lundi, 20 août 2018
Voyage en train en Inde
Un récent voyage en Inde a commencé sous les meilleurs auspices. Alors que je faisais la queue au guichet automatique, le gardien a attendu que le premier type termine et il a intimé au suivant d’attendre pour me laisser passer ! Parce que j’étais la seule femme ? Parce que j’étais la seule étrangère blanche ? Je n’en sais fichtrement rien mais je ne demandai pas mon reste.
Et puis, alors que j’attendais mon mari avec mes parents, un jeune homme est descendu de son Uber moto et est venu nous demander si nous avions besoin d’aide. J’ai imaginé mon Indien préféré en rade à Saint-Lazare et je me suis dit que les Indiens étaient quand même sympas, même si sélectivement....
Mon frère nous a ensuite rejoints et il me fit part de son expérience en train de jour. Lui qui est habitué aux wagons silencieux de la SNCF où même un rot te vaut une réflexion, il fut mis au supplice par des gamins qui jouaient et criaient. Je lui sortis mon couplet sur « l’Inde c’est formidable, on aime les enfants, on est hermétique au bruit, blablabla ». Bien m’en prit... Les six heures de train de retour furent insoutenables. Nos voisins avaient deux enfants de un an et demi qui ne cessèrent de hurler, danser sur la table sur de la musique Bollywood etc. Les mères prenaient des selfies, les pères faisaient de leur mieux et une fois de temps en temps les gosses se prenaient une baffe, et pas des moindres (surtout quand le garçon sortait son ziquet). Et que je te flanque une torgnole et rigole direct après. Et que je te flanque une torgnole et l’autre parent te console avec une barre en chocolat. Confus les petits. Et toujours hyper bruyants. J’en ai pris pour mon grade. Le plus déstabilisant c’était que les parents riaient des conneries de leur progéniture et n’ont pas sorti un seul jouet, un seul crayon pour essayer de les distraire ou les occuper.
Le bouquet c’est quand mon frère est venu me demander si c’était normal de péter en Inde. Son papi de voisin avait entamé sa digestion et dégazait allègrement, la fesse gauche très visiblement levée. Il m’a achevée, je suis partie dans un fou rire dont je me souviendrais - pas pu lui expliquer que oui ça se faisait, les gaz c’est pas du tout tabou et au contraire très important, dans l’ayurveda notamment, et qu’on préfère sans débarrasser, et tant pis pour nos oreilles et narines occidentales un peu prudes et sensibles.
08:01 Publié dans Virées en... Inde! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, voyage, train, bruit, pets | Imprimer | Facebook |
lundi, 31 octobre 2016
Voyager/vivre en Inde avec un enfant
Notre petite virée en Europe m’aura aidée à réaliser une grosse qualité des Indiens, mais alors une très grosse : ils aiment les enfants. Ce qui veut dire, concrètement, qu’ils ne te regardent pas de travers quand tu montes dans le train avec ton gosse (qui n’a même pas encore ouvert la bouche qu’il est déjà perçu comme une source d’emmerdes).
Qu’ils ne te font pas des réflexions dans une queue d’aéroport quand tu exploses ton smoothie au sol en essayant d’attraper ton gamin qui remue pas mal, et avant même que tu aies le temps de sortir tes mouchoirs pour nettoyer, « ah bah voilà, formidable » (je lui ai dit de se détendre du string à ce gros con d’Allemand).
Qu’ils ne t’autorisent pas à diner dans leur restaurant sous la condition express que le petit reste sanglé sur sa chaise haute (autant dire que je suis allée le manger dans un autre bouiboui écossais mon fish and chips).
Qu’il y a peu de chance qu’une hôtesse indienne vienne te dire, après une heure de vol, que ton bébé a été « particulièrement pénible » (il a juste crié pendant dix minutes mais ladite hôtesse ne me laissa pas me lever pour le distraire, à cause du chariot et de sa règle stupide qu’on ne peut pas s’asseoir par terre au pied de son siège alors que ça ne dérange que le mur) et que « la prochaine fois il vaudrait mieux qu’il voyage en éco » (Non mais t’es fière de toi, grosse connasse de Swiss Air ??).
Qu’ils vont certainement essayer de te distraire ton enfant dans l’avion si il fait un peu de bruit, ou venir te suggérer de le nourrir (c’est un peu énervant cette manie d’expliquer n’importe quel pleur par de la faim, mais au moins ils essayent d’aider au lieu de t’enfoncer dans ta détresse de mère qui dérange le peuple).
Qu’ils vont le prendre avec eux et leurs propres enfants pour te laisser « déjeuner en paix » au restaurant. (T’es un peu gênée, tu oses pas, tu craques et tu leur es éternellement reconnaissante de cette micro pause.)
Des fois c’est un peu extrême : il n’est pas rare de voir des enfants dans des bars, tard la nuit, avec leurs parents. Ou des tout petits au cinéma, pour des films d’adulte ; enfin quand on voir l’exposition des mioches à la mythologie hindoue (pleine de violence, de sexe, de trahison) dès leur plus jeune âge (voir cette note), on peut bien se dire qu’un film interdit aux moins de 16 ans c’est pas si terrible).
J’ai un peu l’impression qu’en Europe – et j’avoue avoir été comme ça avant d’avoir un marmot – que le bébé est avant tout perçu comme une nuisance, une source de bruit et de désagréments et tu ne veux SURTOUT pas être à côté de lui dans l’avion. Ni nulle part ailleurs. Et finalement c’est un peu triste. Les enfants c’est la vie, l’avenir, l’énergie, l’innocence qu’on perd tous un peu grandissant et qu’ils nous redonnent si on sait les regarder et les laisser vivre. C’est aussi un peu triste de ne même pas leur laisser leur chance, de croire tout de suite qu’ils vont te pourrir ton moment. Enfin moi j’dis ça, j’dis rien, je suis ptêt complètement à côté de la plaque…
08:00 Publié dans Expatriation (en Inde et ailleurs), Histoires de Samouraï, Petit Samourai, Virées en... Inde! | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : inde, enfants, bébés, bruit, swiss air | Imprimer | Facebook |
lundi, 17 octobre 2016
Entre mythologie et réalité: que de violence!
Nous sommes mardi. C’est Dussehra. Un festival tout en douceur où l’on fête la victoire du Dieu Ram sur le démon Ravan qui avait enlevé la femme de ce dernier, Sita. La copropriété avait organisé une petite commémoration pour l’occasion. Nous sommes arrivés en pleine bataille d’Hanuman, le Dieu singe, peinturluré en rouge, tout autant terrifiant que ces camarades ou ennemis à moustache qui se battent.
J’emmène Bébé Samourai sur le devant de la scène (le seul endroit où il y a un peu de place) mais avec ces déguisements monstrueux et la musique dans les baffles à décorner des bœufs, il prend peur et je ne peux lui en tenir rigueur. Quelle explosion de violence ! Nous nous éloignons donc un peu de cette pollution auditive et attendons patiemment le ‘clou’ du spectacle : ils vont mettre le feu à un démon géant (bien cinq mètres au garrot), et à son frère et son fils !! Nous sommes assis à même le gazon, le sol est un peu en pente. Je tiens Bébé Samourai bien serré dans mes bras. Les démons sont sur notre droite, à quelques mètres, derrière une corde de sécurité. Je regarde la foule sur ma gauche, fascinée par tout ce monde. Et là, tout d’un coup, une énorme déflagration. Ma tête fait 180 degrés et je vois cette statue géante en feu, des débris enflammés qui volent de partout, des gens qui courent dans tous les sens, et, pour ajouter à la confusion, ça continue de pétarader, mitrailler. Je panique. Complet. J’attrape mon petit et essaye de me lever. Raté, je me casse la figure. Je mets alors à ramper. Quand j’aperçois enfin mon Indien préféré ! Je lui crie d’attraper le bébé, m’accroche à lui pour me relever, récupère mon fils, et entre deux sanglots terrifiés, je cours, je vole, je sauve mon enfant des flammes, je tuerais pour nous sauver la vie.
Arrivés en lieu sûr, je bouche les oreilles de Bébé Samourai alors que le troisième machin explose avec ses centaines de pétards. Et le cirque est enfin terminé. C’est seulement la présence de la nounou (faut quand même pas se laisser aller devant le personnel, hein, madame) qui m’empêche de me mettre à hurler et pleurer mon angoisse. Une demi-heure plus tard je cesse de trembler, examine mon genou ensanglanté, et me remets doucement du choc…
Il y a 8 ans, lors de mon premier Diwali à Mumbai, un abruti m’avait explosé un pétard à trente centimètres, manquant de justesse de me laisser sourde d’une oreille, et me vaccinant ainsi contre Diwali en ville. Je me suis depuis toujours carapatée dans les endroits les plus reculés de l’Inde à cette période de l’année. Voilà, ce sera pareil pour Dussehra dorénavant !!
La scène vue par mes voisins pas occupés à la fuir:
08:00 Publié dans Histoires de Samouraï, IncredIble India, Petit Samourai | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, festival, dussehra, ravan, feu, statues, bruit, pétards | Imprimer | Facebook |