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jeudi, 21 août 2008

Better in than out?? Shrek a dû se balader en Inde...

Je marchais tranquillement dans la rue il y a quelques temps de ça lorsqu’une petite vieille, passant à mon côté, a balancé un rot d’une telle puissance… Elle aurait pu me traiter de vieille pute que j’aurais été moins choquée !

Alors je me suis interrogée sur le « pourquoi je suis une telle chochotte » ? Pourquoi, même au bout de 2 ans, ça me coupe l’appétit quand mon interlocuteur indien rote posément au milieu du repas et pourquoi les raclements de la gorge autour des éviers (de la plupart des restaurants) me donnent la nausée ? Pourquoi, sous le coup de l’indignation, je mettrais des claques à mon « boss » quand il pète en plein meeting ?

Et ben je crois que c’est CUL-TU-REL… En Asie et au Moyen-Orient, une bonne éructation signifie qu’on a apprécié le repas. Dans le monde occidental c’est « carrément dégueu » (citation du net à laquelle j’adhère parfaitement).

Et pourtant, pourtant… chez nous aussi roter à table a longtemps été accepté.

Par exemple, dans l’empire romain :

« Le rot à table était une politesse justifiée par les philosophes pour qui suivre la nature était le dernier mot de la sagesse. Poussant plus loin leur doctrine, l'empereur Claude avait pris un édit pour autoriser l'émission d'autres bruits gazeux. Dans ses épigrammes, Martial en montre même plusieurs hôtes qui, d'un claquement de doigts, appellent l'esclave qui leur apporte l'urinal et les aide à s'en servir. Enfin, il était fréquent de voir à la fin de la cena les vomissements souiller les précieuses mosaïques du plancher; et l'indigestion provoquée dans une chambre à côté demeurait toujours le moyen le plus sûr d'aller jusqu'au bout de l'invraisemblable ripaille. » (Source : empereurs-romains.net)

Puis au Moyen-âge (avec beaucoup de similitudes frappantes avec l’Inde d’aujourd’hui ! Article_Guidecasa.com_Le Moyen Age à table.pdf Ma conclusion: manger épicé fait roter encore plus):

A l’époque donc, on mangeait très épicé (et ça provoque des gaz) – c’est l’ère des ragoûts assaisonnés (Source : guidecasa.com

La nourriture s’attrapait avec les mains (qu’on trempait régulièrement dans des bols d’herbes désinfectantes et odorantes – les fingerballs !) (Source : peisme.blogspot.com).

Et on crachait : « au Moyen Age, cracher est non seulement une coutume, mais aussi un besoin naturel et, comme tout besoin naturel entouré de tabous, on n’avale pas toute sa salive. Les seules restrictions que s’imposent les chevaliers courtois, sont de ne cracher ni sur la table ni par-dessus la table, mais uniquement sous la table. » (Source : genebourgogne.org)

Et enfin à la Renaissance (m’est avis que c’est à cette période que le rot a commencé à devenir grossier) :

« Les manières à table apparaissent chez les nobles vers 1530, suite à la publication d'un ouvrage intitulé "Civilitas morum puerilium" d'Erasme: Des bonnes manières.pdf. Les repas mondains deviennent une sorte de spectacle où chacun s'affiche afin d'être reconnu pour son rang.  Catherine de Médicis (1519-1589) apporte la fourchette (à deux dents), la faïence fine et la verrerie mais on continu de manger avec les doigts. A table, les bancs du moyen âge sont remplacés par des sièges individuels, la serviette est devenue systématique : elle est grande afin de pouvoir protéger les collerettes. Sur tables, les épices trônent toujours et l'ordre de service apparaît : on commence par les fruits, puis les bouillies,  les rôts ou les grillades pour finir par les desserts. » (Source : technoresto.org

Record :

J’ai fait mes petites recherches et ce n’est pas un Indien qui détient le record du monde du rot le plus fort mais un britannique, Paul Hunn dont l’éructation a atteint 118,1 décibels soit l'équivalent d'une tronçonneuse en fonctionnement.

Et voici en exclu même type essayant de battre son record (vous comprendrez que je n’ai personnellement pas pu me résoudre à mettre le son pour la regarder !) 

 Citations :

§          « Nos souvenirs sont des rots de l'âme à éventer d'un geste » : San Antonio.

§          « Pourquoi ne rotez-vous et ne pétez-vous donc point ? Ce repas vous a-t-il déplu ? » : Martin Luther.

§          « Le snobisme, c'est une bulle de Champagne qui hésite entre pet et rot. » : Serge Gainsbourg

§          « Qui ne rote ni ne pète est voué à l'explosion. » : Érasme.

Anecdotes culturelles (Source : Wikipedia)

§          Une tribu d’Afrique, appelée Hullaballooburpymen, rituellement sacrifiait le roteur le plus bruyant du groupe dédié au Dieu Rot de l’Ennui, pour éviter que le Dieu ne punisse la tribu par le châtiment de l’ennui. Ils se divertissaient ainsi en regardant le champion roteur rôtir.

§          Alexandre le Grand, lors d’un banquet royal, se leva de table, lâcha un pet bien sonore et dit « quel joli gaz que voilà ». Sa femme, assise à côté de lui, est décédée le lendemain de cause inconnue… 

mercredi, 20 août 2008

La Dame au Buffalo

Sinhagad0053.jpg

mardi, 19 août 2008

Du Pouvoir de l'Inde

Je participai récemment à une formation interculturelle afin de préparer deux jeunes indiens à leur séjour (professionnel) en France. Mon rôle : « spécialiste pays », i.e. chargée de compléter le discours du formateur avec des anecdotes sur la France, son monde du travail et sa vie de tous les jours. Super intéressant !! Et surtout bien loin du blabla auquel je m’attendais. Bref une formation qui serait utile à tout Français s’implantant en Inde…

En souvenir, voici la « Courbe d’ajustement de l’expatrié » The Adjustment Curve of the Expatriate.pdf ou comment évolue le moral de l’expatrié (quel que soit le pays d’origine et celui d’accueil).

La Courbe d'Ajustement de l'Expatrié.JPG

Source : Aperian.

A mon avis cette courbe subit quand-même des pics d’intensité dans certains pays, notamment en Inde…

Ce qui me permet de rebondir sur le « syndrome de l’Inde ». Je m’explique : lors de ma dernière visite en France, la pharmacienne, à qui j’ai dû raconter que j’habitais en Inde, m’a directement demandé si j’avais subi le syndrome de l’Inde, si j’avais passé des heures à pleurer, prostrée.

En me renseignant, j’ai trouvé que France 5, l’Humanité et plein d’autres ont consacré des reportages à ce fameux syndrome (que j’ai précédemment cité en référence au livre Fous de l’Inde). Voici comment en parle le site pyschologies.com : « Dès l’arrivée dans le pays, il se manifeste sous forme d’angoisse ou de tristesse inexplicable. Quelques semaines plus tard, des symptômes plus alarmants, hallucinations ou délires psychotiques, peuvent apparaître chez certains voyageurs. " Ils vivent alors une véritable dépersonnalisation, que j’appelle “l’épreuve de l’Inde” ", affirme le psychiatre. Ces voyageurs commencent par égarer leur argent, leurs affaires, avant d’oublier leur nom, leur identité ; ils entrent dans une forme d’errance, ou éprouvent des sentiments d’extase sauvage… »

 

Mais rendons justice au reste du monde : on a également parlé du « syndrome de Jérusalem », du « syndrome de Florence » (extase provoquée par les lieux respectifs) et du « syndrome de Paris » (des Japonais surtout pètent parfois un câble à cause de la déception causée par la ville de l’amour). Moi je crois que j’ai échappé au syndrome de l’Inde, pour mieux être anéantie par un « syndrome de l’Europe » : lors de mon dernier séjour j’y ai tout perdu, passeport, carte de crédit, capuchon d’appareil photo, clé, j’en passe et des meilleures !! (en référence à, plus haut : « Ces voyageurs commencent par égarer leur argent, leurs affaires, avant d’oublier leur nom, leur identité »)

 

Pour conclure, soyons honnête. Il arrive vraiment que des voyageurs écourtent leur séjour en Inde qui leur devient trop insupportable. Et chacun prend une bonne claque en venant ici. Maintenant, ce fameux syndrome ne touche qu’une infime partie des voyageurs et ne devrait empêcher personne de venir : suffit de se préparer !

 

Enfin il y aurait apparemment un autre Syndrome de l’Inde, autrement plus préoccupant : celui-ci au lieu de provoquer les larmes et l’apathie déclencherait un désir de buter des Indiens. Tout le monde qui séjourne longtemps ici (non Indien s’entend) pique à un moment donné une crise, pète un câble, a envie de tout envoyer balader. Mais alors c’est étonnant de voir comment la littérature retranscrit ça : dans le Vice-Consul de Marguerite Duras, le type sort la nuit abattre des lépreux à la carabine, et dans Parias de Pascal Bruckner, le principal protagoniste devient tueur en série d’Indiens miséreux. Flippant ! Tenez bon les gars…