XY: 1. Avant la rencontre… (dimanche, 16 novembre 2008)

Attention, tout ce que je peux dire ci-dessous sur ma nouvelle colocataire – on l’appellera XY pour des raisons que j’expliquerai plus tard – ne prétend en rien la caricaturer en tant qu’indienne.

 

Mi-septembre, un soir que je dinais à l’étage chez Smoking Joe’s (faut voir la tronche de l’escalier: hyper étroit et bas de plafond – et ce détail à son importance pour la suite!), je reçois un coup de fil sur mon téléphone dont la batterie est presque à plat. C’est une Indienne qui a vu mon annonce pour une chambre à louer et voudrait discuter. Je propose de rappeler un peu plus tard parce que c’est trop bruyant. Et ben non, madame est pressée, elle veut que je sorte de ma salle pour aller lui parler ! Euh, faut têt pas abuser…

Je rappelle plus tard. Elle est hyper intéressée par la chambre. Et passe dix bonnes minutes à me rabâcher que c’est impossible de trouver un logement à Pune et que je dois absolument lui promettre de réserver la chambre. Et là-dessus, elle commence à vouloir négocier le loyer… Pas très tactique tout ça ! Elle abdique, et je promets d’envoyer des photos d’ici quelques jours.

 

2 jours plus tard, coup de téléphone, des reproches : mais qu’est-ce qui m’arrive, pourquoi j’ai pas envoyé les photos ?? j’avais pourtant dit… Ma poulette, check ta boite, tout a été envoyé y a 10 minutes… Et puis nous avons quand même plus d’un mois devant nous…

 

Nous nous mettons d’accord sur les modalités : elle choisira sa chambre et arrivera le 1er novembre. D’ici là, elle ne sera pas joignable. Soit.

Mi-octobre, rappel de confirmation (je croyais qu’elle ne serait plus joignable ??) et ça tombe bien : je viens de me rappeler que le 1er novembre tombe en plein Diwali et que je ne serai probablement pas à Pune. Je lui demande de décaler son arrivée au 2 novembre. Là c’est limite si je me fais pas insulter : « non mais tu peux pas faire ça. Depuis le début je t’ai dit le 1er novembre. Je peux pas décaler, impossible. » Alors 1. en Inde RIEN n’est impossible, 2. elle m’excusera si quand on me dit « 1er novembre » j’ai pas le réflexe de me dire « ah mais c’est pendant Diwali ! ». Je ne suis quand même pas née ici…

Bref, nous décidons de la tactique suivante : elle m’envoie une preuve d’identité et je laisse la clé du gardien avec pour consigne de ne la donner que si les preuves d’identité correspondent. Elle commence par ne pas vouloir sous prétexte qu’elle n’a pas de version électronique. On me l’a fait pas ! Le premier cyber du coin lui fera un scan, alors elle va se bouger le cul… Et puis en plus ma broker m’a demandé qu’elle s’enregistre à la police – avec toutes les histoires de terrorisme c’est devenu obligatoire. Pas rassurant tout ça.

 

Le matin de mon départ pour le Kerala, je laisse donc la clé au gardien. Le type qui passe et me fait la traduction me conseille de laisser la clé à quelqu’un de « plus responsable ». Mais pas moyen de joindre XY, je n’ai pas le choix. Résultat, je pars pas tranquille pour mes 10 jours de vacances… Merci XY.

 

Samedi 1er novembre, 9 heures du matin. Coup de téléphone. Ah bon tu dors ?? Et pas que de la surprise dans sa voix, presque du reproche. « Euh, désolée, oui, samedi matin, je dors. » Bref XY est apparemment arrivée dans l’appartement et veut le code pour internet – que je prétends ne pas avoir sur moi (les terroristes piratent les connexions internet et je veux voir sa tronche avant de lui donner le code !), et elle veut savoir où est la bonne… En tout cas, pas à Goa…

Ca promet pas vrai?? Bientot la suite...

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