jeudi, 28 mars 2013
Ulcé-RAT-ion
L'autre nuit, j'étais profondément plongée dans ma nouvelle activité préférée – à savoir mater les rats depuis mon 6ème étage – quand le vacarme d’une fanfare s’éleva du bidonville. Ni une ni deux mon pote et moi décidâmes d’aller faire un tour et s’incruster au mariage ! J'acceptai d'y aller à la seule condition que si nous croisions un rat nous ferions immédiatement demi-tour. Je ne parle pas de souris, mais de ces rats gigantesques (de la famille Bandicoot) qui mesurent de 30 à 40 cms, avec une queue tout aussi longue et pèsent jusqu'à 1,5 kg* ! Ma fascination pour ces monstres n’a d’égal que le dégoût et l'effroi qu'ils m’inspirent...
J'ai même voulu enfiler mes bottes de pluie (juste au cas où), mais après réflexion, j’ai eu peur d’être incomprise et que les gens pensent que l’endroit (et non sa vermine) me dégoûtent – une étrangère se baladant la nuit dans le bidonville avec de grosses bottes en plastique bleues...
Je m’agrippai au bras de mon pote et fixai le sol (uniquement le sol) – prête à voir un de ces animaux génétiquement modifiés à surgir de nulle part à tout moment. Mon ami ne m’avait pas crue quand j’avais évoqué ma « phobie » (qui n’en ai pas vraiment une puisque j’ai réussi à visiter le temple des rats, voire cette note) et pensait que j'avais peur des gens ! Eh bien, si j'avais eu peur des gens je n'aurais jamais accepté d’aller me promener dans ces ruelles étroites au beau milieu de la nuit... Parce que les gens, ils peuvent trancher des gorges et les rats, eux, tout ce qu’on peut leur reprocher c’est de se mouvoir de manière complètement imprévisible. Hum, en théorie du moins. Parce que l’entreprise de contrôle antiparasitaire indien explique bien que ces rongeurs sont des « animaux agressifs qui hérissent le poil et émettent des grognements quand on les dérange. Si on les enferme dans une cage avec d’autres congénères, il y a de grandes chances qu’ils se battent jusqu’à ce que mort s’ensuive mort en quelques heures. […] Comme son cousin plus petit, c'est aussi un véhicule pour de nombreuses maladies [y compris la leptospirose]. »
Donc maintenant que plus personne ne me sorte des conneries du genre « c’est pas le petit animal qui mange le gros » ou « et qu’est-ce que tu veux qu’il te fasse ?? »!!
Vous avez peut-être entendu parler des « tueurs de rat » ? Ils sont 44 héros à écumer les rues de Mumbai dans la nuit noir et profonde, une lance à la main, prêts à embrocher leur quota de 30 rats quotidiens…
C’est donc ainsi que 400 000 rongeurs trouveraient la mort chaque année.
La municipalité rémunère dans les 8 roupies par tête de pipe (ou de rat pour être plus précis) donc chaque tueur gagne dans les 240 roupies (moins de 4 euros) par nuit.
Ces fonctionnaires d’un genre un peu spécial balancent les cadavres dans un sac et les amènent au comptage dans la matinée. Un échantillonnage est effectué et des corps de rats sont envoyés a un laboratoire municipal qui vérifie si ils sont porteurs de maladies – parce qu’il faut savoir que « la peste noire ou la peste bubonique, officiellement déclarée éradiquée depuis près de 30 ans par le gouvernement indien, constitue toujours une menace réelle pour le pays et à Bombay en particulier ».
Voili voiliou !
Sources:
http://news.bbc.co.uk/2/shared/spl/hi/picture_gallery/04/in_pictures_the_rat_catchers/html/9.stm
08:00 Publié dans Histoires de Samouraï, IncredIble India | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : inde, mumbai, rats, tueurs de rats, bandicoot, bidonville | Imprimer | Facebook |
mercredi, 06 mars 2013
Polo à dos d’éléphant
Le saviez-vous ?
Le polo à cheval aurait été introduit en Inde par les Perses au 13ème siècle. De là le jeu se serait répandu en Angleterre essentiellement via les militaires (stationnés en Inde). Le premier jeu enregistré en Angleterre date de 1869.
Et puis comme apparemment les Britanniques stationnés en Inde s’emmerdaient sec, ils ont développé une variante pour pimenter ce sport. Au début du 20ème siècle ils lancèrent donc le polo à dos d’éléphant en Inde.
En parlant d’éléphant (d’Asie), son habitat naturel c’est plutôt les forêts tropicales que le désert du Rajasthan. Certes les premières traces de domestication remontent au troisième millénaire avant JC sur les gravures des sceaux de la civilisation de la vallée de l’Indus. Mais les éléphants d’Asie (dont 50% vivraient en Inde aujourd’hui) peinent (et prenez ça comme une litote) à se reproduire en captivité donc les éléphants qu’on trouve aujourd’hui au Rajasthan viennent de la capture d’éléphants sauvages d’autres régions d’Inde et d’Asie.
Néanmoins j’ai essayé à Jaipur (seul endroit au monde où le novice peut pratiquer apparemment) le polo à dos d’éléphant (sport encore trop méconnu ;) ) pour vous et bien ce n’est pas facile du tout ! La batte est très lourde et on a du mal à calculer la distance au ballon ainsi que la direction et la force pour orienter la balle dans une certaine direction.
Heureusement, les éléphants y mettent aussi du leur et quand on a besoin d’un coup de main ils n’hésitent pas à shooter dans le ballon eux-mêmes ! (Véridique)
Sources :
http://www.elefantasia.org/spip.php?breve48
http://www.polomuseum.com/history_of_polo.htm
http://www.aanemane.org/FR/elephant-asie/nation_elephant.php
08:00 Publié dans Histoires de Samouraï, IncredIble India, Les insolites de l'Inde en photo, Virées en... Inde! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, jaipur, polo, éléphant | Imprimer | Facebook |
lundi, 04 mars 2013
Bienvenue à Khar, Mumbai
J’ai réussi à finaliser un appartement juste avant le retour et je me suis rapidement installée. Comme on ne peut pas tout avoir, j’ai une vue incroyable sur la mer et les bidonvilles, une ventilation superbe dans l’appartement et pas de vis-à-vis. Mais j’ai aussi les odeurs de poisson qui sèche dans le village de pêcheurs au pied de mon immeuble (même si c’est pas pire que partout ailleurs à Mumbai, cf ma note) et le bruit des rickhsaws qui pétaradent à longueur de journée et les cloches des temples d’Hanuman qui sonnent à toute heure. Incroyable mais vrai je me suis pas mal accommodée du bruit et des odeurs. Il me suffit d’apercevoir la mer pour planer au-dessus de tout ça…
Je peux même traverser le bidonville, rejoindre la plage et marcher jusqu’à mon bureau – mais seulement à marée basse !
J’espère juste que le jour où je puerai le poisson pas frais quelqu’un aura la bonté de me le faire savoir…
J’ai des amis indiens que mon quartier n’enthousiasme pas vraiment, c’est le moins qu’on puisse dire. Et bien moi j’adore le côté populaire et grouillant de coin paumé entre un village de pêcheurs et un bidonville. Pas un jour où il ne se passe rien. Pas besoin de télé, regarder par la fenêtre est un spectacle permanent.
La bourgeoise du huitième qui s’extasie devant les Indiens qui vont pisser à l’urinoir public en bas de chez elle… !!
08:00 Publié dans Expatriation (en Inde et ailleurs), Histoires de Samouraï | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : inde, mumbai, khar, appartement, vue, mer, poisson | Imprimer | Facebook |