mardi, 04 décembre 2012
Parce qu'une fille reste une fille...
Les Indiens sont relativement frileux, pas trop aventuriers. Surtout en Inde.
Faire venir mon assistante à un meeting un soir a été tout une histoire… Il a fallu que tout le bureau appelle les parents et en plus son beau-frère est venu faire le chaperon. De quoi les parents avaient peur j’en sais rien, mais ils avaient sacrément peur. Alors évidemment vu mon statut, une fille toute seule en Inde depuis 6 ans, ça me dépasse un peu.
Et ce genre d’attitude n’est pas l’exclusivité de personnes de la classe moyenne inférieure (c’est chiant d’être politiquement correct, ça fait des expressions à rallonge). Par exemple mes copines de la classe supérieure supérieure m’ont chié une pastèque l’autre jour parce que je voulais rentrer chez moi en voiture à 2 heures du mat’ et que selon elles une fille au volant la nuit c’était dangereux (pour la fille, pas pour les autres, je vous vois venir ! – encore que dans mon cas j’aurais plutôt tendance à être le danger…).
Elles m’ont par exemple demandé d’enfiler un pull par-dessus ma robe. Et je me suis fait mes 25 minutes de bagnole sans encombre, et sans pull.
Quand j’ai annoncé a une copine indienne, qui est en ce moment en vadrouille au Vietnam que je comptais traverser l’Inde de Delhi à Mumbai elle m’a dit cash « non tu peux pas faire ça ! ». Je lui ai dit d’arrêter de faire sa maman… Ceci-dit c’est marrant, une copine française a eu la même réflexion !! Même pas peur !!
08:00 Publié dans Expatriation (en Inde et ailleurs), Histoires de Samouraï | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : inde, femme, sécurité | Imprimer |
Facebook |
vendredi, 30 novembre 2012
Moment de solitude au bureau d'immatriculation
Quelques mois après avoir acheté une voiture, il faut aller chercher les plaques de « haute sécurité ».
Il semblait évident aux types de Hyundai que ce n’était pas eux qui fournissaient les plaques, et c’est à peine si ils m’auraient indiqué où aller… Enfin, ils se sont exécutés en se marrant comme des baleines…
Je pressentais déjà le pire…
J’ai compris pourquoi ils rigolaient comme ça en arrivant à l’endroit indiqué. J’ai apprécié qu’ils me donnent suffisamment d’informations pour que mon GPS se repère. Parce que la boutique des plaques est minuscule. On la reconnaît facilement parce qu’il doit y avoir vingt types qui s’accrochent aux deux mètres de grille en agitant des papiers…
J’ai tenté l’insertion parce que je n’ai peur de rien. Je me disais aussi que peut-être ils seraient sympas en voyant une étrangère. Que dalle. C’était chacun pour sa peau… Enfin, j’ai réussi à capter le regard de l’employé qui m’a fait entrer dans le Saint des saints, a pris mon papier et m’a indiqué d’aller attendre dans ma voiture.
J’ai patienté. Et puis quand ils sont arrivés pour me changer mes plaques, j’ai décidé d’aller regarder. Un gros type est venu me parler, un peu trop fort, un peu trop vite. J’ai fini par comprendre qu’il voulait que j’aille prendre mon sac à main sur le siège passager. Avec la fenêtre ouverte, c’était facile à embarquer !
De toute façon je suis allée me remettre à l’abri dans l’habitacle parce que cinq mecs commençaient à se battre devant ma voiture, dieu seul sait pourquoi…
Mais mission accomplie !!
Au menu pour la suite : le truc de la pollution et le permis de conduire...
08:00 Publié dans Expatriation (en Inde et ailleurs), Histoires de Samouraï, IncredIble India, Les insolites de l'Inde en photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : inde, voiture, plaques d'immatriculation | Imprimer |
Facebook |
samedi, 24 novembre 2012
Histoires pneumatiques
Alors pour ceux qui suivent je conduis désormais depuis le mois de juin.
Je suis passée experte dans le dépassement des rickshaws à pédale mais je suis toujours un peu surprise quand la voiture de devant déboîte et que je me retrouve face à une vache. Ou un zébu. Ils pullulent dans ma zone industrielle…
Ma voiture c’est un grand plaisir. C'est ma liberté. Au-delà c’était un peu une nécessité dans une ville comme Delhi. La contrepartie du meilleur confort de vie dû à davantage d’espace (comparé à Mumbai), c’est qu’il n’y a pas grand-chose à portée de jambe.
Mais ma voiture c’est aussi une source d’emmerdes. D’abord il faut la laver tous les jours sinon tu la reconnais pas. Par exemple je n’ai pas lavé le toit depuis un moment et on dirait qu’elle a une perruque blanche. La classe internationale… Alors évidemment personne ne lave sa voiture soi-même – pour 8 euros par mois, n’importe qui le fait pour toi. Mais je n’ai pas pris le temps de demander, et j’aime bien ce moment intime avec ma voiture. Sauf que généralement je dois (impérativement) la laver le matin quand je suis déjà en retard, et bien habillée. Arrivée pleine de boue au bureau, je kiffe…
D’autres petits désagréments, c’est par exemple le trou du cul qui me dégonfle mes pneus régulièrement… La première fois que c’est arrivé, c’est mes collègues qui m’ont indiqué que j’avais un pneu à plat. Je sentais/entendais bien qu’il y avait un truc bizarre mais sans arriver à identifier quoi ! J’aurais presque paniqué… On fait quoi avec un pneu crevé en Inde hein ?? J’ai soupesé sérieusement l’option de m’asseoir et de pleurer comme si le monde venait de s’écrouler – après tout je suis une fille, et passablement fatiguée…
Mais un collègue et notre petit garde de sécurité est venu à ma rescousse et a changé mon pneu en deux deux !
Ensuite je suis allée à la station essence. Ils ne faisaient pas dans le pneu et m’ont indiqué un endroit à pétaouchnok. N’écoutant que ma conscience, je suis allée à la station essence à deux cents mètres de là. Et là bingo, y avait une échoppe de réparateur de pneus !
J’ai eu un peu honte de voir un môme de douze ans arriver à enlever une roue dans la nuit noire mais il a très bien géré son affaire ! Chacun son truc à la fin… Il n’a pas détecté de crevaison et m’a remis mon pneu. Le tout pour vingt roupies (un tiers d’euro).
Le lendemain l’autre pneu faisait la gueule. Je suis retournée chez mon pote et on a regonflé tout ça. J’y retourne même régulièrement vu que j’ai pas attrapé le petit plaisantin qui s’éclate avec mes pneus… Et le meilleur dans l’histoire, c’est que je prends la situation avec philosophie. Je pense qu’il y a six ans j’aurais hurlé au vandale et fait un scandale dans tout le quartier ! Maintenant je vais stoiquement chez le pneu walla. Comme quoi…
08:00 Publié dans Expatriation (en Inde et ailleurs), Histoires de Samouraï | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : inde, voiture, conduire, pneu, crevaison | Imprimer |
Facebook |