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1.Arrivée dans la région du Gange…
Arrivée à 4h30 du matin à la gare d’Haridwar (Uttarkhand)… La tête dans le cul c’est peu de le dire… Nous ne parlons pas. Il fait froid. Vincent se demande quelle est la prochaine étape mais n’ose pas encore trop me solliciter… Et là, bam. Un bruit qui me fait faire un bond énorme. Un type vient de lâcher une énorme caisse juste à côté de moi. C’est dégueulasse mais ça nous fait rire et c’est parti, la journée démarre sous les meilleurs auspices !
Photo gare d’Haridwar
Le stand de taxi est ouvert et nous optons pour partir directement à l’hôtel (Glasshouse de Neemrana). Je négocie une voiture pour les 2 jours et roule ma poule ! Sur une route de montagne en construction, nous découvrons le Gange…
Photo Gange
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mercredi, 14 avril 2010 | Lien permanent
2.Premier contact avec le « spirituel »
Nous arrivons l’hôtel 2 heures plus tard. Il est donc 6h30… Il n’y a que les hommes de ménage qui s’affairent… Nous descendons donc à la petite plage de l’hôtel et tâtons l’eau du Gange. Froide. Un type nous rejoint et vide des fleurs dans le fleuve. En remontant, nous nous apercevons que c’est un pandit (prêtre) et nous assistons à la puja (cérémonie). D’abord en spectateurs puis en acteurs : je me retrouve à agiter la lampe d’Aladin autour du lingam puis à l’arroser d’eau sacrée en chantant « Om Namo Shivay Namah* » jusqu’à essoufflement. Vincent me suit courageusement ! Voilà, il semblerait que nous ayons mis les pieds dans « l’Inde sacrée » !
Photo de la puja
J’ai failli me faire assommer par une Anglaise à Varanasi tandis que je chantais ce mantra et me laissait un peu emporter…
* Un sadhu m’enseigne qu’on ne dit pas Namasté aux adorateurs de Shiva mais « Om namah Shivaya » : « « Om Namaha Shivaya » est l'un des plus puissants mantras sanskrits (les mantras sont des phrases créées pour provoquer un changement de niveau de conscience). Ce mantra commence avec le son primordial "OM". Le mot "Namah" signifie s'incliner, ou honorer. Dans la tradition hindoue, Shiva représente cet aspect du Divin qui provoque la fin d'un cycle. Ce mantra peut être interprété comme un appel à Dieu en tant que destructeur de notre illusion et de notre ignorance, qui se mettent en travers de notre chemin vers l'union au Divin. »
Source : http://www.plumebleue.ch/pages/discs_pages/OmNamahaShivaya2.htm
jeudi, 15 avril 2010 | Lien permanent | Commentaires (1)
3.Les ghats de Rishikesh
Après un petit-déjeuner requinquant, nous partons à la découverte de Rishikesh. 350 mètres d’altitude. Il fait frais mais dès que le soleil pointe son nez, les pulls tombent… Nous commençons par visiter un temple sans intérêt (Bharat Mandir) puis nous marchons vers les ghats (marches qui descendent vers le bord de l'eau). Super ils sont en travaux ! D’un signe de tête un type m’indique d’aller à droite et nous débouchons sur un ghat plus que festif : des mômes qui jouent dans l’eau, des femmes qui participent à une cérémonie, un sadhu qui prend un bain. Le tout sans un seul Occidental (et c’est assez bon, on apprécie l’exclusivité quand on est un touriste !). Une belle expérience…
vendredi, 16 avril 2010 | Lien permanent | Commentaires (2)
4.L’ashram des Beatles
Nous quittons à contre-cœur le ghat pour nous lancer dans le quartier des ashrams (Swarg Ashram). Nous passons le pont suspendu, moderne mais reprenant l’esprit du pont en corde d’antan, puis nous faufilons dans la ruelle interdite aux véhicules à 4 roues. Le soleil cogne. Y a des pèlerins de partout. Nous nous fixons un objectif : l’ashram des Beatles (du Maharishi Yogi Mahesh). Tu pourrais croire que c’est super indiqué avec des flèches partout et bien pas du tout. Nous suivons le vague plan du Lonely Planet et débouchons sur un terrain vague. Quesaquo ?? Un Indien nous indique de continuer, un sadhu nous colle aux basques et nous arrivons dans une forêt. Toujours pas un panneau. Il y a bien une porte un peu en ruines mais ça ne peut pas être là si ??
Je propose de continuer dans la forêt et un type nous hèle de l’intérieur des ruines. Incroyable mais vrai, nous sommes au pied de l’ashram… Et c’est normalement interdit au public mais en Inde tout se monnaye ; résultat, pas un touriste. Je m’attendais à une jolie bâtisse, avec des photos dédicacées des Beatles, un peu comme le Mani Bhawan où a résidé Gandhi à Mumbai (voir ma note et les photos sur l’ashram, que j’avais apparemment complètement oubliée : http://indiansamourai.hautetfort.com/tag/beatles ). Et bien quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un immense espace… en ruines. Des centaines de champignons abandonnés. Des bâtiments en friche. Des œufs délaissés. Une surprise totale.
Vidéo de l’ashram à l’époque
Plus interpellant encore, la difficulté à trouver des informations sur cet ashram sur internet (à part cette histoire de Beatles). Quand a-t-il été construit ? Qui y allait ? Combien de personnes y méditaient ? D’où vient cette architecture ? Pourquoi a-t-il été abandonné ?
Photos de l’ashram aujourd'hui
Voici ce que j’ai pu rassembler. Apparemment Maharishi fut envoyé par son maître faire l’ermite pendant 2 ans pour trouver la voix d’une « méditation accessible à tout le monde », ou Méditation Transcendantale. Il lança ensuite le mouvement dans le Sud de l’Inde mais avec peu de succès. Alors il partit à l’Ouest et son mouvement pris de l’ampleur, notamment avec la rencontre avec les Beatles et autres célébrités (Mia Farrow, David Lynch, Mick Jagger etc.) puis s’essouffla avec la « séparation » (pour une histoire de sexe et d’argent, normal). Pour finir, le Maharishi Mahesh Yogi est mort le 5 février 2008 aux Pays-Bas. Des millions de personnes ont assisté à son incinération dans son ashram, au bord du fleuve sacré du Gange, notamment Ringo Starr et Paul McCartney.
En ce qui concerne l’ashram (International Academy of Meditation), il a été construit au bord du Gange a été inauguré en 1966 puis y a eu des histoires avec les impôts (juste comme Osho à Pune) et il est parti installer son Université en Suisse et ailleurs – le trip méditation a toujours mieux pris à l’Occident qu’en Inde de toute façon. L’ashram de Rishikesh a définitivement été abandonné à la mort du guru. Et tous ces champignons ?? J’ai fini par découvrir que « Maharishi Mahesh Yogi, illustre représentant de la Tradition védique, a, durant les dernières décennies, remis en lumière ces différents aspects du Veda. En collaboration avec des Sthapatis (les architectes védiques), il a ravivé la connaissance presque oubliée de l’architecture védique. Cet aspect de l’ancienne sagesse védique décrit en détail les lois de structure et de construction selon les systèmes propres à la nature. Il donne ainsi la possibilité aux créations humaines d’être, sur un plan fonctionnel et structurel, en parfaite adéquation avec la création de la nature. Un bâtiment construit selon les principes du Sthapatya Veda Maharishi est une représentation miniature du cosmos. Ces principes prennent en compte les influences du soleil, de la lune, des étoiles et des planètes sur la terre, et établissent une relation avec l’équateur, le pôle nord et le pôle sud. »* Dans les oeufs: au rez de chaussée, il y avait une petite salle de bain et une pièce assez grande pour faire tenir un matelas et un petit escalier pour mener à l'étage de méditation.
Sources (ou pour en savoir plus sur le Yogi, les Beatles là-bas etc.) :http://www.evene.fr/celebre/biographie/maharishi-mahesh-yogi-4121.php ; http://www.sauveznil.be/docs/1120-070201-note-FR.pdf ; http://en.wikipedia.org/wiki/Maharishi_Mahesh_Yogi ; http://www.answers.com/topic/maharishi-mahesh-yogi ; http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/obituaries/article3320882.ece ; http://pagesperso-orange.fr/revue.shakti/maharish.htm ; http://www.meditation-transcendantale-toulouse.com/sthapatyaveda.html ; * http://www.rajabuilders.ch/fr/sthapatya-veda-maharishi.html
samedi, 17 avril 2010 | Lien permanent
6.Le bain sacré (le nôtre)
Nous rentrons à Glasshouse pour un déjeuner bien mérité. Puis pas question de faire une sieste, il est temps d’aller faire trempette dans le Gange (là où c’est bien propre) :
Pourquoi est-ce aussi important de faire trempette dans le Gange/Ganga ? Le Gange, un des 7 fleuves sacrés de l’Inde, a la réputation d’être très pollué, notamment à cause des cendres, des restes humains de corps pas complètement calcinés (et saints et enfants, balancés entiers à la flotte), des déjections animales et des déchets industriels. Pourtant, les croyants estiment que l'immersion dans le fleuve leur permettra de se laver de leurs mauvais « kharma ». Vers Rishikesh, l’eau était belle en tout cas…
Et maintenant, un peu de mythologie (la déesse Ganga et le dieu Shiva) :
Photos des dieux
« Vishnu entendit un jour Shiva jouer de la flûte; la musique était si belle qu'il s'assit pour l'écouter à son aise et ses pieds se mirent à fondre. Brahma recueillit l'eau qui coulait dans un pot et créa par la suite le fleuve sacré c'est pourquoi le Gange est aussi appelé "Vishnu-padi" c'est à dire "celle-qui-est-née-des-pieds-de-Vishnu".
Avant de descendre sur terre, il coulait dans le ciel. Mais lorsque la terre fut recouverte par les cendres des fils de Sagar, le sage Bhagiratha pria les dieux pour qu'ils autorisent ses eaux purifiantes à laver la terre. Les dieux donnèrent l'ordre à Gangâ de la faire. Alors elle se sentit insultée et elle inonda la terre entière. Les dieux en furent effrayés.
Ils demandèrent à Parvati de convaincre son époux de résoudre ce problème. Shiva l'emprisonna dans sa chevelure pendant qu'il méditait sur le mont Kailasa. Après avoir passé plusieurs années dans les méandres de la chevelure de Shiva, le fleuve assagi, se sépara en sept cours d'eau pour rejoindre la terre.
Selon une légende, Gangâ entretenait la semence de Shiva dans ses eaux. 2 versions : 1. Shiva faisait l’amour à Parvati depuis 1 000 ans et les dieux s’impatientaient ; ils lui ont donc fait peur, avec pour effet qu’il se retire, ce qu’il fit, en éjaculant dans le vide. Son sperme atteignit ainsi Ganga ; 2. Shiva avait en effet offert six échantillons de sa semence au dieu du feu, Agni, qui les avait confiés à Gangâ pour plus de sécurité. Ce qui finit par donner naissance au dieu guerrier Skanda, également appelé Karttikeya. »
Source : http://www.arte.tv/fr/3040120.html ; http://www.letelegramme.com/ig/generales/monde/inde-le-gange-si-pur-si-pollue-20080706-3401398_1386457.php
http://www.oasis-voyages.com/A-la-source-du-Gange-voyage-initiatique-spirituel-chamanique-sejour-circuit--1335.html ; http://www.uttaranchal.ws/river.htm
lundi, 19 avril 2010 | Lien permanent
8.Découverte de la Kumbh Mela
J2. Nous avons le sentiment d’avoir déjà beaucoup vu, nous pouvons repartir sereins. Et pourtant, nous n’avons pas encore mis les pieds dans la Kumbh Mela, nous n’avons pas encore vu les « sadhus tout nus ». Direction Haridwar donc. Ferveur sur les ghats où des milliers de pèlerins s’éclatent dans l’eau. Ou prient, c’est selon. Mais pas de « sadhu tout nu ».
Photo prière
Photo prière
Photo foule
Petite histoire de la Kumbh Mela
Les dieux et les démons se battaient pour un pot (kumbh) contenant le nectar de l’immortalité (amrita). Le dieu Indra s’en empara et s’enfuit vers le Paradis, pourchassé par les démons. La poursuite dura 12 jours (un jour de dieu = un an d’humain) au cours de laquelle 4 gouttes sont tombées à Haridwar, Nasik, Ujjain, Prayag. La Kumbh Mela suit un cycle de 12 ans avec des célébrations dans ces 4 villes, à intervalles irréguliers. La prochaine aura lieu à Allahabad (Prayag) du 27 janvier au 25 février 2013, considérée la plus sacrée car aux confins de 3 flevues sacrées. 70 millions de personnes étaient attendues cette année (dont Vincent et moi !).
Source : documentaire Shortcut to Nirvana; http://www.kumbhamela.net/ardh-kumbh-mela-2007.html
mercredi, 21 avril 2010 | Lien permanent
9.A la rencontre des sadhus
Nous nous éloignons dans la ville grouillante puis décidons de retourner vers les ghats. Et là, sur le pont, un sadhu agite joyeusement et la main et la queue dans ma direction. Ca fait quand même bizarre !
Nous en étions là dans notre traque de sadhus, ne sachant pas si nous pouvions les prendre en photo ou pas quand l’un deux nous a fait signe de nous asseoir. J’ai entraîné à ma suite un Vincent récalcitrant. Et nous avons papoté. Il n’a pas fallu 2 minutes pour qu’il nous propose le calumet de la paix : « vous voulez de la bonne charas ? ». Fumer un joint avec un sadhu, ça c’est fait.
Photo Sadhu
En revanche, je n’ai pas pu convaincre Vincent de s’asseoir avec moi dans la tente du sadhu suivant (j’ai inventé qu’il avait la diarrhée et tous me proposaient leurs remèdes !!). J’ai bien dû y aller quand il m’a reprochée de prendre des photos et puis c’est tout. Voilà, j’étais là à attendre que le lait boue quand un type, à poil, s’approche de la tente. Le sadhu en chef l’autorise à se joindre à nous. Il marche droit sur moi, son sexe à hauteur de ma tête et s’assoit à côté de moi. Apparemment je le fascine. Je prends une photo. Il pose sa main sur ma cuisse. Ni une ni deux il se fait dégager par le sadhu en chef. Non mais c’est pas des manières, faut se méfier de ses sadhus tout nus qu’il me dit… Boire un chaî avec un sadhu, ça c’est fait. Les sâdhu sont des renonçants, ils coupent tout lien avec leur famille, ne possèdent rien ou peu de choses, s'habillant d'un longhi, d'une tunique, de couleur safran pour les shivaïtes, jaune ou blanche pour les vishnouites, symbolisant la sainteté, et parfois de quelques colliers, ils n'ont pas de toit et passent leur vie à se déplacer sur les routes de l'Inde et du Népal, se nourrissant des dons des dévots.
Photo Sadhu 2
Les sâdhu sont des renonçants, ils coupent tout lien avec leur famille, ne possèdent rien ou peu de choses, s'habillant d'un longhi, d'une tunique, de couleur safran pour les shivaïtes, jaune ou blanche pour les vishnouites, symbolisant la sainteté, et parfois de quelques colliers, ils n'ont pas de toit et passent leur vie à se déplacer sur les routes de l'Inde et du Népal, se nourrissant des dons des dévots.
Dans leur recherche d'absolu, les sâdhu pratiquent des tapas, récitations de mantras, rituels magiques, contrôle du souffle, yoga unifiant le corps et l'âme, abstinence sexuelle, vœu de silence, méditation ou mortifications, ces mortifications que Bouddha refusera comme fallacieuses pour définir sa voie moyenne. La pratique des tapas est censée augmenter leur énergie spirituelle leur permettant d'atteindre un statut de presque-dieux. L'énergie sexuelle étant une source majeure de cette énergie spirituelle, l'abstinence permet donc de l'augmenter.
Les sâdhu shivaïtes frottent leur corps avec des cendres, symboles de mort et de renaissance. À l'image de Shiva, ils portent leurs cheveux extrêmement longs.
Un grand nombre d'entre eux consomment rituellement du haschich, comme Shiva est censé le faire, pour déchirer le voile de la maya, ce qui est toléré par l'État indien qui cependant prohibe cet usage dans sa loi. D'autres cependant refusent cette consommation qu'ils jugent opposée à leur idéal.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A2dhu
Et encore, nous avons loupé un des principaux « bains » (rassemblement des sadhus – il y avait 11 bains cette année dont 3 plus importants) qui donnent à peu près ça :
Vidéos de Haridwar :
Mais bien sûr!!
jeudi, 22 avril 2010 | Lien permanent | Commentaires (1)
11.Varanasi
Nous prenons le train pour Varanasi (anciennement Bénarès), notre dernière étape. Nous arrivons vers 16h, et nous avons tout juste 24 heures avant de prendre notre vol. Et là, je reçois un coup de fil de Spicejet qui me dit « vous avez loupé votre avion, vous êtes d’accord ? ». Ah mais non, pas du tout, c’est quoi cette histoire ??! Je regarde le billet, vérifie la date sur mon téléphone (je suis un peu perdue). Et, ah oui, j’ai loupé le vol. Oh merde !!! et Vincent qui repart dans la nuit pour la France !! J’appelle Cleartrip, plus de vol pour Mumbai aujourd’hui. Oups. En fait je ne me suis pas trompée de date pour son retour, juste pour le vol domestique. Et y a des vols pour le lendemain. Quelle frayeur !!! Et heureusement que Spicejet a appelé !!
Bref, à Varanasi, nous assistons à la puja du soir puis nous nous levons à 5h30 pour la ballade en bateau sur le Gange. La chaleur est déjà écrasante. Nous demandons à voir le principal ghat de crémation (il y a le « local » et le « national ») où sont brûlés entre 300 et 400 corps par jour (voir mon post sur la crémation : http://indiansamourai.hautetfort.com/tag/cr%C3%A9mation ). Notre rameur promet de ne pas s’approcher trop près du bord et nous emmène à 40 centimètres de la rive ! Assez bien pour voir un cadavre dans son linceul, attaché à sa civière en bambou, plongé dans le Gange, seule la tête dépassant. Et une dizaine d’hommes s’agenouillant autour pour une dernière photo avec pépé. Gerbos. Ils installent en suite le corps dans son linceul trempé sur le bûcher, avec juste les pieds tout raides dépassant, tournent autour du bûcher puis allument le feu. Bye bye pépé.
Le plus impressionnant selon moi, c’est l’absence d’émotions (dûe au fait que les femmes ne sont pas admises ?). Rien. Ah et puis aussi le fait que le ghat est dégueulasse : c’est juste un grand tertre en boue où les chiens se battent et les vaches glandouillent.
Photo du ghat de crémation
Nous nous baladons un moment dans les étroites ruelles encombrées de vaches (et de leurs bouses), de motos, d’ordures. Mais c’est l’enfer cette ville !! A 9h, la chaleur est insupportable et nous trouvons refuge dans la cour de l’hôtel. Rishikesh nous semble bien loin !
samedi, 24 avril 2010 | Lien permanent | Commentaires (2)
Power Flower!
Impossible de parler de Led Zeppelin et de leur chanson Kashmir sans penser aux Beatles et à leur trip indien… Car même si ça ne s’est pas si bien passé que ça là-haut, c’est sûr, les Beatles ont contribué à véhiculer une certaine image de l’Inde dans le monde occidental : flower power et company. Yeepah !
Les photos: http://www.thebeatlesinindia.com/TBII_Images/
La chanson (Norwegian Wood, 1965, interprétée par George Harrison à la sitare):
La vidéo :
L’article: un super article, Pas babas des Beatles, de Francoise-Marie Santucci, paru le 20 avril 2007 ; source : http://voyage.liberation.fr/grandes-destinations/pas-babas-des-beatles
« Etablie sur les rives enserrées du Gange, là où le fleuve vénéré par les hindous dévale de l’Himalaya pour entamer son parcours jusqu’à Bénarès et Calcutta, la ville de Rishikesh (environ 100 000 habitants: un village, à l’échelle de l’Inde) conserve peu de traces de ce qui contribua, en Occident, à sa renommée sixties. Soit, au printemps 68, le séjour des Beatles dans l’ashram du maharishi Mahesh Yogi.
L’épisode, vaguement connu, est surtout propice aux moqueries: le yoga, la méditation transcendantale, la fumette et les babas cool (toutes ces choses mises ensemble) dessinent la plupart du temps une moue ironique sur le visage de ceux à qui l’on évoque l’affaire.
Ville sacrée, attirant depuis toujours des pèlerins hindous venus y faire des retraites spirituelles, Rishikesh s’est autoproclamée «capitale mondiale du yoga». Ce qui l’enferme dans une certaine caricature « peace & love » destinée aux touristes et exploitée, comme il se doit, par les marchands locaux. Sacs rayés en toile de jute, grandes liquettes de crépon aux couleurs éclatantes, larges pantalons en coton indigo et tongs en tout genre forment, avec les pochettes de papier à rouler, la parfaite panoplie hippie.
Il est d’ailleurs étrange de voir à quel point, à peine arrivés, nombre de jeunes Blancs, affublés de dreadlocks et d’une démarche hypernonchalante, adoptent ce déguisement aussi peu « couleur locale » que celle des Dupon(d-t) quand ils rejoignent Tintin dans Le Lotus bleu, en costume traditionnel chinois et nattes.
Ascètes à moitié nus
Début 68, les Beatles, donc, se remettent à peine de la mort de leur manager Brian Epstein. Sous l’influence de George Harrison qui, en 1966, avait rencontré le musicien indien Ravi Shankar et, de là, le gourou Mahesh Yogi, le groupe se dit qu’un séjour en Inde lui ferait le plus grand bien. Epuisés, relativement drogués, en proie à une célébrité fracassante, les Fab Four sont séduits par ce maharishi («grand maître spirituel») de 51 ans. Visage rond, barbe blanche, yeux rieurs, il leur promet, à défaut du salut de leurs âmes, un repos dépaysant.
39 ans plus tard, les centres de méditation et les hôtels pour routards pullulent dans Rishikesh. On y entend des mélopées de sitar et l’on voit, dans les jardins ouverts des ashrams, des femmes occidentales exécuter des postures de yoga sous l’œil chapardeur de singes à cul rouge.
C’est aussi une ville affairée, construite sur ces très escarpées rives du Gange. La liaison est assurée, dans le centre, par deux ponts piétonniers qu’empruntent aussi nombre de scooters, vélos et vaches – cette armada mécanique et animale créant de sacrés embouteillages, voire d’inquiétants tangages sous les filins d’acier (nausée assurée).
Dans l’une des agences de tourisme locales, l’évocation du séjour des pop stars ne suscite rien: aucune indication, zéro anecdote et pas la moindre plaquette explicative. Mais comment cette ville, qui ne fait même pas commerce de cartes postales, pourrait-elle exhiber de grands panneaux fléchés « ashram des Beatles »?
A la recherche des Beatles perdus
De frustrante au début, l’absence totale d’exposition touristique devient fascinante. La visite se transforme en jeu, la recherche, en défi. Où est-ce? Le voyageur curieux en est réduit à chercher, sur Internet, la trace de l’ashram sur des blogs de voyageurs. Celui du Mahesh Yogi, apprend-on, se trouve à « environ 2 km au sud, sur la rive droite ».
Une fois le fleuve traversé, passées les échoppes à touristes et les gargotes qui fleurent bon le graillon de beignets de légumes (la ville est strictement végétarienne et l’alcool prohibé), une petite route offre une charmante promenade sous les arbres. Les montagnes percent sous les frondaisons, le vent balaie les cheveux. Mais toujours nulle trace des Beatles.
Après avoir rebroussé chemin trois ou quatre fois, après que la route s’est transformée en mauvaise piste, longeant une laiterie et un chantier de construction, surgit un minuscule écriteau: « The last chance café, the last one before the Beatles’ ashram.» Dans ce café de «la dernière chance», on peut boire un thé épicé (8 roupies, soit moins de 20 centimes d’euro), mais les questions sur les quatre de Liverpool laissent notre interlocuteur muet.
Peu importe, c’est juste là: le long du Gange, cerné de hauts murs de pierre, protégé par une grille et un panneau « No entry » devant lequel paressent vaches, singes et sadhus (ces ascètes hindous qui vont à moitié nus), voilà l’ashram.
Un type en uniforme kaki apparaît, se présente comme le gardien – ce qui est loin d’être sûr –, et fixe l’entrée-bakchich à 50 roupies par tête (environ 1 euro). Les Beatles? « Tout en haut. » Car ça grimpe. Et c’est immense. Le chemin serpente parmi d’étranges cloches de pierre – des lieux de méditation en solo, avec de quoi dormir et cuisiner – avant d’atteindre une seconde grille, qui ouvre sur un grand bâtiment. Y est-on? Pas encore.
Bonnes vibrations
En 1968 […] environ 60 personnes séjournaient dans l’ashram – des Occidentaux venus suivre des cours pour devenir profs de méditation transcendantale – sans compter, dans leur coin, les Beatles et une quinzaine de personnes arrivées avec eux: John et Cynthia Lennon, Paul McCartney et sa copine Jane Asher, George et Pattie Harrison, Ringo Starr et sa femme Maureen Starkey, mais aussi le chanteur folk Donovan Leitch, le manager Mal Evans, Mike Love des Beach Boys, Mia Farrow et sa sœur Prudence (la chanson Dear Prudence sur l’« Album blanc » lui sera dédiée, elle qui, prostrée dans sa chambre, refusait de sortir).
Où logeaient-ils? Au bout du chemin, après avoir longé une série de petits bungalows, se dressent deux grandes constructions envahies par les herbes folles. Singes, vaches et chiens errants en ont fait leur royaume. Le silence est total, l’atmosphère étrange. On se concentre très fort pour sentir, à travers les âges, les bonnes vibrations des Fab Four. Mais rien ne vient.
Persiste cependant la majesté de ces habitations fantomatiques à l’allure gothique, qui rappellent les arabesques de Gaudí à Barcelone. On se dit que John a forcément bu un thé épicé assis sur ces marches. Mais voilà, patatras: « la plupart des constructions de 1968 n’existent plus. Et notamment les bungalows blancs, très simples, dans lesquels séjournaient les Beatles. » Les autres bâtiments, dit-il, dont ces buildings gothiques, sont postérieurs. A quoi ont-ils servi? Quand l’endroit fut-il abandonné? Sur place ou via Internet, la recherche ne mènera nulle part. L’histoire du lieu semble s’évanouir dans le néant, comme la pierre sous la jungle dévorante.
« Le rêve est fini »
Après 2 mois de repos et d’écriture (48 chansons, la plupart formant la matière de l’« Album blanc »), les Beatles quittèrent Rishikesh en ordre dispersé, plutôt fumasses. Ringo partit le premier: il ne supportait ni la nourriture, ni le climat, ni les mouches. Paul suivit peu après. John et George, les plus impliqués, levèrent le camp mi-avril 68, après une embrouille invérifiable: le maharishi aurait approché, de très près et sans ménagement, la belle Mia Farrow (sur l’« Album blanc », Sexy Sadie» serait une charge féroce contre Mahesh Yogi, « celui qui se fiche de tout le monde »).
2 ans plus tard, ayant quitté les Beatles pour Yoko Ono et une carrière solo, Lennon écrivit la chanson God, sur « Plastic Ono Band », où il égrène une longue liste de « I don’t believe » (« Je ne crois pas »): au yoga, aux Beatles, à Jésus, aux mantras, avant de conclure par: « Le rêve est fini. » Fini ou pas, Rishikesh continue de vivre, étrangement, dans l’oubli de ce printemps 68. »
lundi, 22 septembre 2008 | Lien permanent
Virée à Rishikesh en juillet
Début juillet. Il est temps de quitter un peu Gurgaon, en famille, au moins le temps d’un long week-end. Quatre mois que nous avons débarqué et nous avons pas vraiment mis notre nez en-dehors de notre résidence ! C'est pas folichon Gurgaon et on se tape comme des gros coups de flemme de faire une heure de voiture pour aller à Delhi...
Ma copine préférait l’avion (pour Dehradun) et j’optais pour le train (pour Haridwar). Histoire de ne pas me cogner plus de turbulences que nécessaire ! Et là, voilà comment ils te nourrissent dans ce train de 4 heures ultra climatisé : chai, toasts, petit déjeuner, chai, déjeuner et plus si y avait eu le temps !! En revanche c’était un peu moins drôle au retour quand on a eu près de 2 heures de retard…
Nous partîmes donc pour trois nuits à Rishikesh. C’est complètement hors-saison, avec la pluie, et la plupart des guest-houses sont vides. Surtout celles très orientées activités en plein air – par exemple, c’est devenu très tendance le rafting sur le Gange. Je me serais bien refait un petit séjour au Glasshouse on the Ganges de Neemrana (cf les notes et photos de mon précédent voyage en 2008 http://www.indiansamourai.com/apps/search/?s=rishikesh ) mais c’est devenu hors de prix, mousson ou pas mousson ! Pour moitié prix nous nous sommes retrouvés au Rainforest House, une guest-house qui ne paye pas trop de mine de l’extérieur mais les chambres sont très sympas, la pièce commune ouverte sur l’extérieur, une cuisine complètement végétarienne qui essaye d’incorporer les principes ayurvédiques, une grande salle de yoga, des singes qui volent de partout et le Ganges à quelques minutes à pied. Les petits bémols c’est les 500 mètres de marche un peu casse-gueule pour y descendre de la route principale (et y remonter), les propriétaires (un couple anglo-indien qui ont construit eux-mêmes la maison, sympas mais un peu sauvages) et un réseau téléphonique plus que fluctuant – même si perso je vois ça plutôt comme un avantage !
Malgré l’humidité, Rishikesh a définitivement du charme sous la pluie… Comme l’ « ashram des Beatles » (Maharishi Mahesh Ashram) ainsi que les caves Vashishta avec promenade sympa le long du Gange, plus sauvage qu’à Rishikesh city.
lundi, 22 août 2016 | Lien permanent
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