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lundi, 23 décembre 2019

Pollution en Inde - 5. Plastique

Les Indiens sont traditionnellement peu pollueurs et très recycleurs – et la vieille génération l’est encore, les personnes âgées ayant moins d’une poubelle par semaine. Mais les générations actuelles ont découvert la consommation et le plastique, et ils en raffolent.

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Et comme ils n’ont pas une attitude très citoyenne quant il s’agit de balancer des ordures – ils gardent leurs intérieurs propres mais dans les extérieurs, c’est le laisser-aller complet, « puisque tout le monde le fait » ils auraient tort de se priver. Résultat, il y a des ordures partout, et un gros paquet de plastique. Et c’est à pleurer.

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Le Gouvernement essaye bien de se mêler d’interdire le plastique à usage unique. Objectif : plus de plastique à usage unique d’ici 2022. Sauf que cet interdit national d’utilisation de plastique à usage unique, annoncé le 15 août 2019 et qui devait entrer en vigueur le 2 octobre (en mémoire à Gandhi dont c’est l’anniversaire) a été mis de côté pour l’instant. D’abord, cette interdiction n’est pas très clair (il n’y a par exemple pas vraiment proposé de définition des plastiques à usage unique) et puis surtout cette mesure est impopulaire auprès des lobbys industriels. Modi a gardé la face en expliquant qu’il préférait que le mouvement vienne de la population. Ne rigole pas, ce n’est pas impossible. Certains citoyens nettoient des plages eux-mêmes (comme Afroz Shah à Mumbai, d’autres des lacs. Voici d’ailleurs tout un tas d’initiatives individuelles dans la bataille contre le plastique: ici). Cela suffira-t-il ?

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Les tortues seraient revenues à Versova beach

Il faut quand même savoir que le Sikkim a déjà mis en place cette mesure en 1998, le Maharashtra en 2018 ; en fait 25 des 29 États indiens ont déjà interdit les sacs plastiques. Avec plus ou moins de succès. C’est-à-dire que c’est comme tout, interdire c’est bien, mais s’assurer que la loi est respectée c’est mieux. Et là, le bât blesse. En même temps, avec tellement de gens…

Certaines industries s’y plient avec bonne volonté, saisissant une opportunité marketing : la plupart des hôtels cinq étoiles sont en train de retirer leurs bouteilles plastiques au profit d’eau purifiée qu’ils embouteillent sur place (en espérant que cette eau ne soit pas infestée). J’imagine que les économies d’eau en bouteille plastique sont non négligeables, même s’il va falloir payer des gens pour embouteiller l’eau sur place.

J’ai aussi posé la question à un industriel laitier : que faire des pochons de lait ? Question difficile, car ils ont permis dans les années (révolution blanche) à ce chaque Indien ait accès au lait, de manière plus hygiénique que via la consigne. Or on ne touche pas au lait, liquide sacré s’il en est en Inde. Par exemple, les pochons de lait sont une exception à l’interdiction du plastique à usage unique dans le Maharashtra, même si les industriels laitiers sont encouragés à trouver des solutions.

Mais ce n’est pas si simple. Comment garantir des conditions d’hygiène respectables dans un pays tropical (où il fait chaud, humide et où les insectes pullulent) sans emballage ? Oui on trouve beaucoup de vrac en Inde, surtout du riz, mais il n’est plus végétarien quand tu l’achètes. Une problématique qui a certainement des solutions mais sur laquelle il faut se pencher sérieusement.

lundi, 16 décembre 2019

Pollution en Inde - 4. Le réchauffement climatique

En septembre 2019, Modi clamait que l’Inde ne participe pas beaucoup au réchauffement global. Est-ce vrai ?

Relativement, oui. En 2014, les émissions totales de GES (gaz à effet de serre) de l’Inde se sont élevées à 3 202 millions de tonnes métriques d’équivalent en dioxyde de carbone (MtCO2e), soit 6,55% des émissions mondiales de GES. Et pourtant, par rapport au PIB, l’Inde émet deux fois plus de GES que la moyenne mondiale. Par ailleurs, le PIB de l’Inde a augmenté de 357% entre 1990 et 2014, tandis que les émissions de GES ont augmenté de 180%.

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L’Inde, qui championne la cause de l’énergie solaire (logique vu l’ensoleillement du pays) s’est engagée à atteindre une capacité installée d’environ 40% d'énergie électrique à partir de ressources énergétiques basées sur des combustibles non fossiles d’ici 2030, grâce au transfert de technologie et à un financement international à faible coût.

(Source)

lundi, 09 décembre 2019

Pollution en Inde - 3. L'air

Inde,pollution,air,delhi,PM2,5L’Inde abrite 14/15 des 20 villes les plus polluées au monde et certaines études indiquent que près de 700 millions d’Indiens sont exposés à un air malsain, selon un rapport de l’OMS de 2015.

  • L’Organisation mondiale de la Santé recommande un niveau maximal de 10 mg / m3 pour les PM 2,5 - mais précise que 91% des humains vivent dans des zones où ce taux est dépassé.
  • La norme nationale indienne est de 40.
  • L'hiver, à Delhi, la moyenne serait de plus de 300. (source)

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À quoi est due cette pollution de l’air ?

  • Aux gaz d’échappement des véhicules,
  • Aux industries lourdes, y compris la production d’électricité,
  • Aux petites industries, y compris les fours à briques,
  • La poussière en suspension sur les routes en raison du déplacement des véhicules et des activités de construction,
  • La combustion à ciel ouvert, y compris pour la cuisson, l’éclairage et le chauffage,
  • La production d’énergie in situ via des groupes électrogènes diesel.

En outre, les niveaux de pollution varient suivant les saisons, notamment dans le nord. La météorologie des plaines indo-gangétiques est compliquée et joue un rôle important dans le cycle saisonnier observé de la pollution atmosphérique dans les villes de cette région – avec les hauts de l’hiver (dus à une forte inversion plus les tempêtes de poussière, les incendies de forêt, le brûlis des champs au moment des récoltes et les besoins en chauffage qui augmentent) et les bas de l’été (dus aux pluies).

Il y a donc des pics de pollution tous les ans ou presque. En janvier 2016, le niveau de PM 2.5 atteignait presque 300, et en novembre 2019, plus de 330 - l'OMS recommande en France maximum 3 jours d'exposition par an à 25 et on voit ce que ça donne en moyenne à Delhi (qui arrive quand même à déclarer des améliorations) : (source) (source)

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Delhi est dans le top 10 et fait la une fréquemment depuis 2016, où la journée de « black Delhi » (le lendemain de Diwali, festival où fuse une quantité astronomique de pétards), où on ne voyait pas à dix mètres, plongés dans un brouillard noir, a fait flipper beaucoup de monde. Même sur France 2 on en parle. Enfin, si certains partent et qu'un mouvement "Quit Delhi" a été créé, ce n'est pas non plus l'exode. Et puis pour aller où (Goa manque dans la liste ci-dessous mais c'est sur beaucoup de lèvres) ?

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En fait, il y aurait plutôt une normalisation de la situation :

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