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lundi, 03 juillet 2023

Les vacances en campervan pour les nuls – Roadtrip au Portugal - L'adaptation

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Dès le deuxième jour de van, nous entrâmes dans le vif du sujet de la vie en campervan, dans ce qu’elle a de plus scatologique. J’appris exemple à mes dépens qu’il faut fermer le clapet des toilettes avant d’actionner la  manette qui vide les besoins dans la cassette au risque de se mettre de l’urine plein la face. Qu’il faut fermer la manette quand on roule, au risque d’odeurs immondes et de splash de merde partout dans la cuvette, voire les murs si la cuvette n’est pas fermée.

Et puis nous nous posâmes des questions existentielles : quelle est la fréquence optimum de vidage de la cassette et des eaux sales ? Tous les jours comme recommandé par le gars de l’agence à cause des odeurs ? Ou tous les cinq jours comme le font d’autres van-men ? (De l’opinion de mon Indien préféré ces gars-là doivent être aussi constipés que moi et aller à la selle tous les cinq jours – lui s’il n’y va pas tous les jours, on le sent à son humeur). Au final, le tank d’eau sale devait être vidé maximum tous les deux jours (avec une douche chacun par jour et deux vaisselles, nous ne tenions pas plus longtemps avec nos cent litres) et nous en profitions à chaque fois pour vider la cassette des toilettes.

Notre première expérience de vidage de la cassette dans des toilettes de station essence pas prévus pour ça faillit nous dégoûter de le faire ! Vider le tout dans un trou adapté est bien plus agréable à la vue que des chiottes : quand l’eau marron est vidée et les morceaux de merde partis, il faut alors remplir d’eau et vider à nouveau. Pas facile sans tuyau et en remplissant une bouteille à un robinet pas étudié pour… Mon hindou de mari n’est heureusement pas trop dégoûté par cette activité, et je lui la déléguais bien volontiers.

En revanche, pour quelqu’un qui aime la propreté comme lui, la vie en van est un peu frustrante. Il passe son temps à passer le balais et secouer les draps, dérangé par la moindre miette et le plus petit grain de sable ! Et puis, pour la première fois de notre vie commune, c’est lui qui ne supporte pas le bruit (des trucs qui brinquebalent dans les placards) et il a d’ailleurs réglé le problème à grand renfort de slips et autres fringues. Après ça, nous entendions enfin la musique ! Enfin, cuisiner s’est révélé un peu compliqué pour lui, surtout quand il décida de préparer un dal. C’est qu’il faut de la place pour cuisiner indien, et une bonne ventilation pour les odeurs. Si le Grand Cali a au moins l’avantage de pouvoir se tenir debout à n’importe quel moment pour faire à manger, les deux plaques et le bout de table pour couper les légumes est légèrement insuffisant. Mais cela ne ralentit en rien l’enthousiasme de mon Indien préféré qui nous régala de plats (d’inspiration européenne) pendant tout le séjour. Avis à ceux qui ne mangent que des pates et des salades en van, on peut aussi se faire plaisir ! Le plaisir de manger la nourriture à laquelle on est habitué et qu’on fait soi-même est incomparable, pour le moral et le porte-monnaie ; en revanche, cela limite la découverte des plats locaux et occasionne un peu plus de travail, de préparation comme de nettoyage. Un autre grand plaisir est de dormir dans le même lit tous les jours – et v’là le confort du matelas du Grand Cali ! – et de ne pas avoir à faire ses sacs tous les jours. J’ai trouvé ça très reposant.

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A l'intérieur de Campi le campervan: vue de la cabine avant, les sièges de conduite tournés façon salon et le lit de Petit Samourai tiré pour la nuit

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A l'intérieur de Campi le campervan: vue de la cabine arrière avec la chambre parentale et la cuisine (plus porte de la douche/toilette à droite)

lundi, 19 juin 2023

Les vacances en campervan pour les nuls – Roadtrip au Portugal - Les préparatifs

Les billets pour la France pris deux mois à l’avance, il ne nous restait plus qu’à choisir une destination à partir de CDG. La Tunisie pour satisfaire nos envies méditerranéennes (climatiques, culinaires, culturelles, etc) ? La Grèce, l’Italie pour à peu près les mêmes raisons ? Le Portugal, les Açores ou le Cap Vert maintenant que la vie dans une ancienne colonie portugaise a excité notre curiosité lusitanienne ? À une semaine du départ, nous optâmes pour la Tunisie. Sauf que, depuis le Covid, le pays ne délivre plus de visa à l’arrivée pour les Indiens qui doivent aller à Delhi et attendre dix jours ouvrés. Nous nous rabattîmes donc sur le Lisbonne et achetâmes les billets cinq jours avant le départ. Dans la foulée, mon Indien préféré me souffla l’idée de partir en camping-car (campervan pour les djeuns) et je pris la balle au bond. Mais quel véhicule choisir ? Mes souvenirs d’enfance, au camping de Gruissant en caravane, remontent à trop loin pour être d’une quelconque utilité.

En regardant quelques sites, je découvris les options qui s’ouvraient à nous. Avec ou sans toilette / douche ? Couchage pour deux avec option tente ou pour quatre ? Avec clim/chauffage dans tout le van ou seulement dans la cabine quand il roule ? Avec ou sans marchepied automatique ? Avec quel type et capacité de frigo ? Pour une courte durée, le prix de base est dans les 100€ par jour et pour 25€ de plus, nous pouvions avoir deux couchages de deux, une toilette/douche, la possibilité de « vivre » à l’intérieur (se tenir debout pour cuisiner, tourner les sièges de conduite pour manger à table) et la clim, pas inutile me semblait-il, puisque la canicule battait son plein fin avril au Portugal. Pas trop hippie, plutôt bobo, mais totale indépendance, j’optai donc pour le Grand California de Volkswagen. Avec boîte automatique s’il vous plaît, on ne se refuse rien ! (De nombreuses compagnies proposent des vans de location. Je choisis la mienne parce que son parking était situé à Lisbonne même et parce que la personne à l’autre bout du chat a été absolument géniale avec la novice que j’étais. Et ce service client n’a pas déparé de tout le voyage, un énorme plus quand on comparait avec d’autres van-men.)

Je regardai ensuite quelques blogs pour savoir quoi prendre pour un premier voyage – lampe externe ? Enceinte Bluetooth ? Couteau Suisse ? Draps et serviettes ? Tente ? Chaises ? Tout peut être ajouté à la location et nous n’avions qu’à prendre nos serviettes (au lieu de payer 10€) et notre tapis de yoga, car le van venait tout équipé, jusqu’à la râpe à gruyère et les ceintres. Il ne lui manquait, à la réflexion, que les cales pour qu’il soit bien droit en stationnement (et sur ce modèle c’est important car sinon le frigo surchauffe, produit de la glace qui fond et dégouline sur tous les produits), et un câble pour remplir le réservoir d’eau, même si les embouts ne sont pas les mêmes partout.

Quant à l’itinéraire… Nous avons à peine eu le temps de coucher les grandes lignes avant de partir. Mon Indien préféré voulait voir l’Algarve et le Douro – c’est ballot ils sont à des bouts opposés du pays. Nous partions donc la fleur au fusil !

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La 1ère traversée de l'Atlantique Sud en avion par les Portugais Carlos Viegas Gago Coutinho, navigateur, et Artur Sacadura Freire Cabral, pilote en 1922 - Musée maritime de Lisbonne

 

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Après deux jours à arpenter la capitale en plein long week-end de mai et vacances scolaires françaises, j’étais épuisée de la ville. Poireauter dans un magasin indien pendant trente minutes pour acheter des épices que mon Indien préféré avait oublié d’emmener – et qu’il trouve utiles, à raison, pour se faire des amis sur la route –, je rêvais vraiment de prendre la route. Nous découvrîmes la bête à Lisbonne. Le type de l’agence nous expliqua comment vider la cassette des toilettes et le tank d’eau sale. Comment remplir celui d’eau propre. Comment brancher l’électricité, sortir le store, utiliser le panneau de commandes. Et roule ma poule, nous partîmes au son, cling clang, de la vaisselle qui s’entrechoque. Impressionné par la taille du « Grand Cali » et les panneaux routiers, mon Indien préféré me laissa bravement prendre le volant. Bibi a réussi à s’imposer sur les routes indiennes, c’est pas un campervan qui va lui faire peur ! (En fait si, un peu, mais l’heure n’était pas au doute.)

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J’avais lu avant le départ que le camping sauvage est interdit au Portugal depuis 2021 et que les amendes variaient entre 120€ et 600€ en zone protégée. En fait, il est toléré dans beaucoup d’endroits jusqu’à 48h. Pour mieux comprendre tout ça, il est indispensable de télécharger l’appli park4night. (Au bout de quatre nuits j’ai découvert qu’on avait beaucoup plus d’options en ouvrant un compte, gratuit – ce n’est qu’alors que les endroits pour dormir gratuitement sont apparus ! Et deux nuits plus tard, j’ai pris l’option mensuelle à 2,29€ et découvert une myriade d’autres options, dont celle très utile qui te dit où vider tes eaux sales). C’est sur cette appli que, pour notre première nuit, j’ai trouvé l’option d’un « home stay » (camping chez l’habitant), à deux heures de Lisbonne et proposant de l’eau, de l’électricité mais pas de vidange (des toilettes ou de l’eau de la douche / vaisselle). Nous arrivâmes chez André à la tombée de la nuit et il prit soin de nous comme un père. Il nous mit une cale, nous expliquant au passage l’importance d’être bien à plat pour le compresseur du frigo et l’écoulement de l’eau dans la douche). Il insista pour nous donner une prise anti-moustiques, se moquant des moustiquaires que nous exhibions pourtant fièrement (chaque ouverture en possédant une) et nous offrit une bière. Si la clim dans la cabine s’est révélée inutile avec les 13 degrés ambiants la nuit, un peu de chauffage mit tout le monde à l’aise !

lundi, 21 novembre 2022

Chronique d’une Parisienne qui quitte Delhi pour Goa – 3. Quitter Delhi

Après six semaines de tri, je pense que je ne recevrai plus jamais un cadeau avec le sourire ! Des fringues, des livres, des chaussures, des jouets, fini la grande consommation… (Et je ne suis même pas dépensière, et je n’aime même pas le shopping.) Les gardiens de notre résidence ont fait une première razzia. J’ai déposé des livres francophones dans une librairie. Et bourré le reste dans le coffre d’une copine qui prévoyait d’aller à une ONG.

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Pour les meubles, la marketplace de Facebook m’a bien aidée, plus que le réseau de voisinage. Les gens autour de moi vivent dans des maisons qui coûtent plus de 800 000 euros et marchandent comme des tapis pour 8 euros – est-ce là le secret pour s’enrichir ? Certains ont ouvert leur portefeuille pour la dizaine de peluches de naissance que je n’avais pas réussi à redonner – presque huit ans mais en parfais état ! – mais pour leurs chiens ! Enfin, cet exercice de réseautage m’a permis de rencontrer une voisine qui ne m’a rien acheté mais m’a filé un gros tuyau : le contact d’un architecte qui a construit sa maison dans les montagnes à Mukateshwar (et qu'elle loue, singing-winds) et qui a déménagé à Goa. C’est lui qui nous a recommandé l’école dans laquelle nous avons inscrit Petit Samourai.

Bouger en milieu d’année ne s’est pas avéré évident du point de vue des écoles. Nous en avions identifié 3 qui n’étaient pas conventionnelles – à comprendre qui sortaient du système indien très compétitif et basé sur le par-cœur. D’après les photos de leur site, TLC promettait surtout d’apprendre aux enfants à faire pousser du riz et collecter des ordures sur la plage. Le concept ne m’aurait pas déplu mais le contraste aurait été trop grand avec son école précédente et sans doute la future. Paradise plaît visiblement aux étrangers mais les locaux sont trop petits et je n’ai rien compris à leur système. Shiksha Niketan nous a plu parce que c’est une réplique architecturale de l’école de Gurgaon en miniature. Nous avons été appelés pour une évaluation au pied levé : j’ai pris les billets à midi et à 17 heures Petit samourai et moi-même étions dans l’avion. Avec tous ces chamboulements j’ai oublié de demander à l’école ses valeurs. Heureusement. Car si Petit samourai se fit très bien à son environnement, son père se fit un peu moins bien aux remontrances quasi journalières : il n’écrit pas assez bien puis, une semaine plus tard, il n’écrit pas assez vite. La philosophie de l’ancienne école était « a place where I can be me », et il n’était pas très à cheval sur l’écriture, notamment cursive. Mon Indien préféré était prêt au bout de deux semaines à changer d’école mais les choses se sont tassées d’elle-même et si les devoirs sont toujours quelque chose de nouveau et de déplaisant pour nous trois, cela va mieux.

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Et puis vint la question du transport. Nous avons longtemps caressé l’idée d’un road trip, un projet que j’ai depuis mon déménagement de Delhi à Mumbai en 2013. Mais il fallait compter 5 jours en conduisant 9 heures par jour, je ne voyais pas l’intérêt de se dépêcher autant. Enfin, ce n’était pas le moment idéal pour moi de prendre des congés. Restait l’avion avec Air India – les autres compagnies ne prenant pas les animaux. Mais nos plantes ? Mon indien préféré en avait donné certains mais il était très attaché à d’autres – c’est d’ailleurs dans notre jardin qu’il a craqué une petite larme au moment du départ... Alors après bien des atermoiements et beaucoup de billets achetés et annulés, nous prîmes le train… départ à 6 heures du matin de Delhi. Nous sommes arrivés à 4:30 à la gare pour prendre le billet du chat. L’horaire était tellement assommant que nous n’eûmes pas le temps d’être tristes ou excités. Et puis il y a eu le remue-ménage pour trouver le comptoir des billets pour animaux. Mais un quidam nous dit que ce n’était pas nécessaire et le staff du train nous recommanda de juste cacher la boîte au moment du contrôle des billets et c’est passé. Nous avions une cabine pour nous 4 puisque la nounou était du voyage et les 24 heures se sont passées sans encombre !

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A suivre…