nature qui n’aime avoir ni la bouche ni le trou de balle en feu), ni d’huile – à la fin j’ai dû compenser avec des tartines hyper beurrées, j’étais en manque. J’ai mis un peu de temps à m’y mettre, le temps de me complaire un peu dans mon malheur, mais ça va mieux maintenant. Etait-ce le corona ? À part la toux, la fatigue et des céphalées, pas de fièvre ni d’autre symptôme. On ne saura jamais… Heureusement que nous restons bien chez nous.

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mercredi, 25 mars 2020

C’est parti mon kiki - Le Covid vu par une Française en Inde - 25.03

  • Nombre de cas en France : 25 233 (1 331 morts)
    • Jour de confinement : 8
  • Nombre de cas en Inde : 562 (9 morts)
    • Jour de confinement à Gurgaon : 3 / National :1

Ça y est, Modi ne blague pas. Confinés. Tous. Et ça va barder pour ceux qui ne s’y plient. Pour 21 jours.inde,corona,coronavirus,covid,épidémie,lockdown,confinement

Pour ceux qui sont long à la comprenette, il nous a montré un poster Co pour Koi (personne), Ro pour Road (rue), Na pour Nahi (non). Co-ro-na = Personne-dans-la-rue

Les chantiers sont arrêtés – les policiers empêchent les ouvriers d’accéder aux sites. D’ailleurs, ils vont aussi dans les quartiers où vivent les employés de maison pour les empêcher de sortir de chez eux. Du coup, certains errent, cherchant à rentrer chez eux sans moyen de transport :

 

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Même si l'activité des entreprises de première nécessité est autorisée, les travailleurs n'arrivent pas à aller sur leur lieu de travail. Il y a un système de pass, qui nécessite entre autres d'avoir une pièce d'identité et des photos d’identité, ce qui n'est pas le cas de bon nombre d'ouvriers. Et d’un autre côté, les familles ne laissent pas leurs hommes aller travailler, effrayés par le discours du Premier Ministre qui a utilisé des mots comme « restez chez vous ou vous allez mourir et tuer votre famille ».

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Mon Indien préféré a voulu aller en voiture au mandi (le marché de gros) ce matin, et la police ne l’a pas laissé passer. Nos petits magasins de quartier sont fermés, les entreprises qui livrent de la nourriture n’ont pas assez de personnel pour assurer les livraisons. Les vendeurs de fruits et légumes n’opèrent plus. Le supermarché local est ouvert et bien achalandé. Comme en France, une queue à l’extérieur s’impose, avec distanciation sociale. D’ailleurs j’ai proposé de faire les courses pour une voisine nouvellement débarquée de Dubai qui n’a pas de voiture (et Uber ne fonctionne plus) et elle s’est lâchée, glaces et tout ça ! Le Gouvernement recommande de se faire livrer les courses – un luxe auquel nous sommes habitués ici – mais ça risque de prendre un peu de temps à se mettre en place. Surtout si les livreurs se prennent des coups de bambou quand ils veulent aller bosser :

La bonne nouvelle, c’est que les voisines ont cessé de pleurer à cause de leur femme de ménage que la copropriété ne laissait pas passer. Et surtout que certaines ONG ont été autorisées à organiser des distributions de nourriture pour certains.

La moins bonne nouvelle c’est que les singes sont arrivés dans la copropriété – ils vont commencer à avoir faim puisque les temples sont fermés – pourvu que ça ne dégénère pas. Et qu’internet s’est considérablement ralenti cet après-midi.

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Pour conclure, globalement, cela ressemble à un miracle. J’aurais pas cru qu’on arriverait à boucler les Indiens chez eux, ne serait-ce que parce que je ne vois pas comment ceux qui vivent à 5 dans 15 mètres carrés peuvent survivre. Le confinement est mis en place de manière musclée. Espérons que toutes ces mesures ont été prises à temps. Apparemment, elles vont encore se durcir.

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mardi, 24 mars 2020

Je ne vous jette pas la pierre, Pierre… - Le Covid vu par une Française en Inde - 24.03

  • Nombre de cas en France : 22 302 (1 100 morts)
    • Jour de confinement : 7
  • Nombre de cas en Inde : 562 (9 morts)
    • Jour de confinement à Gurgaon : 2

À tous ceux qui se moquent des Indiens, et de leur désorganisation, il faut bien dire à leur décharge que gérer plus d’un milliard de personnes qui n’aiment pas faire ce qu’on leur dit, ce n’est pas donné au premier venu, surtout dans un système démocratique (même borderline). Le Gouvernement central fait peu, laissant la main aux États pour décider. Forcément c’est le bordel. Déjà entre riches, ils n’arrivent pas à se mettre d’accord. Alors si on regarde ce qui se passe avec les autres 95%... C’est un tour de force !

Enfin là, chaque heure un nouveau district entre en « lock-down » (confinement).

Certaines autres mesures ont été prises depuis dimanche :

    • Annulation des vols domestiques à partir du 25 mars.
    • Interdiction aux étrangers d’entrer en Inde, interdiction aux vols internationaux d’atterrir en Inde depuis le 22 mars.
    • Annulation de tous les trains de passagers depuis le 22 mars. Du coup, de nombreux travailleurs journaliers dans les grandes villes se sont rués dans les trains et les bus le 21 pour rentrer chez eux. Une fausse bonne idée ?

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    • Uber et Ola (son concurrent indien) arrêtent leurs services à 90%, le reste étant pour les urgences. Et seulement 25% du trafic de bus municipaux est maintenu.
    • Section 144 activée à Delhi, Mumbai, Gurgaon depuis le 21 mars : interdiction des rassemblements de plus de 5 personnes.
    • La fin de l’année fiscale a été repoussée du 31 mars au 30 juin.

Quand tu vois les règles imposées par certains États le 20 mars dernier, tu réalises quand même que la problématique dans un pays pauvre n’est quand même pas la même qu’en Europe… (source)

    • Himachal Pradesh, Nagaland et Uttarakhand : Interdiction d’entrée des touristes nationaux et étrangers jusqu’à nouvel ordre.
    • Ladakh : Interdiction d’entrée de travailleurs d’autres États jusqu’au 31 mars 2020.
    • Odisha : Les bénéficiaires du National Food Security Act (NFSA) et du State Food Security Scheme (SFSS) recevront dans les 45 jours à venir 3 mois d’avance de riz, blé et kérosène.
    • West Bengal : Le riz distribué via le système de distribution public (PDS) à Rs 2 par kg sera gratuit pendant les 6 prochains mois.
    • Kerala : « 2 mois de pension seront déposés en une fois. Rs 1.000 seront versés aux familles en difficulté financière qui ne bénéficient pas de la pension de sécurité sociale. »
    • Punjab : Les bénéficiaires peuvent collecter une ration jusqu’à 6 mois à l’avance.
    • L’article 144, qui interdit le rassemblement de cinq personnes ou plus, a été imposé à Nashik et Nagpur dans le Maharashtra, dans le Rajasthan, à Noida, à Raipur, à Chhattisgarh, dans le Jammu et Cachemire, dans le Sikkim, et dans plusieurs districts d’Odisha et d’Haryana.
    • Maharashtra : Mumbai, Pune, Nagpur et Pimpri Chinchwad sont en « lock-out » depuis le 20, ce qui signifie dans ce cas que les bureaux ont été fermés.

On n’en est pas encore à parler d’hôpitaux surchargés. En fait on ne parle pas du tout des hôpitaux. Un oubli ? Volontaire ? Les riches vont encore ramener leur fraise quand on va leur dire que leurs hôpitaux 5 étoiles sont réquisitionnés par l’administration, tu vas voir !

    • L’Inde aurait 739 024 lits d’hôpitaux dans des établissements publics – soit 0,6 lits pour 1 000 personnes (source). Les lits de réanimation représenteraient 5% du nombre total de lits (source), soit moins de 40 000. Et puis il faut voir les hôpitaux publics hein. Je voudrais pas cracher dans la soupe mais j’en ai visité un paquet, surtout les ailes réservées à l’accouchement où il n’est pas rare que plusieurs femmes partagent un lit pre et post-partum. La France a 3 lits en soins intensifs pour 1 000 habitants : 253 364 lits d’hôpitaux publics et 5 000 de réa (source). Je te laisse faire les maths et je nous laisse trembler (3 fois plus de lits d’hôpitaux, 8 fois plus de lits de réa, 20 fois plus d’habitants).

En attendant, nous nous mettons doucement au diapason, nous trouvons nos marques. Le salon est s’est transformé en piste de roller. Le chat va chier chez les voisins – qui n’ont plus de jardinier, si tu as bien suivi, et qui donc ne savent pas comment ramasser « ça ». Mon mari s’est lancé dans la distribution de pains faits maison dans la résidence et ses commandes sont pleines pour les 3 prochaines jours. J’ai vidé la pharmacie des vieux médocs expirés. Et j’attends avec impatience qu’Amazon me livre mes raquettes à moustique. Parce qu’ils sont en forme les chenapans ! D’ailleurs, c’est une activité quasi-méditative de griller les moustiques à la raquette… Mais bon, au train où vont les choses je vais devoir me contenter de mes mains ; un bon exercice pour le prochain rendez-vous au balcon pour applaudir.

Pendant ce temps, à Bollywood, on s’occupe (Salman Khan s’essayer à la peinture, Katrina Kaif à la guitare et Deepika Padukone se masse les joues après avoir rangé sa penderie) :

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