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mercredi, 28 novembre 2012

Mes copines du vendredi

J’ai mis longtemps à sortir de ma coquille, à me faire des amis à Delhi.

Il y a beaucoup plus d’étrangers qu’à Mumbai mais il a suffi d’une soirée de Français où je devais être mal lunée pour me dissuader de les fréquenter…

J’avais copiné avec mon agent immobilier mais une fois où on était à table avec ses gosses et qu’elle a fait une remarque parce que personne ne l’avait remerciée d’avoir cuisiné, j’ai décidé de laisser tomber. C’est pas comme si j’avais pas remercié quinze fois de m’inviter ni proposé d’aider à cuisiner ! En plus elle voulait absolument ouvrir une crêperie et même si l’idée est bonne, j’ai pas trop la tête à ça.

Elle m’avait emmenée à un petit dèj de femmes d’expatriés. Entre les veilles américaines qui font dans le social et la jeune Japonaise fraîchement débarquée et complètement larguée, je n’ai à nouveau pas trouvé ma tasse de thé.

Et puis un jour une relation professionnelle m’a proposé de laisser tomber nos déjeuners « d’affaire » et d’aller boire un verre. Histoire d’y aller mollo, j’ai proposé un verre de vin. Elle a fait une moue. J’ai suggéré un Long Island Iced Tea (LIT) comme alternative.

Pour situer le contexte, le Long Island Iced Tea est ce cocktail de tueur avec : 13% de gin, 13% de vodka, 13% de rhum blanc, 13% de triple sec, 13% de tequila, 26% de coca, 9% de jus de citron. Et elle en a descendu 3 comme si c’était du petit lait !

Rendez-vous fut pris pour le vendredi suivant. Nous nous sommes retrouvées toutes les deux à essayer différents bars de Hauz Khas, et peu importe qu’il faille grimper trois escaliers pour arriver au moindre endroit, si ils ne servaient pas de LIT, nous allions taper à côté… Pour clore cette mémorable soirée, nous nous sommes fait jeter du Buddha Bar (B-Bar ici, pour respecter la mémoire de Bouddha) parce qu’il faut absolument réserver une table. C’est bien la première fois que je vois deux filles se faire refuser l’entrée du moindre endroit en Inde. Voire n’importe où. Mais passons, peu importe. Ca fait toujours du bien de se faire remette à sa place.

Le vendredi suivant, nous nous retrouvions à son « Club ». Et nous rejoignaient quelques-unes de ses copines. Deux d'entre elles, des sœurs, se joignirent à nous pour toutes les soirées qui suivirent. Le gang féminin des LIT du vendredi était est né !!

Pour feter ca nous sommes retournées au B-Bar, avec réservation cette fois, et on leur a piqué toutes leurs orchidées pour se le mettre dans les cheveux!! Si si j'ai des photos!

Il y a donc S., 36 ans, entrepreneuse, mariée, un gosse, mais malheureuse dans son mariage.

Po., 36 ans, sa copine d’enfance, entrepreneuse, mariée, deux gosses, hyper heureuse en mariage.

P., 32 ans, sœur de Po., marketing manager, divorcée (d’un Kéralais) et du signe du lion.

Et moi, l'étrangère passablement a côté de mes pompes...

Une belle brochette quoi !! 

Aucune de nous ne sacrifierait la soirée du vendredi pour rien au monde ! On attend toutes ce moment avec une de ces impatiences ! Et si jamais le vendredi n’est pas possible, c’est le jeudi ou le vendredi que nous nous retrouvons, toutes les quatre et quelques électrons libres. On s’éclate tellement que nous avons envisagé d’étendre ça au mardi soir. Mais vu qu’on travaille toutes, c’est pas gagné. Faut assurer le lendemain !

 

Allez, santé!!

 

 

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samedi, 24 novembre 2012

Histoires pneumatiques

Alors pour ceux qui suivent je conduis désormais depuis le mois de juin.

Je suis passée experte dans le dépassement des rickshaws à pédale mais je suis toujours un peu surprise quand la voiture de devant déboîte et que je me retrouve face à une vache. Ou un zébu. Ils pullulent dans ma zone industrielle…

Ma voiture c’est un grand plaisir. C'est ma liberté. Au-delà c’était un peu une nécessité dans une ville comme Delhi. La contrepartie du meilleur confort de vie dû à davantage d’espace (comparé à Mumbai), c’est qu’il n’y a pas grand-chose à portée de jambe.

Mais ma voiture c’est aussi une source d’emmerdes. D’abord il faut la laver tous les jours sinon tu la reconnais pas. Par exemple je n’ai pas lavé le toit depuis un moment et on dirait qu’elle a une perruque blanche. La classe internationale… Alors évidemment personne ne lave sa voiture soi-même – pour 8 euros par mois, n’importe qui le fait pour toi. Mais je n’ai pas pris le temps de demander, et j’aime bien ce moment intime avec ma voiture. Sauf que généralement je dois (impérativement) la laver le matin quand je suis déjà en retard, et bien habillée. Arrivée pleine de boue au bureau, je kiffe…

D’autres petits désagréments, c’est par exemple le trou du cul qui me dégonfle mes pneus régulièrement… La première fois que c’est arrivé, c’est mes collègues qui m’ont indiqué que j’avais un pneu à plat. Je sentais/entendais bien qu’il y avait un truc bizarre mais sans arriver à identifier quoi ! J’aurais presque paniqué… On fait quoi avec un pneu crevé en Inde hein ?? J’ai soupesé sérieusement l’option de m’asseoir et de pleurer comme si le monde venait de s’écrouler – après tout je suis une fille, et passablement fatiguée…

Mais un collègue et notre petit garde de sécurité est venu à ma rescousse et a changé mon pneu en deux deux !

Ensuite je suis allée à la station essence. Ils ne faisaient pas dans le pneu et m’ont indiqué un endroit à pétaouchnok. N’écoutant que ma conscience, je suis allée à la station essence à deux cents mètres de là. Et là bingo, y avait une échoppe de réparateur de pneus !

J’ai eu un peu honte de voir un môme de douze ans arriver à enlever une roue dans la nuit noire mais il a très bien géré son affaire ! Chacun son truc à la fin… Il n’a pas détecté de crevaison et m’a remis mon pneu. Le tout pour vingt roupies (un tiers d’euro).

Le lendemain l’autre pneu faisait la gueule. Je suis retournée chez mon pote et on a regonflé tout ça. J’y retourne même régulièrement vu que j’ai pas attrapé le petit plaisantin qui s’éclate avec mes pneus… Et le meilleur dans l’histoire, c’est que je prends la situation avec philosophie. Je pense qu’il y a six ans j’aurais hurlé au vandale et fait un scandale dans tout le quartier ! Maintenant je vais stoiquement chez le pneu walla. Comme quoi…

 

vendredi, 16 novembre 2012

Six ans en Inde

Un beau jour tu te réveilles et tu constates que ça y est, tu viens de passer 6 ans en Inde. Ça te fait marrer. Six ans, c’est à peu près l’espérance de vie d’un lévrier irlandais – déformation professionnelle, je suis excusée !

Six ans… Mais comment c’est possible ??

Pincez-moi je rêve…

 

Un ami indien m’a demandé récemment pourquoi je restais en Inde. Question pertinente, sinon bonne… Et bien voilà ce qui m’est venu : « Tu as déjà passé six ans dans un pays étranger ? Non ? Et bien ça devient ton chez-toi… » Ca résume bien je trouve.

Pas question d’être « amoureuse de l’Inde », ou d’être accro au mode de vie i.e. avoir du personnel pour tout (vu que je n’ai pas vraiment opté pour ça). C’est plus simple que ça, trouver un équilibre tout simplement.

Je repense à cette réponse chaque fois que je clique sur l’option « Ramène-moi à la maison » sur mon GPS…

 

A la question suivante « Et combien de temps tu comptes rester? » je n'ai pas de réponse, et je n'en cherche pas. Carpe diem.

Quelques jours plus tard je rencontrai un Finlandais qui était arrivé quelques semaines plus tôt. Il était content, il éprouvait un sentiment « d’appartenance ». J’ai un peu réagi, parce que je ne crois pas qu’un étranger sera jamais perçu comme faisant partie de ce pays. Il me semble qu’on peut se sentir chez soi quelque part sans pour autant y appartenir. Au bout d’un moment on n’appartient à nulle part au fond… Et en Inde, les étrangers ne se fondent jamais vraiment dans le paysage…

Ce qu’il voulait certainement dire, c’est qu’il se sentait à l’aise, moins largué qu’un touriste… 

Voilà, six ans… Deux à Pune, trois à Mumbai, un à Delhi. Mais l’heure n’est pas encore au bilan de cette année de ouf… Bientôt… Je suis simplement contente d’être encore en vie, saine d’esprit et nerveusement à peu près stable !