Le Covid vu par une Française en Inde - 31.03 (mardi, 31 mars 2020)

Le lockdown (confinement) en Inde se fait dans la force – mais en même temps cet exercice est un tour de force à lui tout seul – et la douleur, sauf pour ceux qui ne sont pas tranquillement à la maison.

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L’exode des migrants des grandes villes vers les campagnes se poursuit, les coups de bambous continuent de pleuvoir, certains groupes sont mêmes aspergés de désinfectant (source).

Mais il y a aussi des choses plus positives comme :

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Un flic de Chennai qui fait une campagne « innovante » pour encourager les gens à rester chez eux. (source)

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Des trains sont affrétés pour permettre soins et quarantaines dans les endroits les plus reculés. (source)

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Des hôtels de luxe ont été réquisitionnés à Mumbai et Delhi dès mi-mars pour les voyageurs. Pareil au Tamil Nadu, pour les voyageurs et d'autres cas qui ont besoin de quarantaine mais ça fait moins de bruit parce que les hôtels sont "normaux". (source). Maintenant, le Gouvernement de l'Uttar Pradesh entend y loger son personnel médical en contact avec les malades du Coronavirus. (source)

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Beaucoup d’Indiens se mobilisent, individuellement et collectivement et s’organisent pour trouver à manger et aider les pauvres. (source)

Ma nounou m'a fait passer un message pour une collecte de chapatis et de farine. Je l'ai relayé sur le groupe de ma résidence et tout le monde est trop content de mettre la main à la pate, et en nature en plus. Je sens ma nounou partie pour faire des galettes toute la nuit. En tout cas, elle a retrouvé le sourire.

C’est beau mais ça plombe quand même un peu l’ambiance non ? Désolée, j’ai rien trouvé qui fasse sourire sans être complètement déplacé dans le contexte. Voilà, le coronavirus, en Inde, c’était au début une maladie de riches (qui avaient l’argent pour voyager) avec un remède de riches (le confinement) et c’est encore les pauvres qui vont trinquer. Et maintenant, les riches (du monde entier) semblent découvrir les pauvres (notamment indiens) sur le dos desquels ils ont (souvent) bâti leur fortune (sciemment ou pas). Parce que pour les pauvres qui marchent dans les rues indiennes, ce n’est qu’une galère de plus. Leur vie de tous les jours n’est pas un long Gange tranquille. Et ce n’est pas nouveau, mais là, avec la situation actuelle, c’est devenu difficile à ignorer. Qui s'intéresse d'habitude au 340 000 d'Indiens qui meurent de la tuberculose ? Maintenant, ne vas pas te dire que ta dépression liée au confinement est injustifiée. Certes, tu fais sans doute partie des chanceux qui ont un toit et à manger, mais tes émotions sont réelles et proportionnées à ta situation. Sur ce, je me tais !

 (PS : L'histoire aurait été différente si le monde se payait aujourd'hui une épidémie de Nipah, ce virus qui vient de la chauve-souris hôte naturel), se transmet à l'homme par l'absorption de fruits contaminés ou par contact avec d'autres animaux infectés (humains ou porcins surtout) et entraîne des encéphalites graves et des maladies respiratoires. Nous l'avons notamment échappé belle en juin 2018 quand Nipah a fait 17 morts au Kerala. Des cas sont détectés quasiment chaque année.)

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08:00 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : inde, corona, coronavirus, virus, covid, épidémie, exode, migrants, aide, nipah |  Imprimer |  Facebook |