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Kamasutra

Le soir où je rencontrais Shiv, il me demanda ce que les Français connaissaient le plus de l’Inde ? Gandhi ? Le Taj Mahal ? Et moi : « non, non, le Kamasutra ». J’avais lu le matin même que le Kamasutra était plus vendu en France qu’en Inde, et l’alcool aidant… Mais c’est mortifiée que je me suis réveillée le lendemain matin : faut être folle pour parler du Kamasutra comme ça. Déjà que les filles occidentales ont des réputations de s… ici, je me suis grillée en beauté !! Le reste de la soirée me revenant en mémoire, je me suis rassurée. Ne m’a-t-il pas dit plus tard : « Tu te souviens de mon nom ? Shiv, comme Shiva, le Dieu dans le Kamasutra » !!

 

On entend souvent (pas toujours, ni dans toutes les bouches, mais souvent) en Inde « pas de sexe avant le mariage », « un mariage arrangé dure plus longtemps qu’un mariage d’amour », « le divorce est une mauvaise chose qui vient de l’Occident », « les femmes doivent servir les hommes ». Ce qui nous donne une image de frustrés. Et pourtant, pourtant. L’auteur du Kamasutra était indien, qui a défendu la femme, l’amour dans le mariage, le divorce etc. Bon, déjà qu’aujourd’hui on ne peut que parler des « multiples visages » de l’Inde, on imagine bien que depuis 1 700 ans les mentalités ont sacrément évolué. Ce qui est quand même marrant c’est que c’est toujours un ouvrage de référence dans l’Occident ! C’est d’ailleurs un peu triste qu’aujourd’hui des types bannissent les livres d’éducation sexuelle, notamment au Gujarat et dans le Maharashtra…

 

D’abord une petite précision : contrairement aux idées reçues, le Kamasutra n’est PAS un recueil de positions sexuelles. C’est un livre sur l’art de vivre – comment trouver un partenaire, maintenir le pouvoir dans le mariage, être adultère, vivre comme ou avec une courtisane, utiliser des drogues – et aussi sur les positions sexuelles.

 

Ensuite un petit historique : Il a été écrit il y a 1 700 ans en sanscrit par Vatsyayana.

Il fait partie d’une trilogie de livres sur les sciences humaines de l’Inde ancienne (indispensable pour toute bonne éducation) :

-          Kama (désir/amour/plaisir/sexe) à Kamasutra ou Kamashashtra

-          Dharma (devoir/moralité/moi/religion) à Dharmasutra ou Dharmashashtra

-          Artha (argent/pouvoir politique/succès matériel) à Arthasutra ou Arthashashtra

 

Traditionnellement, la première transmission du Kama Sutra (« discipline de Kama ») est attribuée à Nandi, le taureau sacré de Shiva, son gardien. Tandis que les bruits de l’acte d’amour entre Shiva et sa femme Parvati lui parvenait et l’émouvait, il a décidé de les transcrire pour la postérité, au profit de l’humanité. Faut dire que leurs ébats ont de quoi faire frémir les plus intrépides !

 

Il est composé de 7 livres, qui parlent de désir, amour, timidité, rejet, séduction, manipulation. Seul le livre numéro 2 traite de sexualité proprement dite : typologie sexuelle, positions sexuelles, embrasser, mordre, gifler, sexe oral et hors du commun etc. Peut-être à cause de ses illustrations (qui n’était pas originellement dans le livre), le livre 2 a complètement évincé les 6 autres dans l’imagination populaire.

1.       Introduction

2.       De l’union sexuelle (y compris 64 genres d’actes sexuels)

3.       Comment acquérir une femme : les formes de mariage, comment trouver et gérer une femme.

4.       A propos d’une femme : code de conduite si une ou plusieurs femmes.

5.       A propos de la femme des autres : comment choisir un amant, faire de l’argent etc.

6.       A propos des courtisanes

7.       Les moyens pour attirer l’autre : comment améliorer ses atouts physiques.

 

La 1ère et plus connue traduction (du Sanskrit) du Kamasutra est due à Richard Burton – avec tout le travail de préparations de 2 thésards indiens Bhagwanlal Inderjit et Shivaram Bhide. Burton a donc davantage travaillé à la publication qu’à la traduction ; ce qui ne réduit pas son mérite vu que publier le Kamasutra pendant l’ère victorienne puritaine et prodigue en lois anti-obscénité (1883) ça relevait de l’exploit ! La version officielle a été publiée en 1962 en Angleterre et aux Etats-Unis.

 

De la femme : L’impression générale demeure que le Kamasutra est patriarcal et misogyne. Or Vatsyayana a argumenté, dans des écrits aujourd’hui disparus, contre la misogynie de textes érotiques antérieurs à son ouvrage (y coHampi119_-_Virupaksha_Temple.JPGmpris les Dharmashastras). Mais bon, faut aussi remettre dans le contexte : compte tenu de l’époque, il est normal de trouver quelques éléments de ce genre dans le Kamasutra. Globalement, le Kamasutra donne quand même une place particulière à la femme – qui a un rôle entier dans l’acte sexuel, n’est pas seulement un objet érotique mais a des émotions, s’épanouit (et d’ailleurs plus elle s’épanouit, plus grand sera le plaisir de l’homme), dont il faut prendre un soin particulier quand elle est vierge. D’ailleurs, Vatsyayana recommande que les femmes étudient le Kamasutra, même avant la puberté.

Attention, Vatsyayana n’idéalise pas les femmes, il porte juste un regard aussi cynique sur les hommes que sur les femmes, sur le plan sexuel du moins.

 

Du divorce : Alors que le livre sur le Dharma condamne violemment le divorce (« la femme doit servir son mari comme son Dieu »), Vatsyayana dit qu’une femme que son mari ne satisfait pas sexuellement a le droit de le haïr et de le quitter pour un autre. Il explique d’ailleurs bien comment une femme doit s’y prendre pour se débarrasser d’un homme (…) : «  Elle fait pour lui ce qu’il ne veut pas qu’elle fasse, et refait sans cesse ce qu’il a critiqué… Elle parle de choses dont il ne sait rien… Elle ne montre pas d’ébahissement mais seulement du mépris pour les choses qu’il connaît. Elle blesse sa fierté. Elle a des liaisons avec des hommes supérieurs à lui. Elle l’ignore. Elle critique les hommes qui ont les mêmes défauts. Et elle remet à plus tard quand ils sont tous les deux seuls. Elle est énervée par les choses qu’il fait pour elle pendant l’acte sexuel. Elle ne lui offre pas sa bouche. Elle le tient éloignée d’entre ses jambes. Elle est dégoûtée par les bruits d’ongle ou de dents quand il essaye de l’embrasser. […] Elle veut seulement dormir. Quand elle voit qu’il est épuisé, elle exige du sexe. Elle rit de lui quand il ne peut pas, et ne montre pas de plaisir quand il peut. Quand elle se rend compte qu’il est excité, même en plein jour, elle se mêle à une foule. Elle déforme exprès ce qu’il dit. Etc.» Universel!

 

De l’amour dans le mariage : Vatsyayana était d’ailleurs hyper novateur: il a introduit la notion d’amour dans le sexe. Il alla même jusqu’à dire que le but ultime du mariage est de développer l’amour dans le couple et considère ainsi le mariage d’amour (encore très rare dans la société indienne contemporaine) comme une forme proéminente de mariage.

 

Et la place de l’homosexualité ? Dans le Kamasutra, l’homosexualité n’a pas le même sens qu’aujourd’hui : un homosexuel est quelqu’un qui ne peut pas ou ne veut pas se reproduire. « Sucer son masseur » n’est donc pas considérer comme un acte homosexuel.

 

De l’influence du Kamasutra aujourd’hui :

Les Occidentaux, pourtant « highly-sexualised » ont besoin de pêcher dans la littérature indienne pour leurs ouvrages consacrés au sexe. Pourquoi ? Ben d’abord parce que ce n’est pas dans la tradition de considérer le sexe comme un moyen d’atteindre la Vérité. Pour les Judéo-chrétiens par exemple, à part le Cantique de Salomon (voir texte ci-dessous) et ses quelques passages érotiques, il n’y a rien.

Ce qui est intéressant, c’est que suivant les époques, les auteurs occidentaux n’utilisent pas les mêmes éléments du Kamasutra.

Par exemple, en 1972, Alex Comfort s’inspirait surtout des positions sexuelles dans Joy of Sex. Sans doute était-ce le plus pertinent dans les années 70, alors que l’on découvrait la liberté sexuelle en Europe et aux Etats-Unis ; la pilule venait d’arriver et les couples découvraient les joies du sexe libre.

En 2008, à l’ère des traitements hormonaux, du Viagra et des thérapies sexuelles, Susan Quillian auteur de New Joy of Sex, observe qu’il y a d’autres enseignements à pêcher dans le Kama Sutra, comme : « admettre que le sexe est un apprentissage pour tous et ne doit pas être considéré comme acquis, penser que le sexe est un moyen positif et puissant d’auto-développement et d’illumination, mettre l’accent sur la pratique méditative et la conscience de soi dans la sexualité et aussi sur l’importance du plaisir pour les femmes. Aucun autre texte n’a consacré autant de lignes aux aspects les plus fins de l’art de faire l’amour, ce qu’est vraiment faire l’amour et pas seulement le sexe. »

 

Cantique de Salomon – Ancien Testament – Chapitre 1:1-1

[L'épouse exprime ici son amour pour son époux, et l'époux son amour pour son épouse.]

1:2 Qu'il me baise des baisers de sa bouche ; car tes amours sont plus agréables que le vin.

1:3 À cause de l'odeur de tes excellents parfums, ton nom est [comme] un parfum répandu : c'est pourquoi les filles t'ont aimé.

1:4 Tire-moi, et nous courrons après toi ; lorsque le Roi m'aura introduite dans ses cabinets, nous nous égayerons et nous nous réjouirons en toi ; nous célébrerons tes amours plus que le vin ; les hommes droits t'ont aimé.

1:5 Ô filles de Jérusalem, je suis brune, mais de bonne grâce ; je suis comme les tentes de Kédar, et comme les courtines de Salomon.

1:6 Ne prenez pas garde à moi, de ce que je suis brune, car le soleil m'a regardée ; les enfants de ma mère se sont mis en colère contre moi, ils m'ont mise à garder les vignes ; et je n'ai point gardé la vigne qui était à moi.

1:7 Déclare-moi, toi qu'aime mon âme, où tu pais, et où tu fais reposer [ton troupeau] sur le midi ; car pourquoi serais-je comme une femme errante vers les parcs de tes compagnons ?

1:8 Si tu ne le sais pas, ô la plus belle d'entre les femmes ! sors après les traces du troupeau, et pais tes chevrettes près des cabanes des bergers.

1:9 Ma grande amie, je te compare au plus beau couple de chevaux que j'aie aux chariots de Pharaon.

1:10 Tes joues ont bonne grâce avec les atours, et ton cou avec les colliers.

1:11 Nous te ferons des atours d'or, avec des boutons d'argent.

1:12 Tandis que le Roi a été assis à table, mon aspic a rendu son odeur.

1:13 Mon bien-aimé est avec moi comme un sachet de myrrhe ; il passera la nuit entre mes mamelles.

1:14 Mon bien-aimé m'est comme une grappe de troëne dans les vignes d'Henguédi.

1:15 Te voilà belle, ma grande amie, te voilà belle ; tes yeux sont [comme] ceux des colombes.

1:16 Te voilà beau, mon bien-aimé ; que tu es agréable ! aussi notre couche est-elle féconde.

1:17 Les poutres de nos maisons sont de cèdre, et nos soliveaux de sapin.

Sources: Article_The Rediscovery of Kamasutra_120608.pdf; Article_TOI_Kama Sutra retold_010908.pdf

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lundi, 15 septembre 2008 | Lien permanent

Une compétition d'un autre genre

Dancing Hijra.JPGDimanche, en plein festival de Ganapati, une compèt’ de danse attirait les pélerins… Mais une compèt’ pas comme les autres : les participants étaient des eunuques, des travestis et des transgendres, qui viennent de Budhwar Peth, le Pigalle de Pune. Entre deux danses elles pénétraient dans la foule pour faire un baiser à un-tel, ou tirer un peu de fric à tel autre – elles adorent se faire siffler et applaudir ! Il n’était pas rare en ce jour de fête qu’un membre du public les rejoigne pour quelques pas de danse.

Les danseuses bougeaient en rythme, aussi bien que des « item girls » de Bollywood. Ca fait 6 ans que Udaan fête Ganapati de cette manière. C’est une occasion de rassembler toutes les « filles », les éduquer sur la question sanitaire (distribution de préservatifs etc.), et leur donner un sentiment d’appartenance. Ainsi que d’éduquer le reste de la population.

Cette année, Uddan a organisé plusieurs compétitions, d’essai, de mehandi, d’estime de soi, et de danse. Fini le temps où elles restaient dans l’ombre : elles sortent du placard. Et milite pour l’abolition de la section 377 qui interdit l’homosexualité (ou plus précisément la sodomie) et la pénalise de 10 ans de prison (voire à vie).

 

Et comme tout témoignage sur le sujet est bon à prendre, voici celui de Siddhi, un des danseurs, membre du groupe Udaan (3 200 membres à Pune, 50 000 dans le Maharashtra), qui raconte son entrée dans le monde des eunuques : « à 14 ans, j’ai réalisé que j’étais différent. A 15 ans j’ai commencé à porter des saris. Heureusement, ma famille m’a bien soutenu. Même si il a été difficile de les convaincre au début, ils ont fini par réaliser que je suis un être humain et que j’ai le droit de vivre dans la dignité. » Siddhi avait un copain depuis ses 16 ans mais elle l’a forcé à se marier : « Je suis peut-être belle, je m’habille peut-être comme une femme, mais je ne pourrai jamais me substituer à une vraie femme dans sa vie. Il est maintenant marié, papa, et heureux. » Siddhi fait maintenant des études de business et ses copines l’ont acceptée comme elle est.

Mais Soni a eu moins de chance : elle a du abandonner l’école parce que ses camarades ne cessaient de se moquer d’elle. Elle a du quitter sa famille parce que si sa mère acceptait la situation, son père non ; elle leur rend visite une fois par mois. Soni est prompte à tendre sa carte de visite : elle danse souvent dans les fêtes, les mariages.

 

Ceci m’a conduite à découvrir un barbu, du nom de Thomas Beatie, et de sa femme Nancy. Deux Américains que les voisins considéraient comme un couple heureThomas Beatie.jpgux, profondément amoureux, ont décidé d’avoir un enfant après 10 ans de mariage. Thomas, un transgendre, est tombé enceinte et a donné naissance à un magnifique bébé. Peu importe que le bébé l’appelle maman ou papa, l’évènement en soi montre une révolution de la mentalité sociale, politique et légale dans des pays où les transgendres représentent une partie non négligeable de la population.

En Inde surtout, où on compte 1 million de transgendres – qu’on appelle « hijras », « khotis » et autres épithètes locales (voir les définitions ci-dessous, de mes précédents posts sur les hijras). Acceptées comme une partie de la société, on leur refuse pourtant beaucoup de droits légaux. Par exemple, les mariages entre personnes du même sexe ou entre transgendres, sont toujours illégaux. L’abolition de cette section (au moins entre adultes consentants j’espère) est en ce moment étudiée par la Haute Cour de Delhi. Mais ça ne fait pas tout. Quid du mariage? de l’héritage et de la succession? Il faut que ces lois changent, pour que les transgendres puissent avoir le droit de mettre un “T” (transgendre) à la place du « M » (masuclin) ou « F » (féminin) dans la case, dans tous les formulaires. A ce titre, j’ai rabroué Shiv quand il m’a dit, en parlant d’une hijra « it is coming ». Non mais attends, un peu de respect ! Et ben non, en Inde, leur pronom c’est « ça » et c’est pas irrespectueux. Au temps pour moi. En attentand, la réponse à ces exigences de la part du pouvoir judiciaire est mitigée. Par exemple, la Supreme Court ne décidera pas avant 5 ans si un transgendre ou « hijra » peut postuler pour un siège réservé à une femme.

Les cercles sociaux et politiques indiens ont accepté les transgendres. Kamala Jaan est devenu le 1er eunuque élu maire d’une ville indienne, Katni, dans le Madhya Pradesh, en janvier 2000. Un mois plus tard, Shabnam Mausi, un autre transgendre, défrayait la chronique en étant élue à l’Assemblée du Madhya Pradesh. Mais bon, la haute cour du Madhya Pradesh a annulé l’élection de Kamala Jaan, le verdict stipulant que les eunuques étaient des mâles et donc ne pouvait pas se présenter aux élections pour des sièges réservés aux femmes. On attend les résultats de l’appel.

 

Mmmmh. Pour ceux qui comme moi ne comprennent pas tout à l’histoire de Thomas et Nancy Beatie et se demandent: “mais pourquoi c’est lui/elle et pas elle/elle qui a eu le bébé? » D’abord parce que elle/elle a dû subir une ablation de l’utérus. Et ensuite parce que lui/lui, quand il a décidé à 24 ans de devenir un homme s’est fait retirer la poitrine mais pas l’utérus car il/elle gardait l’espoir de donner la vie un joue… 2 ans avant l’insémination artificielle Thomas a donc arrêté son traitement aux hormones et son taux de testostérone est redevenu celui d’une femme – avec une barbe et une voix grave (changements irréversibles)… Mais ça pas été simple quand même, ne serait-ce que parce que les sept premiers médecins ont refusé d’intervenir…

La vidéo  sur ce site : http://www.vsd.fr/contenu-editorial/l-actualite/les-indiscrets/417-l-homme-enceint-ca-existe

 

Définitions (Wikipédia) :

Transidentité ou transsexualisme = situation dans laquelle une personne a la conviction qu'elle est du genre sexuel opposé à celui qui lui a été assigné, à sa naissance, en fonction de l'apparence de ses organes sexuels externes. Le transsexualisme n'a aucune incidence sur l'orientation sexuelle d'un être humain.

Transgenre = terme plus global pour désigner la situation d'un individu dont l'identité sexuelle est en conflit avec celle traditionnellement attribuée aux personnes de même sexe. Mais cette utilisation du mot « transgenre » est trompeuse, car il est aussi utilisé pour désigner des personnes qui sont dans une dynamique très différente de celles des personnes transsexuelles, à savoir celle de personnes qui n'entreprennent pas (et ne veulent surtout pas entreprendre) d'opération de réattribution de sexe.

Il est donc important de distinguer les personnes dites « transsexuelles » — pour qui le fait de « restaurer » leur corps (de le mettre en conformité avec le genre auquel elles s'identifient) — des personnes « transgenres » — qui ne ressentent pas ce besoin et dont l'identité de genre est souvent beaucoup plus complexe que celle des personnes transsexuelles. 

 

Sources: TOI: Article_TOI_Dancing hijras_070908.pdf; Article_TOI_Hijras legal rights_070708.pdf

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samedi, 13 septembre 2008 | Lien permanent

Hijras - Le 3ème sexe en Inde - Suite

Le monde est fou… Voilà ce que j’ai pensé en lisant un article à propos du mariage à Mexico (pourtant très conservateur) de Mario et Diana Guerrero, anciennement et respectivement Maria et Jose. Une femme devenue homme épouse un homme devenue femme. Comment faire simple quand on peut faire compliqué ?? C’est donc un mariage transexuel ("transgender wedding" dans la presse - voir définitions en bas de page) qui a eu lieu…
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Ce qui m’a rappelé mon article sur les hijras en Inde (voir la rubrique docs à gauche) et j’ai décidé de me remettre à la page. Une petite recherche et je vous annonce avec joie que l’horizon à l’air de s’éclaircir pour le 3ème sexe… Voici pour vous la traduction de 2 articles du Times of India (datés des 13 avril 2008 et 22 janvier 2006) :

« On les repère au feu rouge grâce à leur maquillage, leurs saris aux couleurs pétantes et leurs fleurs dans les cheveux, raillant et exigeant quelques roupies. On ne les voit que là et lors de rassemblements où elles viennent demander de l'argent. Le troisième sexe en Inde est une communauté mal comprise souffrant du stigmate social et qui a longtemps été marginalisée.

Mais les temps changent. Aujourd'hui, elles sont actrices de série et mannequins pour calendrier, elles ont des permis de conduire, elles se présentent aux élections, elles travaillent dans des call centers. Le troisième sexe en Inde sort lentement du placard et se dé-marginalise.

Elles obtiennent enfin l’appui (tardif) du gouvernement et des ONG. Le gouvernement du Tamil Nadu, en effet, a récemment décidé de leur accorder un statut officiel et de leur donner des tickets d'alimentation (ration cards = tickets distribués par le gouvernement qui permet aux plus pauvres de se nourrir).

Rose – animatrice télé : est le premier membre du troisième sexe à présenter une émission de débats, sur une chaîne Tamoul, témoigne : « je voulais défier la société, je voulais que les gens comprennent qui je suis réellement. » […] Rose fait partie des membres du troisième sexe qui ouvrent la voie. Rahul Singh, un activiste de la fondation Naz, indique que plusieurs de ses amies appartenant à cette communauté travaillent dans des call centers et gèrent leurs propres entreprises. Les familles acceptent peu à peu ces transformations. Il rappelle l’histoire de cette une famille de la classe moyenne qui non seulement a accepté le statut transsexuel de son enfant mais a également accepté son mariage. Elle était allée à l'école et l'université en tant que mâle. Ca a été un choc pour la famille quand elle a décidé de suivre son coeur mais ses parents l’ont acceptée maintenant.

D'autres comme elle trouvent également des partenaires pour la vie en dehors de leur communauté. Padmini – mariée : elle a épousé son petit ami Prakash et a été accepté par ses beaux-parents. Selon Lakshmi Bai, directeur de projet de l'initiative d’une association contre le SIDA du Tamil Nadu (TAI), « il est très important qu’elles prennent conscience de leur talent. Récemment, certains de nos membres du troisième sexe ont participé à un concours régional. Impressionné par leur performance, le présentateur lui-même a reconnu que c'était la première fois que quelqu'un avait répondu bon à toutes les questions. Les gens ont été stupéfiés et les ont applaudies. En fait, cela a même permis aux familles de faire le premier pas et se réconcilier avec elles. 

« Faire du mannequinat ou de la politique, danser... leurs horizons s’ouvrent comme jamais. Alors que Shabnam Mausi de Bhopal est devenue le 1er membre du troisième sexe à gagner un siège à l’Assemblée il y a quelques années, Sridevi de Bangalore fait des vagues dans le monde du mannequinat. Récemment, elle a posé pour un calendrier réalisé par le photographe K Venkatesh, qui l'a rencontrée dans la rue et a été tellement frappé qu’il lui a proposé de poser pour lui. Le succès de la récente exposition de ses photographies permet à Sridevi d’être excitée à l’idée de perspectives futures. Comme elle, Padmini, 27 ans, transsexuelle, a été acceptée dans le monde artistique en tant que danseuse de Bharatanatyam (danse classique indienne originaire du Sud de l’Inde – voir photo : Narthaki danseuse transgendre également). Elle danse sur scène à Mumbai et à Chennai et jouera bientôt dans une série aux côtés de la 1972244386.jpgstar Tamoul Khushboo. « On m’a dit que mon rôle ne sera pas l'un de ces rôles typiquement réservés aux membres du troisième sexe mais celui d’un élément de la société traditionnelle. ».

Rahul Singh indique que les employeurs dans des grandes villes commencent à accepter d'avoir des employés transsexuels. Akkaamma de Bangalore, née Jagdish, indique que quand elle était à l'université, la discrimination était telle qu’elle a dû arrêter ses études parce qu'il n'y avait aucune aide et personne à qui s’adresser. Mais maintenant, 10 ans plus tard, avec des ONG soutenant notre cause, les gens comme nous sentent renaître l’estime de soi. Ils sont prêts à reprendre le combat pour se faire accepter. »

Le nombre d'incidents de discrimination au travail et à la maison contre les membres de cette communauté au travail a également diminué ces dernières années. « Jusqu'à très récemment nous recevions environ 100 cas de discrimination par mois mais maintenant seulement 10-12 » témoigne Akkaamma, qui travaille avec Sangama, une ONG qui agit en faveur du sexe marginalisé. Elle a le sentiment que le mouvement du gouvernement du Tamil Nadu aura des répercussions en offrant à la communauté de vivre dans la dignité.

D’avoir un statut officiel leur permet d’obtenir des permis de conduire, des tickets d'alimentation et des passeports. Revathi de Bangalore est l'une des rares à avoir un permis, acquis avec beaucoup de difficulté. Elle conduit maintenant un scooter pour aller travailler. Comme Rose témoigne : « maintenant, avec le succès de mon émission, appréciée par tous les segments de la société, ma famille m'a peu à peu acceptée. Beaucoup de gens m'appellent pour me dire que « je veux être comme vous ». Article_Times of India_From the shadows_130408.pdf

Les filles de Lucknow, de Patna, d'Ahmedabad, de Jaipur et de Ludhiana, selon une enquête sur le sexe réalisée par un important magazine hebdomadaire, perdent leur virginité bien avant (15-18 ans) les filles des grandes villes. Les femmes à Ahmedabad et à Jaipur demandent plus de variété dans le sexe. Les gens de Patna sont ceux qui matent le plus de pornographie. On entend beaucoup d’histoires de jeunes mariées lesbiennes à la campagne, de changement de sexe d'un instituteur de village du Bengale occidental, de groupes de filles chopées à mater des films de cul dans des cybercafés... La révolution du sexe a-t-elle vraiment touché l’Inde des petites villes ?

« Aujourd'hui faites attention un samedi soir. À Bombay, des hommes en sueur, torse nu, dansent avec d’autres hommes au Voodoo, le premier bar (ouvertement) gay du pays. Dans la ville méridionale de Bangalore, comme dans beaucoup de plus petits centres, des couples qui se trouvent par petites annoncent commencent discrètement des parties d’échangisme. De plus en plus Indiens ont décidé qu'ils ne se satisferont pas d’aperçus ou de rêves, et un genre de révolution sexuelle se fait sentir – cela ne fait que s’ajouter aux autres inévitables changements sociaux en cours. » Ceci est extrait d'un rapport du Times au sujet de la révolution sexuelle de l'Inde paru en 1996. Clairement, nous avons parcouru un long trajet ces 10 dernières années. La petite ville a dépassé la grande. L'histoire du changement de sexe de Mafatlal ne nous amuse plus. Les riches et les célébrités ont les moyens d'avoir de telles prérogatives. On n’en a pas fait un foin quand le Metro de Mumbai a annoncé l’ouverture d’un espace libre appelé le Drop-In Centre où les communautés lesbienne, gay, bisexuelle et du transgendre peuvent passer du temps sans être poursuivie ou condamnée.

Intéressons-nous à l'histoire d'Unnimaya, 23 ans, et de Sheela, 21 ans, deux lesbiennes du Kerala. Après le meeting de l’International Lesbian and Gay Law Association à Toronto l'année dernière, E J Graff, un thésard au Centre de Recherches des Etudes des Femmes Brandeis a écrit un article au sujet des jeunes mariées lesbiennes en Inde. « Vers la vingtaine, ces femmes se rencontrent et tombent amoureuses ; une fois que la menace d’un mariage arrangé se fait sérieuse, elles s’enfuient loin de leurs parents et font leurs propres cérémonies de mariage dans des temples hindous, échangeant des guirlandes et s’oignant le front l’une de l’autre avec des points rouges. En réponse, chaque couple de parents accuse l'autre femme d'avoir enlevé leur fille et envoie la police pour ramener les femmes de force. Mais par rapport à il y a trois ans, la fin de l'histoire change. Alors que les femmes se suicidaient, elles sont maintenant soutenues devant le tribunal par des groupes de femmes locales ou des groupes lesbiens en ligne – et les juges locaux, incroyablement, se mettent du côté des femmes. Quand les familles harcellent les femmes, les juges ordonnent réellement la protection de police. Les journaux indiens, naturellement, aiment ce genre d’histoires juteuses, pleine de désobéissance, de romance, et de sexe illicite entre femmes (qui n'est pas illégal, puisque la section 377 ne s'applique qu’aux hommes).

Ainsi, chaque couple de mariées inspire plus de femmes dans cette vaste nation. »

La révolution sexuelle a-t-elle donc vraiment touché Inde des petites villes ? Oui. Les opérations de changement de sexe ont eu lieu dans un village au Gujerat, déjàen 1987. Tarulata/Tarun Kumar est passé de l’état femelle à l’état mâle et a épousé Lila en 1989. Le père de Lila a fait passer une pétition à la Haute Cour du Gujerat prétextant que c’était un mariage lesbien et stipulant que le mariage devait être annulé. La pétition citait que « Tarun Kumar ne possède ni l'organe masculin ni n'importe quel mécanisme normal de cohabitation, de rapports sexuels et de procréation des enfants ». L'adoption de mécanisme artificiel ne crée pas la virilité et donc Tarun Kumar n'est pas un mâle. La pétition a réclamé  une action criminelle sous la section 377.

Dans un article intitulé La loi et l'homosexualité en Inde, Sriniketan écrit : « le concept de la famille se rapporte à un établissement universel, permanent et dominant caractérisé par l'accès à la sexualité et la reproduction socialement approuvés, à une résidence commune, à des services domestiques et à une coopération économique. Laissez-moi citer 2 exemples de système alternatif de mariage tels qu’ils existent en Inde. Parmi la communauté de Nayar en Inde Du sud, qui a suivi le système matriarcal de descendance, plusieurs hommes pourraient avoir accès à une femme à travers les rites de Tali et les unions Sambandham. La chaîne de Tali et le cadenas portés autour du cou sont attachés par un homme d’une certaine sous-caste qui a la capacité d’accomplir le rite, et ceci lui donne des droits sexuels sur la femme. Ces droits sont automatiquement étendus à n’importe quel homme d’une sous-caste supérieure (mais toujours dans la même caste), en général Nambudiri, qui est attiré par la femme et que celle-ci juge acceptable. Les hommes qui ont eu des relations Sambandham n'ont aucun droit exclusif en tant que mari ou père; la femme pourrait retirer l'accès sexuel qui leur a été donné à tout moment si elle le souhaitait. Elle a reçu le droit sur sa progéniture dans son Tarawad (foyer de la famille matriarcale). Dans le NayarNambudiri Sambandham, l’homme n’a pas le droit de diner avec son épouse ou enfants, et encore moins de partager les corvées domestiques ou toute activité économique.

Dans un petit village Angaar au Gujerat, au sein de la communauté Kutchi, un mariage ritualiste transgendre est exécuté pendant la période du festival de Holi. Ce mariage qui est célébré chaque année depuis 150 ans est peu commun parce qu'Ishaak, le jeune marié, et Ishakali, la jeune mariée, sont deux hommes. »

Ainsi,  tous ces actes « explicites » de sexualité ont eu lieu depuis des décennies, des siècles. Le Kamasutra a ses origines dans ce pays... On ne peut pas nier que le tabou et les restrictions en matière de sexe, de préférences et habitudes sexuelles se sont allégés aujourd’hui. Aujourd’hui, même dans l’Inde des petites villes. […] Article_Times of India_Sex revolution in small town_220106.pdf

Définitions (Wikipédia) :

Transidentité ou transsexualisme = situation dans laquelle une personne a la conviction qu'elle est du genre sexuel opposé à celui qui lui a été assigné, à sa naissance, en fonction de l'apparence de ses organes sexuels externes. Le transsexualisme n'a aucune incidence sur l'orientation sexuelle d'un être humain.

Transgenre = terme plus global pour désigner la situation d'un individu dont l'identité sexuelle est en conflit avec celle traditionnellement attribuée aux personnes de même sexe. Mais cette utilisation du mot « transgenre » est trompeuse, car il est aussi utilisé pour désigner des personnes qui sont dans une dynamique très différente de celles des personnes transsexuelles, à savoir celle de personnes qui n'entreprennent pas (et ne veulent surtout pas entreprendre) d'opération de réattribution de sexe.

Il est donc important de distinguer les personnes dites « transsexuelles » — pour qui le fait de « restaurer » leur corps (de le mettre en conformité avec le genre auquel elles s'identifient) — des personnes « transgenres » — qui ne ressentent pas ce besoin et dont l'identité de genre est souvent beaucoup plus complexe que celle des personnes transsexuelles. 

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mardi, 20 mai 2008 | Lien permanent | Commentaires (1)

Beloved Daughters

J’avais trouvé une super connerie à dire (dans la série Sarko) : « « Faites l’amour pas la guerre », la France le montre au monde, son Président en tête » !!! Surtout depuis que Fillon est cité dans les magazines anglophones s’inquiétant : « il se marre bêtement pour rien. Il veut seulement raconter des blagues de cul ; on sait pas quand ça va s’arrêter… ». Hum hum !!

De fil en aiguille (toujours dans le thème de l’amour et de la guerre ceci-dit), j’ai trouvé un article sur un Prix, le Deutsche Börse (à ce jour le plus important en termes pécuniaires) qui pourrait être remis à un photographe pour son travail sur l’Inde : l’Américain Sheikh qui a déjà gagné le Grand Prix International Henri Cartier-Bresson en 2005 et exposé à  la Tata Britain, au Musée de Photographie contemporain de Moscou et au Moma. Son œuvre d’aujourd’hui porte le nom de Ladli (qui signifie “fille aimée” en hindi). Son livre est une compilation de photographies et témoignages écrits sur les injustices imposées aux filles et femmes pauvres d’Inde. « En Inde, un bébé fille est un fardeau ; la préférence culturelle pour les garçons a conduit à l’abandon ou à la mort de centaines de filles. »

Il y a Rekha, 13 ans, du Madhya Pradesh. Son père, paysan, l’a envoyé avec 100 roupees (2€) en poche vivre chez son oncle. Un homme l’a abordée, retenue chez lui pour la nuit et mise dans un train. La police l’a finalement récupérée et placée dans un refuge. Il y a Sonali, 14 ans, du Bihar, avec ses mains usées par le travail. On l’a trouvée errant dans un village, ses vêtements dégoûtant de sang après avoir été violée. Les parents ont refusé d’admettre que c’était leur fille.

Il y a Sanjeeta, un bébé abandonné dans l’orphelinat de Panla. Plus qu’un orphelinat, c’est une maison pour enfants abandonnés : la plupart des parents sont en vie.

Il y a Malikh, une enfant des bidonvilles de Delhi, sous-produit de la nouvelle prospérité de la ville. « La responsabilité du foyer incombe à la fille, qu’on laisse seule toute la journée dès qu’elle est en âge d’assumer ses tâches. Ses filles ont peu de chances d’aller à l’école. Finalement elles seront envoyées, comme leurs mères avant elles, pour travailler comme employés de maison. Il est très difficile de convaincre les parents qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté d’envoyer leur fille à l’école après 9 ans (même si, d’après la Constitution indienne, tout enfant entre 6 et 14 ans doit être scolarisé). »

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Une étude a montré en 2006 qu’en Inde, 500 000 fétus de sexe féminin sont avortés chaque année ; une autre que ce sont surtout les femmes éduquées qui participent à ce chiffre. Explication : le coût des visites à la clinique « à ultrason » (technique importée en 1979, permettant de connaître le sexe du bébé, et interdite en Inde depuis 1994). Il n’en reste pas moins que les femmes moins éduquées peuvent toujours avoir recours à la technique de l’abandon, ou de la maltraitance : Chatterjee, en 1990, estimait qu’il y avait/a 300 000 décès de filles de plus que de garçons, et qu’un enfant sur six meurt à cause de la discrimination sexuelle. Sur les 15 millions de bébés filles qui viennent au monde chaque année, près de 25% ne vivront pas au-delà de 15 ans. L’un dans l’autre, que vaut-il mieux ?? Avortement ? Décès prématuré ? Cornélien n’est-ce pas ?

Et oui, être une fille en Inde, c’est pas rose tous les jours. Ca peut même coûter cher quand il s’agit de faire un bon mariage (même si la pratique de la dot est légalement interdite) – quand je parle de coûter cher, il y aurait au moins 6 000 morts de femmes par an à cause d’une dot versée pas assez importante.

Là où ça coince, c’est qu’il y a aujourd’hui (enfin en 2001) 933 filles pour 1000 garçons (il y a un progrès, c’était 927 en 1991 – mais une étude tend à montrer que c’est parce que la mortalité masculine adulte augmente plus vite !).

Vous vous en rendez peut-être pas compte, mais C’EST UNE CATASTROPHE !!! D’abord il faut importer des prostituées du Népal, y en a pas assez ici ; on importe même des femmes tout court d’ailleurs, notamment du Vietnam. Deuxio, la plupart des hommes indiens doivent se contenter de relations homosexuelles en attendant le mariage (l’homosexualité, bien que présente dans la mythologie, est interdite et punie par la loi) – alors quoi, si ils finissent par ne jamais se marier (because pas assez de nanas), ils vont devenir FOUS !! Il manque quand même 90 millions de femmes en Asie… On n'à plus qu'à suivre les conseils du Times of India (ce matin) et apprendre les techniques de base de self-defence (la police se propose même de se déplacer dans les écoles pour l'apprendre aux filles!)....

 

Sources :

Sur la sélection prénatale des filles (13/01/06) : http://www.csmonitor.com/2006/0113/p01s04-wosc.html Interdites par la loi indienne depuis plus de 10 ans, les pratiques de sélection prénatales et d’avortement sélectif restent une pratique courante en Inde, faisant un demi-million de victimes chaque année (soit 10 millions en 20 ans).L’usage d’équipements à ultrason pour déterminer le sexe d’un fœtus – introduits en Inde en 1979 – s’est répandu dans tout le pays. Peu de médecins reconnaissent ouvertement pratiquer l’avortement (il existe des cliniques itinérantes spécialisées), mais les activistes estiment que c’est un « business » de 100 millions de dollars en Inde.C’est une pratique commune à tous les groupes religieux – Hindous, Sikhs, Jains, Musulmans et Chrétien – mais est davantage répandue dans la classe sociale éduquée, ce qui est plus que surprenant. Les femmes éduquées ont un meilleur accès à la technologie, elles sont plus privilégiées et plus les familles sont aisées, moins elles ont d’enfants. Or il faut avoir de l’argent pour s’offrir les plusieurs voyages à une clinique « à ultrasons », ainsi que l’avortement d’une fille non désirées. Ce ne serait donc pas la société indienne qu’il faudrait blâmer pour ces infanticides… Ce serait plus une question économique et politique, que culturelle.Karuna Bishnoi, porte-parole de l’UNICEF à Delhi, dit que ça ne devrait pas être une surprise que les femmes éduquées sont celles qui utilisent le plus les techniques de détermination du sexe avant la naissance. « Je crois personnellement que c’est une faille de la société, pas des femmes. Les femmes qui choisissent ces techniques sont sans doute victimes de discriminations elles-mêmes, et ce n’est peut-être pas elles qui prennent la décision de toute façon. Personne ne peut nier que le statut de la femme est vraiment mauvais en Inde. Il n’y a pas de solution miracle à ce problème. »La pratique culturelle de la dot (que la famille de la fiancée paye à la famille du fiancé) crée une vraie pression financière. Il paraît qu’à Bangalore (la ville high-tech), des femmes sont encore fréquemment brûlées vives parce que leurs maris attendaient une dot plus importante. 

 

Sur le manque de femmes en Asie (11/07/07): http://lindependant2007enanglais.blogspot.com/2007/07/worrying-lack-of-women-in-asia.html Asia is missing 90 millions of women. The lack of women is particularly important in China and India , but also in other Asian countries. In most Asian societies, girls are not welcome. The phenomenon is stronger with the birth decreasing which offers less chances to have children of both sexes (moreover in China with the “single child” policy). Asian families’ preference for a son is not new, and the female infanticide exists for a long time. However, girls’ births have strongly decreased during the last decades, due to abortion. With the technical progress, it is easier now not to have a girl. Unwillingness for girls is also observed by a lack of care for female children which leads to an abnormal rate of girls’ deaths.
Asian societies obey to patriarchal systems, and girls are submitted to their husband and his family. It is the son who transmits the surname, while the girl is only passing in her family. Her destiny is to belong to her husband’s family. That’s why a Chinese proverb says: “To bring up a girl is like to cultivate the neighbour’s field”. For the Indians, it remains to “water the neighbour’s garden”. The earth repartition system is in favour of the son in China, while in India the dower tradition leads to ruin families which take debts for their daughter marriage. This girls’ reject can also be explained by Hinduism: the son must organise the funeral traditions, and parents who do not have a son are condemned to an eternal wandering. This lack of women will force a lot of men to stay bachelors in the next years. There are already some women selling connexions, particularly Viet, but as well from parts of India or China . Associations denounce kidnappings, rapes, or forced prostitution.
Governments try to fight this phenomenon. The “Prenatal diagnosis techniques Act” adopted in 1994 by the Indian state condemns the divulgation of baby’s gender before birth. However, the law is not respected, and clinics are specialised in clandestine female foetus abortion. A doctor was condemned to a prison sentence for the first time in 2006 under this law. In China , campaigns are driven to change mentalities, and financial help is given to families which have a daughter. But tradition is very strong and mentalities very slow to change. The tendency is changing in South Korea , other countries must now follow.
Quelques chiffres:· Asia: 103.9 men for 100 women / Rest of the world: 96.9 men for 100 women
· Biological norm: 105 boys born for 100 girls / China: 117 boys born for 100 girls (until 138 boys for 100 girls in some parts of the country)
· In China, girls’ death rate is 28% upper than boys’ death rate (biologically, boys’ death rate is a bit more important than girls’)

 

Sur le ratio de sexe et autres : http://www.theage.com.au/articles/2006/04/02/1143916403268.html ; http://www.indiatogether.org/2004/apr/hlt-csratio.htm ; http://www.thp.org/reports/indiawom.htm Même si l’Inde a été le premier pays à annoncer un planning familial official en 1952, sa population a plus que triplé depuis le départ des Anglais (il y a 60 ans) : il y avait 361 millions d’Indiens en 1951 et ils ont aujourd’hui dépassé le milliard ! Depuis 1970, l’usage de moyens de contraception modernes est passé de 10 à 40%, avec de grandes différences entre le nord et le sud. L’aspect le plus frappant de l’usage de contraceptifs en Inde est la prédominance de la stérilisation qui représente plus de 85% du total des moyens de contraception moderne (est-ce utile de préciser que la stérilisation féminine représente 90% de toutes les stérilisations ?).

 

Sur le trafic de femmes et enfants depuis le Népal (Octobre 1995) : http://www.hrw.org/reports/1995/India.htm Plus d’un million de femmes et d’enfants sont employés dans les bordels indiens, et nombre d’entre eux sont victimes du trafic de personnes à un niveau international, notamment du Népal. A Bombay, les Népali représentent la moitié des 100 000 personnes travaillant dans des bordels (20% sont des filles de moins de 18 ans, et 50% auraient le sida). Une fille népali serait vendue 4$ à un broker, qui la revendrait entre 500 et 1300$ (prix que la fille doit ensuite rembourser, avec intérêts s’il vous plaît), au propriétaire du bordel qui l’a achetée. Et inutile de parler de la façon dont elles sont traitées…

 

Sur le Prix : http://www.telegraph.co.uk/arts/main.jhtml;jsessionid=4MPZ4NLUFLKTLQFIQMGCFF4AVCBQUIV0?xml=/arts/2008/01/14/sm_deutscheborse112.xml&DCMP=ILC-traffdrv07053100

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jeudi, 17 janvier 2008 | Lien permanent | Commentaires (2)

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