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lundi, 18 mars 2019

IndianSamourai à la ferme rajasthani

Lors de mon aventure équestre, il n’est arrivé une histoire rigolote.

Inde,rajasthan,shekhawati,campagne,maisons,fermeLe deuxième jour nous avons fait une pause chai dans une ferme, un bloc de béton hideux comme il en pousse de partout dans la campagne shekhawati, blockhaus en attente de peinture jaune, rose, bleu ou violet, qui n’ont décidément pas le charme des maisons en boue/blouse. Bref. À peine descendue de cheval, on m’installe un banc à vingt mètres de la maison, pour moi toute seule. Trop timide pour protester, je suis allée parler à mon cheval. Il faut dire qu’à part une petite mamie dans un coin, il n’y avait que des hommes, c’était peut-être poli pour eux de m’isoler ainsi.

Le lendemain, rebelote. Même ferme, même banc. Cette fois, j’ai dit non et je suis allée dire bonjour à la forme accroupie et recouverte d’un châle posée dans un coin de la cour. En guis de réponse elle a grogné un truc indistinct, j’ai eu un peu peur mais j’ai résisté à l’idée de courir à mon banc et j’ai répété « namasté » plus fort en joignant les mains. Elle m’a répondu avec un grand sourire, s’est levée et m’a posé des questions sur moi et ma vie. Pour satisfaire sa curiosité, j’ai montré des photos de ma famille. Elle était tellement contente qu’elle a voulu immortaliser notre amitié en photo !

Ensuite elle m’a offert un lait chaud sucré. Un peu surprise, j’ai bu malgré tout. Et puis elle est arrivée avec un broc à eau. J’ai cru comprendre que c’était pour me laver les mains. J’étais encore plus surprise, et un peu gênée de me faire nettoyer comme ça, mais je me suis exécutée. Comme elle n’arrêtait pas de verser de l’eau et que je ne comprenais pas son charabia, j’ai remonté mes manches pour mieux me laver. Et puis, inquiète à l’idée que ça tourne en bain public et comprenant bien qu’elle attendait autre chose de moi, je me suis tournée vers mon guide pour qu’il vienne à ma rescousse. Il m’a expliqué très clairement, en hindi, qu’après avoir bu du lait, les Indiens se lavent... la bouche. Et moi qui me récurais les mains, la honte !

Me voilà donc avec les paumes en coupe à recevoir de l’eau que je porte à ma bouche et, suivant les consignes, à cracher dans le sable à mes pieds. Une fois a suffi, même s’ils m’ont encouragée à recommencer. Heureusement que le ridicule ne tue pas !

Enfin, j’ai croisé un papi un peu plus loin auquel une jeune fille apportait un broc à eau. Et je pus remarquer qu’avant de boire ou de se rincer la bouche, il commença par se nettoyer les mains. Je n’étais donc pas complètement à côté de la plaque non plus !!

Dans la même veine, voici quelques pratiques indiennes, souvent inspirées de l’ayurveda, qui m’ont fait réfléchir :

  • Se déchausser avant d’entrée dans la plupart des lieux ;inde,rajasthan,shekhawati,campagne,maisons,ferme
  • Toujours être assis pour boire de l’eau – apparemment les organes seraient mieux irrigués ainsi, prendre le temps de boire (en s’asseyant donc) est toujours mieux, et puis ce serait un signe de respect pour le breuvage (de la même manière, il faut manger assis) ;
  • En se réveillant, se laver la bouche en crachant trois fois de l’eau – pour éliminer les gaz formés pendant la nuit ;
  • Commencer la journée par boire un verre d’eau chaude – ça, ce serait pour la digestion ;
  • Se laver la bouche (et la gorge) après un repas – tout simplement pour se laver la bouche, supposant que la nourriture est sale ( ??), ce qui donne souvent lieu au restaurant à de vibrants gargarismes dont je me passerais bien (je suis prude là-dessus mais j’assume).

Ceci nous renvoie à une certaine obsession de l’hygiène facilement observable dans l’hindouisme et surtout le brahmanisme – cela ne s’étend pas aux parties communes, il ne faut pas confondre avec la saleté environnante. Il existe en fait de nombreuses façons de se « nettoyer » l’intérieur : jala neti (ou se mettre de l’eau dans le nez et l’expulser pour se nettoyer les sinus), des potions pour récurer le foie, la pratique d’aller au fond des oreilles retirer tout un tas de trucs etc.

lundi, 11 décembre 2017

La différence fondamentale entre les Indiens et les Français c’est…

… leur approche de la pluie.

Les Indiens voient ça comme un instant magique, romantique, une tasse de chai fumant dans les mains à regarder tomber la pluie ; et pour les Français, la pluie c’est plutôt une emmerde – on parle d’ailleurs de ‘mauvais’ temps.

Paris a 1 700 heures de soleil avec une température moyenne de 12°C et 111 jours de pluie répartis également tout au long de l’année avec environ 650 mm de précipitations.

Delhi a 2 700 heures de soleil avec une température moyenne de 25°C et 52 jours de pluie répartis sur 3 mois avec environ 800 mm de précipitations. (source : Wikipédia)

En bref, on a deux fois moins de jours de pluie à Delhi et une température deux fois supérieure. Y a de quoi attendre la pluie avec impatience 

lundi, 25 septembre 2017

Pourquoi en Inde personne ne porte de noir?

Indian colours.jpg

Holi-2.jpgEn Inde, c’est la valse des couleurs, partout, tout l’temps. Pas besoin d’attendre Holi, le festival où chacun se balance des poudres colorées et des bombes à eau, pour voir du rouge, du jaune, du violet, du rose qui chatoient sous le soleil quasi-quotidien. Les Indiens, les couleurs, ils les portent sur eux, et ça leur va bien. Surtout les Indiennes.

Mais pourquoi tant d’arc-en-ciel mais pas de noir ? Parce qu’ils voient la vie en rose ? Parce que le noir attire les rayons de soleil ? Si c’était la raison, serait-ce à dire que les femmes musulmanes dans des pays désertiques qui portent des niqabs ou des burqas noirs sont masos ? main-qimg-8d0f1199d8c3a02549019784d53b1a75.pngApparemment le Coran dit que le noir n’est pas imposé, faut juste que ça soit moche, ou tout du moins, « passe-partout » dans le sens où ça n’attire pas le regard (concupiscent) des hommes – c’est raté dans les pays européens, on les repère et les mate vite quand elles portent la burqa, le niqab ou même juste le voile, le hijab ! Alors pourquoi préférer se couvrir de noir ? Selon certains, sous un vêtement foncé, comme cette couleur absorbe la chaleur, on a tellement chaud qu’on transpire, ce qui rafraichit ; c’est également l’explication à la consommation de thé chaud dans les pays brûlants. En Inde, la théorie pour le thé a été adoptée, mais pas celle de se couvrir de noir.

Mosquito.jpgMais pourquoi ? Pourquoi est-ce que dans la spiritualité et la superstition le noir est une couleur néfaste (1) ? Serait-ce tout simplement parce que ça attire les moustiques, comme le veut la croyance populaire – ou en tout cas celle de ma nourrice et de ma voisine ? CNN dit que c’est un mythe ceci-dit. Mais l’expert, dans l’interview, dit aussi que ce qui attire les moustiques c’est le dioxyde de carbone rejeté par le corps et la chaleur corporelle. Ça va dans le sens des théories musulmanes : on sue plus sous un vêtement noir, et par conséquent la peau produirait plus de dioxyde de carbone ; en plus on produit définitivement plus de chaleur vu que le noir l’absorbe. Donc ce n’est peut-être pas complètement un mythe. CQFD. En plus, mythe ou pas mythe, j'ai remaruqé que les moustiques se posent davantage sur les pièces sombres (portes, dessus de lit, miroir) que sur mes murs blancs - et moi qui ai toujours cru que c'était une technique de camouflage! (PS : Le saviez-vous ? Les moustiques se nourrissent de nectar de plante et n’ont besoin de sang que pour leur apport en protéine lié à la reproduction ; les vampires sont donc toutes femelles !)

black1.jpg(1) Le noir est la couleur du mal, de la négativité et de l’inertie ; il symbolise la colère, les ténèbres et est associé à l’absence d’énergie, la mort sans toutefois être la couleur du deuil. En tant que représentation du mal, il est aussi utilisé pour combattre ce dernier – prendre la forme de l’ennemi pour le vaincre – comme on peut le voir dans le point noir appliqué sur le visage des tout petits.

Le blanc, c’est l’absence de couleur ; c’est la ‘non-couleur’ portée aux funérailles et par les veuves tout au long du reste de leur vie, en signe de renoncement aux plaisirs/couleurs de la vie.

Le rouge symbolise la violence, le feu qui brûle et donc aussi la pureté – en Inde le feu a des vertus purificatrices. C’est la couleur de prédilection pour les saris des mariées. Le rouge a également des connotations de sensualité, fertilité et prospérité. Les femmes portent un point rouge sur le front (plus d’explications sur le sindoor, le tilak et le bindi ici). Les piments préférés sont rouges. La terre super fertile est rouge dans certaines régions. L’orange, ou le safran, est la vraie couleur du feu et de la pureté ; quand il est porté, il indique une renonciation du monde et une quête du sacré.

Le jaune du curcumin symbolise la sainteté, le bleu est associé au dieu Krishna, le vert représente le renouveau et la joie. En creusant un peu plus, chaque couleur est associée à un certain dieu ou déesse et représente ses principales qualités.

Pendant Holi, « les pigments qu’ils se jettent ont une signification bien précise : le vert pour l’harmonie, l’orange pour l’optimisme, le bleu pour la vitalité et le rouge pour la joie et l’amour » (source : Wikipedia)

Un autre est le code couleur vestimentaire à respecter pendant Navratri (du 21 au 29 septembre cette année). Chacun des 9 jours du festival est dédié à l’une des formes de la déesse Durga.

  • Jour 1 – Pratipada, déesse ‘fille des montagnes et femme de Shiva – Rouge pour l’action et la vigueur
  • Jour 2 – Brahmacharini, en dispensatrice de bonheur et prospérité – Bleu nuit pour une énergie calme mais puissante
  • Jour 3 – Chandraghanta, la déesse avec une demi-lune sur le front représente la beauté et le courage de celle qui se bat contre les démons – Jaune, la couleur qui réchauffe les cœurs
  • Jour 4 – Kushmanda, qui a créé l’univers, vert de végétation – Vert
  • Jour 5 – Skand Mata, qui tient le nourrisson Karthik dans ses bras – Gris pour la vulnérabilité de la mère (qui peut se transformer en tempête de nuages pour protéger son petit)
  • Jour 6 – Katyayani, quand elle se fit renaître comme la fille du sage Kata qui en avait fait le vœu – Orange pour le courage
  • Jour 7 – Kalratri, noire comme la nuit et très en colère – Blanc comme son vêtement, et pour la paix et la prière
  • Jour 8 – La déesse est habillée de rose et détruit tous les péchés de tous les temps – Rose pour un nouveau départ et le renouveau
  • Jour 9 – Siddhidatri avec des pouvoirs surnaturels de guérison – Bleu clair, comme le ciel sans nuages

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 Sources : http://www.sensationalcolor.com/color-meaning/color-aroun... ; https://www.theindusparent.com/significance-of-colours-in...

https://www.nbcnews.com/health/why-some-people-are-mosqui... ; http://edition.cnn.com/2014/07/04/health/mosquito-bites-m...