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lundi, 30 septembre 2019

Peugeot: l'aventure indienne

Je n’avais jamais vue cette pub mais quelle pub !

Il s’agit de "The Sculptor", une pub indienne de 2003, créée pour le marché européen – ce modèle n’ayant jamais été vendu en Inde. Je me pose une question malheureusement sans doute sans réponse : où la boîte de pub par Euro RSCG Milan a été cherché une idée pareille ? Ils avaient un stagiaire indien sous la main ou le chef de la créa a passé une année sabbatique en Inde ??

On y voit un Indien défoncer une Ambassador, voiture mythique indienne. Imitant un modèle britannique (la Morrix Oxford Serie 3), l’Ambassador a été produite entre 1958 et 2014 par Hindustan Motors, du groupe Birla. Jusqu’à l’ouverture économique de l’Inde en 1991, l’Ambassador a clairement dominé le marché, challengé par Premier avec sa Padmini (produite sous licence Fiat depuis 1955) et plus tard (dès 1981) par Maruti.

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Peugeot a commencé son aventure indienne en 1994 avec la 309, fabriquée par la joint-venture de PSA avec Premier Automobiles Ltd. (PAL) mais cela n’a pas (assez) fonctionné : une marque inconnue en Inde, peut-être pas la bonne voiture, un soulèvement ouvrier en 1996 qui a entraîné l’arrêt de production etc. En 1997, Peugeot a décidé de quitter le marché indien. Peugeot aurait réessayé de se relancer sur le marché indien en 2012 mais aurait abandonné l’idée. Et puis, en 2017, Hindustan Motors, pas rancunier (rapport à la pub de 2003) a vendu la marque Ambassador au groupe PSA qui a en plus créé une joint-venture avec AVTEC, une autre entreprise du groupe Birla. L’idée étant, entre autres, de lancer une voiture en 2020, possiblement un modèle réinventé de l’Ambassador mais rien n’est officiel encore.

Renault a choisi une autre stratégie : une implantation plus tardive (2008) et en solo. C'est la première entreprise automobile étrangère a ouvrir un labo de recherche et développement en Inde pour le marché indien. Aujourd'hui, l'Inde représente à peu près 2,5% des ventes de Renault et le Duster marche plutôt bien.

lundi, 23 septembre 2019

Maid-in-India: un mal nécessaire

Récemment, j’ai, par inadvertance, entendu la conversation de deux Indiennes d’un certain âge. La première rentrait tout juste de quarante ans aux États-Unis et la deuxième avait un fils qui y vivait et qui lui demandait instamment de le rejoindre.

  • La première : Comme je suis contente d’être rentrée ! D’ailleurs, vous savez ce qui m’a le plus manqué là-bas ?
  • La première (sans laisser à l’autre le temps de répondre) : Les domestiques !!
  • La deuxième : Ah ben je veux bien vous croire ! D’ailleurs c’est surtout pour ça que je ne veux pas y aller. Ici j’ai deux personnes à temps plein chez moi, je ferais comment moi là-bas ?

Un peu estomaquée je fus. Que leur cercle social, leur famille leur manque, okay. Mais leurs femmes de ménages ? C’est Inde,india,maids,domestiques,employés de maison,chauffeur,femme de ménage,cuisinièred’ailleurs la raison pour laquelle ma voisine dont le mari a été muté à San Francisco refuse de le rejoindre. Elle est avocate et l’idée de devoir faire le ménage, la cuisine et conduire sa fille à l’école, non merci !

Le plus paradoxal dans cette histoire, c’est le comportement de ces maîtresses de maison avec celles dont elles ne peuvent apparemment pas se passer. Elles les payent le minimum (entre 100 et 300€) quitte à parfois aller les chercher mal dégrossies (texto) dans des villages, leur donnent 2 jours de congé par mois, et les traitent comme si elles étaient invisibles (au mieux) ou des esclaves (au pire). Elles s’étonnent ensuite de la rotation du personnel qui ne reste guère chez elles. C’est peut-être moins vrai à la campagne, ou dans la classe moyenne, mais c’est assez flagrant dans la société aisée urbaine, qui ne sait plus à quel saint se vouer pour se faire apporter son verre d’eau en paix.

Quant aux employeuses, elles ont leur conscience tranquille : elles créent de l'emploi, offrent des opportunités, et n'ont souvent pas grand-chose en retour : les femmes de ménage mettent rarement du coeur à l'ouvrage, parfois volent et rentrent à leur village (où vit leur famille) à la moindre occasion, les laissant dans la panade pile quand elles ont besoin d'elles pour préparer le thé aux invités.

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Il y a d’ailleurs des petits malins qui ont pensé à monter des agences de maids. Et la plupart sont de vrais filous. Les employées travaillent correctement un mois, le temps que l’agence touche sa com, et puis ça devient n’importe quoi. Une tâche non aisée donc, de gérer du personnel de maison en Inde. D’autant que faire la poussière quotidiennement est nécessaire, que la cuisine (indienne) prend un temps non négligeable, et qu’on préfère envoyer le chauffeur chercher les enfants à l’école plutôt que de passer soi-même deux heures dans les bouchons.

Les besoins en aide sont donc certainement plus élevés en Inde qu’en Europe ou aux États-Unis, et couplés, bien heureusement, avec une main d’œuvre encore bon marché. Mais si devoir faire son lit le matin est le prix à payer pour respirer un air qui n’a pas 286 μg/m3 de PM10 (contre une moyenne mondiale de 71, et ça c'était en 2010), ça vaut quand même le coup d’y réfléchir !

Un livre sur le sujet : Maid in India

lundi, 16 septembre 2019

Goa pendant la mousson

Peut-être faut-il vivre en pays tropical pour apprécier la pluie. Une pluie tiède qui vient délivrer d’une chaleur parfois torride parfois oppressante. Et qui, à chaque fois qu’elle tombe, rappelle combien il a fait chaud entre avril et juin. Certes, les « bonnes » années, la mousson s’accompagne de catastrophes naturelles (inondations, glissements de terrain, etc.) et d’un peu de blues – sans doute à cause d’un manque de vitamine D provoqué par la furtivité du soleil, celui-là même dont on se cachait quelques semaines plus tôt.

La mousson ne frappe pas partout avec la même intensité, et varie toujours d’une année sur l’autre, pur caprice de la nature, salvatrice et destructrice à la fois. À Gurgaon, elle s’est faite rare cette année, alors je ne fantasmai sur rien de plus que d’échapper à l’infernale chaleur d’avant l’orage qui ne venait jamais. Rien de tel qu’un voyage à Goa pour ça. Les éléments liquides qui se déchaînent, la pluie dans les vagues, accompagnés du vent qui souffle dans les cocotiers, voilà qui me faisait rêver. D’ailleurs, cet État balnéaire, bondé de touristes de novembre à février, se renouvelle et s’efforce désormais d’attirer les touristes pendant la mousson, quand la plupart des paysages deviennent vert fluo.

Il en faudra sans doute un peu plus pour convaincre les étrangers pour qui de la pluie en juillet-août est synonyme de vacances gâchées. Surtout si personne n’est là pour leur faire un chai bien chaud pendant qu’ils regardent les gouttes tomber et la vie se renouveler. À leur décharge, il me faut bien avouer qu’il n’y a pas que moi et les plantes qui revivent lorsque la pluie arrive. Il y a aussi la moisissure. Et il faut du temps pour s’habituer à l’humidité, la moiteur qui s’invite partout, sur la peau, dans les vêtements, dans les valises. Le resort Swapnagandha, à la frontière du Maharashtra, de Goa et du Karnataka, dans les ghats (à quelque 600 mètres d’altitude), prévient d’ailleurs clairement ses hôtes : si la moisissure des draps et des rideaux vous rebute, vous n’avez qu’à partir, ici on vit en harmonie avec la nature (de toute façon il n’y a rien à faire). Nous y avons mis tout le bon cœur que nous avions, mais il faut bien avouer que le soulagement fut grand de retourner dans les plaines un peu plus ensoleillées, voire même dans mon Gurgaon désertique !

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Louer une maison de type portugaise, la nouvelle mode, et ô combien plus sympathique qu'un hôtel.

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Le vent, les palmiers et les vagues d'une mer marronasse où on se baigne pas en cette saison.

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Regarder la pluie tomber en sirotant un chai.

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La luxuriance végétale de cette époque de l'année.

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Les rizières de Goa.

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Swapnagandha, 99,5% d'humidité, une vue incroyable sur des chutes d'eau que les nuages viennent cacher régulièrement.