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lundi, 23 janvier 2017

L'OCI (d'épouse d'Indien) pour les nuls

Après dix ans d’aventures visa-esques vint enfin le temps de mettre fin à cette histoire de rendez-vous annuels, d’aller-retours, de changements de règles, de frustration. Bref, je complètai en aout deux ans de mariage, m’ouvrant le droit de postuler pour devenir une ‘Overseas Citizen of India’ (OCI), et par-là même gagner le droit de vivre et travailler en Inde sans autre visa que cette carte OCI. A vie steuplé. Enfin tant que mon mariage tient la route. Car c’est au fait d’être l’épouse d’un Indien que je tiens le droit à cet illustre honneur.

Pour faire simple, au bout de deux ans de mariage, je pus enfin faire ma demande d’OCI. Tu penses bien que j’étais prête le jour J – i.e. le jour de mon anniversaire de mariage. J’attendis quand même d’avoir une fenêtre de libre dans mon agenda et ne pus me rendre au Foreign Registration Office de Delhi que six (longs) jours plus tard. Avec les papiers suivants (mentionnés dans le document suivant ou sur le site officiel sur lequel il faut faire sa demande) :

  1. Mon passeport (avec mon visa actuel et mon formulaire d’enregistrement au FRRO) / également à uploader sur le site
  2. Le passeport de mon mari / également à uploader sur le site
  3. Notre certificat de mariage / également à uploader sur le site
  4. Une photo de moi-même et une autre de ma signature / également à uploader sur le site avec les formats requis
  5. Notre bail (pas demandé, mais dans le doute, et puis ils nous l’ont demandé au final)
  6. Le formulaire pré-rempli sur le site
  7. Un ‘indemnity bond’ certifié par un notaire avec un ‘stamp’ de 100 roupies (pas non plus demandé mais j’en avais souvent entendu parler, alors dans le doute, et d’ailleurs ils l’ont gardé) / voir un exemple de ce document ici
  8. Un DD (Demand Draft) de 15,000 Roupies à l’ordre du ‘Pay  and  Accounts  Officer  (Secretariat), Ministry of Home Affairs’ payable at New Delhi

Passons que le type du FRRO se moque de moi en vérifiant la date de mon mariage et de mon dépôt de dossier – du genre elle est pressée celle-là ! Alors c’est pas que ce soit le Saint Graal cette OCI, mais j’ai entendu que ça prenait plus de trois mois et mon visa expire dans cinq et franchement si je pouvais m’éviter de retourner au FRO de Gurgaon…

Après un accès de franche rigolade il reprend son sérieux pour me sortir une règle de derrière les fagots : il faut avoir résidé plus de huit mois dans une ville pour postuler (pas six ni douze, non, huit). Evidemment cette obligation n’est mentionnée nulle part sur le site et elle vient juste me faire chier parce qu’il me reste trois mois à compléter. 24 mois que j’attends, c’est à en pleurer. D’ailleurs en voyant ma tête – ou peut-être ai-je piqué une petite gueulante, je me souviens plus – l’officier accepte mon dossier en me mettant en garde « si c’est rejeté ce sera pas ma faute ».

Il me faut ensuite uploader le passeport de mon mari dans la catégorie ‘Proof of India Citizenship’. Petit coup de stress à sortir l’ordinateur, le dongle wifi etc. Mais ça marche ! Je repars avec un numéro en poche et toute positive !!

Mais ça aurait été trop facile n’est-ce pas ?

Deux semaines plus tard je reçois un mail me demandant de soumettre à nouveau mon certificat de mariage. Et quand j’obtempère, ils m’expliquent que la mention ‘marriage certificate registered under Special Marriage Act, 1954’ qui est absente sur mon certificat fait à Mumbai. Et alors là, la partie de plaisir commence.

a. Nous nous rendons à la cour des mariages de Gurgaon pour enregistrer notre mariage à nouveau. C’est illégal.

b. Nous essayons de trouver un agent pour faire modifier notre certificat à Mumbai. La cour de Bandra répond que c’est leur certificat standard et ils ne changeront rien, mais on peut peut-être faire signer un affidavit. Sauf que le gars qui nous a mariés vient d’être muté et son remplaçant est en vacances. Et là-dessus l’agent cesse de répondre au téléphone.

c. Il nous reste l’option de ré-enregistrer notre mariage en se remariant, selon les avocats. Mais pas à Gurgaon parce que le système a changé et on ne peut plus les corrompre. Non il faut aller à Ghaziabad et aller faire des photos au temple et payer 15 000 roupies. Je l’aurais fait pour l’expérience tu imagines bien, sauf que ça me paraissait tellement incroyable… Et puis je voyais bien le coup où mon mariage serait enregistré en 2016 et pas en 2014 et où j’aurais encore deux ans à attendre (même si on m’assurait qu’antidater le document ne poserait pas de problème).

d. En désespoir de cause, je pensais envoyer mon Indien préféré plaider notre cause à Mumbai.

e. Et puis finalement, au bout de trois mois d’efforts et de stress, j’abandonnai. Qu’ils aillent se faire voir avec leur OCI…

inde,oci,frro,foreign registration officeDeux jours plus tard, je te mens pas, je recevai un message signifiant que ma demande était approuvée et que je devais envoyer un nouveau DD (l’ancien ayant expiré). J’osais pas y croire. Mais le lendemain un officier se pointait chez moi – une procédure normale, ils vérifient que j’habite bien là où je dis habiter. Et trois jours plus tard j’étais officiellement une Citoyenne Indienne (d’Outre-Mer) !!

lundi, 12 décembre 2016

Trekking au Népal en aout – Chapitre 5, Photos

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lundi, 05 décembre 2016

Trekking au Népal en aout – Chapitre 4, Annapurna Trek en août

Et nous voilà, une semaine plus tard, à Katmandou, dans les locaux (un peu pourris) de l’agence de voyage, qui nous donne des détails sur ce trek « assez facile ». Le premier jour va être un peu dur : après quatre heures de marche, vous aurez 2 000 marches à grimper. Mais le plus dur sera le troisième jour, à cause de l’altitude et des montées-descentes. Ah et sinon, vous avez tous des chaussures de randonnée ? Que nenni, mon père expert ès-randonnée avait déclaré que les sandales de trek passaient partout, et qu’elles étaient bien pratiques pendant la pluie. Pas faux en théorie, mais ça ne prenait pas en compte un paramètre non négligeable : les sangsues ! Et l’état très glissant du terrain. Fallait voir la tête de tout le monde : décomposés ! Et moi je commençais à me demander ce qui m’avait pris d’entraîner tout le monde dans cette galère…

Après une nuit dans la capitale dans un hôtel bourré de charme, malgré l’insistance du propriétaire pour qu’on recommande son établissement sur Tripadvisor, nous prenions la route pour l’aéroport et quelques 30 minutes de vol plus tard nous étions à Pokhara, la deuxième ville du pays.

Nous passâmes la nuit dans les hauteurs, dans une ‘tea guest-house’ sommaire mais très accueillante, malgré l’insistance du propriétaire pour qu’on recommande son établissement sur Tripadvisor. Il y avait une superbe vue sur le lac et la chaîne des Annapurnas derrière. Malheureusement, à cause du brouillard nous n’en vîmes rien… Et il fallut moins d’une demi-heure de marche sous la pluie (un entraînement avant le jour J, et l’occasion de voir un stupa), pour que les semelles des (vraies fausses) chaussures achetées au pote du proprio de mon frère se décollent… Ce trek s’annonçait plein de surprises !

M’enfin bon. Nous finîmes par nous mettre en route. Et là je vais te dire, « assez facile » au Népal, ça reste quand même du « plutôt difficile » pour un Français (surtout si une a un peu mal aux genoux et l’autre un polichinelle dans le tiroir).

D’abord, les 2 000 marches c’était un peu une blague. En fait les 80% du reste de TOUT le chemin étaient des marches !! Et on monte et on descend et on glisse !

Ensuite la pluie. Il faut bien compter avec deux heures de grosses saucées façon mousson par jour quand même. Et éviter le parapluie ‘I love Berlin’ acheté en souvenir, il est pas imperméable sur la durée. Pas plus que le K-Way Petit Bateau d’ailleurs. A part ça ce n’est pas insurmontable de marcher sous la flotte, ça rajoute même un certain charme ! On nous avait mis en garde contre le froid mais nous n’en avons pas souffert, un gros pull de temps en temps faisait bien l’affaire. Mais aussi nous ne fîmes pas d’ascension ni ne dépassâmes les 3 200 mètres. Nous eûmes même bien chaud quand il ne pleuvait pas. Et il faut voir le niveau d’humidité – en fait que ça soit la flotte ou la sueur, tu finis trempé pareil là-bas…

Pour les sangsues, ben faut juste être prévenu, y en a partout. Rien de bien méchant mais pour un citadin, ça peut surprendre…

Les ‘tea guest-houses’ sont convenables, pas besoin d’emmener de sac de couchage, juste peut-être un sac à viande. Et c’est grandement appréciable de pas dormir sous la tente en cette saison ! Faut juste pas trop compter sur les douches chaudes.

Et les montagnes ? Ben on les voit pas souvent… Le brouillard étant bien au rendez-vous. Ceci-dit ça rend la vue de l’Annapurna et de ses pics voisins quand ça se dégage assez exceptionnelle ! Donc on se dit que pas voir les sommets enneigés en permanence nous fait les apprécier un peu plus quand il y a une éclaircie !

Y a pas vraiment besoin de guide. La présence d’un Népalais alcoolique bouffi avec un vocabulaire anglais très limité et avare d’explications peut même se révéler irritante. Mais ça rassure quand même. Avoir un porteur c’est sympa, et ça crée de l’emploi. Ça permet aussi de trimballer suffisamment de tee-shirts secs. L’agence m’avait certifiée qu’un porteur serait là pour nous aider à porter deux bébés mais ses calculs resteront un mystère : six adultes pour soixante kilos, et trois porteurs qui se chargent chacun de vingt kilos, qui reste pour porter les bébés de 12 kilos ?? Les super maris !! En fait vingt kilos furent répartis entre deux porteurs et mes frères et les maris furent un peu aidés…

Quant à Bébé Samourai, il a kiffé ! Il a vu plein d’animaux, ce qui tombait bien vu qu’il était dans sa phase bruits de la ferme. Il a aussi aimé partager notre nourriture (même si il a perdu du poids) et dormir entre ses deux parents et sauté sur les épaules de ses ‘mamous’ (tontons en langage de l’Ile Maurice). Il est resté sagement dans son sac 6 heures par jour en râlant à peine – mais quand il râlait, bonjour l’angoisse !

L’avion ? Comme nous allions dans la deuxième ville du pays, Pokhara, je me doutais qu’on aurait pas les avions à 6 places et de fait nos avions de Buddha airline transportaient à peu près 60 passagers. Pas de turbulence, des petits sauts de puce de 30 minutes assez plaisants même, ne serait-ce pour la chaleur du premier vol. Béni soit la Népalaise qui a eu pitié de Bébé Samourai et nous a passé son éventail, qui nous servit même par la suite…

Et quant à ma copine enceinte, elle s’en sortit bien ! Marchant en silence la plupart du temps, vu qu’il lui fallait beaucoup d’énergie pour mettre un pas devant l’autre. Et à part une matinée un peu pénible avec une grosse envie de vomir, ses nausées la laissèrent en paix ! Le plus difficile était presque pour elle de s’occuper, le soir, d’un enfant plein d’énergie d’être resté sans bouger toute la journée… Et quand la mère peine à garder les yeux ouverts, c’est pas évident à gérer !! Parce qu’il lui les faut bien ouvert, les yeux, pour éviter quelques chutes spectaculaires et autres petits accidents.

En bref, c’était sportif mais très chouette, et assez unique. Le GROS avantage du trek en cette saison c’est que pas grand-monde n’y va. Parce que vu le nombre de guest-houses, on se dit facilement qu’en haute-saison c’est la queuleuleu ce trek.