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lundi, 04 mars 2013

Bienvenue à Khar, Mumbai

J’ai réussi à finaliser un appartement juste avant le retour et je me suis rapidement installée. Comme on ne peut pas tout avoir, j’ai une vue incroyable sur la mer et les bidonvilles, une ventilation superbe dans l’appartement et pas de vis-à-vis. Mais j’ai aussi les odeurs de poisson qui sèche dans le village de pêcheurs au pied de mon immeuble (même si c’est pas pire que partout ailleurs à Mumbai, cf ma note) et le bruit des rickhsaws qui pétaradent à longueur de journée et les cloches des temples d’Hanuman qui sonnent à toute heure. Incroyable mais vrai je me suis pas mal accommodée du bruit et des odeurs. Il me suffit d’apercevoir la mer pour planer au-dessus de tout ça…

Je peux même traverser le bidonville, rejoindre la plage et marcher jusqu’à mon bureau – mais seulement à marée basse ! 

J’espère juste que le jour où je puerai le poisson pas frais quelqu’un aura la bonté de me le faire savoir…

 

J’ai des amis indiens que mon quartier n’enthousiasme pas vraiment, c’est le moins qu’on puisse dire. Et bien moi j’adore le côté populaire et grouillant de coin paumé entre un village de pêcheurs et un bidonville. Pas un jour où il ne se passe rien. Pas besoin de télé, regarder par la fenêtre est un spectacle permanent.

 

La bourgeoise du huitième qui s’extasie devant les Indiens qui vont pisser à l’urinoir public en bas de chez elle… !!

 

 

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samedi, 02 mars 2013

Sur les chapeaux de roue…

Janvier 2012. Je pars m’installer à Delhi. Pour la vie. Ou pas. En tout cas pour longtemps. Mais comme souvent quand on planifie, la vie en décide autrement. 

Mais ça je ne le sais pas encore... 

 

Janvier donc. Norman (mon chat) et moi débarquons à Delhi, dans le froid et la bonne humeur !  

Je trouve un appartement, fait faire les meubles, décore, galère pour obtenir des bonbonnes de gaz, me bats avec l’internet, survis aux turbulences d’électricité et je suis enfin chez moi. Ou plutôt chez nous, avec mon Indien préféré.

 

Je monte la business unit de Delhi bon an mal an, et jongle comme je peux avec mes autres responsabilités professionnelles – pas facile de mener deux jobs de front ! Tous mes samedis y passent. Pas si grave vu que mon Indien préféré s’est lancé dans l’entreprenariat n’a pas vraiment de temps pour nous…

 

Juin. Les grosses chaleurs se sont installées et mêmes les clims ne les supportent pas. Un chiot a débarqué chez moi – y a des gens qui font des bébés quand leurs couple se délite, j’ai préféré y aller mollo et commencer par un Rottweiler… Ma meilleure amie débarque et s’installe pour deux mois. Une présence salvatrice pour ces mois de rupture qui s’annonce et surtout redécouverte d’une amie qui se révèle une âme-sœur… Une année de l’amitié avec mes copines indiennes que je retrouve tous les vendredis soirs pour picoler des Long Island Iced Teas et qui deviennent de vrais amis.

 

Et puis les voyages commencent. Aux déplacements professionnels (à l’étranger surtout) s’ajoutent mes envies de nature et de déconnection – ce sera la Spiti Valley et les îles Andamans. Périples incroyables. Et puis l’Espagne, la France et le Portugal.

 

Octobre arrive. La rupture est consommée et ne me laisse pas aussi orpheline que je l’avais imaginé. Alors que je pensais avoir construit ma vie en Inde autour d’un homme rencontré dès le début, je réalise que je peux continuer à y vivre sans lui. Les derniers mois sont remplis de déplacements quasi hebdomadaires à Mumbai ce qui rend mon retour en janvier presque naturel – un peu comme si cette année à Delhi n’avait au fond été qu’une longue parenthèse.

 

Janvier 2013. Malgré une angine de fou et un froid de canard, je fais front et termine mes engagements professionnels (et ils sont nombreux en ce début d’année) et vends tous mes meubles en quelques jours.

 

Et puis un beau soir, Norman (mon chat) et moi débarquons à Mumbai, dans la chaleur et la bonne humeur ! Je redécouvre Mumbai, les soirées, les concerts, les apéros au bord de la mer, les amis, les joggings sur la plage… 

J’apprends un nouveau job – on pourra pas dire que je m’ennuie professionnellement, ça non !

 

Il m’aura fallu deux mois pour digérer 2012 et me remettre à écrire. Une année intense où j’ai le sentiment d’avoir « tout cassé » (pour mieux reconstruire !). J’ai appris un nouveau job, découvert une autre ville indienne, rencontré des gens formidables, redécouvert la sensation de liberté que conduire une voiture peut apporter, voyagé, perdu dix kilos. Voilà j’en ai chié un maximum mais j’ai survécu. Et que d’enrichissements au final !

 

Une année 200% IndianSamourai !

Bilan, India, j’y suis j’y reste (pour le moment). 

 

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Photo prise au Portugal en décembre 2012

 

samedi, 12 janvier 2013

Quand Superman sauve IndianSamourai

Voici venu le temps du déménagement...

La veille du départ je retrouve mes copines du Long Island Lady gang pour un dernier épisode de Sex & the City in Delhi.

 

Avant ça, je finis quelques cartons – je les ai déjà vus à l'œuvre les déménageurs: t'as à peine le dos tourné qu'ils ont tout emballé, même les vieilles souris éventrées de mon chat, alors mieux vaut que tout soit un peu organisé avant qu'ils arrivent...

 

Je cale bien comme Il faut mes plantes dans ma voiture, qui elle aussi partira en camion pour Mumbai. Et je me mets en route, avec mon bambou en co-pilote. Co-pilote dont j'aurais bien besoin d'ailleurs vu que mon GPS n'a pas l'air décidé à coopérer ce soir... Enfin il finit par m'indiquer une route, et nous (mes plantes, le GPS et moi) nous retrouvons dans les bouchons.

Et puis tout d'un coup mon GPS m'intime de tourner à gauche. Vu la tronche du quartier et la taille de la route je préfère continuer tout droit. Mais non, il me fait revenir sur mes pas...

 

Je finis donc par obtempérer et prendre la direction indiquée et atterris dans un espèce de quartier populaire, avec des ruelles minuscules dans lesquelles ma petite voiture a à peine la place de passer, et si ce n’était que ça, mais non, des charrettes de fruits et légumes me bloquent sans arrêt. Ça sent le plan galère à plein nez cette histoire !

Là-dessus la madame du GPS veut me faire prendre une route encore plus étroite et pas éclairée. Là ça sent carrément le traquenard ! Je me rebelle une nouvelle fois et tourne à gauche...

 

Et j'aboutis dans un cul de sac. Bonjour pour faire un demi-tour sans tout casser... Je tourne et retourne le volant, marche avant marche arrière. Je sue comme une truie avec l'effort et finis par me décider à partir en marche arrière et surmonter les obstacles tant bien que mal. Et là Superman arrive. Je rigole pas. Un type (qui ressemble à Sami Naceri) débarque en moto et me dit de descendre, je vais pas y arriver, il va faire la manœuvre à ma place...

 

Il est important de resituer le contexte... Avec le viol et l'assassinat de cette Indienne – dont j'ai délibérément pas parlé – tout le monde est devenu un peu (beaucoup) paranoïaque à Delhi. Alors même si je n'ai pas peur, être coincée à 21h30 dans une ruelle pas éclairée, avec quatre mecs autour, presque plus de batterie de téléphone et complètement perdue, laisse-moi te dire que je fais pas trop ma maligne...

 

Après quelques (nombreux) bangs à droite à gauche mon héro abandonne et se lance lui-aussi dans une marche arrière. Pas sans heurts la marche arrière... Et puis voilà-t-y pas qu'il se casse avec ma voiture! Je cours un peu derrière, histoire de, Il s'arrête et m’intime de m'installer sur le siège passager, Il va me conduire. Ça m'inquiète : il a pas vu que le siège passager était occupé par un bambou??

Je ne suis pas trop chaude mais quel choix ai-je? Je n’ai aucune idée de où je suis et la conduite dans ce quartier aux ruelles infâmes me fait complètement flipper... Et puis je commence toujours par faire confiance, question de nature...

 

Je monte donc à l'arrière, toujours pas rassurée...

 

Nous nous engageons dans la ruelle indiquée initialement par mon GPS – que j'ai pensé à rallumer pour être sure que mon chauffeur n’allait pas me balader, pas folle la mouche!

 

Et là bam, un grillage. Mon conducteur klaxonne, attend, appelle klaxonne. Et s'apprête à s’engager pour un autre demi-tour infernal quand un papi débarque avec les clés. Sauf que papi il est pas chaud du tout pour nous ouvrir la porte du quartier. Il ne pourra quand même pas résister à mes supplications. Pasque là il faut le dire je pense que je vais craquer!

 

Mon chauffeur refuse maintenant de me rendre le volant... D'après le GPS on est prêt du but.

Il met les gaz. On se prend les dos-d’âne à fond les ballons; mes plantes valsent. Il est ptet bourré??

Il insiste pour garer ma voiture et me gare comme un porc. Bon. J'ai la sagesse (!!) de ne pas faire de commentaire!!

 

Comme je me confonds en remerciements et propose de le dédommager il refuse et me tend sa carte de visite!!

Pour finir l'histoire, je fonce retrouver mes copines au "club". Et ce n'est pas un superlatif. Je passe la cahute des gardes en plein sprint – tellement vite qu'ils ne peuvent pas m'arrêter pour m'inscrire. Je monte les escaliers quatre à quatre et descends d’une traite le Long Island de ma copine!! Et raconte mon histoire... J'arrive à peine à parler à cause du stress (de la conduite dans les ruelles et de cette histoire de chauffeur impromptu)...

 

Au 3eme cocktail je commence à m'interroger sur le retour. Je pourrais ptet rappeler le gars pour qu'il me conduise chez moi??! ;)

 

Je suis rentrée saine et sauve et hallucinée de cette histoire! Je quitte donc Delhi sur une belle note!!