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vendredi, 28 mars 2014

Du faux lait de vache!

Inde,lait,vache,buffle,bufflonne,lait de vache,brique de laitLa découverte du siècle ! Ca fait sept ans que je bois du lait de bufflonne !!

Je l’ai pas cru au début… Mais c’est bien vrai : en Inde ce n’est pas obligatoire de mentionner la source du lait sur le packaging donc quand les fabricants n’indiquent pas la source c’est que c’est pas de la vache. Et moi qui faisais confiance à Nestlé pour me donner du « vrai » bon lait comme chez nous (j’ai abandonné le lait en sachet plastique le jour où, après avoir appris qu’il fallait faire bouillir ce lait-là, je l’ai oublié sur la plaque et j’ai tout cramé).

Et c’est pas la même chose le lait de vache et de bufflonne !! Même si il est tellement pasteurisé qu’il a presque le même gout. D’abord, depuis que mon chat a découvert le lait de vache il snobe le lait de bufflonne, si c’est pas une preuve ça !

Ensuite, le lait de bufflonne est deux fois plus gras que le lait de vache (et donc moins digestible). Et il contient moins de cholestérol et plus d’énergie. Je sais pas ce qui il est le mieux pour la santé – les sites indiens vantent le lait de buffle (comme de par hasard, vu que 50% des buffles mondiaux vivent en Inde) – mais quoi qu’il en soit, c’est de la triche de vendre du lait en brique et de pas dire que c’est du lait de bufflonne !

Et moi j’aime le lait. Même si on nous dit ces jours-ci que finalement les adultes ne devraient pas boire de lait (pour des questions de digestibilité). Et puis en Inde vu ce que les vaches mangent, je ferais ptêt mieux d’arrêter de boire du lait (apparemment certains coupent le lait de bufflonne avec de l’eau pour faire baisser le taux de matière grasse et le faire passer pour de la vache – le lait de vache a bonne réputation parce que les étrangers ne boivent que ça).

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Sources: http://profwaqarhussain.blogspot.in/2012/08/comparison-of-buffalo-milk-nd-cow-milk.html ; http://www.nddb.org/English/Statistics/Pages/Population-India-Species.aspx ; http://www.fiapo.org/downloads/dairyreport.pdf; http://www.aavinmilk.com/dairyprofile.html ; http://www.fssai.gov.in/Portals/0/Pdf/Food%20Safety%20and%20standards%20%28Packaging%20and%20Labelling%29%20regulation,%202011.pdf ; http://www.caiindia.org/PDFs/MILKEnglish.pdf; http://lite.epaper.timesofindia.com/mobile.aspx?article=yes&pageid=2&sectid=edid=&edlabel=TOICH&mydateHid=13-10-2011&pubname=Times+of+India+-+Chennai&edname=&articleid=Ar00200&publabel=TOI

lundi, 24 mars 2014

Interview "Les incontournables à Mumbai"

Le magazine indien spécialisée sur la découverte de la culture indienne Culturama (très chouette magazine) m’a contactée pour leur colonne « Qui est en ville ? » et un article sur les « Incontournables à Mumbai » ! Voilà donc ce que j’ai préparé… Ici en PDF.

1)     Depuis combien de temps vis-tu à Mumbai ? Quelles ont été tes premières impressions de la ville? Et que représente la ville pour toi aujourd'hui ?

Quand je vivais à Pune, j'avais l'habitude d’amener à Mumbai les gens qui venaient me rendre visite et je détestais la ville : trop grande, trop chaude, trop humide, trop bordélique ! Mon expérience de Mumbai se résumait à cette image : avoir le cul collé à la banquette en skai d’un taxi pourri, incapable de respirer et assommée par la chaleur.

Donc j'étais assez inquiète quand j’ai changé de taf et que j’ai dû déménager à Mumbai en janvier 2009... Heureusement, le climat « hivernal » a été miséricordieux et j'ai rapidement appris à découvrir (et apprécier) mon quartier à force de m’y balader et de m’y perdre.

2)     Peux-tu nous en dire un peu ce qu’il y a d’unique dans ton pays d'origine, la France ? Et qu’est-ce qui a changé en Inde ?

Chaque fois que j’organise une visite à Paris, mes parents proposent de réserver une pièce de théâtre, une exposition, un musée, un concert etc. Ce type d’activités culturelles sont encore assez rares en Inde, faut savoir faire preuve de créativité pour ne pas s’ennuyer le week-end !

La France est aussi très développée dans le domaine du sport alors qu'en Inde, sauf si vous êtes membre d'un « club » (ces groupes sélects, héritage britannique) ou prêt à suer eau et sang sur les routes bouchonnées, faire du sport est un défi.

 3)     Quelles sont les trois choses uniques que doit faire un expatrié à Mumbai ?

1.        Après avoir visité les 10 lieux touristiques que chaque guide recommande, range ton plan (qui n'est de toute façon pas d'une grande utilité à Mumbai), saute (et ce n’est pas une image) dans un train local et fais ton Indien dans la ville, perds-toi !! Marcher n'est pas facile – les trottoirs sont inégaux (lorsqu'il y en a), la circulation folle – mais si tu as un peu de chance, tu tomberas sur un « village » patrimoine (un village dans la ville avec de  calmes ruelles et d’exquis bungalows ancestraux)*.

2.        Une fois que tu as la face crâmée, la chemise trempée, les pieds qui puent, les oreilles qui bourdonnent, respire un grand coup et souviens-toi que tu es un expatrié ! Et en tant que tel tu as le choix de prendre de la hauteur – en allant par exemple sur la terrasse au 36ème étage du FourSeasons. Mais attention, siroter un Mojito en regardant le soleil se coucher sur les bidonvilles n'est pas aussi facile qu'il paraît : il faut du temps pour surmonter le sentiment de culpabilité que l’on a en dépensant plus dans un cocktail que ce que la plupart des gens gagnent en une semaine... Mais dépenser du temps (et de l’argent) dans des brunchs à la piscine d’un cinq étoiles, des après-midi au spa, des diners au Peshawri peuvent en fait s'avérer très utiles pour rendre le quotidien supportable !

3.        Mumbai est célèbre en Inde pour ses spécialités culinaires de rue alors ne sois pas timide ! Essaye le bhel puri, le pani-puri, le vada-pao, le dosa, la cervelle de chèvre (à Bademiya). Il se peut que tu fasses l’expérience de quelques turbulences digestives, mais le risque est moindre à Mumbai qu’à Delhi, connue pour les diarrhées que file la bouffe de rue (voir l’expression « Delhi belly ») ! Au fur et à mesure que tu te transformeras en Mumbaikar, manger deviendra certainement ton passe-temps favori et tu passeras pas mal de temps à faire la chasse aux nouveaux restaurants**.

 4)     Quels sont les trois conseils qu’un expatrié doit garder à l'esprit tout en explorant Mumbai ?

1.        Mumbai est relativement sûre, ne sois pas paranoïaque (sur le vol, les attaques etc.).

2.        Bois beaucoup d'eau car la ville peut te vider de ton énergie très rapidement !

3.        Demande de l’aide aux Indiens plutôt qu’à ton iPhone. Si possible apprends un peu d’Hindi, les gens apprécient vraiment...

 5)     Aurais-tu une anecdote drôle, mémorable ou attachante de tes explorations de Mumbai ?

 Un jour j’ai emmené mes parents visiter le Victoria Gardens. Je ne savais trop pas à quoi m'attendre donc après avoir vu la statue d'éléphant qui vient en fait des grottes d'Elephanta, je pensais que nous avions fait le tour des jardins. Mais c’est alors que j'ai repéré une file d'attente monstrueuse et me suis dit qu’il devait y avoir un truc à voir. Alors comme tout bon Indien, nous nous sommes mis dans la queue, sans poser de question. Vingt minutes plus tard, nous avons découvert que nous étions au zoo et nous, trois péquins blancs, attirions plus l’attention que les vrais animaux du zoo ! En quinze minutes nous étions dehors, étouffé par la chaleur et les regards de la foule (faut dire que pour couronner le tout, c’était l'Aïd (donc férié) et un dimanche et toute la population musulmane de Mumbai semblait s’être concertée pour fêter ça au zoo !

 6)     Quelles sont les trois choses qu'un Indien doit garder à l'esprit en visitant ton pays d'origine ? Et les trois choses uniques que tu recommanderais à un Indien ?

 1.        Les Français sont réservés et peuvent passer pour « froids » voire grossiers quand ils sont accostés dans la rue. Apprends quelques mots de Français, juste assez pour briser la glace, et ils seront sans doute plus sympas !

2.        La cuisine française est incroyable. Certes il n'y a pas beaucoup de plats végétariens dans les menus, mais demande au serveur et il saura te conseiller et le chef saura te faire un plat sans viande ! Emporte ton Tabasco si tu crains vraiment la « fadeur » !

3.        Découvrir la France exige de beaucoup marcher donc fais le plein d'énergie et de bonnes chaussures !

 * Va à Chor Bazar (sorte de marché aux puces), le réservoir de Banganga (Malabar hill), Ranwar village (Bandra), Khotachiwadi (Girgaon).

** C’est ainsi que tu mettras sur ton tableau de chasse la meilleure pizza italienne (Pizza Metro), les crêpe françaises (Suzette), le pain belge (LePainQuotidien), les sushis japonais (Aoi), les fajitas mexicaines (Sancho), les hamburgers américains (HardRockCafé), qui te permettront tous  d'oublier, le temps d'un dîner, que tu vis en Inde ! (et des fois (juste des fois)) tu as en besoin !

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mardi, 18 mars 2014

Les tribulations d’une Parisienne devenue Mumbaikar à Paris…

Il me faut souvent un moment pour me remettre du vol de nuit, et peut-être surtout des derniers mois passés en Inde (oui la vie en métropole indienne fatigue, tous les sens sont tout le temps sollicité, la foule, le bruit etc.) : je dors quasiment vingt-quatre heures après l’atterrissage !

Mais dès que j’ai récupéré je redécouvre ces petits trucs que j’avais oubliés et qui m’apporte tant de joie. Et je découvre ces petits trucs auxquels je me suis habituée en Inde et qui me manque…

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Par exemple, quel bonheur d’être une touriste à Paris (la plus belle ville du monde ;) ) surtout quand j’arrive au mois de mars et que le climat est printanier avec le soleil et le ciel bleu ! Quel plaisir de se balader des heures dans les rues parisiennes sans rien d’autre à faire que de regarder autour de moi, les monuments, les gens, la pleine lune derrière les nuages… Les autorités crient au pic de pollution ?? J’ai bien la gorge sèche mais il me semble que c’est surtout à cause de la sécheresse (dans tout climat n’avoisinant pas les 80% d’humidité, j’ai désormais les lèvres qui gercent et de la peau de serpent qui apparaît sur les jambes au bout de quelques jours) : pic ou pas pic, Mumbai est au moins 3 fois plus polluée que Paris* ! Et puis impossible de songer à déambuler rêveusement là-bas : les villes indiennes n’ont pas été conçues pour les piétons. Et puis, une fois que mes pieds ont bien battu le pavé, que la nuit est tombée, entraînant avec elle les températures, je regrette un peu de ne pas pouvoir simplement héler un rickshaw, ou (soyons fou !) un taxi…

La joie de pouvoir se mettre en terrasse et commander un croque-monsieur, ou dans un bistrot et manger du foie gras poêlé suivi d’escargots et de ris de veau et pour finir d’un mi-cuit pas cuit au chocolat ! L’hallu quand la note arrive (même dans des restos qui ne payent pas de mine) : on est jamais loin de la centaine d’euros par personne – qui mange bien boit bien et je (re)découvre le goût des Français pour le vin ! J’ai invité récemment trois amis à Mumbai avec 5 plats, une demi-bouteille de vin et une carafe de bière pour 35 euros !! Et le porte-monnaie n'est pas le seul à prendre cher... Mon estomac, ou mon foie, s'est carrément mis en grève ! Faut dire je suis quasiment devenue végétarienne, par convenance...

La joie de prendre le métro (hors des heures de pointe) et d’être juste un mouton dans la masse. Personne qui me regarde comme si j’étais une sorte d’extra-terrestre : je suis à nouveau A-NO-NY-ME… Mais je perds le contrôle avec ma sale habitude de fixer les gens – tellement de gens bien habillés partout, des touristes, des étudiants, des gens beaux, des gens moches, je ne sais plus où donner des yeux ! – et finis par attirer le regard. Et puis la surprise quand je refuse de monter dans un taxi à trente mètres de chez moi et que le chauffeur me demande d’au moins prendre son numéro parce que je lui plais !

La joie de comprendre tout ce qui se dit ! De pouvoir à nouveau écouter les conversations des tables voisines !! Et puis vite ce sentiment de trop-plein d'informations qui me fait « décrocher » dans les conversations et de retourner dans une bulle que je me suis créée lorsque je ne comprends rien à rien et qui laisse grande place à l’imagination... Pour l’anecdote, je montais un jour dans un rickshaw au Kerala et mon collègue trouvait fou de ne rien comprendre à ce que lui disait le chauffeur (qui ne parlait ni Hindi ni Anglais, seulement le Malayalam). Il ne me restait qu’à lui souhaiter bienvenu dans mon monde !!

Le désagrément de trouver tous les magasins fermés le dimanche et de devoir réinventer des activités. La joie de partager des activités centrées autour de la famille le dimanche (du coup ;) ) !

La joie de retrouver ma famille ! Et la peine de laisser un peu de mon cœur en Inde…

 

*Mumbai has an index of 92.7 and ranks 15 of the most polluted cities whereas Paris is 115 with 62.5 (source: http://www.numbeo.com/pollution/rankings.jsp) ;Pic à 82 ces jours-ci à Paris : http://www.airparif.asso.fr/indices/resultats-jour-citeair. In 2008, the annual mean concentration of particulate matter of less than 10 microns of diameter (PM10) was 38 micrograms per cubic metre vs 132 for Mumbai (source: http://worldbank.tumblr.com/post/41207322814/outdoor-air-...)