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Rechercher : Ganesh

Livre d'or - Fanny

« L’Inde, je l’ai connu un peu. Lors de trois voyages. Elle est repoussante et attirante. Elle reste un mystère. Une vague de magie berce ce pays. Les Ganesh dans la rue, les mendiants qui vous harcèlent, les chauffeurs de rickshaws qui vous arnaquent, les bidonvilles en bas de grands édifices, les enfants qui vous sourient et qui vous touchent comme si vous étiez une vedette. J’ai connu ce pays sous sa forme la plus pure à travers des villages et la douceur de ses habitants emplis d’une bonté à coupée le souffle, et sous sa forme la plus monstrueuse dans sa capitale économique où tout n’est que contraste. Ce pays est le miroir de l’Homme, il y a le pire comme le meilleur. »

 

Fanny M., 12/09/2011, Voyage en août 2001 (Rajasthan), volontariat en 2008 (Pune), stage de 4 mois en 2010 (Mumbai)

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samedi, 24 septembre 2011 | Lien permanent | Commentaires (3)

Paris à l’heure hindoue…

ALeqM5iyNTjAtEjHtAE0Y_WQ54-A16dzLA.jpgAlors que nous célébrerons l’ami Ganesh le 3 septembre ici, le festival a rassemblé quelques 40 000 personnes à Paris en ce dimanche 31 août – on compte près de 50 000 fidèles dans la communauté hindoue francilienne (attention hindoue mais pas seulement indienne, vu qu’il y a une énorme partie de Sri Lankais, cette île au Sud de l’Inde).

 

Dans "Little Jaffna" (Jaffna étant une péninsule du Sri Lanka), quartier compris entre la Chapelle et la Gare du Nord (18e et 10e arrondissements), le Ganesh Charurti, la fête du dieu de la sagesse, destructeur des obstacles de la vie, est une très importante célébration pour la communauté hindoue. Parti vers 11H00 du Temple de Sri Manicka Vinayakar Alayam, rue Philippe Girard, le cortège avait à sa tête un gigantesque éléphant en résine, suivi de danseurs tourbillonnant jusqu'au vertige, le torse nu et portant sur les épaules des arceaux en bois surmontés de plumes de paon (kavadi).

 

J’en profite pour une petite précision. Il y a souvent confusion entre Hindou, Indien, Hindi… Alors Indien c’est la nationalité en Inde, Hindou c’est les fidèles de la religion hindoue : l’hindouisme, Hindi la langue officielle nationale.

 

NB : Une guerre meurtrière (au moins 70 000 morts) et oubliée oppose au Sri Lanka, depuis 1972, la rébellion des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), des hindouistes qui veulent l'indépendance du nord et nord-est, au pouvoir central de ce pays peuplé à 75% de Cinghalais bouddhistes. Le pays a connu un regain de violence depuis fin 2005, après l'arrivée au pouvoir du nationaliste Mahinda Rajapakse.

 

Sources : AFP et La Croix (Photos de l’AFP)

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lundi, 01 septembre 2008 | Lien permanent

Sacré week-end...

Samedi midi, j'ai commencé par un pétage de bide avec de la bouffe d’Inde du Sud, à Southern Spice. J’accepte désormais d’y suivre Shiv pasque j’y ai découvert un truc pas épicé qui ressemble franchement à de la blanquette… Pourquoi se priver ??!

Samedi après-midi, sortie au zoo avec Marie, et bonne partie de rigolade. D’abord le tigre royal du Bengale. Impossible de rien voir, juste une espèce de beuglement dans le lointain… Alors forcément, quand on a vu un truc blanc s'approcher entre les branchages, et ben nous nous sommes dit ça devait être la vache qu’ils lui servent en dîner… Eh non, c’était le tigre ! Nous ne savons toujours pas si il est blanc d’origine (copain !!) ou si c’est seulement un vieux, très vieux tigre. Comme il refusait de s’approcher pour la photo (le bougre), j’ai du retenir Marie qui voulait lui balancer l’hideux porc-épic en pâture, ou même pire, un ptit indien…

Ensuite le léopard. Pauvre bête dans une cage à double rangée de barreaux, dressé pour en faire le tour quand le gardien siffle. Pathétique. En plus, avec ces doubles barreaux, impossible de prendre une photo correcte. Non mais on se moque de qui ??!

Et puis les singes. Pas de commentaire pour l’instant, les photos parleront d’elle-même…

Pour finir, les serpouilles. On nous avait promis des cobras. Mais nous refusions de croire que les espèces de couleuvres endormies étaient des cobras. Ca a un coup énorme non les cobras ?? Voilà donc que je m’excite à demander en hindi où sont les foutus cobras (« cobras kaha hai ? » - c’est pas trop difficile non plus…). Le type a du se dire que ces 2 blondes étaient un cas désespéré et a fini par agiter un bâton pour les réveiller. Oh magie, des cobras !! J’ai bien fait de laisser tomber les sciences nat…

Pour 3 roupies (0,05 €), nous avons pris un bol d’air, vu 3 animaux (mais c’est mieux que rien), et eu l’impression d’attirer davantage la curiosité que les pauvres élans qui mâchouillaient leurs brins d’herbe. Sacrée sortie !

Mais dimanche a battu tous les records… Debout à 9h, nous voilà dans la voiture (avec chauffeur s’il vous plaît – il y a quand même 35 kms alors j’ai décidé de ne pas écouter les conseils de notre amie indienne qui voulait nous y envoyer en rickshaw (à ce train-là nous aurions été aussi vite en charrue à bœuf)), en route pour aller faire du canasson. Un miracle, nous ne nous sommes presque pas perdus… Là, dans un magnifique centre équestre, avec de très beaux chevaux (la main d’œuvre coûte rien ici m’avait-on expliqué en décembre), nous avons fait une petite ballade d’une demi-heure dans la campagne marathe. Marie sur Naomi, moi sur Alka (ça vous fait une belle jambe pas vrai ??). Du pas, du trot, 50m de galop, quelques buffles agressifs plus tard, nous sommes de retour au bercail, saines et sauves.

Ensuite, direction un fort. Le guide en dit que la vue est magnifique et qu’elle se mérite parce qu’il y a une montée. Point. Ni une ni deux, le chauffeur se lance en direction de Nasik. Au bout d’une heure, nous lui demandons si il reste longtemps… Une heure, 50 kms. Mais on va où là ??? Une heure plus tard, il s’arrête pour demander son chemin. Et apprend au passage qu’il reste encore 45 kms (en fait 100, c’est écrit dans le guide, oups) et que la montée dure 5 heures (ah ça non, c’est pas écrit dans le guide, dammit). Allons donc prendre un cay (thé). Tranquilou bidou le chauffeur se fait inviter ! Bon pour 5 roupies on peut rien dire… ;) Et voilà que, revigoré par le cay, il prend des initiatives et décide de nous emmener voir un temple ! Puis un deuxième… Il a vraiment repris du poil de la bête parce que le deuxième est sculpté dans la roche et y a une sacrée grimpette (aurait-il décidé de lui-même de nous consoler de notre escalade au fort avortée ??). A 17h, heure de retour prévue, nous quittons le temple, un peu angoissées à l’idée qu’il nous fasse visiter les 6 autres – nous venons en effet d’apprendre que nous nous sommes lancées dans la boucle des 8 temples de Ganesh de la région de Pune !! Mais non, le chauffeur a envie de rentrer, lui aussi. Une petite demi-heure plus tard, on se dit qu’on ne va pas tarder à arriver. Douce blague, il nous faudra encore 2h pour retrouver Pune. Mine de rien, on se sera fait presque 300 kms dans la journée !! Contre les 80 prévus au départ… (ça n’a d’ailleurs pas échappé au chauffeur, qui triplera son tarif…). Mais on en aura vu des choses !

Point culturel : l’Ashta Vinayaka ou les 8 temples de Ganesh de la région de Pune-Nasik (dont j’ignorais complètement l’existence au bout de 11 mois, la honte…). http://ganapati.club.fr/anglais/asud/adetsud.html Pour les paresseux, une brève traduction : il s’agit d’un des plus importants pèlerinage dédié à Ganesh en Inde (et nous pauvres ignorantes nous pensions visiter de banals temples…). En plus il y a un ordre : Morgaon, Pali, Mahad, Theur, Lenyadri, Ozhar, Ranjangaon, Siddhatek. Evidemment, nous avons commencé par Ozhar et fini par Lenyadri (je viens de découvrir le nom de ce temple).

637dcb0f18c4c6fa02d82d1fb13d8b99.jpgda237a690372f11da70cb1ebb151318e.jpgAlors, Ozhar, ou Shri Abhinandana a une légende : Shri Abhinandana, le roi d’Hemavati a un jour fait un grand sacrifice. Indra pensait qu’il serait viré si le roi menait à bien ce sacrifice alors il a ordonné à Kala (le dieu du temps) de mettre des obstacles sur la route du roi. En fait je comprends rien donc j’arrête de traduire… Le temple est particulier parce qu’il est entouré de 4 côtés par un mur de pierre protecteur. A l’entrée il y a 2 Deep-Malas (des piliers en pierre pour les lampes à huile) et 2 énormes Dvarapala, les gardiens de la porte – effectivement, nous avions repéré ces trucs bizarres. Le temple a 2 mandapas, un avec une statue de Dhundiraj et l’autre avec une idole de rat (ah ah, Marie, j’avais raison, c’était un rat, pas un chien, t’es trop nulle !) en position de sprinter sur le marble blanc. C’est vrai, on a vu tout ça…

Pour l’autre, Lenyadri, ou Shri Girijatmajvinayak, je vais faire court. Il est situé dans une montagne dans la région de caves bouddhistes connues. Girijâtmaja Vinayaka est enterré ici: il est considéré comme une manifestation de Ganesh enfant.96cdc6f70ccade20ede9ce63e7e561c3.jpg

La légende est intéressante : désireuse d’avoir Vinayak pour fils, Parvait a fait pénitence pendant 12 ans dans ces caves. Ganesh, satisfait, lui a donné le fils qu’elle voulait. Puis un jour, Parvati a pris un bout de son corps (ou son écharpe, j’ai pas trop compris), l’a mélangé avec de l’huile et des onguents et a formé l’idole de Ganesh. Elle célèbrait son idole (on appelle ça pooja) quand soudain l’idole a pris vie et dit à Parvati qu’elle pouvait emmener l’avatar chez elle. Le 11ème jour il a pris le nom de Ganesh, ce qui signifie la personne qui maîtrise les 3 qualités Satva, Raja and Tama. Le seigneur Shiv Shankar (non non pas le mien) lui a donné le pouvoir que quiconque se souvienne de Ganesh avant de commencer un ouvrage le finisse avec succès. Pendant les 15 premières années de sa vie à Lenyadri, Ganesh a tué pas mal de démons…

Tu savais pas tout ça, hein Marie???

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lundi, 01 octobre 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)

Le samouraï quitte sa tannière...

Pas trop de blabla cette fois-ci, mais... Nous ouvrons un bureau! Au-dessus de mon bar préféré!! (Kiva pour les Punéites qui sont déjà sortis de Koreagon ;) ). Hier nous l'avons béni, puja (cérémonie de prière) oblige. Autrement dit un pandit (une sorte de prêtre) est venu faire une cérémonie, avec Prajay et Santosh comme acteurs principaux. Pas de statue de Ganesh?? qu'à cela ne tienne, l'effigie d'un Dieu sur la boîte de gateaux fera l'affaire...

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Tout en psamoldiant, il a béni des noix de coco, de l'argent, des sucreries, le livre saint et mis plein de couleurs sur le front de mes collègues... J'ai rien compris au schmilblick mais qu'on se rassure, le pandit a su m'indiquer exactement à quels moments prendre des photos!!

Des chaises, une ligne de téléphone, Internet, et roule ma poule, on ne nous arrête plus! Kiva, à nous deux...

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vendredi, 14 septembre 2007 | Lien permanent | Commentaires (2)

Le samourai et la souris

Y a un truc qu’on ne montre jamais dans tous ces films sur l’Inde, c’est… les rats. Or il se trouve que non seulement ils pullulent mais ils sont aussi transgéniques, nourris aux OGMs, obèses quoi. Même les chats ne s’en approchent pas. Ils sont partout, même dans les salles de ciné…

 

Y a pas moins de 2 semaines, l’un deux bloquait l’entrée de l’immeuble où mon pote habite. Impossible de rentrer… Le garde m’a regardée comme si j’étais siphonnée et m’a fait signe d’avancer, je ne risquais rien. Sauf qu’évidemment l’autre monstre s’est mise à bouger, j’ai crié, il s’est mis à courrir, j’ai frôlé la crise cardiaque…

 

Bon, mais on m’a toujours dit que le petit animal n’attaque pas le gros ou un truc comme ça. Que jamais un rat ne s'approcherait de moi. De la connerie tout ça. En barre. Pas plus tard qu’hier, j’allais acheter un paquet de chips quand j’ai senti un truc qui me grattait le pied (j'étais en tongues, comme d'hab)… J’ai bougé la jambe et baissé les yeux pour voir quel gamin ou quel sac plastique venait ainsi me déranger… Et j’ai vu l’immonde créature s’enfuir, les jambes à son cou. J’ai donc hurlé (avec un peu de retard). Et failli m’évanouir. Mon pire cauchemar devenu réalité. Mon pote a cru qu'un type m'avait tripoté et était prêt à se battre: personne ne s'excite comme ça pour un rat ici! Ceci-dit, pourquoi entre tous les gros animaux alors présents m'a-t-il choisie moi??

 

YEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERK

Depuis que je raconte cette histoire, les Indiens me sortent que l'animal fétiche de Ganesh (le dieu à tête d'éléphant) est le rat. Et un mythe s'effondre... Apparemment les éléphants n'auraient pas peur des souris (j'ai vérifié en ligne!!). Merde alors...

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lundi, 09 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (3)

White Skin? In India? Pas toujours gloups

Attention les filles, l'Inde n'est pas toujours aussi safe qu'on croit et inutile de jouer avec le feu pour économiser 20 roupies (36 cents d'euro), ou même défendre un principe (ne pas se faire entuber juste parce qu'on est blanc)...

 

   Samedi soir, je négociais un rick pour rentrer du supermarché. Comme le rickswaw wallah ne connaissait pas l’endroit – je donne pour référence l’hôtel Greenpark, qui jouxte mon immeuble – des Indiens (autour d’un stand ambulant de légumes) s’en mêlent pour expliquer, et négocier. Mais le type est borné, il demande un prix carrément déraisonnable. Donc je me casse en marchant et arrêtant des ricks au passage. Et puis je m’arrête pour regarder des statuettes de Ganesh (c’est bientôt le festival de ce dieu à tête d’éléphant). Un type, au téléphone, m’aborde pour me demander où se trouver Greenpark. Je lui indique la direction. Il indique à son interlocuteur téléphonique qu’il arrive et il me demande où je vais. Je réponds Greenpark. Il propose de m’emmener. En voiture je serais pas montée mais en moto j’ai dit ok, il y avait moins d’un km.

   Arrivés devant greenpark il voulait pas s’arrêter, il voulait aller chez moi pour boire un verre d’eau (alors qu’il sentait quand même pas mal l’alcool). Je me suis énervée. Je suis descendue de force. Et je suis allée faire des courses.

   En arrivant en bas de chez moi je le vois débarquer. Il veut son verre d’eau. Je commence à flipper. Je lui dis d’attendre, je vais chercher sa flotte et je reviens. Il insiste pour monter. Mon sang ne fait qu’un tour et je me précipite pour sortir de l’ascenseur et appeler le gardien. Alors il rentre de force dans l’ascenseur, me tripotant un peu au passage. Là je deviens hystérique et j’appelle la sécurité. Comme le gardien ne parle pas anglais, je lui ai dit de me débarrasser de ce type (priant pour que le ton de ma voix suffise à le faire comprendre) et je me suis cassée, par l’escalier, laissant le type raconter qu’il voulait juste un verre d’eau.

   Et puis Shiv a briefé le gardien en hindi le lendemain.

   Moralité, plus de trip en moto comme ça et je demande à un collègue une bombe lacrymo. Plutôt que le yoga, j’envisage également de me mettre au karaté ou à la self defence. On va voir ce qu’on va voir…

   Je me suis quand même marrée quand, le lendemain, chez Crossword (l’équivalent de la Fnac ), pendant que Shiv regardait les jeux vidéo, je me suis fait aborder par 4 jeunes du film institute qui préparent un dessin animé de 5 minutes sur « vivre en Inde » !! Et ils n’avaient pas encore interrogé d’étrangers. Et bien ils ont pas été déçus… Non je rigole. J’aurais pu cracher sur les Indiens, parce que j’ai pas mal de venin en ce moment, mais je suis restée soft. Et puis impossible de répondre à ça en 5 questions. Quand la fille m’a dit « et tu voudrais faire passer quel message aux Indiens ? », j’ai répondu « Stop watching me ! ». J’envisage d’écrire un livre Being White in India en réponse au livre Being Indian. Ca va pas être triste ;) Enfin comme je le disais à une copine en Inde, qui était elle-même blasée et me demandait si parfois j’en avais pas marre d’être blanche en Inde, j’ai répondu que c’était quand même mieux que d’être noire… (je ne me lancerai pas maintenant sur le racisme indien, ça ferait trop cliché, mais quand même…)

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lundi, 10 septembre 2007 | Lien permanent | Commentaires (3)

Typomag - Bombay

Voici un très intéressant magazine sur l’Inde en général, et Bombay en particulier.

Typomag est le site public de Typo, multimédia francophone d’information. Il est géré majoritairement par des lycéens:

www.typomag.net

Ce numéro a été écrit en 2006. Pour le télécharger: TypoMag_Bombay_Aout 2006.pdf

 

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Et au menu de ces 68 pages:

 

§          Mumbai : village des pêcheurs, gratte-ciel, bidonvilles

§          Ganesh, dieu des temples et des rues

§          Vestiges britanniques

§          Cricket

§          Taxis à l’anglaise,

§          Trains bondés

§          Thé,

§          Bétel,

§          Vache aux oeufs d’or

§          Planète Bollywood

§          Babel des langues

§          Explosion économique

§          Casser les castes

§          Mariages dérangés

§          Attentats

§          Communautarismes

§          Extra Muros Mittal-Arcelor : version indienne

 

Ou encore :

 

§          Mumbai : Village des pêcheurs / Quartier des affaires / Les Incontournables de Mumbai / Urbanisme / Histoire / Attentats / Polémique sur le nom / Bidonville.

§          Transport : Train / Taxi.

§          Indépendance : Lutte / Anglo-indiens / Gandhi / Identité indienne

§          Economie : Boom, Luxe, Agriculture, Crise du coton, Vin

§          Rencontres : Shreyas Talpade, star montante / Rashid Irani, cafetier et critique ciné / Pour Nadir Godrej, le monde ne suffit pas !

§          Société : Langues / Cricket / Castes / Statut de la femme / Prostitution / Sida / Gaytitude / Musique / Bollywood / Bétel.

§          Religion : Hindouisme / Vache sacrée / Cohabitation religieuse / Ganapati / Mode.

§          Divers : Mousson / Shingnapur. Le village sans portes / Asiatic society. Une mémoire survivante ? / Presse / Politique. « Les disciples de Gandhi » Vs « L’armée de Shiva » / Cachemire. Srinagar, une jeunesse partagée - Un paradis sur terre / Arcelor-Mittal. La mondialisation à l’envers ? / Fondation Akanksha / Amnesty International

 

Bonne lecture !

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vendredi, 26 septembre 2008 | Lien permanent | Commentaires (1)

Pourquoi en Inde les gros ont un bide de femme enceinte ?

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Je me suis toujours demandé si c’était moi qui rêvais ou si les Indiens bedonnants avaient un bide de forme particulière. Pour faire simple ils ressemblent à des femmes enceintes. Ca arrive aussi souvent aux Indiennes aussi, passé la cinquantaine (ce qui me fait me questionner longuement quand je les croise « comment c’est possible d’être enceinte à cet âge ?? »). 

 

Je découvre en faisant des recherches qu’il n’y a pas qu’en Inde que les hommes en surpoids ont plus des formes de pomme que de poire (un apanage féminin) !

Les uns accumulent davantage de la graisse viscérale qui se développe en profondeur dans l’abdomen et autour des organes ce qui donne au ventre une forme de pomme. Et les autres de la graisse sous-cutanée (au-dessous de la peau) qui se s’accumule souvent dans la partie inférieure du corps, y compris les hanches et les jambes. (1) 

 

Et ce serait génétique : ce ne sont pas les mêmes gènes qui sont les plus actifs dans la graisse abdominale et dans celle des cuisses, et leur emplacement dépend de la sollicitation des hormones au cours du développement. (2)  

 

A partir de là, il est bien possible que les mâles indiens aient un souci génétique particulier, comme ils ont déjà une prédisposition génétique à avoir du poil dans les oreilles (cf note). Un certain Dr Patel clame ainsi que « aux Etats-Unis, l’accumulation de graisse se fait dans le corps tout entier mais en Inde c’est centré autour du ventre ». (3) 

 

Mais d’autres facteurs peuvent jouer à l’avènement de l’Indien-pomme… 

 

inde,Zola,Nana,gros bide,graisse,bide de femme enceinte,surpoids,obésité,sport,gym,alimentation,ganesh,génétique,poils dans les oreilles,graisse abdominale,pomme,poire,yoga,diabète,dwayne leverock,cricket,poidsJ’ai pensé un moment à Zola et sa Nana qui était si belle parce qu’elle était grasse et avait la peau claire. Ou le gros bide comme signe (ostentatoire) de richesse de l’homme qui a quitté les travaux manuels. Mais même les pauvres ont souvent un gros bide ici (quand ils ne sont pas secs comme des brindilles). 

 

En Inde, il fait trop chaud pour s’activer ! Les Indiens ne sont pas sportifs – 9 médailles d’or pour 21 participations aux Jeux Olympiques (4), ça donne le ton ! Et qu’on ne me lance pas sur le cricket… Non seulement beaucoup de joueurs n’ont pas des corps de footballers (voir la photo de Dwayne Leverock qui n’a pas hésité à se lancer avec ses 120 kilos pour attraper la balle pendant la coupe du Monde de 2007 (un des seuls matchs que j’ai vus et une action que je n’oublierai jamais !)) (5) Mais surtout beaucoup de fans de cricket (adultes) préfèrent le pratiquer à l’allemande : devant la télé ! 

Alors d’accord c’est la patrie du yoga. Mais d’une part le yoga permet plus d’atteindre un certain bien-être corporel qu’une taille de guêpe (témoin ma prof de yoga) et d’autre part la popularisation du yoga en Inde est en fait assez récente – depuis que c’est devenu fashion en Occident en fait ! (6)  

 

Ceci étant dit, il y a quand même une vraie prise de conscience des problèmes liés au surpoids, comme le diabète qui touche plus de 40 millions d’Indiens – avec là aussi des prédispositions génétiques locales (7). D’où une explosion du nombre de gym ces dernières années : de quasiment aucune quand je suis arrivée en 2006 à des milliers aujourd’hui. M’enfin bon, à peine 0,23 millions d’Indiens seraient inscrits dans une salle de sport… (8) On peut donc sans trop se tromper parler de culture anti-sportive indienne !  inde,Zola,Nana,gros bide,graisse,bide de femme enceinte,surpoids,obésité,sport,gym,alimentation,ganesh,génétique,poils dans les oreilles,graisse abdominale,pomme,poire,yoga,diabète,dwayne leverock,cricket,poids

 

Il reste donc l’alimentation. Traditionnellement la nourriture indienne est riche en glucides (riz, blé) et graisses (pas une sauce qui ne baigne pas dans du beurre ou du ghee (graisse)) et en plus de ca les Indiens sont fans du grignotage. 

 

Et puis en fait je pense pas que tout simplement ils ne trouvent pas ça moche. Le rêve de mon ex-Indien préféré quand il était petit c’était d’avoir un gros bide comme son papa ! 

 

Y a qu’à voir Ganesh et sa panse (humaine mais de dimension éléphantesque !)…  

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Ou les commentaires sur mon poids (ici).  

(1) http://perdreduventre.net/deux-types-de-graisse-abdominale-quel-est-le-pire/ 

(2) http://www.huffingtonpost.fr/2013/01/14/des-differences-importantes-entre-gras-du-ventre-et-gras-des-cuisses-graisse-ventre_n_2472707.html 

(3) http://articles.timesofindia.indiatimes.com/2013-09-08/ahmedabad/41872756_1_diabetes-centre-dr-mayur-patel-nirma-university ; http://www.hindu.com/seta/2006/05/04/stories/200605040012... 

(4) http://en.wikipedia.org/wiki/India_at_the_Olympics 

(5) http://www.criticaltwenties.in/sport/xi-best-performances-in-the-cricket-world-cup-by-fat-cricketers 

(6) http://indiatoday.intoday.in/story/The+fitness+rage/1/85334.html 

(7) http://healthcare.financialexpress.com/200808/diabetes02.shtml ; 

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mardi, 08 octobre 2013 | Lien permanent | Commentaires (1)

Diwali

c971f15b2b2c895b782e3b13431163d0.jpgDiwali… Le bon côté de ce festival, c’est les 2 jours fériés qui vont avec. Le mauvais côté c’est les empêcheurs de dormir en paix qui vont avec… Le premier matin, je ris jaune quand les pétards – à ce propos je ne suis toujours pas convaincue qu’il ne s’agit pas de bâtons de dynamite – me réveillent à 5h30 du matin. Et une grasse mat’ de soufflée, une. Le soir, c’est sympa, y a des feux d’artifice, c’est festif. A minuit, ça commence à être moins sympa ; à 2h du mat’, je tournerais presque à l’hystérie avec les pétards qui me font sursauter en permanence. A 3h, je m’endors… Pour être réveillée 3h plus tard par une détonation (puis deux, puis trois…) assourdissante. Et ça dure pendant 4 jours…f8aec6f42fada35e995be9fe021d3bb6.jpg

Voilà, même si j’appellerais Diwali la fête du bruit, ici on l’appelle Diwali la fête des lumières. C’est un peu le 14 juillet et Noël à la fois. Des feux d’artifice en permanence (la nuit), des pétards en permanence (jour et nuit, vous l’aurez compris ;) ), des guirlandes sur les balcons, des lampes suspendues devant les maisons (auparavant, les gens allumaient des ‘diyas’ (lampes en argile) mais la fée électricité les a transformées en lampes électriques), des dessins sur le seuil…

Deepavali (ou Diwali) signifie littéralement, en Sanskrit, 'rangée des lampes.'  L'éclairage des lampes est une manière de demander à un dieu une bonne santé, de la richesse, de la connaissance, de la paix, du courage et de la renommée. Mais pourquoi ??

D’abord, une explication logique : c'est par la lumière que la beauté de ce monde est éprouvée. La plupart des civilisations du monde identifient la lumière comme cadeau de Dieu. Pour les hindous, l'obscurité représente l'ignorance, et la lumière est une métaphore de la connaissance. Par conséquent, allumer une lampe symbolise la destruction, par la connaissance, de toutes les forces négatives (méchanceté, violence, convoitise, colère, envie, avarice, bigoterie, crainte, injustice, oppression et douleur, etc...). Pendant Diwali, le festival des lumières, nous allumons la lampe de la connaissance.

71dc7ea7b9ad5aede77575ce37c5829f.jpgL'histoire de Diwali est remplie de légendes. Bien que le thème central de toutes les légendes soit celui de la victoire du bien sur le mal, son mode de représentation diffère.

Le retour du seigneur Rama to Ayodhya. Exilé avec sa femme Sita et son frère Lakshman pendant 14 ans, il revient tuer le roi démon Ravana. Les gens d’Ayodhya auraient allumé des lampes à huile tout le long du chemin pour lui éclairer la route dans l’obscurité. Comme Rama a traversé le pays du Sud au Nord, le festival est célébré partout en Inde.

Le meurtre de Narakasura. Il est célébré 2 jours avant Diwali. Narakasura était un démon qui avait créé des ravages et que Satyabhama, la femme du Seigneur Krishna, a tué. Une version veut que ce soit Krishna qui est poussé sa femme a commettre le meurtre, prétendant avoir été blessé par le démon ; et ce parce que le démon ne pourrait être tué que par sa mère et que justement, ça tombe bien, Narakasura est le fils de Satyabhama ! Le démon aurait demandé une faveur à sa môman : que tout le monde célèbre sa mort avec des 900db41aaaddca85e057d784e89f5382.jpglumières colorées.

La pénitence de Shakti. La déesse Shakti aurait observé 21 jours d’ascétisme pour avoir la moitié du corps du Seigneur Shiva. Deepavali est le dernier jour de cette période ; c’est le jour où Shiva accepta Shakti comme moitié gauche et apparut comme Ardhanarishvara. d0711b911c825f67a39602658cfda870.jpg

La victoire de Krishna sur Indra (la divinité du tonnerre et de la pluie). Elle est célébrée le jour suivant Diwali. Krishna aurait vu les énormes préparatifs de l’offrande annuelle au Seigneur Indra et aurait interrogé son père Nanda à ce sujet. Il était contre le fait que les paysans révèrent un phénomène naturel. Convaincus par Krishna, ils ne célébrèrent pas Indra qui, énervé, a inondé le village. Krishna a alors élevé le Mont Govardhan pour protéger son peuple et son bétail de la pluie. Indra s’est reconnu vaincu.

Le retour de Bali des Enfers. Le roi Bali était un gouverneur généreux et très ambitieux. Vishnu a voulu le tester et lui est apparu sous forme de nain. Il lui a demandé quelle distance pourrait parcourir un nain en 3 pas. L’autre s’est foutu de sa gueule ; Vishnu est redevenu lui-même, a couvert la terre, les cieux et l’univers entier en 3 pas et envoyé Bali en enfer. Il serait autorisé à retourner sur terre une fois par an.

Les 5 jours de Diwali Le festival de Diwali s’étend sur 5 jours. A part Diwali, tous les jours sont nommés d’après le calendrier hindou.6b9a6d82f78f0933b72dd5eec3de618f.jpg

  1. Dhanatrayodashi or Dhan teras: Dhan signifie « richesse ». C’est un jour propice pour les achats, de l’or, ou au moins des ustensiles pour la cuisine.
  2. Naraka Chaturdashi: c’est le jour où le démon Narakasura a été tué, symbolisant la victoire du bien sur le mal et de la lumière sur l’obscurité. Les Hindous se lèvent avant l’aube, prennent un bain parfumé et portent de nouveaux vêtements. Ils allument de petites lampes tout autour de la maison et dessinent des kolams/rangolis élaborés à l’extérieur des maisons. On dit que prendre un bain sous les étoiles serait équivalent à se baigner dans le Gange sacré. Après la cérémonie religieuse, les enfants balancent des pétards. Le soir, on vénère la déesse Lakshmi (déesse de la richesse) en lui offrant des plats spéciaux. Comme c’est un jour sans lune, beaucoup offrent des tarpana (offrandes d’eau et de graine de sésame) à leurs ancêtres.
  3. Lakshmi Puja ou Diwali: c’est le jour le plus important du festival. On allume des lampes partout pour accueillir prospérité (Lakshmi) et bien-être (Ganesh, Dieu de la chance).
  4. Govardhan Puja : c’est le jour où Krishna a battu Indra. Le Seigneur Krishna a appris à son peuple à révérer la nature plutôt que les dieux. Il faut prendre soin de l’environnement (quelle actualité ce Krishna !). On change les cahiers des comptes.
  5. Bhaiduj : c’est le jour où les frères et sœurs expriment leur amour et affection les uns envers les autres.

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lundi, 12 novembre 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)

Un million de « Slumdogs » bientôt expulsés de Dharavi

Par Louis Villers | Directeur de la rédaction de LINTER... | 30/03/2009 | 13H50

Dans le bidonville de Dharavi, à Bombay (Louis Villers).

Avant de rentrer, Selwyn pousse légèrement le rideau de sa « maison » et y glisse un œil. Il ne veut pas que je voie sa femme en train de dormir. Toute la famille -cinq enfants et deux parents- dort dans cette pièce, de neuf mètres carrés, à même le sol. Angel, six mois, est suspendue au toit par un drap. Il y a une télé, un ventilateur, des ustensiles de cuisine.

Dehors, les égouts passent au pied de la porte, emplissant la pièce d'une odeur lourde et nauséabonde. On ne voit pas la lumière du jour, tant la façade voisine jonchée de linges séchant est proche. Il fait chaud, il n'y a pas d'eau, ils sont entassés, les télévisions marchent en continu. Bienvenue à Dharavi, le « plus grand bidonville d'Asie », au cœur de Bombay.

Sur son lieu de travail, quelques minutes plus tard, Selwyn et ses collègues rejoignent leur machine à coudre. Il y en a une dizaine dans ce petit local sombre, et même en ce mois de janvier, il fait bien trente degrés à l'intérieur. Ils travaillent douze heures par jour, n'ont pas le droit à un seul retard, à un seul jour de repos et gagnent à peine quarante euros par mois. Mais ils ne se plaignent pas, ils savent qu'ils ont de la chance d'avoir cet emploi. Les sacs de cuir qu'ils fabriquent seront vendus, à quelques centaines de mètres du local, à M. Kale, propriétaire d'une petite boutique de cuir qui se chargera de les exporter.

Dans le bidonville de Dharavi, à Bombay (Louis Villers).

Le fils de Selwyn parcourt les rues toute la journée, véritables montagnes de déchets, pour ramasser tous types de morceaux de fer : clous, copeaux, débris. Il les revendra quelques roupies à un ferrailleur. Sa mère, elle, s'est installée une petite nappe à même le sol, non loin de la gare de Mahim, sur laquelle elle vend des fruits. Tous rêvent d'échappées, ils y seront forcés.

L'opportunité du millénaire

« L'opportunité du millénaire ». Dans tous les grands journaux, des publicités la vantaient. Le gouvernement a décidé de vendre Dharavi, terrain de 215 hectares occupé par un million de personnes, à cinq promoteurs étrangers chargés de reconstruire entièrement la zone : nouveaux immeubles, écoles, hôpitaux, égouts, assainissement des eaux…

Dans moins de sept ans, Selwyn et toute sa famille se verront offrir un appartement de 25 mètres carrés, avec électricité et eau courante. Ils ne vivront plus au milieu des mouches, des rats et des scorpions. L'opportunité du millénaire. Promesse d'un avenir meilleur. Et pourtant, rares sont les habitants de Dharavi à souhaiter ce plan.

Dans le bidonville de Dharavi, à Bombay (Louis Villers).

Le gouvernement s'est pourtant engagé à reloger tous les habitants. Les 57 000 familles, soit 300 000 personnes. « 300 000 ? Mais nous, nous sommes un million ! », s'exclame Ganesh, propriétaire engagé d'une mercerie. Selon la National Slum Dwellers Federation (NSDF), le bidonville de Dharavi compte entre 600 000 et un million d'habitants. Connaître leur nombre exact est impossible quand l'on sait que des centaines de personnes débarquent à Dharavi chaque jour.

Pour compliquer la tâche, pour chaque programme de relogement, cinq ou six personnes différentes deviennent étrangement propriétaires d'un taudis, en espérant récupérer un nouvel appartement. Les autorités sont donc, à juste titre, très vigilantes. Factures d'électricité, cartes de rationnement, amendes, accords communautaires et recensements deviennent donc de fragiles preuves de propriété. Dans tous les cas, aucune personne arrivée après 1995 ne pourra être reconnue « habitante de Dharavi », une injustice contre laquelle se battent activement les associations.

Une économie menacée

En réalisant ce plan, c'est toute l'économie du bidonville qui sera anéantie. Selon la Société de promotion des enquêtes territoriales (SPARC), Dharavi génère un chiffre d'affaires annuel de plus 340 millions d'euros. Les gens vivent sur leur lieu de travail, la famille de Selwyn en est un bon exemple.

Dans le bidonville de Dharavi, à Bombay (Louis Villers).

Dharavi n'est pas une « cité dortoir », mais une véritable usine. Même si les conditions de travail sont très difficiles, même s'il n'y a aucune protection des salariés, tout le monde trouve un emploi, trouve de quoi survivre avec n'importe quel type de travail. Alors que se passera-t-il si le gouvernement offre à chacun un petit appartement ?

Toutes les petites usines seront rasées et le propriétaire d'un local de 80m², employant parfois jusqu'à quinze personnes, se retrouvera avec un petit appartement de 25 m². Il n'aura plus qu'à acheter les 59 mètres carrés au prix du marché -option à oublier dans une ville qui compte le cinquième quartier d'affaires le plus cher au monde. Ruiné, il devra quitter Dharavi, laissant derrière lui quinze employés au chômage.

Même si Mukesh Mehta, l'architecte responsable du projet de développement de Dharavi, assure que des « opportunités d'espaces industriels » seront offertes, les propriétaires restent sceptiques. Aucun habitant des bidonvilles ne saurait vivre au septième étage d'un immeuble. Ils sont en permanence dans la rue, au pied de leur porte, à faire mille et un petits boulots qui leur apportent l'assiette de riz du soir. Aucun d'entre eux ne restera à Dharavi.

Une habile manière de faire fuir les habitants

Finalement, Dharavi deviendra un quartier résidentiel pour les classes moyennes. Ce projet de redéveloppement n'est qu'une habile manière de faire fuir tous les habitants.

Depuis 1936, sept plans de réhabilitation ont déjà été menés à Dharavi, et à chaque fois, les habitants du « slum » ont revendu leurs appartements et ont recréé un bidonville. La plupart de ces appartements sont laissés vacants aujourd'hui. Dans ce quartier si autonome, entièrement contrôlé par la mafia, ce plan est un échec assuré.

Dans le bidonville de Dharavi, à Bombay (Louis Villers).

De nombreuses questions restent floues. A qui reviendront les titres de propriétés ? A chaque habitant ? Impossible, tant la mafia est implantée. A la mafia ? Evidemment, non. Comment faire pour que les habitants ne revendent pas leurs appartements ? Comment préparer l'exode massif qui se profile ? Le déplacement de milliers de personnes dans un autre endroit de Bombay pose, lui aussi, de nombreux problèmes : rejoindront-ils les bordures de voies ferrées, zone extrêmement dangereuse ? Auront-ils accès à l'éducation, à la santé ? Les moyens de transports seront-ils adaptés ?

L'oscar à Hollywood ne retiendra pas les bulldozers

Quatre Golden Globes, oscar du meilleur film parmi huit récompenses, « Slumdog Millionnaire » sort Dharavi de l'ombre. Accoudé à la table d'un café chic de Bombay, Irrfan Khan, l'un des acteurs majeur du film, me fixe en soupirant.

Il ne pense pas que le film puisse changer le cours des événements. Il a visité ces ruelles, décors d'enfance de Latika et Jamal. Il ne sait pas si, dans trois ou quatre ans, elles ne seront plus que des images d'archives. Il a goûté à cette joie qui vous prend au tripes quand vous parcourez ces rues, quand vous rencontrez ces habitants qui ont une envie extraordinaire d'avancer malgré leur dénuement.

Face aux puissances financières, les habitants de Dhavari n'ont aucune chance. Mais ils ont, ce qui, toujours, les sauvera : la joie, la débrouillardise et la volonté.

Dans le bidonville de Dharavi, à Bombay (Louis Villers).

Photos : dans le bidonville de Dharavi, à Bombay (Louis Villers).

En partenariat avec : LINTERVIEW.FR

Source: http://www.rue89.com/2009/03/30/un-million-de-slumdogs-bi...

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mardi, 16 juin 2009 | Lien permanent

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