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lundi, 19 juin 2023

Les vacances en campervan pour les nuls – Roadtrip au Portugal - Les préparatifs

Les billets pour la France pris deux mois à l’avance, il ne nous restait plus qu’à choisir une destination à partir de CDG. La Tunisie pour satisfaire nos envies méditerranéennes (climatiques, culinaires, culturelles, etc) ? La Grèce, l’Italie pour à peu près les mêmes raisons ? Le Portugal, les Açores ou le Cap Vert maintenant que la vie dans une ancienne colonie portugaise a excité notre curiosité lusitanienne ? À une semaine du départ, nous optâmes pour la Tunisie. Sauf que, depuis le Covid, le pays ne délivre plus de visa à l’arrivée pour les Indiens qui doivent aller à Delhi et attendre dix jours ouvrés. Nous nous rabattîmes donc sur le Lisbonne et achetâmes les billets cinq jours avant le départ. Dans la foulée, mon Indien préféré me souffla l’idée de partir en camping-car (campervan pour les djeuns) et je pris la balle au bond. Mais quel véhicule choisir ? Mes souvenirs d’enfance, au camping de Gruissant en caravane, remontent à trop loin pour être d’une quelconque utilité.

En regardant quelques sites, je découvris les options qui s’ouvraient à nous. Avec ou sans toilette / douche ? Couchage pour deux avec option tente ou pour quatre ? Avec clim/chauffage dans tout le van ou seulement dans la cabine quand il roule ? Avec ou sans marchepied automatique ? Avec quel type et capacité de frigo ? Pour une courte durée, le prix de base est dans les 100€ par jour et pour 25€ de plus, nous pouvions avoir deux couchages de deux, une toilette/douche, la possibilité de « vivre » à l’intérieur (se tenir debout pour cuisiner, tourner les sièges de conduite pour manger à table) et la clim, pas inutile me semblait-il, puisque la canicule battait son plein fin avril au Portugal. Pas trop hippie, plutôt bobo, mais totale indépendance, j’optai donc pour le Grand California de Volkswagen. Avec boîte automatique s’il vous plaît, on ne se refuse rien ! (De nombreuses compagnies proposent des vans de location. Je choisis la mienne parce que son parking était situé à Lisbonne même et parce que la personne à l’autre bout du chat a été absolument géniale avec la novice que j’étais. Et ce service client n’a pas déparé de tout le voyage, un énorme plus quand on comparait avec d’autres van-men.)

Je regardai ensuite quelques blogs pour savoir quoi prendre pour un premier voyage – lampe externe ? Enceinte Bluetooth ? Couteau Suisse ? Draps et serviettes ? Tente ? Chaises ? Tout peut être ajouté à la location et nous n’avions qu’à prendre nos serviettes (au lieu de payer 10€) et notre tapis de yoga, car le van venait tout équipé, jusqu’à la râpe à gruyère et les ceintres. Il ne lui manquait, à la réflexion, que les cales pour qu’il soit bien droit en stationnement (et sur ce modèle c’est important car sinon le frigo surchauffe, produit de la glace qui fond et dégouline sur tous les produits), et un câble pour remplir le réservoir d’eau, même si les embouts ne sont pas les mêmes partout.

Quant à l’itinéraire… Nous avons à peine eu le temps de coucher les grandes lignes avant de partir. Mon Indien préféré voulait voir l’Algarve et le Douro – c’est ballot ils sont à des bouts opposés du pays. Nous partions donc la fleur au fusil !

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La 1ère traversée de l'Atlantique Sud en avion par les Portugais Carlos Viegas Gago Coutinho, navigateur, et Artur Sacadura Freire Cabral, pilote en 1922 - Musée maritime de Lisbonne

 

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Après deux jours à arpenter la capitale en plein long week-end de mai et vacances scolaires françaises, j’étais épuisée de la ville. Poireauter dans un magasin indien pendant trente minutes pour acheter des épices que mon Indien préféré avait oublié d’emmener – et qu’il trouve utiles, à raison, pour se faire des amis sur la route –, je rêvais vraiment de prendre la route. Nous découvrîmes la bête à Lisbonne. Le type de l’agence nous expliqua comment vider la cassette des toilettes et le tank d’eau sale. Comment remplir celui d’eau propre. Comment brancher l’électricité, sortir le store, utiliser le panneau de commandes. Et roule ma poule, nous partîmes au son, cling clang, de la vaisselle qui s’entrechoque. Impressionné par la taille du « Grand Cali » et les panneaux routiers, mon Indien préféré me laissa bravement prendre le volant. Bibi a réussi à s’imposer sur les routes indiennes, c’est pas un campervan qui va lui faire peur ! (En fait si, un peu, mais l’heure n’était pas au doute.)

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J’avais lu avant le départ que le camping sauvage est interdit au Portugal depuis 2021 et que les amendes variaient entre 120€ et 600€ en zone protégée. En fait, il est toléré dans beaucoup d’endroits jusqu’à 48h. Pour mieux comprendre tout ça, il est indispensable de télécharger l’appli park4night. (Au bout de quatre nuits j’ai découvert qu’on avait beaucoup plus d’options en ouvrant un compte, gratuit – ce n’est qu’alors que les endroits pour dormir gratuitement sont apparus ! Et deux nuits plus tard, j’ai pris l’option mensuelle à 2,29€ et découvert une myriade d’autres options, dont celle très utile qui te dit où vider tes eaux sales). C’est sur cette appli que, pour notre première nuit, j’ai trouvé l’option d’un « home stay » (camping chez l’habitant), à deux heures de Lisbonne et proposant de l’eau, de l’électricité mais pas de vidange (des toilettes ou de l’eau de la douche / vaisselle). Nous arrivâmes chez André à la tombée de la nuit et il prit soin de nous comme un père. Il nous mit une cale, nous expliquant au passage l’importance d’être bien à plat pour le compresseur du frigo et l’écoulement de l’eau dans la douche). Il insista pour nous donner une prise anti-moustiques, se moquant des moustiquaires que nous exhibions pourtant fièrement (chaque ouverture en possédant une) et nous offrit une bière. Si la clim dans la cabine s’est révélée inutile avec les 13 degrés ambiants la nuit, un peu de chauffage mit tout le monde à l’aise !

lundi, 12 décembre 2022

Chronique d’une Parisienne qui quitte Delhi pour Goa – 5. S’adapter à Goa

Ma première visite (de l’école, de l’appartement) a eu lieu en fin de mousson, quand il faisait grisâtre et très humide. Ça donnait moyennement envie… Mais arriver juste après, mi-octobre, a donné un tout autre éclairage. Sous le soleil tout passe mieux !

Enfin, en parlant de soleil… Nous sommes partis juste avant la vague de pollution annuelle dans la capitale, mais également juste au moment où nous arrêtions les ventilos, quelque deux semaines après avoir éteint les clims. Nous rentrions dans l’hiver, ma saison préférée dans le nord de l’Inde. Alors les 34 degrés au bord de la mer, un beau dimanche, je les ai en fait assez mal vécus ! (Je note pour plus tard de ne jamais déménager en Inde au fort de l’été ou lors de la mousson.)

La conduite. J’ai pris le volant assez rapidement, histoire de ne pas laisser le trac s’installer. Ce qui m’effrayait surtout, c’est l’étroitesse des routes, surtout que je ne calcule pas très bien les distances. Quand on se gare sur le côté pour laisser passer les autres, il faut faire un peu attention à ne pas tomber dans une trachée (creusée pour la pluie). Nos voisins ne sortent d’ailleurs jamais sans leur treuil… Il me reste à apprendre à conduire un scooter et acheter un vélo. Mais je peux déjà affirmer que la conduite à Goa n’a rien à voir, il y aurait presque de la galanterie sur les routes. Un bus m’a même laissé passer ! Du jamais vu à Gurgaon… (Il est par ailleurs compliqué de se déplacer sans véhicule personnel puisque Uber n’existe pas et les rickshaws sont rares.)

La faune. Les journées passant vite, j’ai eu l’idée une fois de profiter de la piscine après la tombée de la nuit. En arrivant au bord, j’ai vu du coin de l’œil une espèce de bâton bouger et entendu un plouf très discret. Ce serpent nageur coupa court à ma baignade et s’installa dans un trou du mur de la piscine pour la nuit ! Je regarde un peu plus où je mets les pieds maintenant. Il faut aussi apprendre à vivre avec les fourmis qui pistent la moindre miette. Un peu comme à Mumbai.

La nourriture. Je me suis rapidement habituée à avoir des crevettes, du porc, voire du bœuf, à portée de voiture ! Et, cerise sur le gâteau, certaines supérettes ont ici des licences d’alcool – en général réservées aux wine shops – et surtout je trouve du pisco ici. Enfin, Amazon livre. Ça prend un peu plus de temps qu’à Gurgaon mais à peine – je ne sais pas pourquoi j’avais imaginé que la logistique à Goa nous isolerait des produits que nous sommes habitués à consommer (comme une certaine litière pour chat).

L’eau. En parlant de chat : il a l’air de s’habituer gentiment à Goa. Il a magiquement cessé de pisser partout, preuve que son incontinence n’était due ni à une plomberie défaillante ni à une litière puante mais aux chats sauvages qui venaient le taquiner sans arrêt. Il est beaucoup plus propre depuis qu’il ne traîne plus dans le jardin et il est beaucoup plus câlin. Son eau n’a plus de vers, ce qui n’est pas plus mal – et je me demande maintenant quelle eau nous buvions, même après filtration.

La langue. Tout le monde parle anglais ici, ça repose, même si je commençais à apprécier l’hindi – qui est également parlé à Goa, en plus des 2 langues officielles de l’Etat que sont le konkani et le marathi.

Bref, pour une fille de la ville, le changement est assez radical et j’avoue que je dois m’adapter. Oui, vivre sous les cocotiers n’est pas forcément aussi évident qu’il y paraît ! Une fois que nous aurons des amis, je pense que ça sera plus facile.

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Coucher de soleil à Sangolda, Goa

A suivre…

lundi, 28 novembre 2022

Chronique d’une Parisienne qui quitte Delhi pour Goa – 4. Débarquer à Goa

A l’arrivée, nous attendait un appart un peu sale et pas grand-chose d’autre. Nous sortîmes prendre le petit-déjeuner et nous primes le soir l’apéro au bord de la mer, le tout dans une ambiance vacances. Le lendemain, je pris l’avion pour la France, laissant mon Indien préféré se débrouiller avec l’internet, l’école et les déménageurs – notamment en leur éclairant le chemin car les camions ne peuvent pas prendre toutes les routes à Goa. Il fit tout ça très bien pendant les dix jours de mon déplacement. Et je rentrai éclatée mais heureuse de retrouver ma famille, un appartement petit mais lumineux et aéré. Nous avons en plus deux paires de voisins qui, comme nous, ont quitté une mégalopole et ont des filles de l’âge de Petit samourai.

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Vint ensuite le temps de trouver des activités. Et là, surprise, il y a pléthore, bien plus qu’à Gurgaon. Sports et arts sont à portée de main ! 

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Pour moi-même j’ai trouvé un cours de yoga aérien, l’endroit où ma prof de Gurgaon a été formée. J’ai été un peu ambitieuse et le cours de niveau 2 m’a laissée en larmes. Dès que mes bleus disparaissent, je tente le niveau 1… Je caresse même l’idée d’acheter un vélo et d’y aller en pédalant. Ça ne me prendrait qu’une petite heure !

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Nous connaissons déjà quelques personnes à Goa, d’avant. Nous avons voulu en rencontrer de nouvelles et avons profité d’une fête d’anniversaire d’un camarade de notre fils. Comme j’ai été contente d’y trouver deux mères qui venaient de Delhi – qui eut cru que je dise jamais ça ! (Dans le reste de l’Inde, les delhiites ont mauvaise réputation, un peu comme les parisiens, mais en pire…) Me refaire des amis va demander un peu d’efforts, même s’il y a une grosse communauté d’étrangers qui vivent ici (notamment de retraités britanniques et de néo-hippies russes, ukrainiens et israéliens). En voir autant à la plage dimanche dernier m’a un peu remuée – un sentiment d’être en Inde mais sans y être. Ils sont un peu moins nombreux mais néanmoins bien présents dans les villages un peu loin des plages – le notre est par exemple à vingt minutes en voiture de la plage la plus proche et notre première sortie fut un choc : Anjuna qui était une super plage y a 15 ans était aussi bondée que Juhu beach à Mumbai un dimanche !! Il faut donc aller tout au nord ou tout au sud pour voir de belles plages… (Enfin des plages sans trop de monde.)

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Il faut maintenant s’habituer à ne plus se faire livrer les courses et retrouver le plaisir de choisir ses légumes soi-même. Il faut s’habituer à ne pas avoir d'Uber et quasiment pas de rickshaw – conduire un véhicule, a 2 ou 4 roues, est indispensable. Il faut aussi s’habituer à de l’authentique nourriture libanaise, mexicaine, japonaise, aux glaces italiennes etc. !

Et puis quand nous aurons fait notre trou, nous aurons sans doute appris à ralentir – susegad comme on dit à Goa…

A suivre…