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vendredi, 29 août 2008

L'homosexualité bientôt dépénalisée?

Les homosexuels en Inde ont acclamé l’annonce du ministre de santé Anbumani Ramadoss de la modification des dispositions de la section 377du code pénal indien qui classifie le sexe entre deux hommes comme un crime. La section 377 s'applique même aux hétérosexuels, puisqu'elle interdit le sexe anal (même) entre le mari et l'épouse. Il est demandé que l’acte sexuel en privé entre individus consentants ne soit pas considéré comme illégal. Mais la section 377 est nécessaire pour que les enfants ne soient pas maltraités. De fait, cette section doit être modifiée mais pas supprimée.

Rappelons que cette section 377 émane directement du droit pénal britannique de l’époque victorienne puritaine (1830) ; le code pénal indien qui fait de l’homosexualité un crime est une « relique fossilisée » de La Grande-Bretagne victorienne. En effet, les rapports entre même sexe ont depuis longtemps été non seulement décriminalisé mais également déstigmatisé en Grande-Bretagne et dans d'autres sociétés qui se considèrent comme des démocraties libérales.

 

J'en profite (rapports aux commentaires de la note suivante) pour préciser que le touriste français verra beaucoup d'Indiens (mâles) les voir tous se tenir par la main, l'épaule ou la taille (comme c'est montré dans le film ci-desus) et va se poser des questions... Mais non ils ne sont pas tous homosexuels. Pas plus qu'ailleurs (une estimation donnerait 5% de la population homosexuelle, en France (les Français ont une belle réputation d'homos à l'étranger), en Grèce, aux US et en Inde. Ceci-dit beaucoup d'Indiens hétéro ont dans les faits des relations gays vu la difficulté de coucher avec une fille avant le mariage... (mon cher Times of India donnait 35%) et c'est d'ailleurs pour ça qu'ils se touchent entre eux...

Pour revenir à notre sujet, le ministre de la Santé soutient la communauté gay et son action pour modifier la loi mais le ministre des affaires intérieures s’y oppose.

La communauté gay en Inde, réprimée depuis trop longtemps, est soulagée que les « hautes instances » s’intéressent au statut et aux droits des homosexuels en Inde. Toutefois, le chemin est encore long avant que la société dans son ensemble accepte l’homosexualité. « Quand on parle individuellement aux parents et aux amis il y a un changement indéniable, une sorte d’acceptation. Mais, quand on commence à manifester pour obtenir des droits devant la police, les politiciens etc. il y a une homophobie énorme; il n'y a aucune acceptation. » C’est donc loin d’être gagné… D’autant que le sida se développe de plus en plus en Inde et que les activistes anti-homosexuels se font fort de souligner que la maladie se répand plus rapidement dans les rapports homosexuels; les homosexuels sont en effet un groupe à haut risque du sida.

En juin cette année, pour la première fois, des homosexuels à Delhi ont marché dans le cœur de la ville en proclamant leur homosexualité. La communauté homosexuelle semble graduellement sortir dans de l’ombre en Inde…Ainsi, le 16 août, soit au lendemain de la fête de l’Indépendance, une marche a été organisée à Mumbai et à Bangalore (voir vidéo ci-dessous), rassemblant homosexuels, lesbiennes, transsexuels, bisexuels et tout ceux marginalisés par la société, les gens « étranges ». Cette marche visait à mettre en lumière les interdictions dont souffrent les communautés marginalisées en Inde: pas de rapports sexuels, pas de mariage, pas d’adoption etc. Notons que si les mariages homosexuels et les gay prides (défilés pour les droits des homosexuels) se sont banalisés dans plusieurs régions du monde, ce phénomène est plus que récent en Inde (1ère édition en 2008!).

 

J’aime bien la “moralité” du Times of India: “So hug a gay today. Because you believe in gay rights. Or because you believe in democracy. Or, best of all, if you believe that the two should be part and parcel of each other.” à “Serrez un homo dans vos bras aujourd’hui. Parce que vous croyez aux droits des homosexuels. Ou parce que vous croyez à la démocratie. Ou, encore mieux, parce que vous croyez que les deux devraient être imbriqués ».

Source: Times of India: Article_Times of India_Gays and section 377_110808.pdf; Article_Times of India_Gays and democracy_250808.pdf

 

jeudi, 28 août 2008

A la bonne votre!

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L’autre jour, alors que Shiv payait une visite aux flics pour des histoires de moto, un inspecteur qui voulait lui chercher des noises lui a demandé sa licence pour trimballer une bouteille de vin (cadeau ramené de France qu’il allait offrir) ! C’est illégal de transporter de l’alcool dans le Maharashtra…

 

Alors que la consommation de vin était quasiment négligeable il y a 10 ans, elle a augmenté de 30% par an depuis…

 

La consommation

Production mondiale :             32 milliards de litres.

Production indienne :              14 millions de litres.

Comme le vin ne s’adresse qu’à une infime partie de la population, la consommation reste faible par rapport aux standards internationaux (5 millilitres par personne – presque 12 litres aux Etats-Unis).

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Traditionnellement, les Indiens boivent de la bière et du whisky, avec un objectif : se souler. Hors la jeunesse (20-30 ans) qui s’enrichit cherche à se distinguer de la masse. Et que de mieux pour se la jouer snobinard que siroter un verre de vin ??

C’est tendance : les pages « lifestyle » des journaux montrent souvent des photos d’Indiens en train de boire du vin. Et puis des cours de dégustation se sont mis en place, ainsi que des visites guidées des vignes et de l’usine (avec possibilité de déguster de nuit, en terrasse, avec vue sur les vignes éclairées, un verre de vin accompagné de fromage – à Sula notamment. J’ai fait c’est terrible !). Des boîtes de marketing proposent également des classes du genre : « comment devenir « wine snob » » ! (voir Tullheo.com) Pour 1 400 roupies (22€) : on apprend à impressionner ses potes en acquérant des connaissances sur les espèces de raisins, les régions productrices du monde, l’eunologie, comment ouvrir une bouteille, savoir lire une etiquette etc. Sans vouloir faire de pub: cette enterprise connait une croissance de 70-80% depuis 3 ans…

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Les acteurs et la distribution

Aujourd’hui le marché est dominé par les vins indiens – qui restent relativement chers (entre 300 et 600 roupies la bouteille : de 5 à 10€ et ce n’est que du vin de table) et la qualité souvent douteuse (le souci c’est que les Indiens s’improvisent facilement producteurs de vin et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous…). Le marché indien est dominé par 3 marques locales : Sula Vineyards, Grover Vineyards et Château Indage.

Le Maharastra (surtout la région de Nasik) est LE producteur indien avec 60 vignes sur 66 en Inde : cet Etat réunit les conditions climatiques et géologiques idéales pour les raisins…

 

Les ventes sont contrôlées par chaque Etat individuellement. Par exemple, comme c’est moins cher à Goa, les bus sont fréquemment contrôlés à la douane du Maharashtra et des caisses d’alcool confisquées ! Les Etats décident par exemple du prix de la licence pour vendre du vin, de la bière et spiritueux : à Delhi, le coût reste prohibitif (500 000 roupies (8 000€) par an) tandis que certains Etats ont une politique de baisse de coût pour cette licence. C’est notamment le Maharashtra, le Karnataka, l’Haryana, Goa et le Punjab. Par ailleurs, ces Etats autorisent désormais la distribution de vin dans les supermarchés – traditionnellement, en Inde, on ne peut acheter de l’alcool que dans les « Wine shops ».

 

S’implanter sur le marché indien du vin

En ce qui concerne l’implantation d’étrangers (et c’est fou le nombre de Français qu’on rencontre ici qui viennent explorer le marché), il faut savoir que l’importation des vins et spiritueux en Inde n’est libéralisée que depuis avril 2001. Le nombre d’importateurs est passé de 35 il y a quelques années à près de 80. Les 3 plus gros importateurs réalisent 44% des ventes, les 10 plus gros 72%.

 

Exemples : Moët Hennessy a installé une filiale sur place, et lancé en 2003 une gamme complète. L’américain Gallo a également créé une antenne en Inde en 2002. L’espagnol Miguel Torres et l’australien BRL Hardy ont mis en place des joint ventures avec des opérateurs locaux (attention la joint-venture c’est risqué en Inde, c’est un modèle qui marche mal et beaucoup se cassent la gueule à cause de ça). Un nombre croissant d’entreprises passent des accords avec des importateurs, comme la maison Guigal, spécialisée dans les vins de la Vallée du Rhône, qui a commencé à commercialiser ses vins en Inde en 2003 : « Nous avons concrétisé une première commande lors de Vinexpo 2003 », raconte Brigitte Marcou, responsable administrative export. « Les volumes sont modestes pour l’instant, mais l’important est d’instaurer un mouvement d’affaires, d’être présent. Comme la Chine, l’Inde est un marché naissant au potentiel extraordinaire. Il y a tout à faire ! »  Des barrières à lever

 

Les obstacles à l’implantation:

-          Culturel : il faut former les Indiens à apprécier le vin.

-          Economique : seule une certaine classe de la population est à même de consommer (ce qui réduit quand même sacrément la taille du marché, du moins pour l’instant).

-          Barrière non tarifaire : la consommation d’alcool (et donc de vin) est interdite dans 4 Etats (Gujarat, Mizoram, Nagaland et Manipur) – possibilité d’acheter un « permis de boire » dans ces Etats pour ceux qui ne peuvent pas se passer d’alcool.

-          Barrière tarifaire : les alcools importés sont lourdement taxés. Pour les vins importés, elle varie entre 100 et 150 %. S’y ajoutent des taxes locales comprises entre 50 et 100 % selon les cas (applicables aussi aux vins produits en Inde).

 

NB : Jugement de l’OMC: affaire Etats-Unis – Inde sur les taxes indiennes sur l’alcool jugées “inconsistantes” par les Etats-Unis (plainte déposée en mars 2007). Les Etat-Unis plaidaient que ’Inde protège ses fabricants d’alcools forts (rhum, whisky, vodka) avec des taxes d’importation excessives (550%) alors que l’OMC impose un plafond de 150%. L’OMC a jugé en faveur de l’Inde…

 

Sources : vitisphere.com ; indianwineacademy.com ; Times of India; worldlawdirect.com; indianwine.com; tulleho.com: Article_Reuters_Indian wine makers_210808.pdf; Article_Reuters_Indians say cheers to wine_210808.pdf; Article_Times of India_Traditional cultivation practices need to change_210808.pdf

 

Euh d’ailleurs, à ce propos : arrêtez de me casser les pieds avec le vin, c’est pas parce que je suis française que je sais renifler le pinard !!

India Wine Grape Growing Region Map.JPG

mardi, 26 août 2008

Indian Samouraïs

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Je parlais dans mon précédent poste de la lutte. Le saviez-vous ? Le Shaolin Kung Fu aurait été inventé par un moine indien!! Tat Moh, aussi connu sous le nom de Boddhidharma. Né prince en Inde du Sud, il a adopté le bouddhisme, renoncé à son héritage royal pour devenir un simple moine. Il a beaucoup voyagé, répandant les enseignements du bouddhisme. A cette époque, il n’était pas rare que les moines indiens voyagent en Chine où les enseignements bouddhistes étaient très prisés (n’oublions pas que le bouddhisme est né en Inde !). Voilà donc en 250 après J.-C. notre ami Tat Moh qui s’en va en Chine, à pied. Il finit son voyage dans un temple, appelé Shao Lin (littéralement « petite forêt »), dans la province de Fukien (y avait d’autres temples Shao Lin apparemment, d’où le nom Kung Fu).

 

Les moines de ce monastère l’ont beaucoup déçu : ils étaient trop faibles pour supporter l’austérité du bouddhisme (plutôt du genre ascétique). Alors Tat Moh est parti se planquer dans une cave pour méditer peinard et trouver une solution au problème (il n’y a pas de problème, que des solutions). Après 9 ans (ah attends, c’était pas un petit problème), il a avais mis au point une série d’exercices pour les moines, inspirés de ceux pratiqués en Inde, comme le yoga, et destinés à renforcer le « chi » des moines (autrement dit augmenter leur vitalité et améliorer leur santé). Et voilou ! Ca a tellement bien marché qu’on pratique ces exercices encore aujourd’hui…

 

A l’époque, la Chine était pleine de hors-la-loi, de bandits en tout genre. Les temples étaient peu protégés et souvent attaqués, comme les moines itinérants. Alors pour se défendre, les moines ont développé un système de combat basé sur les exercices du fondateur, Tat Moh. Attention, l’idée était seulement de se défendre ; les moines bouddhistes sont très gentils et de bonne nature. Ces moines appartenaient au temple Lohons : le Lohon style est une forme très basique du Kung Fu. Parce qu’en fait il y a eu plusieurs styles de Kung Fu. Par exemple, le Lohon style a été battu par le Tiger style (3ème style Shaolin), « Tai Chor ». Ce style a été inventé par un empereur renonçant, étudiant dans le temple Shaolin. Bon après y a eu le Monkey style qui battait le tigre, puis d’autres, et encore d’autres.

 

Source : rising-dragon.co.uk