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jeudi, 28 août 2008

A la bonne votre!

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L’autre jour, alors que Shiv payait une visite aux flics pour des histoires de moto, un inspecteur qui voulait lui chercher des noises lui a demandé sa licence pour trimballer une bouteille de vin (cadeau ramené de France qu’il allait offrir) ! C’est illégal de transporter de l’alcool dans le Maharashtra…

 

Alors que la consommation de vin était quasiment négligeable il y a 10 ans, elle a augmenté de 30% par an depuis…

 

La consommation

Production mondiale :             32 milliards de litres.

Production indienne :              14 millions de litres.

Comme le vin ne s’adresse qu’à une infime partie de la population, la consommation reste faible par rapport aux standards internationaux (5 millilitres par personne – presque 12 litres aux Etats-Unis).

Wine data.JPG

 

Traditionnellement, les Indiens boivent de la bière et du whisky, avec un objectif : se souler. Hors la jeunesse (20-30 ans) qui s’enrichit cherche à se distinguer de la masse. Et que de mieux pour se la jouer snobinard que siroter un verre de vin ??

C’est tendance : les pages « lifestyle » des journaux montrent souvent des photos d’Indiens en train de boire du vin. Et puis des cours de dégustation se sont mis en place, ainsi que des visites guidées des vignes et de l’usine (avec possibilité de déguster de nuit, en terrasse, avec vue sur les vignes éclairées, un verre de vin accompagné de fromage – à Sula notamment. J’ai fait c’est terrible !). Des boîtes de marketing proposent également des classes du genre : « comment devenir « wine snob » » ! (voir Tullheo.com) Pour 1 400 roupies (22€) : on apprend à impressionner ses potes en acquérant des connaissances sur les espèces de raisins, les régions productrices du monde, l’eunologie, comment ouvrir une bouteille, savoir lire une etiquette etc. Sans vouloir faire de pub: cette enterprise connait une croissance de 70-80% depuis 3 ans…

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Les acteurs et la distribution

Aujourd’hui le marché est dominé par les vins indiens – qui restent relativement chers (entre 300 et 600 roupies la bouteille : de 5 à 10€ et ce n’est que du vin de table) et la qualité souvent douteuse (le souci c’est que les Indiens s’improvisent facilement producteurs de vin et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous…). Le marché indien est dominé par 3 marques locales : Sula Vineyards, Grover Vineyards et Château Indage.

Le Maharastra (surtout la région de Nasik) est LE producteur indien avec 60 vignes sur 66 en Inde : cet Etat réunit les conditions climatiques et géologiques idéales pour les raisins…

 

Les ventes sont contrôlées par chaque Etat individuellement. Par exemple, comme c’est moins cher à Goa, les bus sont fréquemment contrôlés à la douane du Maharashtra et des caisses d’alcool confisquées ! Les Etats décident par exemple du prix de la licence pour vendre du vin, de la bière et spiritueux : à Delhi, le coût reste prohibitif (500 000 roupies (8 000€) par an) tandis que certains Etats ont une politique de baisse de coût pour cette licence. C’est notamment le Maharashtra, le Karnataka, l’Haryana, Goa et le Punjab. Par ailleurs, ces Etats autorisent désormais la distribution de vin dans les supermarchés – traditionnellement, en Inde, on ne peut acheter de l’alcool que dans les « Wine shops ».

 

S’implanter sur le marché indien du vin

En ce qui concerne l’implantation d’étrangers (et c’est fou le nombre de Français qu’on rencontre ici qui viennent explorer le marché), il faut savoir que l’importation des vins et spiritueux en Inde n’est libéralisée que depuis avril 2001. Le nombre d’importateurs est passé de 35 il y a quelques années à près de 80. Les 3 plus gros importateurs réalisent 44% des ventes, les 10 plus gros 72%.

 

Exemples : Moët Hennessy a installé une filiale sur place, et lancé en 2003 une gamme complète. L’américain Gallo a également créé une antenne en Inde en 2002. L’espagnol Miguel Torres et l’australien BRL Hardy ont mis en place des joint ventures avec des opérateurs locaux (attention la joint-venture c’est risqué en Inde, c’est un modèle qui marche mal et beaucoup se cassent la gueule à cause de ça). Un nombre croissant d’entreprises passent des accords avec des importateurs, comme la maison Guigal, spécialisée dans les vins de la Vallée du Rhône, qui a commencé à commercialiser ses vins en Inde en 2003 : « Nous avons concrétisé une première commande lors de Vinexpo 2003 », raconte Brigitte Marcou, responsable administrative export. « Les volumes sont modestes pour l’instant, mais l’important est d’instaurer un mouvement d’affaires, d’être présent. Comme la Chine, l’Inde est un marché naissant au potentiel extraordinaire. Il y a tout à faire ! »  Des barrières à lever

 

Les obstacles à l’implantation:

-          Culturel : il faut former les Indiens à apprécier le vin.

-          Economique : seule une certaine classe de la population est à même de consommer (ce qui réduit quand même sacrément la taille du marché, du moins pour l’instant).

-          Barrière non tarifaire : la consommation d’alcool (et donc de vin) est interdite dans 4 Etats (Gujarat, Mizoram, Nagaland et Manipur) – possibilité d’acheter un « permis de boire » dans ces Etats pour ceux qui ne peuvent pas se passer d’alcool.

-          Barrière tarifaire : les alcools importés sont lourdement taxés. Pour les vins importés, elle varie entre 100 et 150 %. S’y ajoutent des taxes locales comprises entre 50 et 100 % selon les cas (applicables aussi aux vins produits en Inde).

 

NB : Jugement de l’OMC: affaire Etats-Unis – Inde sur les taxes indiennes sur l’alcool jugées “inconsistantes” par les Etats-Unis (plainte déposée en mars 2007). Les Etat-Unis plaidaient que ’Inde protège ses fabricants d’alcools forts (rhum, whisky, vodka) avec des taxes d’importation excessives (550%) alors que l’OMC impose un plafond de 150%. L’OMC a jugé en faveur de l’Inde…

 

Sources : vitisphere.com ; indianwineacademy.com ; Times of India; worldlawdirect.com; indianwine.com; tulleho.com: Article_Reuters_Indian wine makers_210808.pdf; Article_Reuters_Indians say cheers to wine_210808.pdf; Article_Times of India_Traditional cultivation practices need to change_210808.pdf

 

Euh d’ailleurs, à ce propos : arrêtez de me casser les pieds avec le vin, c’est pas parce que je suis française que je sais renifler le pinard !!

India Wine Grape Growing Region Map.JPG

mardi, 26 août 2008

Indian Samouraïs

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Je parlais dans mon précédent poste de la lutte. Le saviez-vous ? Le Shaolin Kung Fu aurait été inventé par un moine indien!! Tat Moh, aussi connu sous le nom de Boddhidharma. Né prince en Inde du Sud, il a adopté le bouddhisme, renoncé à son héritage royal pour devenir un simple moine. Il a beaucoup voyagé, répandant les enseignements du bouddhisme. A cette époque, il n’était pas rare que les moines indiens voyagent en Chine où les enseignements bouddhistes étaient très prisés (n’oublions pas que le bouddhisme est né en Inde !). Voilà donc en 250 après J.-C. notre ami Tat Moh qui s’en va en Chine, à pied. Il finit son voyage dans un temple, appelé Shao Lin (littéralement « petite forêt »), dans la province de Fukien (y avait d’autres temples Shao Lin apparemment, d’où le nom Kung Fu).

 

Les moines de ce monastère l’ont beaucoup déçu : ils étaient trop faibles pour supporter l’austérité du bouddhisme (plutôt du genre ascétique). Alors Tat Moh est parti se planquer dans une cave pour méditer peinard et trouver une solution au problème (il n’y a pas de problème, que des solutions). Après 9 ans (ah attends, c’était pas un petit problème), il a avais mis au point une série d’exercices pour les moines, inspirés de ceux pratiqués en Inde, comme le yoga, et destinés à renforcer le « chi » des moines (autrement dit augmenter leur vitalité et améliorer leur santé). Et voilou ! Ca a tellement bien marché qu’on pratique ces exercices encore aujourd’hui…

 

A l’époque, la Chine était pleine de hors-la-loi, de bandits en tout genre. Les temples étaient peu protégés et souvent attaqués, comme les moines itinérants. Alors pour se défendre, les moines ont développé un système de combat basé sur les exercices du fondateur, Tat Moh. Attention, l’idée était seulement de se défendre ; les moines bouddhistes sont très gentils et de bonne nature. Ces moines appartenaient au temple Lohons : le Lohon style est une forme très basique du Kung Fu. Parce qu’en fait il y a eu plusieurs styles de Kung Fu. Par exemple, le Lohon style a été battu par le Tiger style (3ème style Shaolin), « Tai Chor ». Ce style a été inventé par un empereur renonçant, étudiant dans le temple Shaolin. Bon après y a eu le Monkey style qui battait le tigre, puis d’autres, et encore d’autres.

 

Source : rising-dragon.co.uk

 

lundi, 25 août 2008

Hommage

L’Inde pays de la spiritualité et de la non-violence.

Très spirituels les serial killers (entre celui qui a tué 17 personnes, les a congelées puis mangées Article_Times of India_Cannibal Surendra_060107.pdf ou celle qui repérait les femmes esseulées, dormant ou priant dans les temples et les tuait au cyanure (6 victimes au moins) Article_Times of India_Woman serial killer_280108.pdf et le gamin de 8 ans qui a étranglé 3 de ses cousins et frères et sœurs Article_Times of India_8 yr old serial killer_010707.pdf)…

Très non-violents les poseurs de bombe et autres plaisantins.

Conclusion : l’Inde est un pays comme les autres ! Avec ses turpitudes aussi. Quelque part c'est rassurant...

D’ailleurs, d’un point de vue religieux, le Mahâbhârata (poème épique, sorte de Bible hindoue) regorge de massacres et de Dieux/Déesses tueurs (je pense notamment à Kâli, ou son mari, Shiva – par exemple, Kâlî déesse mère destructrice et créatrice, est représentée nue, avec la peau noire, le regard féroce et la langue tirée, portant un long collier, descendant parfois à ses genoux, composé de crânes humains, dansant sur le corps de Shiva soumis, allongé sur le dos).

Donc peut-être que spiritualité et violence ne sont pas incompatibles après tout. Voici d’ailleurs une peinture de temple dans la région d’Hampi :

Hampi149_-_Durga_Temple.JPG

 Mais mon vrai sujet n’a en fait rien à voir avec la violence mais plutôt les arts martiaux, et plus particulièrement la lutte. J’aimerais rendre hommage à Jadhav. A l’heure où l’Inde gagne sa 4ème médaille de l’histoire des J.O. – 1ère médaille de bronze olympique individuelle depuis 1996 – on célèbre le nouveau champion (faut dire que l’Inde ne croule pas sous les médailles : 1ère médaille d’or en 2008 (en tir)). Bref, le brave Jadhav, à son époque, a dû hypothéquer sa maison et mendier à droite à gauche pour pouvoir aller à Helsinki. Après son combat le qualifiant pour le bronze, on lui a squouizé sa demi-heure de repos (aucune autorité indienne n’était là-bas pour contester) et il a perdu le combat suivant. Bon, le bronze c’était déjà pas mal. Mais c’est à peine si on a l’a félicité à son retour, et récompensé encore moins. Alors qu’il luttait (on reste dans le thème ;) pour rembourser ses dettes, un accident l’a emporté. Cet article Article_Times of India_Jadhav_210808.pdf ne le dit pas mais son fils se bat maintenant pour la reconnaissance de l’exploit de son père…

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