Le sikhisme pour les nuls – 6/6 (jeudi, 12 mars 2020)
Une brève histoire du sikhisme et sa diaspora
Le sikhisme a émergé avec Guru Nanak Dev en 1 500 et des poussières, s’inspirant de l’hindouisme et de l’islam tout en s’en distanciant. Forcément, ça n’a pas toujours plu, cet esprit de rebellion.
Le 5ème guru a été assassiné, sous ordre de l’empereur moghole Jahangir. En réponse à quoi, les Sikhs ont commencé à s’organiser militairement.
Le 9ème guru a également été assassiné, sous ordre de l’empereur moghole Aurangzeb (petit fils de Jahangir). Son successeur a équipé ses disciples des outils leur permettant de se distinguer et s’unir dans leur foi.
Après la mort de ce dernier guru, un certain nombre de leaders sikhs se sont militairement et politiquement illustrés, se rebellant régulièrement contre les Mogholes.
En 1845-46, les troupes de l’Empire britannique ont battu les armées sikhes, définitivement écrasées en 1849. Après quoi Britanniques et Sikhs se sont plutôt bien entendus, vu qu’au fond ils partageaient le même rejet du concept hindou fondamental de l’inégalité des hommes. D’ailleurs, cette bonne entente se reflétait dans les rangs de l’armée, pour laquelle les Anglais aimaient bien recruter des sikhs. Elle prit fin en 1919. En effet, depuis 1857, les Indiens commençaient à s’agiter contre la domination britannique partout dans le pays et notamment au Punjab. Le général Reginald Dyer fit assassiner 10 000 civils non armés qui s’étaient rassemblés – c’est le massacre d’Amritsar.
(Sais-tu que les Anglais ne contrôlaient pas toute l'Inde directement?
Après la partition, le Punjab s’est retrouvé divisé en deux, entre le Pakistan et l’Inde. Mais qui plus est, le Punjab oriental (indien) est resté un conglomérat de principautés pendant près de 20 ans. Ce n’est qu’en 1966 que le Gouvernement a accédé à la requête des sikhs et formé le Punjab actuel, et par la même occasion Chandigarh (territoire de l’union) et l’Haryana. Selon les Punjabis, de nombreux territoires de langue punjabie (le principe de base pour créer un État en Inde) ont été « oubliés ». Les tensions ont donc continué.
Un certain leader sikh s’est fait plus véhément que d’autres et a fini par gonfler les autorités indiennes. Indira Gandhi, fille de Nehru et présidente du parti du Congress, l’a fait déloger manu militari du Golden Temple (le lieu saint des sikhs) où il s’était réfugié – c’était l’opération Blue Star. Forcément ça n’a pas plu, et pan, un des gardes du corps d’Indira, un sikh, l’a assassinée. Et là, gros capharnaüm.
C’est alors que l’émigration punjabi (et sikhe, mais pas que), qui avait commencé dès 1949, s’intensifia. Alors que le Royaume-Uni fermait ses portes aux sikhs dans les années 70, nombreux partirent au Canada, où les sikhs représentent la 2ème ethnie avec 500 000 individus, et sont deux fois plus nombreux qu’aux Etats-Unis. On estime qu’il y a cinq et quelques millions de sikhs hors d’Inde.
Le ministre de la défense canadien, Harjit Sajjan, est sikh. Le maire de Londres, Kulveer Singh Ranger, est sikh.
Mais la vie n’est pas toujours rose non plus…
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