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vendredi, 17 juillet 2020

Quand le corona s’invite chez toi, suite et fin - Le Covid vu par une Francaise en Inde - 17.07

  • Nombre de cas en France : 173 838 (30 138 morts)
    • Jour de déconfinement : 67
  • Nombre de cas en Inde : 1 005 871 (25 622 morts) 
    • Jour de déconfinement national : 47

Source https://www.worldometers.info/coronavirus/country/india/

Ça y est, on a passé le million de cas et ça reconfine à tout va.

Reconfinements ponctuels et locaux : Une semaine à Bangalore, 3 jours à Goa, jusqu’à fin juillet à Mumbai et à Chennai.

Quant à nous, devine quoi ?! L'épouse de notre ami qui est passée à la maison lundi dernier et a été testée positive le soir-même a refait un test Covid. Suite à quoi nous nous sommes reconfinés. Et ben ce test est… négatif ! Elle a également fait un test anti-corps et elle n’a en fait jamais eu le Covid ! La première personne informée a été la femme de ménage qui aura eu en tout et pour tout une journée de congé…

Quand et comment se faire dépister en Inde ? Les informations officielles se trouvent ici. Il existe 5 tests en Inde et 880 laboratoires publics et 364 privés sont autorisés à faire le test. Après, ça se complique un peu…

  • À Gurgaon, il suffit d’obtenir une ordonnance d’un médecin généraliste et un labo viendra à la maison faire le test. Si, pour des raisons de confidentialité, on ne veut pas voir débarquer les hommes en blanc chez soi, on peut aussi se déplacer au labo (source) .
  • À Mumbai, n’importe qui peut directement (sans ordonnance) appeler un labo pour se faire tester (source).
  • Au Gujarat, l’hospitalisation est une condition préalable au test (source) . Mais certains s’opposent légalement à cette mesure, se battant pour le droit de chacun à se faire tester (source).
  • En parallèle, pour se rendre dans certains États, il est nécessaire de montrer les résultats d’un test négatif de moins de 72 heures.

Vols. Un certain nombre de vols commerciaux internationaux devraient reprendre entre l’Inde et certaines « bubbles » dont la France (source) . Encore faudra-t-il que les visas soient délivrés parce qu’ils ont été unilatéralement annulés (la France n’a pas pris cette mesure d’annulation). Et s’enregistrer au consulat d’Inde en France. Et Il faudra observer les règles de quarantaine en revenant en Inde, qui varient selon les États (source) :

  • Arrivée à Delhi : une semaine de quarantaine institutionnelle à l’hôtel et une semaine chez soi ou à l’hôtel ;
  • Arrivée à Mumbai : quatorzaine chez soi sauf pour ceux qui viennent pour moins d’une semaine et n’ont pas de symptômes (source) ;
  • Il y a également des règles pour les passagers domestiques, suivant les lieux de provenance et d’arrivée qui changent constamment (source).

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mardi, 14 avril 2020

Et on est repartis pour 3 semaines ! - Le Covid vu par une Française en Inde - 14.04

  • Nombre de cas en France : 103 573 (15 729 morts)
    • Jour de confinement : 28
  • Nombre de cas en Inde : 10 815 (353 morts) 
    • Jour de confinement à Gurgaon : 23 / National : 21

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Modi a parlé ce matin (son discours en français ici). Plus sobre cette fois-ci, il n’a pas été question de taper dans des timbales ni d’allumer des bougies. Mais quelques recommandations, en plus des guidelines complètes ici :

  1. Prenez soin des vieux,
  2. Restez chez vous et si vous sortez couvrez-vous le visage avec un masque ou un foulard fait main,
  3. Buvez de l’eau chaude et renforcez votre immunité en suivant les principes de l’ayurveda,
  4. Téléchargez l’appli de tracking des cas,
  5. Aidez les pauvres,
  6. Ne virez pas vos employés,
  7. Respectez médecins et soignants et les forces de l’ordre.

Modi a parlé. Macron a parlé. Les Indiens en ont repris pour 21 jours (3 mai), les Français pour 21 (11 mai). Les Indiens pensaient que les autorités feraient un mapping des régions et pourraient commencer à déconfiner, ou au moins relaxer un peu les règles, dans certaines régions et dans certains secteurs. Ce sera sans doute fait à partir du 20 avril. En attendant, y en a qui en ont marre et le font savoir. Apparemment, certains migrants auraient cru à Mumbai que les trains allaient repartir (les bookings ayant été acceptés) et se sont rassemblés à la gare le 14 avril. Ils étaient pas trop contents de la mauvaise blague ; ou bien ils étaient venus dire qu'ils en avaient marre, on ne sait pas trop :

Le pays vit quasiment à l’arrêt, et le plus important c’est que la nouvelle année agricole commence, aujourd’hui les récoltes sont fêtées à travers tout le pays – chez soi cette année. Mais qui va récolter ? L’Allemagne fait venir par avion des Roumains pour aider aux champs. Quid de l’Inde ?

Il y a aussi une certaine inquiétude sanitaire par rapport à d’autres campagnes qui ont été mises en place, comme la vaccination contre la polio, ou la détection de la tuberculose.

Les chiffres restent relativement bas en Inde mais tout le monde sait que tout n’est pas déclaré. Un exemple assez flagrant du peu de visibilité qu’on a c’est l’annonce du Punjab de prolonger le confinement avant le discours du Premier Ministre, alors que les chiffres d’infection de l’État sont bien plus faibles que d’autres. Apparemment, de nombreux Punjabis sont revenus au bercail du Canada, des États-Unis etc. et n’auraient pas déclaré leurs symptômes. Certains ont plus peur de la stigmatisation que de l’hôpital et qui ne disent rien – il y a des rumeurs de personnes virées de leur village pour avoir de la fièvre et de la toux. Par ailleurs, il y a les chiffres que le Gouvernement veut bien donner, sachant qu’il veut vraiment éviter la panique. Et puis il y a le faible nombre de tests (un peu comme en France). Au 7 avril, en cumulé (source et source) :

  • Inde : 114 000 tests réalisés soit 0,000088 test par habitant (et 3,8% étaient positifs),
  • France : 334 000 tests soit 0,0048 test par habitant
  • Etats-Unis : 2,07 millions de tests soit 0,0063 test par habitant (et 19,5% étaient positifs).

 Mais tout n’est pas noir. L’Assam et le Meghalaya auraient rouvert leurs wine shops. En Inde, on ne soigne pas seulement le corona, on supprime le problème de l’alcoolisme dans la foulée et sans transition (mais non sans séquelles d’après cet article). Enfin si le sevrage à l'alcool est aussi difficile que celui à la maid, c'est pas gagné :

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Ceci-dit, on me dit qu'il y a déjà un marché noir de l'alcool. Encore faut-il en avoir les moyens. Sinon doit bien y avoir des tutos pour faire son alcool de riz maison (à défaut de faire du pain). Ptêt même que les musulmans vont miraculeusement disparaître ? En tout cas, ils pensent qu’à un moment donné on va proposer un vaccin à certains pauvres et qu’en fait ce sera un poison. C’est te dire s'ils se sentent à l’aise dans leur pays…

Pour finir sur une note moins sombre : Comment punit-on un étranger qui enfreint les règles de confinement pour aller méditer au bord du Ganges en Inde ? On lui fait recopier 500 fois des excuses : “I did not follow the rules of lockdown. I am very sorry”. Franchement, ils s’en sont tirés à bon escient. Je connais des jeunes qui ont eu le malheur d’écrire sur un drapeau indien des mots de souvenir et qui ont fini au poste pour plusieurs semaines.

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lundi, 25 août 2008

La boulette

Ca fait la une des journaux depuis la semaine dernière (et surtout de mon cher Times of India) : 49 bébés cobayes sont décédés à l'AIIMS (All India Insititute of Medical Sciences), le plus grand hôpital d’Inde, situé à Delhi. Les décès de ces nourrissons sont survenus en l'espace de 2 ans et demi.

 

Depuis le 1er janvier 2006, 4 142 bébés (« gravement malades » mais sans que les affections dont ils souffraient aient été précisées) – dont 2 728 avaient moins d'un an – ont été admis à l'AIIMS pour y subir 42 tests. L'hôpital reconnaît que « 49 décès ont été enregistrés, soit un taux de mortalité de 1,18% parmi les patients répertoriés ».

En première page du TOI aujourd’hui : on aurait administré à ces bébés des médicaments pour adultes.

 

Sont mis en causes des laboratoires internationaux (les Suisses Roche et Novartis et le Japonais Sankyo Pharma), qui démentent: « nous n'avons mené aucun essai pédiatrique avec des produits de Roche en Inde », a démenti à l'AFP Claudia Schmitt, porte-parole du groupe jointe à Bâle. La délocalisation d'essais cliniques est pourtant une affaire en or en Inde. D'après la Fondation Uday, cet « outsourcing » de la recherche médicale a représenté 120 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2007, avec 25% de croissance par an. Le cabinet Ernst and Young évalue le marché indien à 2 milliards de dollars d'ici à 2010. Les coûts des essais – 40% à 60% moins chers qu'en Occident – n'expliquent pas à eux seuls l'engouement de l'industrie pharmaceutique pour le sous-continent. « C'est le marché indien d'un point vue strictement médical qui fait sens », se justifie Mme Schmitt. En clair, décrypte un expert du secteur, l'Inde est un terrain d'essai sans limite grâce à sa population diverse de 1,1 milliard d'habitants et ses bataillons de « patients aux pathologies, par exemple du cœur ou du foie, plus faciles à trouver qu'en Occident pour servir de cobayes ». Justement, l'association Uday soupçonne l'hôpital public AIIMS d'avoir convaincu des familles pauvres et analphabètes de faire subir à leurs enfants malades ces essais gratuits, puisqu'elles « ne pouvaient pas s'offrir des traitements dans le privé ».

 

Une boulette qui fait méditer...

 

Article (en français) de l'AFP: Article_AFP_49 bébés morts en Inde_240808.pdf