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mardi, 22 octobre 2013

Pourquoi en Inde il y a un système de castes ?

Après 7 ans en Inde, j'ai évidemment écrit un peu sur le sujet (voir ci-dessous). J'ai parfois été révoltée contre ce système. Je l’ai aussi accepté. Ignoré. Oublié.

Ce n’est pas tellement le système en lui-même qui dérange – soyons réalistes, chaque société est divisée en classes sociales – mais sa rigidité... Une caste (dans laquelle un Hindou né) définit sa profession, son régime alimentaire, sa femme etc. 

 

Je n’ai jamais vraiment cherché d’où ce système venait...  inde,caste,ambedkar,castes,système de castes,religion,société,recensement,basses castes,hors-castes,intouchables,sari rose,arriéré,marc boulet,castéisme,hindouisme,sattva,rajas,tamas,aryens,couleur de peau,blanc

Selon les anciens livres hindous, la société humaine aurait été créée à partir d'un corps : les Brahmanes seraient issus de la tête, les Kshatriyas de la main, la Vaishias des cuisses et les Sudras des pieds. Dans certaines versions, le corps d'origine serait celui d'un géant primitif, Purusha, sacrifié par les dieux pour créer la société humaine ; dans d'autres celui de Brahma. 

 

Toute chose, animées et inanimée, est censée posséder trois qualités, dans des proportions différentes : Sattva, Rajas et Tamas. Les Brahmanes posséderaient les Sattvas (qui comprennent sagesse, intelligence, honnêteté, bonté et autres qualités positives) ; les Kshatriyas et Vaishias les Rajas (passion, fierté, bravoure et autres qualités passionnées) ; les Sudras avec les Tamas (insipidité, bêtise, manque de créativité et autres qualités négatives). Et des qualités que chacun possède découle sa profession. Et son régime alimentaire, adapté au développement de ses qualités intrinsèques. Par exemple la viande est considérée comme un aliment tamasique mais aussi rajasique. 

Il me semble probable que ces deux explications ont été développées pour intégrer un système hérité d’une situation socio-historique. Ce qui nous ramène quelque part vers 2000 ans avant JC lorsque la civilisation harappéenne de la vallée de l'Indus commence à décliner et qu’un groupe de guerriers nomades, les Aryens (peuple d’Asie centrale qui parlaient l’Indo-européen), commence à émigrer. Les scientifiques ne sont pas d’accord et donc on ne sait pas si les Aryens et les Harappéens auraient cohabités et se seraient mélangés de manière paisible, ou si les Aryens auraient débarqués en conquérants et seraient devenus la classe dirigeante et auraient mis en place le système des castes pour garder le contrôle. 

 

Toutefois et c'est mon observation personnelle, la stratification de la société en Inde est clairement liée à la couleur de la peau. Plus t’es blanc  et plus ta caste est élevée, plus t’es intelligent, plus t’es riche, plus t’es beau. Ou en tout cas tu es perçu comme tel. 

Et tout ceci ne date pas d’hier. Ni même de la colonisation britannique. Y a qu’à voir comment un bébé regarde un blanc. Et j'ai rencontré très peu d'Indiens qui n'ont pas, quelque part au fond, un complexe d'infériorité – totalement injustifié et difficile à comprendre pour moi – envers un Blanc. Il suffit de les anciens écrits religieux hindous blindés de « guerres entre les bons (et blancs) Aryens et les noirs démons ». 

 

Quoi qu’il en soit, il semble que l'organisation des Aryens en trois groupes (les Rajayana devenus les Kshatrias (guerriers), les brahmanes (prêtres) et les Vaisias (agriculteurs et artisans), plutôt logique et facile à adopter, ait été intégrée par les populations indigènes. Plus tard, « les communautés qui occupaient des emplois « non polluants » ont été intégrées aux Sudras et les communautés qui avaient des professions « polluantes » sont devenues des parias ou hors-castes ». 

 

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Le système de castes est-il toujours présent et visible dans les villes ? 

 

« Soit ça ne l’est pas dans mon univers (personnel et professionnel) soit c’est trop subtil pour moi – en même temps je ne cherche pas trop à approfondir. » 

Anecdote du gros Indien imbu de sa supériorité qui donna une leçon à un serveur :  

http://www.indiansamourai.com/archive/2013/04/24/serie-sur-les-castes-et-inegalites-en-inde-illustration.html 

24/04/2013 

 

Les Indiens se rebellent-il contre ce système ? 

 

« Dans les campagnes, le système de caste est très présent. 

Lisez l'histoire de Sampat Pal, une bergère qui, avec son gang des Saris Roses, s’est rebellée contre les injustices infligées aux castes inférieures par les castes supérieures ou aux femmes par les hommes, contre la corruption et le détournement de denrées, de terrains, de jobs que le gouvernement réserve aux plus pauvres. » 

http://www.indiansamourai.com/archive/2013/04/18/serie-sur-les-castes-et-inegalites-en-inde-le-gang-des-saris.html 

20/04/2013 

 

Le problème des castes et des quotas dans la société actuelle 

 

« La Constitution indienne interdit toute discrimination liée à la caste.  

Ceci-dit il n’appartient pas au gouvernement d’abolir un tel système vu que c’est lié à la religion.  

D’ailleurs, le dernier recensement (2011) incluait une question (optionnelle) liée à la caste. 

 

Le castéisme est un pilier de l’hindouisme : « l’accomplissement de son devoir personnel de caste – et non d’un devoir universel – et le système de réincarnation dans une caste plus ou moins élevée en récompense de vos actions bonnes et mauvaises constituent les deux piliers fondamentaux de cette religion en attendant la délivrance finale et le paradis. »).  

 

Pour lutter contre cette discrimination, l’Etat a mis en place des quotas d’accès à l’éducation, aux jobs de fonctionnaires, aux sièges politiques. Il y a même eu un président intouchable (K. R. Narayanan). 

Le problème c’est qu’aujourd’hui tout est chamboulé et au final ces quotas favorisent des gens à cause de leur statut social (caste) mais pas de leur mérite ni de leur revenus. Et comme ils forment une majorité**, les politiciens ont du mal à changer ce système…  »  

 

http://www.indiansamourai.com/archive/2013/04/18/serie-sur-les-castes-et-les-inegalites-en-inde-les-grandes-l.html 

22/04/2013 

 

Qu'en est-il des castes inférieures et des hors-castes ? Et comment les occidentaux perçoivent-ils ce système ? 

 

En Inde les gens n’hésitent pas à qualifier l’un de leurs compatriotes d’« inculte » (noinde,caste,ambedkar,castes,système de castes,religion,société,recensement,basses castes,hors-castes,intouchables,sari rose,arriéré,marc boulet,castéisme,hindouisme,sattva,rajas,tamas,aryens,couleur de peau,blancn-educated). Un terme un peu choquant pour un Français. Comme le qualificatif « arriéré » (backward)  pour désigner la catégorie de personnes des castes inférieures. 

 

« D’après le dernier recensement (source : http://www.censusindia.gov.in/2011census) les « intouchables » et les tribus représentent 30% de la population hindoue / 24% de la population indienne. Et si on ajoute les «  pieds » (les « kshudras » ou basses castes) ça nous donne 54% de la population. » 

http://www.indiansamourai.com/archive/2011/04/14/c-est-quoi-ton-petit-nom-mon-frere.html#more 

05/04/2011

  

Marc Boulet (qui a appris l’Hindi courant, pris des pilules pour avoir la peau bronzé et vécu dans la rue comme un mendiant intouchable et écrit un livre Dans la peau d'un Intouchable) : 

« 83% des Indiens sont hindous et divisés en 2000 à 3000 castes, groupes héréditaires, ségrégatifs et endogames, souvent liés à une profession et hiérarchisés entre eux selon leur degré de pureté hygiénique et religieuse. 

Les intouchables sont environ 130 millions, soit 15% de la population indienne, auxquels il faut ajouter 65 millions d’authentiques aborigènes vivant dans la jungle et également considérés comme intouchables à cause de leurs coutumes tribales, donc primitives et impures. Grosso modo, un Indien sur quatre est intouchable, ce qui représente un homme sur vingt-huit au niveau de la planète. 

« Ce n’est ni un peu plus de démocratie, ni une meilleure éthique policière qui résoudront [le problème des droits de l’homme]. L’absence de droits naît du castéisme et donc de l’hindouisme. Un système social d’hommes et de sous-hommes qui empoisonne l’Inde sous couverture de la religion, de Dieu. Les Occidentaux n’y voient que du feu. Ils combattent à juste titre le racisme et l’antisémitisme, mais ils posent un regard indulgent sur le castéisme et considèrent qu’il appartient au patrimoine culturel indien, tel le Tâj Mahal. Le castéisme ne les scandalise pas, c’est lointain et je pense aussi que leur bienveillance naît de l’admiration qu’ils portent à la civilisation brahmanique et du dégoût que leur inspirent les balayeurs et autres intouchables confondus pêle-mêle avec les mendiants et les lépreux pour qui ils n’envisagent qu’une charité dédaigneuse. Ils oublient que les étrangers eux-mêmes sont des intouchables et n’ont rien en commun avec les brahmanes ou les Rajpoutes qui les fascinent tant. […] 

Je n’ai plus peur des mots. Le castéisme est un système ségrégationniste, tout comme l’apartheid en Afrique du Sud. Aussi ignoble, aussi condamnable. »  

http://www.indiansamourai.com/archive/2008/09/11/du-casteimse-en-inde.html 

11/09/2008 

 

http://aDaniel.tripod.com/Origin.htm 

http://www.thenagain.info/webchron/India/AryanMig.html 

http://www.Ambedkar.org/Babasaheb/Why.htm 

* http://www.independent.co.uk/news/world/asia/indias-untouchables-turn-to-buddhism-in-protest-at-discrimination-by-hindus-419870.html 

dimanche, 20 octobre 2013

Pourquoi en Inde c'est la jungle sur les routes ?

inde,circulation,conduite,conduire,code de la route,règles,voiture,conduite à gauche,permis,bus,transport public,métro,réseau routier,parc automobile,accidents,route,rue,vaches,chèvres,rickshawsJ’ai conduit mes quatre collègues au restaurant l’autre jour. Commentaire de l’un d’eux sur ma conduite : « Si un flic t’arrête il te donne direct la nationalité indienne ! » Comprenez ici qu’en dix minutes j’avais suffisamment klaxonné, fait de demi-tours impromptus et grillé de feux pour mériter le titre d’Indienne !! 

Mais alors, pourquoi les Indiens conduisent-ils si mal ?? 

 

Je vous arrête tout de suite, ce n’est pas la faute des femmes au volant !! En 2011, seulement 11% des permis appartenaient à des femmes (1) ; et la plupart ne conduisent pas…  

 

C’est une combinaison de facteurs qui explique l’anarchie qui règne sur les routes en Inde…  

 

Il n’y a pas assez de routes (même si le réseau routier est le deuxième mondial en termes de kilomètres et croît de 4% par ans depuis 1951) (2) ; et surtout elles sont pourries ! Et je ne parle pas des routes du Madhya Pradesh (où tu mets 10 heures pour faire 500 kms), le bitume de Mumbai (la capitale économique) est plus troué que du gruyère ! 

 

Le nombre d’automobilistes augmente vitesse grand V, une petite dizaine de millions chaque année. 

Et la pratique de la conduite est relativement nouvelle : en une génération (20 ans) le nombre de véhicules sur les routes est passé de 5 à 142 millions ! Et encore… à peine 1% des Indiens ont leur voiture. (3) Flippant !! (à part peut-être pour les constructeurs automobiles…) 

 

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Pour couronner le tout, la plupart des Indiens gagnent leur permis dans une pochette surprise !! Techniquement, quand tu déposes une demande de permis, on t’en donne un temporaire et pour avoir le permis définitif tu dois passer un test de conduite (ils s’en tapent que tu aies pris des cours ou non). J’ai fait un tour de table et trois de mes quatre collègues n’ont pas passé l’examen… Tout s’achète ici ! En conséquence personne ne semble vraiement savoir faire la différence entre les phares et les codes ce qui rend la conduite de nuit très aveuglante (surtout à Delhi)...

 

Le test en ligne pour savoir si tu connais le code de la route contient une dizaininde,circulation,conduite,conduire,code de la route,règles,voiture,conduite à gauche,permis,bus,transport public,métro,réseau routier,parc automobile,accidents,route,rue,vaches,chèvres,rickshawse de questions simples (5). Je l’ai fait, et puis je suis allée regarder les règles de la route en Inde (6). Il y en a tout juste une trentaine : rouler à gauche, se mettre sur la droite quand on veut tourner à droite, se mettre sur la gauche quand on veut tourner à gauche, doubler par la droite (sauf si le véhicule de devant s’est arrêté pour tourner à droite), ralentir en arrivant à une intersection ou un passage clouté, laisser la priorité à droite aux intersections quand on n’est pas sur une artère principale, ne pas faire demi-tour quand c’est interdit, ne pas écraser de piéton, laisser passer les ambulances, ne pas conduire à contre-sens dans les rues à sens unique, s’arrêter au feu et au policier qui fait la circulation. Et c’est à peu près tout ! 

Ah attendez ! Il y aussi les « signes/signaux ». Je vous laisse juger par vous-mêmes : « Pour indiquer un ralentissement, étendre le bras droit avec la paume vers le sol ; pour indiquer un arrêt, lever l'avant-bras droit verticalement à l'extérieur, paume vers la droite ; pour tourner à droite, tendre la main droite en position horizontale à l'extérieur avec la paume de la main tournée vers l'avant ; pour tourner à gauche, étendre le bras droit et effectuer une rotation en sens inverse des aiguilles d’une montre ; pour dépasser, étendre la main droite et le bras horizontalement à l'extérieur et ramener le bras de l'arrière à l'avant dans un mouvement semi-circulaire. Les signaux ci-dessus peuvent également être simplifiés par des dispositifs mécaniques ou électriques. »

Enfin, la règle la plus importante, et non écrite, c’est « regarde devant toi et fonce ». Les autres t’éviteront… Inch’allah.

 

N’oublions pas le comportement hyper individualiste des Indiens en certaines circonstances (apparemment hérité du temps du protectionnisme, du rationnement et de la pénurie, où les Indiens devaient se battre, littéralement, pour avoir accès à n’importe quel bien de consommation (bouffe, radio, fringues etc.) qui se retrouve dans les files d’attente et… sur la route !  

 

Et rappelons que les automobilistes ne sont pas les seuls à prendre la route… Les vaches, les chèvres, les charrettes à bœuf, les tracteurs, les chevaux ont également droit de circulation.  

 

On mélange le tout et on obtient le chaos sur les routes ! Et évidemment y a plein d’accidents et beaucoup plus de mortels qu’on pourrait le croire vu la vitesse réduite de conduite… (7)  

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(1) Source : http://articles.timesofindia.indiatimes.com/2012-03-08/chennai/31135711_1_women-friendly-licences-motorcycle-manufacturers 

(2) Si l’Inde a le deuxième réseau routier du monde avec 4.2 millions de kilomètres qui croît de 4% par an depuis 1951 (3.4% depuis 2001), ça reste une croissance de plus de moitié du nombre de voitures. Source : http://www.indiaspend.com/investigations/indias-traffic-nightmare-roads-grow-4-vehicles-grow-11-2 

(3) 0,3 millions vehicles in 1951, 5,4 millions in 1981, 21,4 millions in 1991, 55 millions in 2001 and 142 millions in 2011!  

Sources : http://nctr.usf.edu/jpt/pdf/JPT%208-1%20Singh.pdf ; http://data.gov.in/dataset/state-wise-total-registered-mo... 

Review of Urban Transportation in India: http://nctr.usf.edu/jpt/pdf/JPT%208-1%20Singh.pdf 

Le parc automobile indien fait presque cinq fois celui de la France (avec 142 millions de véhicules sur les routes indiennes en 2011 contre 31 millions en France). Evidemment si on rapporte au nombre d’habitants la France a 4 fois plus de véhicules pour 1 000 habitants (481 contre 118).  

Sources : http://www.statistiques-mondiales.com/ue_voitures.htm; http://www.knowindia.net/auto.html; http://www.linternaute.com/auto/magazine/l-automobile-en-10-chiffres-cles/31-millions.shtml 

(4) Les bus représentent 90% du transport public en Inde – une tendance également partagée partout sauf à Mumbai où les trains transportent 58% des gens qui utilisent les transports publics. A Delhi et Chennai, moins de la moitié des gens utilisent le transport public. Une tendance opposée à Mumbai ou Kolkata – qui s’explique par la configuration des villes (les premières sont moins densément peuplées, plus polycentriques et géographiquement étalées). Le métro de Delhi est superbe mais déjà bondé (aux heures de pointe surtout) et pas pratique : sa structure en étoile impose de passer par le centre pour aller d’un point à l’autre. Bangalore et Kolkata ont aussi le métro et nombre d’autres villes y travaillent.  

Sources : http://cistup.iisc.ernet.in/Urban%20Mobility%208th%20March%202012/crisis%20of%20public%20transport%20in%20India.pdf; http://economictimes.indiatimes.com/slideshows/infrastruc...  

(5) http://rtoindia.com/startTest.asp  

(6) https://products.tradeindia.com/security-protection/roadway-safety/

(7) http://www.indiansamourai.com/archive/2009/08/18/-.html 

vendredi, 18 octobre 2013

Pourquoi en Inde on touche les pieds des plus âgés ?

Fais gaffe où tu mets les pieds en Inde ! 

Par exemple, quand tu es assis, tu ne dois pas pointer les pieds vers les autres, surtout si c’est des vieux.  

Ou encore, une des pires insultes qu’on puisse faire a un Hindou c’est de lui balancer une godasse à la figure (je découvre et trouve ça bon à savoir !). Lui marcher dessus en essayant de grimper dans une couchette de train marche bien aussi… (ça j’ai testé, en même temps je suis pas sûre que ça ferait trop plaisir à un de mes compatriotes non plus !) 

 

De fait, quand un Hindou te touche le pied ou la chaussure par accident, il fait un geste bizarre (il tend la main vers ton pied puis vers son cœur ou son menton) : il s’excuse quoi. Question d’éducation. Comme quand certaines personnes s’excusent d’éternuer… 

Moralité les mecs : évitez de faire du pied sous la table à une fille pour la draguer !! 

 

Il faut retirer ses chaussures au temple (toujours) et chez les gens (en général). C’est pas trop compliqué vu que les Indiens sont souvent en tongues, ce qui fait qu’il n’y a pas non plus trop d’odeurs de pied…  

 

En ce qui concerne les mycoses plantaires ?? Je me souviens avoir hurlé de rire au cri scandalisé d’un ami français qui était obligé de marcher dans les flaques en tongues (mousson oblige) et qui craignait les mycoses. Ça ne m’avait jamais effleuré l’esprit ! J’ai encore plus envie de rigoler quand, en faisant des recherches, maintenant tout de suite, j’apprends que les champis, plantaire et autre dermatophyte, sont un problème de santé majeur dans les pays tropicaux comme l’Inde, avec parfois des risques d’épidémie. Quand je pense au sol de ce temple baignant dans la pisse de rat et l’eau de pluie !! En même temps y a pas de quoi s’étonner quand on pense aux chiens des rues qui ont quasiment tous la gale. Ou à tous les Indiens qui s’épouillent sur les trottoirs. Mais pas de quoi paniquer non plus : j’ai pas chopé un champi en sept ans !! 

 

Pour bien choquer un Indien on peut aussi poser ses pieds sur un livre, un journal, un ordi, un bout de papier. C’est un peu comme si tu piétinais la déesse de la connaissance, Sarasvati, qui s’incarne dans tous ces objets. Fallait y penser ! (Moi j’y ai pas pensé et j’ai mis du temps à comprendre le regard horrifié de mon ex-Indien préféré !) Vous me direz, quelle idée de mettre ses pieds sur une revue ? Et ben quand t’as fait une prépa je peux te dire que tu as certainement fini beaucoup de soirées les pieds sur le bureau (c’est bon pour la circulation sanguine et c’est instinctif quand t’es fatigué) et forcément y a la masse de matériel de connaissance sur le bureau… 

De manière similaire les Hindous ne devraient pas souffler de bougie. Ben oui c’est un peu comme si vous souffliez a la face du dieu du feu, Agni. Pas très poli quand même… Ceci-dit ça les empêche pas de souffler les bougies d’anniversaire ! 

 

La symbolique plantaire remonte à la conception védique (les Vedas étant des textes qui remontent au quinzième siècle avant JC) de l’univers en tant que corps du dieu. Il y a le haut et le bas. Le pur et l’impur. Les pieds c’est en bas et donc c’est impur. 

A toute règle il y a exception. Evidemment. Les pieds des dieux, des chefs spirituels et des personnes âgées ne sont donc pas impurs. Donc c’est pas dégueu de les toucher ; c’est même un signe de respect. C’est un geste accompli en maintes occasions : un départ ou retour de voyage, un mariage, un festival, une cérémonie religieuse etc. A une certaine époque les enfants devaient toucher les pieds de leurs parents au lever et au coucher.

 

Mon ex-Indien préféré m’avait expliqué que dans la tradition kéralaise le frère aînée de la mariée doit aller laver les pieds du promis, en signe de respect. 

 

Quand vous allez pour toucher les pieds d’une personne âgée cette dernière ne vous laisse généralement pas aller jusqu’au bout de votre geste et répond en vous touchant le front et bénissant en souhaitant longue vie, prospérité et richesse. 

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Cette coutume remonte visiblement à très loin puisque elle est mentionnée dans la Mahabharata (une épopée non datée mais probablement plus de deux fois millénaire) où il est écrit que « toucher avec dévotion les pieds de la mère, du père, des professeurs et des anciens et en les servir jusqu’à ce qu’ils soient satisfaits et donnent leur bénédiction, voilà ce qui rend une personne grande et forte ». 

 

Ça n’explique pas vraiment d’où vient le geste.  

Mais j’ai trouvé une explication que j’aime assez. Quand tu fais du yoga on t’inculque des notions de circulation d’énergie. Or certaines personnes pensent qu’en touchant les pieds d’autrui nous absorbons son énergie et en retour placer la main sur le front permet à l’énergie de circuler de la main à la tête. 

 

Sources : http://scholarsresearchlibrary.com/ABR-vol2-iss3/ABR-2011-2-3-88-93.pdf 

http://www.iloveindia.com/indian-traditions/touching-feet.html; http://www.window2india.com/cms/admin/article.jsp?aid=5991; http://www.volunteeringinindia.org/etiquette-and-customs.htm; http://www.sanskrit.org/www/Hindu%20Primer/feetsymbolism.html