Le système scolaire indien – 4. Les baccalauréats (lundi, 23 août 2021)

En Inde, l’école va du CP au bac – du Grade 1 au Grade 12 (j’avoue c’est plus simple que nos CE1, CM2 etc.) – mais les écoles commencent en fait dès la grande section de maternelle (Kindergarten ou KG), voire la classe d’avant (nursery). Avant, c’est la playschool. Jusque-là, ça va.

Ensuite, il y a les différents boards (ou baccalauréats) : indien (CBSE Central Board of Secondary Education), aussi indien (ISCE Indian School Certificate Examinations), international (IB International Board) et anglais (Cambridge ou IGCSE International General Certificate of Secondary Education). Voici les principales différences entre les boards (source) :

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Les écoles les plus populaires et les meilleures sont CBSE ; elles sont souvent prises d’assaut et il faut s’y prendre bien à l’avance. Anecdotiques mais information qui peut peser dans la balance de couples bi-nationaux, les grandes vacances sont de mi-mai à début juillet pour les boards indiens et de mi-juin à début août pour IB.

IB se développe rapidement, notamment parce que les méthodes sont plus modernes, et se détachent du fameux crédo (« par cœur, par cœur, par cœur ») du système indien. En revanche, elles coûtent souvent un rein – parce que l’affiliation en Suisse coûte cher et puis ça se veut international, donc élitiste, donc cher. Du coup, en tout cas à Gurgaon, « ville nouvelle » où les écoles poussent comme des champignons, on trouve de la place dans les écoles IB.

En réalité, il paraît que c’est surtout à partir du collège que la board importe, que les méthodes d’enseignement changent beaucoup. Mais les parents préfèrent mettre leurs enfants dans un même établissement pour toute leur scolarité (d’ailleurs les frais d’inscription ne sont pas négligeables, histoire de te faire passer l’envie de le changer d’établissement tous les 2 ans). Alors que l’Indien est traditionnellement très ancré dans sa région, la certitude d’habiter toujours au même endroit s’amenuise de plus en plus, au fur et à mesure que la mobilité professionnelle augmente.

Malgré les résultats scolaires impressionnants des enfants de notre école Montessori, de nombreux parents retiraient leurs enfants dès 5 ans, voire 4 ans, pour les mettre dans des « vraies » écoles. Ils subissent la pression des grands-parents pour qui une école de 36 écoliers n’est pas digne d’intérêt – même s’ils savent lire des romans quand leurs pairs en sont aux mots de 3 lettres. Et puis les places sont chères dans les « vraies » écoles. Dans des villes comme Delhi, où peu de nouvelles écoles ouvrent, les places peuvent être très très chères. Il faut voir le film Hindi Medium à ce sujet (voir bande annonce ci-dessous). Un père qui s’est sorti de la mouise tout seul veut mettre leur enfant dans l’école la plus prestigieuse. Il rate son entretien et décide d’aller vivre dans un bidonville pour que leur gosse bénéficie des quotas (25% des sièges) réservés aux plus démunis.

Dans les petites sections, les enfants (enfin, leurs parents) doivent remplir tout un dossier, avec lettres de motivation etc. Il y a des entretiens (un pour l’élève et un pour ceux qui l’élèvent) et ensuite un tirage au sort (mais oui). Un ami de mon fils s’est fait recaler parce que son père a voulu faire le malin en répondant « aucun » à la question « quel est le dernier livre que vous avez lu ? Au passage, nombreux sont ceux qui tentent de soudoyer l’école. Je connais quelqu’un qui avait offert plus de 200 000€ pour ses 2 enfants et qui s’est quand même fait recaler. Naïve, j’ai demandé ce que cette école offrait de si extraordinaire en termes d’éducation. Il m’a répondu que c’était pour le réseau qu’il payait, pas les cours. Quand j’ai appris que pour certaines écoles il fallait s’y prendre avant la naissance, j’ai flippé. C’est surtout vrai pour les écoles CBSE.

À suivre…

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